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4. Application expérimentale de la méthode à un cas d’étude

4.2. Evaluation des pertes écologiques

4.2.1. La zone évaluée

4.2.1.1.

Zone d’emprise

La zone d’emprise du projet comprend l’ensemble de la surface acquise par le maître d’ouvrage, c’est- à-dire 4.9 ha.

La figure ci-dessous permet d’identifier la zone d’emprise du projet (polygone bleu sur la photographie aérienne) dans son contexte géographique.

Figure 11 : Visualisation de la zone d'emprise du projet Source des données : Géoportail - IGN

4.2.1.2.

Zone tampon

On considère une zone de 50 m, autour de la zone d’emprise, en excluant la partie constituée de la

route et de la zone d’activités existante. Surface = périmètre de 760 m x 50 m = 3.8 ha

Elle est constituée de boisements plantés, d’une surface agricole et d’un jardin.

Le choix d’un rayon de 50 m a été fait sur la base de ce que préconise l’outil RhoMéO, de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse, et destiné à réaliser le suivi des fonctions et des pressions des zones humides. Le protocole relatif à la pression de l’artificialisation indique que l’on peut considérer comme « étant sous pression de l’artificialisation une zone de 50 m autour des contours de chaque bâtiment ».

Figure 12 : Visualisation de la zone tampon autour de la zone d’emprise du projet Source des données : Géoportail - IGN

4.2.2. Ecosystème associé au cadre écologique de référence

Ce site se situe sur le plateau de Lannemezan. C’est une zone très humide, parcourue d’un réseau très ancien de fossés et de canaux d’irrigation, qui alimente parfois des régions agricoles éloignées. Ces aménagements rendent l’hydrographie de la zone très complexe. Dans ce contexte d’aménagement très ancien, qui a contribué à l’installation des écosystèmes reconnus actuellement comme les écosystèmes « naturels » (ou semi naturels plus exactement), ce remaniement est certes d’origine humaine mais on le considéra comme incontournable dans le choix de la référence de notation de la zone.

L’écosystème de référence associé peut être la Lande humide atlantique tempérée, habitat Natura 2000 n°4020.

4.2.1. Evaluation des 3 composantes de l’état de fonctionnement écologique

Le détail de la notation de chaque indicateur est disponible dans l’annexe 6.

4.2.1.1. Pour la zone d’emprise

Tableau 33 : Score des 3 composantes de l'état de fonctionnement écologique de la zone d'emprise

Avant Après

Localisation 6.86 4.00

Hydrologie 9.00 0.71

Structure des communautés végétales et habitats 8.57 1.43

Concernant l’hydrologie de la zone avant impact, les observations mettent en évidence que la zone est très humide, conformément à l’ensemble du plateau de Lannemezan sur lequel elle est située. Ce caractère humide fortement exprimé dans la zone évaluée contraste avec les boisements adjacents, qui ont asséché progressivement les sols. Le défrichage de la zone évaluée, huit ans auparavant, lui a redonné son caractère humide.

Le score de la composante reflète le caractère non altéré, par des aménagements récents, de l’hydrologie, dans un contexte d’aménagements hydrologiques très anciens sur l’ensemble du plateau, assimilé à des conditions naturelles.

Après aménagement, le sol étant presque totalement imperméabilisé, on considère que le caractère humide est perdu : l'hydrologie est très fortement dégradée.

La communauté végétale, atypique, reflète les usages passés sur la zone : boisement planté d'essences exogènes, et défrichement récent. En dehors, de cette opération datant d'il y a 8 ans, aucune intervention humaine n'est à relever sur la zone qui évolue librement.

Le score de la composante est relativement élevé mais pas maximal en raison de la présence d’espèces atypiques de la communauté végétale de référence pour la région (la lande humide atlantique tempérée).

4.2.1.2. Pour la zone tampon

Tableau 34 : les 3 composantes de l'état de fonctionnement écologique de la zone tampon

Avant Après

Localisation 7.5 6.75

Hydrologie - -

Structure des communautés végétales et habitats 6.44 6.22

L’évaluation hydrologique n’est pas réalisée, la zone tampon n’étant pas une zone humide.

On aurait pu cependant considérer que la zone est une ancienne zone humide altérée par la plantation d’arbres qui a asséché la zone. Dans ce cas, la notation de la composante hydrologique aurait été égale à 0. Cependant, considérant qu’il s’agit de la zone tampon, il n’y aurait pas de différence entre avant et après aménagement, et la prise en compte de ce facteur n’affecterait pas le calcul du Delta Impact.

4.2.2. Evaluation des pertes écologiques sur la zone d’emprise du projet

4.2.2.1.

Pour la zone d’emprise

Les pertes écologiques sont assez importantes : artificialisation de 80% de la surface de la zone, les 20% restants sont d'après le maître d’ouvrage, sensés rester dans un état proche de l'état initial, mais cela est peu probable, au vu des impacts du chantier, de la configuration de la zone et des usages à venir dans cette zone commerciale.

Score de l’état de fonctionnement écologique avant aménagement : somme des scores des 3 composantes / 30 :

 (6,86+9,00+8,57)/30 = 0,81

Score de l’état de fonctionnement écologique après aménagement : somme des scores des 3 composantes / 30 :

 (4,00+0,71+1,43)/30= 0,20 Delta impact : score avant – score après :

Pertes écologiques : Delta impact x Surface de la zone d’emprise du projet (4,9 ha)

 0,61 x 4,9 = 2,987

4.2.2.2. Pour la zone tampon

Score de l’état de fonctionnement écologique avant aménagement : somme des scores des 2 composantes / 20 :

 (7,5+6,44)/20 = 0, 70

Score de l’état de fonctionnement écologique après aménagement : somme des scores des 2 composantes / 20 :

 (6,75+6,22) = 0,65 Delta impact : score avant – score après :

 0,70-0,65 = 0,05

Pertes écologiques : Delta impact x Surface de la zone d’emprise du projet (3,8 ha) :

0,05 x 3,8 = 0,19

On constate les très faibles pertes écologiques estimées pour la zone tampon au regard des pertes estimées pour la zone d’emprise du projet.

4.2.2.3. Pertes écologiques totales pour la zone d’impact

Pertes écologiques totales de la zone d’impact = pertes écologiques de la zone d’emprise + pertes écologiques de la zone tampon

 2,987 + 0,19 = 3.18