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1. Evolution des représentations des élèves

1.2. Evaluation des représentations finales des élèves

1.2.1. Mesure des représentations finales

A partir de 6 questions sélectionnées dans le questionnaire initial, à l’issue de notre séquence de transformation des représentations, nous avons à nouveau proposé un questionnaire aux élèves, afin d’évaluer l’évolution des représentations (Annexe 4). Nous avons choisi 6 affirmations parmi celles recueillant le plus d’approbation ou de désapprobation, et en lien avec ce qui avait été travaillé dans la phase de transformation des représentations (Etape 3). Nous avons calculé un Alpha de Cronbach pour chaque ensemble de données. Ces coefficients de valeur 0,656 dans le Tableau n°2, et de valeur 0,836 pour le Tableau n°3, approchant ou dépassant le seuil critique de 0.7, montrent que les différentes propositions mesurent bien une même attitude, à savoir le fait d’intégrer la dimension « sociale » des goûts et pratiques culturelles dans les justifications aux différentes propositions.

Les résultats sont présentés dans le Tableau n°3 ainsi que sur les Graphique n°1 et n°2. Nous observons que les scores moyens à toutes les affirmations ont augmenté, signe qu’un nombre plus important d’élèves formulent des justifications mobilisant une partie d’explication plus sociale des goûts et pratiques culturels, et pas exclusivement individuelle. Dans les questions de Type 1, l’une des propositions se rapproche d’un score moyen proche de 1 (0,92). Pour les questions de Type 2, pour deux propositions sur trois, le score moyen est supérieur à 1, signe qu’une proportion significative d’élèves formulent des justifications plus proches d’une explication sociale des goûts culturels. Si l’on regarde les scores moyens des échelles de Type

1 et de Type 2, le score qui a le plus augmenté est celui des questions de Type 2. Cela vient

confirmer l’observation faîte lors du questionnaire initial que les élèves sont plus à même de formuler une explication « sociale » des goûts et pratiques culturels lorsque l’affirmation invite à cette explication.

Le score moyen total des élèves a également augmenté. La dispersion des élèves en fonction de leur score montre une nette augmentation de la proportion des élèves se situant dans le profil regroupant des réponses mélangeant choix individuel et causes sociales des goûts culturels. La proportion majoritaire reste toutefois un ensemble d’élèves formulant quasiment exclusivement des explications portées sur le choix, le libre-arbitre d’avoir certains goûts ou certaines pratiques.

30 Tableau n°3 – Résultats du questionnaire final – Seconde B

INDICATEURS SCORE

MOYEN

PROPOSITIONS - Score mesuré de 0 à 2

Type 1 - « Les goûts sont une question de goût personnel »

Q4 - Si on apprend à jouer d’un instrument de musique, c’est parce qu’on en a envie. 0,625 Q1 – Si dans l’ensemble les filles et les garçons ne pratiquent pas les mêmes sports… 0,92

Q6 – Aimer regarder Arte est une question de goût personnel. 0,41

Type 2 - « Les goûts viennent du social, il existe une influence »

Q2 – Deux frères ou deux sœurs ont des raisons d’avoir les mêmes goûts en musique. 1,04

Q5 – Tous les adolescents vont plutôt voir les mêmes films au cinéma. 0,875 Q3 – Selon le niveau d’étude, on n’écoute pas le même style de musique ou pas autant de

musique

1,125

ECHELLES – Score mesuré de 0 à 6

Echelle Questions Type 1 « Les goûts sont une question de goût personnel » 1,96

Echelle Questions Type 2 « Les goûts viennent du social, il existe une influence » 3,04

ECHELLE TOTAL - Score mesuré de 0 à 12 5

Alpha de Cronbach = 0,836

NB : Les numéros des questions font référence au questionnaire final proposé aux élèves, disponible en

Annexe 4. Nous avons conservé l’ordre de présentation des phrases dans ce tableau afin de faciliter la

comparaison avec le Tableau n°2.

Les résultats des Graphiques n°1 et n°2 représentent l’évolution des représentations au sein de la classe. Le premier graphique montre que sur l’ensemble de la classe, près de 80% des élèves ont un score sur l’échelle « Total » compris entre 0 et 4, c’est-à-dire une très faible prise en compte de la dimension du déterminisme social sur les goûts et pratiques culturels. 20% ont un score compris entre 5 et 8, signe d’une prise en compte de cette dimension sociale, et aucun n’atteint le score de 9. Le graphique n°2 montre une nette évolution, bien que le premier groupe reste majoritaire. Celui-ci ne représente plus que 45% de la classe. 37%

31 des élèves atteignent un score entre 5 et 8, et 16% des élèves ont intégré cette dimension sociale, se traduisant par un score de 9 ou plus.

Graphique n°1 et n°2 – Distribution des élèves selon leur score total – Questionnaire initial et final

1.2.2. Analyse des justifications des élèves

Les scores moyens calculés sur l’ensemble de la classe nous montrent que l’évolution n’est pas totalement homogène. En effet, les scores moyens des élèves ont particulièrement progressé pour les questions de Type 2, celles proposant une explication sociale des goûts culturels, par rapport aux propositions de Type 1, qui elles affirmaient la prépondérance du choix individuelle. Une grande partie des élèves mobilisent des justifications différentes pour les questions de type 1 par rapport aux questions de type 2. En effet, près de 60% des élèves,

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 De 0 à 4 De 5 à 8 9 et plus Score total (de 0 à 12) - Questionnaire initial

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 De 0 à 4 De 5 à 8 9 et plus Score total (de 0 à 12) - Questionnaire final

32 lors du questionnaire final, ont un profil de réponses montrant un score supérieur sur l’échelle des affirmations de Type 2 par rapport l’échelle des propositions de Type 1. Au contraire, seul 16% des élèves ont un score plus élevé aux questions de Type 1. Ces résultats sont stables entre le passage du questionnaire initial et du questionnaire final. Nous observons ainsi que le raisonnement « social » est plus facilement mobilisé par les élèves lorsque le fait, la proposition à analyser suggère déjà cette explication. Nous pouvons cependant exclure le fait que les élèves aient seulement « identifié » la réponse attendue, sans toutefois pouvoir approfondir un peu le raisonnement. Lors du questionnaire final, trois élèves (sur 24) maintiennent un raisonnement invoquant la notion de socialisation aux propositions de Type 1 et de Type 2, mais sans toutefois pouvoir expliciter plus précisément le raisonnement. Les autres répondent en développant l’effet de la socialisation, l’effet d’imitation, l’influence d’autres personnes sur les goûts… Pour ces trois élèves, la séquence n’aurait laissé que la trace d’un savoir « décoratif », signalé par cette paraphrase de notions, sans mobilisation d’autres justifications. Nous revenons dans la section suivante sur cet effet de la séquence.

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DISCUSSION