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Evaluation subjective de différentes configurations dans le plan médian

3.1.1 Configurations testées

Trois configurations de réseau (voir Fig. V-5), élaborées suivant différentes approches, ont été testées, l’objectif étant de voir si l’une d’elles est susceptible d’offrir de meilleures performances en localisation que les autres. Toutes sont composées de 8 haut-parleurs (16 au total).

La configuration A correspond à une répartition quasi-uniforme des transducteurs sur la surface hémisphérique (distribution EQUI). Les CAHF associés sont calculés en utilisant l’optimisation AZ.

Mise en œuvre et évaluations perceptives

La configuration B et les CAHF associé sont issus de l’optimisation SUBSET PROJ.

La configuration C correspond à une répartition circulaire uniforme des transducteurs à la base de la surface hémisphérique (disposition CIRC). Les CAHF associés sont calculés en utilisant l’optimisation AZ.

Disposition A Disposition B

Disposition C

Fig. V-5 : Distributions relatives aux configurations testées

Ces trois configurations ont été choisies par rapport aux constats et remarques que nous avons faits au chapitre précédent. La configuration A sert en quelque sorte de « mètre-étalon ». Les simulations conduites sur la configuration B ont fourni les meilleurs résultats dans tout l’espace, et celles de la configuration C ont montré des résultats étonnants. De plus, pour la disposition C, la méthode AZ nous est paru plus pertinente que la méthode PROJ, de part l’incohérence entre les positions des sources secondaires et les maxima des fonctions de pondération associées.

3.1.2 Evaluation qualitative dans le plan médian a) Protocole

Les positions de source virtuelles testées sont au nombre de 7, de -45° à 225° par pas de 45° (angle polaire pour un angle latéral nul). 4 sujets participent à ces écoutes. Le stimulus de base est un burst de bruit rose modulé à 25Hz et d’une durée de 200ms. Il est diffusé par train de 5, séparé par un silence de 100ms. Le sujet choisit la position (il

Mise en œuvre et évaluations perceptives

a donc connaissance de la direction d’où provient le son), écoute le rendu autant de fois qu’il le désire, puis donne son avis global oralement.

b) Rapport

Nous rapportons ici un résumé des différents avis donnés par les différents sujets. L’objectif est d’évaluer qualitativement les sensations fournies par les différentes configurations.

Configuration A : difficulté de localisation, très peu de différenciation avant/arrière, mauvaise sensation verticale à l’avant.

Configuration B : difficulté de localisation, très peu de différenciation avant/arrière, mauvaise sensation verticale à part pour certaines positions (qui varient suivant le sujet testé).

Configuration C : localisation floue, différenciation avant/arrière marquée, bonne sensation verticale à part pour certaines positions (qui varient suivant le sujet testé).

c) Conclusion

Les écoutes qualitatives tendent à indiquer que la configuration C fournit les meilleures sensations de positionnement dans le plan médian. On peut supposer qu’elle offrira donc les meilleures performances en localisation.

3.1.3 Test de localisation dans le plan médian a) Protocole de test

Les 4 mêmes sujets participent à ces tests. 9 positions sont testées, de -30° à 210° par pas de 30°. Le stimulus utilisé est le même que lors de l’évaluation informelle. L’ordre de positionnement est ici aléatoire, et le sujet ignore où sont positionnés les sons et ignore également quels sont les positionnements possibles. Le sujet peut rejouer le son par train de 5 autant de fois qu’il le souhaite avant d’indiquer la direction perçue sur une interface graphique logicielle. Chaque position est présentée 5 fois.

b) Protocole d’analyse

Les données issues du test sont prétraitées suivant une méthode dérivée de celle proposée par Wightman et Kistler [WK89] :

correction des confusions de jugement pour chaque position reportée,

calcul des centroïdes et de la dispersion pour chaque position cible, après correction des confusions,

moyenne effectuée sur les centroïdes.

Ce protocole, établi pour l’analyse de test de localisation où les positions cibles peuvent décrire tout l’espace, peut être simplifié lorsque l’on se limite à des sources localisées dans un plan. Le calcul des centroïdes et des dispersions ne nécessite plus de passer par une représentation géométrique vectorielle, et peut être remplacé par un calcul de moyennes et d’écarts-types. De plus, nous choisissons de ne corriger que les confusions avant/arrière, en ramenant par simple symétrie la position reportée dans le même hémisphère que la position cible, si cela est nécessaire.

Mise en œuvre et évaluations perceptives

Nous noterons E l’erreur moyenne entre les centroïdes et les valeurs cibles, Std l’écart-type moyen et F/B le taux de confusion avant/arrière.

c) Résultats

Les figures V-6 à V-8 présentent les positions reportées par rapport aux positions cibles, par configuration et par individu. Les croix rouge indiquent chaque jugement, la ligne bleu foncé relie les centroïdes et la zone bleu clair est définie par l’écart-type. Chaque graphique correspond aux résultats d’un individu testé sur une configuration. Le tableau V-1 reporte de même les résultats par individu et par configurations, ainsi que les résultats moyens par configuration.

A B C E (°) 23 22 15 Std (°) 17 14 25 1 F/B (%) 29 42 27 E 19 17 12 Std 16 15 14 2 F/B 7 11 13 E 39 24 19 Std 21 17 20 3 F/B 38 24 22 E 29 27 11 Std 24 21 18 4 F/B 27 60 18 E 28 23 14 Std 20 17 19 Moyenne F/B 25 34 20

Mise en œuvre et évaluations perceptives

Fig. V-6 : Report des jugements après correction des confusions – configuration A – plan médian

Mise en œuvre et évaluations perceptives

Fig. V-8 : Report des jugements après correction des confusions – configuration C – plan médian

La configuration C apparaît clairement comme la meilleure des trois. L’erreur moyenne de localisation et le taux de confusion avant/arrière moyen sont nettement plus petits, cette tendance étant également vérifiée pour chaque individu. L’écart-type cependant reste comparable pour toutes les configurations.

c) Conclusion

Comme le suggérait le test d’écoute qualitatif, le test de localisation indique que la configuration C offre les meilleures performances de localisation dans le plan médian, en se détachant nettement des deux autres, que ce soit en terme d’erreur de localisation ou de confusions avant/arrière.