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Evaluation de la performance des ressources en fonction des critères de hiérarchisation

CHAPITRE 4. VERS UN SYSTEME DE PRODUCTION LEAN ADAPTE

3. D ÉMARCHE D ’ IDENTIFICATION DES RESSOURCES CRITIQUES

3.2. Méthode proposée

3.2.1. Proposition d’une démarche de hiérarchisation des ressources à partir d’une matrice de criticité

3.2.1.2. Evaluation de la performance des ressources en fonction des critères de hiérarchisation

La performance globale pour chaque ressource est évaluée à partir des données recueillies pour chacun des critères suivants :

a) Les coûts liés à la maintenance

Les coûts liés à la maintenance des ressources peuvent représenter jusqu'à 40% du budget opérationnel (Daft, 1992; Eti et al., 2006). Par conséquent, l’amélioration de la maintenance est une source majeure de gains financiers. L’objectif de ce critère est d’identifier la part des dépenses consacrée à la maintenance des équipements. Les coûts de maintenance incluent les coûts de main d’œuvre pour la réparation et la fiabilité de l’information (Seo et Ahn, 2006).

b) Les coûts liés à la qualité

Le coût d'obtention d'une meilleure qualité dépend de la ressource utilisée : les perturbations liées à la production auront un impact financier plus important pour les ressources où les coûts d’obtention de la qualité sont supérieurs. Les coûts de la qualité comprennent tous les coûts qui n'auraient pas été dépensés si la qualité avait été parfaite. Ces coûts reflètent notamment la difficulté de régler la machine, la complexité de la pièce et l'expérience de l'employé.

Chapitre 4. Vers un système de production Lean adapté

c) La marge bénéficiaire

Une entreprise peut différencier ses ressources en fonction de la marge des pièces fabriquées sur chacun des équipements qu’elle possède. La perte de marge d’une entreprise dépendant d’un mix complexe entre la perte de pièces et la combinaison de multiples facteurs, nous avons cherché l’ensemble des critères influençant la marge.

La marge (M) peut être calculée de la manière suivante :

i

Qth.i : quantité de produit i théoriquement réalisée

PPi : perte de production due aux défaillances des moyens de production (matériel et humain)

PVi : prix de vente du produit i

pmi : pourcentage de marge du produit i

d) Disponibilité machine

Pour l’évaluation du calcul de la disponibilité (D) l’équation est donnée par :

MTTR MTBF

D MTBF

(Eq. 3)

Avec,

MTBF = Mean Time Between Failure (moyenne des temps entre défaillance) MTTR = Mean Time To Repair (moyenne des temps de réparation)

L’espérance mathématique E(t) qui représente la MTBF est : MTBF = E (t) =

1 (Eq. 4)

Avec,

λ = taux de défaillance

Chapitre 4. Vers un système de production Lean adapté

De même pour la maintenabilité, l’espérance mathématique des temps d’arrêt E (tar) représentant la moyenne des temps de réparation (MTTR) est :

MTTR = E (tar) =

1 (Eq. 5)

Avec,

μ = taux de réparation

e) Le taux d’engagement de la machine

Le taux d’engagement (TE) prévisionnel se calcule de la manière suivante :

T O T C t h.i x T E Q

(Eq. 6)

Avec,

Qth.i : quantité de produit i théoriquement réalisée TC : temps de cycle du produit

TO : temps d’ouverture

f) Proportion de pièces pouvant être fabriquées

La proportion (Pr) des produits pouvant être fabriquée se calcule de la manière suivante :

Pr =

n

i

Q Q

1 t h.i

t h.i (Eq. 7)

n : types de produits fabriqués g) Unicité du moyen de production

Ce critère a pour objectif d’identifier les ressources disposant d’un moyen de fabrication rare ou unique à l’entreprise.

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h) Sécurité du personnel

Ce critère vise l’identification du risque par rapport à la sécurité des personnes. Selon la typologie des ressources possédées par l’entreprise la défaillance de certaines ressources peut être plus dangereuse que d’autres.

i) Conséquence sur les clients

Ce critère qualitatif a pour objectif d’identifier les ressources pouvant pénaliser la satisfaction des clients majeurs pour l’entreprise. Ce critère est fonction de la stratégie adoptée par l’entreprise.

3.2.1.3. Echelle de mesure

L’entreprise doit identifier les valeurs pour chacun des critères. Pour des critères qualitatifs où si l’entreprise ne dispose pas des valeurs actuelles pour chacun des critères, il est possible d’utiliser une échelle de Likert. Le choix de l’échelle de 1 à 5 ou de 1 à 10 va dépendre de la capacité de l’entreprise à développer une échelle sémantique. L’entreprise peut évaluer le risque de perte de performance à partir de l’échelle d’évaluation proposée (Cf. Tableau 6).

Cotation Risque 1 Très faible

2 Faible

3 Moyen

4 Elevé

5 Très élevé

Tableau 6. Echelle de mesure

Pour pouvoir comparer les données entre elles, la deuxième étape consiste à transformer les valeurs attribuées pour chacun des critères dans une même échelle.

Afin de faciliter l’utilisation de notre méthode par le plus grand nombre des entreprises du pôle, nous avons choisi l'approche de la désirabilité qui nécessite peu d’informations et dont l’utilisation est simple. De plus, la désirabilité présente l’avantage de pouvoir combiner des critères qualitatifs avec des critères quantitatifs.

Chapitre 4. Vers un système de production Lean adapté

C’est une méthode d’agrégation permettant de transformer une réponse estimée yi dans une échelle libre de valeur, appelé désirabilité (di) (Xu et Yang, 2001). La valeur de la désirabilité (di) est comprise entre 0 et 1. A partir de ces valeurs, notre matrice de criticité pourra être élaborée (Cf. Tableau 8). Chaque colonne est remplie à l’aide de critères de désirabilité (di). La désirabilité est calculée de la manière suivante: la machine disposant de la valeur la plus haute obtient le critère de cotation le plus élevé, les autres critères de cotation sont calculés proportionnellement.

Les fonctions de désirabilité des réponses considérées sont ensuite combinées pour obtenir une désirabilité générale (DG), définie comme la moyenne géométrique des désirabilités individuelles :

 

k k

Pour pouvoir affecter une pondération entre les critères nous avons introduit un poids (p) dans ce calcul : représente la valeur plus désirable.

Figure 7. Illustration de la désirabilité quand la valeur maximale représente la valeur plus désirable

Dans ce cas, le calcul de la désirabilité di est le suivant (Derringer et Suich, 1980) :

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Min V: valeur non désirable pour V

Ce calcul est adapté quand la valeur maximale est la plus désirable. Lorsque ce n’est pas le cas, deux autres cas doivent être considérés :

- le cas où la valeur minimale est la plus désirable (Cf. Figure 8) :

Figure 8. Cas où la valeur minimale est la plus désirable

Dans ce cas, le calcul de la désirabilité est le suivant :

V

Figure 9. Cas d’une valeur cible

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Selon la définition de la moyenne géométrique, si une désirabilité di calculée sur un critère est égale à zéro, la désirabilité générale serait égale à zéro. Dans ce cas, les autres critères ne seraient pas pris en considération. Pour éviter la possibilité d’une désirabilité di égale à zéro, nous avons adapté la formule de la désirabilité. Dans cette nouvelle formulation la désirabilité (di) est nécessairement comprise entre 0,1 et 1 (Cf. Eq. 45).

- le calcul de la désirabilité quand la valeur maximale est la plus désirable est le suivant :

V Min -V Max

V Min x V

0.9

0.1 i

di (Eq. 12)

Nous définissons la ressource critique comme la ressource générant la plus grande perte financière en cas d’anomalie, c'est-à-dire la ressource qui a la valeur la moins désirable. Le calcul de l’indice de criticité (C) correspond donc au complément de la désirabilité générale (DG’) pondérée.

'

1 DG

C (Eq. 13)

L’interprétation de notre matrice de criticité est réalisée à partir du calcul de ces indices de criticités. La ressource dont l’indice de criticité est le plus élevé est considérée comme critique.

3.3. Application de la méthode de criticité proposée aux

données d’une entreprise de décolletage