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Evolution de la population

2.2 Résultats

2.2.1 Evolution de la population

2.2.1.1 Evolution de la population totale

Selon le scénario «moyen», la population résidante per-manente de la Suisse pourrait augmenter encore jus-qu’en 2036 et passerait ainsi de 7’415’000 à 8’162’000 de personnes, soit une croissance de 10%. A partir de cette date le solde naturel négatif deviendrait plus im-portant que le solde migratoire positif et la population commencerait à diminuer. En 2050, la population ne s’élèverait alors plus qu’à 8’061’000. L’accroissement en-tre le 1.1.2005 et le 31.12.2050 serait en définitive de 8,7%. Le scénario «haut» montre qu’avec une fécondité légèrement plus forte, un accroissement des espérances de vie un peu plus important et un solde migratoire moyen plus élevé, la population de la Suisse pourrait augmenter continuellement jusqu’en 2050. Selon ce scé-nario, elle atteindrait 9’659’000 résidents permanents en 2050. Inversement, si la fécondité poursuivait sa baisse, si les espérances de vie augmentaient moins rapidement et si le solde migratoire total devenait nul, la population pourrait décroître dès 2015 après avoir atteint 7’565’000 personnes en 2014. En 2050, elle ne s’élèverait ainsi

dans le scénario «bas» qu’à 6’529’000 personnes (c.f.

graphique G19).

Les différentes variantes calculées nous permettent d’observer que ce sont les hypothèses de migrations qui ont l’impact le plus important sur l’effectif total de la population en 2050 (8’911’000 pour la variante «solde migratoire élevé» et 7’204’000 pour la variante «solde migratoire nul»), soit environ 10,5% de plus ou de moins que le scénario «moyen». Ensuite ce sont les hypothèses de fécondité (8’535’000 pour la variante

«fécondité plus forte» et 7’575’000 pour la variante

«fécondité plus faible»), une différence de plus ou moins 6%, et enfin en dernier lieu les hypothèses de mortalité (8’295’000 pour la variante «plus haute espérance de vie à la naissance» et 7’824’000 pour la variante «plus basse espérance de vie à la naissance»), seulement près de 3%

d’écart. Il faut toutefois noter que c’est la variante «rem-placement des générations» qui possède l’effectif le plus élevé des variantes en 2050 (9’588’000), mais une forte augmentation de la fécondité faisant croître le nombre moyen d’enfants par femme à 2,1 dès 2020 paraît peu crédible. Il est également intéressant de constater qu’une stagnation des quotients de mortalité aux valeurs actuel-les sur toute la période de projection, comme dans la variante A-06-2005, réduirait la population d’environ 500’000 personnes en 2050 par rapport au scénario

«moyen».

Les évolutions divergentes des 3 scénarios de base sont dues aux variations relativement différentes des diverses composantes de l’évolution démographiques (c.

f. graphique G20). Dans le scénario A-00-2005, l’accrois-sement positif de la population entre 2004 et 2050 est dû exclusivement au solde migratoire égal à 15’000 dès T 7* Hypothèses des variantes

Variantes Hypothèses modifiées

Source: OFS/SCENARIO

A-01-2005 «fécondité plus forte» Fécondité: hypothèse haute A-02-2005 «fécondité plus faible» Fécondité: hypothèse basse

A-03-2005 «remplacement des générations» Fécondité: 2,1 enfants par femmes dès 2020 pour toutes

les nationalités

A-04-2005 «plus haute espérance de vie à la naissance» Mortalité: hypothèse haute espérance de vie à la naissance A-05-2005 «plus basse espérance de vie à la naissance» Mortalité: hypothèse basse espérance de vie à la naissance A-06-2005 «plus aucun progrès de l’espérance de vie Mortalité: quotients de mortalité stabilisés aux valeurs observées

à la naissance» en 2004

A-07-2005 «solde migratoire élevé» Migrations: hypothèse de solde migratoire haut A-08-2005 «solde migratoire nul» Migrations: hypothèse de solde migratoire bas

A-09-2005 «mondialisation des migrations» Migrations: solde migratoire nul pour les ressortissants de l’EEE dès 2020 et solde migratoire de 30‘000 pour les res-sortissants de pays hors EEE dès 2020, hypothèse de solde migratoire moyen pour les Suisses

2020, l’accroissement naturel étant en définitif négatif pour l’ensemble de cette période. Le solde naturel du scénario A-00-2005, qui s’élève en 2004 à près de 13’000, devient en effet négatif dès 2025. En 2050, il se réduit à -27’000. Dans les 2 autres scénarios de base, le solde naturel devient également négatif, mais selon des calendriers très différents. Ainsi dans le scénario «haut», le nombre de décès ne dépasse le nombre de naissance qu’à partir de 2047, alors que dans le scénario «bas»

l’excédent des naissances sur les décès se transforme dès 2007 en excédent des décès sur les naissances. En 2050, le solde naturel se monte à -3000 dans le scénario B-00-2005 et à -47’000 dans le scénario C-00-2005.

Malgré un solde naturel restant positif sur presque la totalité de la période, l’accroissement total de la popula-tion pour le scénario B-00-2005 est dû à 85% au solde migratoire qui se stabilise à +30’000 dès 2020. Par contre, la décroissance de la population dans le scénario C-00-2005 est due seulement au solde naturel. Le solde migratoire est en effet positif au début de la période de projection et stagne à zéro à partir de 2020.

La diminution du solde naturel, que l’on observe dans l’ensemble des scénarios, est due en grande partie à la structure par âge de la population. En raison de la stabi-lité projetée du niveau de la fécondité, l’évolution du nombre de naissance dépend avant tout de l’effectif des femmes âgées de 15 à 49 ans, en fait, plus spécifique-ment des femmes de 25 à 34 ans, âges où les taux de fécondité sont les plus élevés. Malgré un niveau ne per-mettant pas le remplacement des générations, le nombre d’enfants nouveau-né peut ainsi rester stable ou même augmenter si le nombre de femmes en âge d’être féconde croît assez rapidement. Dans le scénario

«moyen», après une diminution initiale de 73’000 à 70’500, les naissances augmentent à nouveau dès 2010 jusqu’à 72’000 en 2018 et ensuite reprennent leur baisse sans interruption pour atteindre moins de 65’000 en 2050. On constate en effet que le nombre de femmes de 25 à 34 ans passe de 499’000 en 2005 à 527’000 en 2017 puis diminue régulièrement jusqu’ à environ 459’000 en 2050. Dans le scénario «haut», le nombre

de naissances augmente dès 2007 pour atteindre plus de 91’000 en 2050, avec cependant une longue stagnation entre 2020 et 2040. Dans le scénario «bas», les naissan-ces sont en diminution dès le début de la projection et descendent en dessous de 43’000 en 2050. Cela consti-tue probablement une limite inférieure. A titre de com-paraison, si la fécondité augmente jusqu’au niveau de remplacement, comme dans le scénario A-03-2005, ce chiffre pourrait atteindre les 120’000 en 2050.

Au cours des prochaines décennies, les décès vont augmenter quelle que soit l’hypothèse de mortalité envi-sagée. La raison de cette évolution est l’arrivée des générations très nombreuses nées lors du baby-boom à des âges élevés où le risque de décéder est important.

Dans le scénario A-00-2005, le nombre de décès qui s’élève à 60’200 en 2004 augmente ainsi régulièrement pour atteindre 92’200 en 2050. A cette date, leur nom-bre devrait se situer entre 85’000 (D-00-2005) et 101’000 (E-00-2005). On peut noter que dans la variante A-06-2005 ce nombre se monterait à 103’600 en 2050.

Nombre de personnes (en milliers)

0 2 000 4 000 6 000 8 000 10 000

1990 2000 2010 2020 2030 2040 2050

Scénario A-00-2005 Scénario B-00-2005 Scénario C-00-2005

Scénario D-00-2005 Scénario E-00-2005

Evolution de la population selon les 3 scénarios de base et les 2 scénarios alternatifs, de 1991 à 2050 G 19

Source : OFS/SCENARIO © Office fédéral de la statistique (OFS)

2006 OFS LES SCÉNARIOS DE L’ÉVOLUTION DE LA POPULATION DE LA SUISSE 2005–2050 33

Scénario A-00-2005 Scénario B-00-2005

Scénario C-00-2005 -50 000

-25 000 0 25 000 50 000 75 000 100 000

1990 2000 2010 2020 2030 2040 2050

Accroissement naturel Solde migratoire Accroissement total -50 000

-25 000 0 25 000 50 000 75 000 100 000

1990 2000 2010 2020 2030 2040 2050

-50 000 -25 000 0 25 000 50 000 75 000 100 000

1990 2000 2010 2020 2030 2040 2050

Accroissement naturel, solde migratoire et accroissement total selon les 3 scénarios de base, de 1991 à 2050 G 20

Source : OFS/SCENARIO © Office fédéral de la statistique (OFS)

2.2.1.2 Evolution de la population ventilée selon la nationalité

Selon le scénario «moyen», la population de nationalité suisse augmente jusqu’en 2037. Elle passe ainsi de 5’890’000 en 2004 à la valeur maximale de 6’454’000.

En 2050, le nombre de ressortissants suisses s’élève à 6’381’000 (c.f. graphique G21). Le solde naturel et le solde migratoire des Suisses étant négatifs au cours de toute cette période, cet accroissement est dû exclusive-ment aux acquisitions de la nationalité suisse (c.f. graphi-que G22). En 2050, le nombre de Suisse devrait en défi-nitive se situer entre 5’038’000 (C-00-2005) et

7’771’000 (B-00-2005). Cette population représente près de 80% de la population totale, son évolution est donc très proche de celle de cette dernière. Toutefois, comme évoqué ci-dessus, son accroissement dépend avant tout de l’évolution du nombre de naturalisation.

Ainsi, une baisse de l’intérêt à devenir suisse pourrait

précipiter la chute de l’effectif de la population de natio-nalité suisse.

Selon le scénario A-00-2005, la population de natio-nalité étrangère augmente de 1’525’000 en 2004 à 1’728’000 en 2020, puis diminue jusqu à 1’680’000 en 2050 (c.f. graphique G21). La fourchette des valeurs probables en 2050 pour l’effectif total de la population étrangère s’étend de 1’491’000 (C-00-2005) à

1’889’000 personnes (B-00-2005). C’est cependant pour la variante A-09-2005, impliquant une mondialisation des migrations, c’est-à-dire, un solde migratoire plus élevé pour les ressortissants de pays hors EEE, que l’on trouve la population étrangère la plus nombreuse, plus de 2 millions de personnes en 2050. Les acquisitions de la nationalité suisse jouent un rôle important dans l’évo-lution de cette population en limitant son accroissement (c.f. graphique G22). Pour l’ensemble des scénarios et des variantes, le pourcentage de résidents de nationalité étrangère dans la population totale varie entre 19% et

23%. Selon le scénario de référence, le pourcentage d’étrangers en 2050 est de près de 21%. Il ne s’élève ja-mais au-delà de 22% sur toute la période. C’est pour la variante A-09-2005 que l’on trouve la proportion d’étranger la plus élevée en 2050 (23%). Il est intéres-sant de noter que dans le scénario C-00-2005 et la va-riante A-08-2005 «solde migratoire nul», les pourcenta-ges sont respectivement de 22,8% et de 22,5%. Les soldes migratoires des étrangers étant pourtant relative-ment bas dans ces projections, cela indique que cette proportion dépend autant de l’évolution future de la po-pulation de nationalité suisse que du nombre de naturali-sation et du solde migratoire des ressortissants étrangers.

La population de l’EEE résidant en Suisse passe dans le scénario «moyen» de 879’000 en 2004 à 1’121’000 en 2045 et ensuite diminue légèrement à 1’120’000 en 2050. Cette population se situe entre 985’000 et 1’248’000 en 2050 selon les scénarios «bas» et «haut».

On peut noter que dans la variante A-09-2005, cette population ne s’élève qu’à 962’000 personnes.

Le nombre de ressortissants de pays hors EEE baisse de 646’000 en 2004 à 560’000 en 2050 selon le scéna-rio «moyen». Les restrictions d’immigration conjuguées aux acquisitions de la nationalité suisse entraînent en ef-fet rapidement la décroissance de cette population. Elle doit ainsi selon les résultats des scénarios «bas» et

«haut» très probablement se situer entre 506’000 et 641’000 en 2050. En cas d’une mondialisation des mi-grations, elle peut toutefois à cette même date se mon-ter à plus d’un million.

Le pourcentage de ressortissants de pays hors EEE dans la population étrangère est passée de moins de 30% en 1991 à près de 43% en 2002. Lors de ces deux dernières années, cette proportion a toutefois commencé à baisser. Dans le scénario «moyen», cette baisse se poursuit et, en 2050, les non Européens représentent exactement le tiers de la population étrangère. Pour l’en-semble des scénarios et des variantes, à l’exception de

Nombre de personnes (en milliers)

0 1 000 2 000 3 000 4 000 5 000 6 000 7 000 8 000

1990 2000 2010 2020 2030 2040 2050

Suisses - Scénario A-00-2005 Suisses - Scénario B-00-2005 Suisses - Scénario C-00-2005 Etrangers - Scénario A-00-2005 Etrangers - Scénario B-00-2005 Etrangers - Scénario C-00-2005

Evolution des populations suisse et de nationalité étrangère selon les 3 scénarios de base G 21

Source : OFS/SCENARIO © Office fédéral de la statistique (OFS)

Etrangers

-2 000 -1 500 -1 000 -500 0 500 1 000 1 500 2 000

A-00-2005 B-00-2005 C-00-2005

Accroissement naturel Solde migratoire Acquisitions de la nationalité suisse Accroissement total Suisses

-2 000 -1 500 -1 000 -500 0 500 1 000 1 500 2 000

A-00-2005 B-00-2005 C-00-2005

Décomposition de la variation de 2005 à 2050 en fonction des accroissements naturels, des soldes

migratoires et des acquisitions de la nationalité suisse G 22

Source : OFS/SCENARIO © Office fédéral de la statistique (OFS)

Nombre de personnes (en milliers) Nombre de personnes (en milliers)

2006 OFS LES SCÉNARIOS DE L’ÉVOLUTION DE LA POPULATION DE LA SUISSE 2005–2050 35

A-09-2005, ce pourcentage se situe entre 32% et 35%

en 2050. Dans la variante «mondialisation des migra-tions», les personnes d’un pays hors de l’Espace écono-mique européen représentent en 2050 52% de la popu-lation étrangère en Suisse.

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