1. Introduction
3.1 Méthodes et outils d’évaluation de la durabilité
3.1.2. Evaluation en architecture
Avant l’avènement du concept de développement durable, l’évaluation en architecture était
limitée à la critique artistique, historique ou fonctionnelle. Puis, les concepteurs de bâtiments
et les occupants se sont préoccupés de la performance des bâtiments (Cooper 1999; Finnveden
and Moberg 2005).
Selon Ding, peu de méthodes ou outils pour l’évaluation scientifique d’un bâtiment ont été
développés dans le domaine de l’architecture (Ding 2008). Durant les deux dernières
décennies, en raison du réchauffement climatique et de la hausse de la consommation d’énergie
dans le domaine de construction, quelques outils simples ont été créés pour évaluer les
bâtiments sur certains aspects (Peuportier 2003). De plus, le développement durable nécessite
de nouvelles exigences dans l’acte bâti, mais aussi de nouvelles missions pour l’ensemble des
acteurs impliqués dans ce type d’opérations (Belmeziti 2007). Des travaux considérables ont
donc été consacrés à l’élaboration de systèmes pour mesurer la performance environnementale
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d’un bâtiment sur sa durée de vie. Ils ont été élaborés pour évaluer la réussite de tout
développement est en ce qui concerne l’énergie, l’environnement et l’écologie, en tenant
compte à la fois des aspects sociaux et techniques des projets (Clements-Croome 2004).
Des indicateurs distincts, ou des valeurs de référence fondées sur un critère unique, ont été mis
au point pour surveiller les aspects spécifiques de la performance environnementale des
bâtiments tels que la qualité de l’air et le confort intérieur. Toutefois, ces critères servent à
souligner la nécessité d’un outil d’évaluation rigoureux pour fournir une évaluation complète
de la performance des bâtiments par rapport à un large spectre de critères environnementaux.
Tous ces systèmes d’évaluation ont une base écologique.(Edwards 2010) C’est pourquoi, il y
a une hégémonie des critères écologiques sur les autres aspects du développement durable.
Ainsi, les premiers outils de l’évaluation de l’architecture sont en fait des méthodes pour
l’évaluation environnementale, les autres aspects du développement durable (économique,
social) étant plus rarement traités. Il s’agit essentiellement d’outils pour mesurer la
consommation d’énergie ou les émissions de gaz à effet de serre.
Un outil d’évaluation environnemental est un instrument de mesure, d’évaluation et de gestion
des critères du développement durable (Belmeziti 2007), permettant aux différents acteurs du
bâtiment de connaître l’impact du bâtiment sur l’environnement ; ces outils permettant
également aux acteurs de faire des choix et de prendre des décisions concernant l’impact du
bâtiment sur l’environnement.
Au cours des deux dernières décennies, un nombre important d’outils d’évaluation
environnementale et de la durabilité des bâtiments ont été développés. Ceux-ci sont en
constante évolution. Leur objectif principal est de développer et mettre en œuvre une
méthodologie systématique pour soutenir la conception d’un bâtiment qui réalise l’équilibre
entre les différentes dimensions de la durabilité, et qui est, en même temps, pratique,
transparent et suffisamment souple pour être facilement adapté aux différents types de
bâtiments et à l’évolution constante de la technologie. Le premier outil d’évaluation
environnementale des bâtiments disponible a été la BREEAM1 (établissement de la recherche
en Bâtiment britannique). BREEAM s’adresse aux promoteurs, aux concepteurs, aux urbanistes
et aux exploitants d’immeubles. Il repose sur une série de critères de performances, qui
servent :
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