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Etude de suites minimisantes

+λ|y−m| −C(d) 2 2 kfk2L2 y2d.

Si d 3, le second membre de cette derni`ere in´egalit´e tend vers +∞ quand y tend vers +∞. Sid= 2, c’est aussi le cas d`es queλ≥λ0=C(d)2kfk2L2, puisqu’on a alors

Eλ(Ω)≥ C(d) 2

2 kfkL2 y−λ m≥ −λ m. Dans tous les cas, on trouve le r´esultat.

Corollaire 2.7. Si Eλ(Ω) M, pour λ > λ0 d´efini dans la proposition pr´ec´edente, alors il existe C=C d,kfkL2, m, M

tel que max

−J(Ω),|Ω|, P(Ω) ≤C.

D´emonstration. Les estimations obtenues dans la preuve de la proposition pr´ec´edente nous montre donc, sous les hypoth`eseEλ(Ω)≤M etλ > λ0, que l’on a

|Ω| ≤C d,kfkL2, m, M).

les autres estimations s’obtiennent comme dans la preuve de la proposition 2.5.

2.5.2 Etude de suites minimisantes´

On va voir que l’´etude d’un proc´ed´e classique d’optimisation par des suites minimi-santes n’est pas fructueuse. Pour cela, consid´erons une suite minimisante (Ωn)npour le probl`eme (P) (ou pour le probl`eme (Pλ) sous l’hypoth`eseλ≥λ). Pour toutn, notons unla fonction d’´etat associ´ee `a Ωn. Les estimations pr´ec´edentes nous donnent quelques premiers r´esultats :

Proposition 2.8. (i) La suite (un)n est born´ee dans H1(Rd).

(ii) La suite(1n)n est born´ee dans BV(O) pour tout ouvert O born´e de Rd.

On peut donc supposer, quitte `a consid´erer une suite extraite, qu’il existe un u dansH1(Rd) et un sous-ensemble mesurable Ω deRd tels que

32 CHAPITRE 2. R ´ESULTATS D’EXISTENCE

1n →1 dansL1loc(Rd).

Comme pr´ec´edemment, on peut supposer, quitte `a remplacer Ω par Ω∪[˜u6= 0], que u∈H01(Ω).

Le probl`eme essentiel de cette m´ethode est qu’un ph´enom`ene de fuite de la masse `

a l’infini peut avoir lieu. Le r´esultat suivant permet de conclure quand il n’y a pas de fuite de la masse :

Th´eor`eme 2.9. Si limn|Ωn| = |Ω|, alors est une forme optimale pour le probl`eme (P)(resp. pour le probl`eme (Pλ)).

D´emonstration. En effet, de l’hypoth`ese limn|Ωn|=|Ω|, on d´eduit que la suite (1n)n converge fortement dansL1(Rd) vers 1. En effet, si l’on se donne un ε > 0, comme |Ω| ≤lim inf|Ωn|est fini, on trouve qu’il existe unR >0 tel que|Ω∩B(0, R)| ≥ |Ω|−ε. De la convergence de la suite (1n)n vers 1 dansL1

loc(Rd), on trouve que lim n n∩B(0, R) =∩B(0, R) ≥ |Ω| −ε= lim n |Ωn|−ε. On en d´eduit que, pourngrand (par exemple nplus grand qu’unN donn´e),

n∩B(0, R) ≥ |Ωn| −2ε, i.e., n\B(0, R) ≤2ε. D’o`u Z Rd|1n−1| ≤ Z B(0,R)|1n−1|+ n\B(0, R) +\B(0, R) Z B(0,R)|1n−1|+ 3ε.

De la convergence de la suite (1n)n vers 1 dansL1(B(0, R)), on d´eduit que lim sup

n Z

Rd|1n−1| ≤3ε. et ceci ´etant vrai pour toutε >0, on a donc

1n →1 dansL1(Rd).

Des propri´et´es de semi-continuit´e du p´erim`etre et de la fonctionnelle J, on d´eduit imm´ediatement que Ω est une forme optimale.

Remarque. En supposant seulement f L∞(Rd), il est impossible de prouver ce r´esultat de convergence des mesures. Le contre-exemple fourni ci-dessus montre jus-tement un cas de fuite de la mesure vers l’infini. Avec la fonction f sp´ecifi´ee dans le contre-exemple, il ne peut pas en ˆetre autrement.

Dans d’autre cas, on sait qu’il existe une forme optimale, mais ce r´esultat d’existence provient de proc´ed´es de sym´etrisation, et pas de l’´etude de suites minimisantes. Par exemple, dans le cas o`u la fonctionnelle J est identiquement nulle, c’est `a dire quand on ´etudie le probl`eme isop´erim´etrique, le r´esultat provient d’un r´earrangement de la forme.

De mani`ere g´en´erale, on s’attend `a devoir modifier la suite minimisante pour “tuer” la fuite `a l’infini dans des cas o`u celle ci ne devrait pas avoir lieu. Par exemple, si la fonc-tionfest positive, non identiquement nulle, lisse et `a support compact, la r´egularisation deJ tendra `a concentrer toute la masse pr`es du support de f.

Chapitre 3

R´esultat d’´equivalence

Dans cette section, on s’int´eresse avant tout `a l’´equivalence entre les probl`emes (P) et (Pλ). En effet, on esp`ere ainsi prouver des r´esultats de r´egularit´e sur le probl`eme penalis´e (Pλ), puis les transf´erer sur le probl`eme contraint (P). On imagine que la preuve de tels r´esultats de r´egularit´e sera plus ais´ee pour le probl`eme p´enalis´e, celui-ci nous pr´esentant un nombre beaucoup plus grand de formes admissibles.

L’id´ee de base est la suivante : on consid`ere une forme optimale Ω du probl`eme p´enalis´e (Pλ) dont la mesure |Ω| n’est pas ´egale `a m. On cherche alors `a en d´eduire une borne sup´erieure sur λ qui soit ind´ependante de la forme optimale choisie. Pour ce faire, on va chercher `a perturber la forme Ω. Remarquons que, dans le cas o`u le domaineDest ´etoil´e par rapport `a un point, on ´etablit une preuve simplifi´ee du r´esultat d’´equivalence obtenu dans [BHP05] (o`u le probl`eme contraint est la minimisation de l’´energie de DirichletJ(Ω) avec la contrainte de volume|Ω| ≤m, et le probl`eme p´enalis´e la minimisation de la fonctionnelleJ(Ω) +λ

|Ω| −m+ ). 3.1 Le r´esultat principal

Dans la suite, on dira qu’un sous-ensemble Ω de Rd est ´etoil´e (sous-entendu par rapport `a un pointx de Ω) si,

∀y∈Ω, [x, y[⊂Ω. On peut alors ´enoncer le r´esultat principal :

Th´eor`eme 3.1. On suppose ici queD est born´e et ´etoil´e et quef appartient `a L2(D). Alors, il existe λ (m, f, D) tel que, pour tout λ≥λ, les probl`emes (Pλ) et (P) ont les mˆemes solutions.

La preuve de ce th´eor`eme utilise la constatation suivante :

Lemme 3.2. On suppose que, pour un λdonn´e, (i) il existe une forme optimale au probl`eme (Pλ),

(ii) toute forme optimale du probl`eme (Pλ) a pour mesure m.

Alors le probl`eme (P) admet au moins une forme optimale et les formes optimales de (P) sont exactement les formes optimales de (Pλ).

34 CHAPITRE 3. R ´ESULTATS D’EQUIVALENCE D´emonstration. Consid´erons tout d’abord une forme optimale Ωλ du probl`eme (Pλ). Par (ii), on a n´ecessairement |Ωλ| = m et donc cette forme est admissible pour (P). Soit maintenant une forme Ω admissible pour (P). On a

P(Ωλ) +J(Ωλ) =E(Ωλ) =Eλ(Ωλ)≤ Eλ(Ω) =E(Ω) et donc toute forme optimale de (Pλ) est une forme optimale de (P).

R´eciproquement, si maintenant Ω d´esigne une forme optimale de (P), et Ω une forme admissible pour (Pλ), c’est `a dire un ensemble mesurable inclus dans D et de mesure finie, alors

Eλ(Ω) =E(Ω)≤ E(Ωλ) =Eλ(Ωλ)≤ Eλ(Ω). En particulier, toute forme optimale de (P) est optimale pour (Pλ).

Mise en route de la preuve du th´eor`eme 3.1. A partir du lemme pr´ec´edent, ´etant donn´es les r´esultats d’existence d´ej`a ´etablis dans le cadre des hypoth`eses du th´eor`eme, i.e., quandD est born´e, on voit qu’il suffit de prouver qu’il existe un λ > 0 tel que, pour toutλ≥λ∗, pour toute forme optimale Ω∗

λ de (Pλ), on a |Ω∗

λ|=m.

On prouvera cette propri´et´e par contrapos´ee. On prendra Ωλ une forme optimale du probl`eme (Pλ) avec |Ωλ| 6=m et on prouvera que n´ec´essairement λ ≤λ pour un certainλ∗ ne d´ependant pas du choix de Ω∗

λ.

Dans un premier temps, on supposera que|Ωλ|< met on prouvera queλ≤Λ1. Pour ceci, la monotonie deJ simplifiera notre travail et la preuve ne demandera quasiment aucune hypoth`ese sur la forme de D. Elle utilisera en revanche un r´esultat d’Italo Tamanini ([Tam88]) dont nous prouvons ici une extension.

Dans un second temps, on supposera que |Ωλ| > m et on prouvera que λ Λ2. Pour ceci, on ne pourra pas utiliser directement la monotonie deJ et on devra trouver un moyen de g´erer `a la fois les termes J et le p´erim`etre. Pour cela, on supposera que le domaine est ´etoil´e afin de pouvoir effectuer des homoth´eties sur les ensembles consid´er´es.

Au final, en prenantλ= max{Λ1,Λ2}, on aura prouv´e le th´eor`eme.

3.2 Quelques estimations

Dans cette section, on va prouver un certain nombre d’estimations qui s’av`ereront utiles dans la suite.

Lemme 3.3. On suppose ici Dseulement ouvert. Il existe un M1 =M1(D, m)>0 tel que, pour tout λ >0 et pour toute forme optimale λ du probl`eme (Pλ), on a

Eλ(Ωλ)≤M1.

D´emonstration. On affirme qu’il existe un ensemble A ∈ A tel que P(A) < et |A|=m. En effet, il existe une famille finie de boules incluses dansDet dont la r´eunion a pour mesurem. Pour le prouver, il suffit de remarquer queD, en tant qu’ouvert de

Rd, peut s’´ecrire comme r´eunion d´enombrable de boules :

D= [

n≥0 Bn

PARTIE I. R ´ESULTATS DE R ´EGULARIT ´E 35 o`u lesBn sont des boules incluses dans D. Alors, n´ecessairement,

lim N→∞ N [ n=0 Bn =|D|> m. On choisit donc le premierN ≥0 tel que

N[−1 n=0 Bn ≤m et N [ n=0 Bn > m. Comme la fonction f :t [0,1] 7→ tBN SNn=01Bn

est continue avec f(0) m et f(1)> m, il existe unt∈[0,1[ tel quef(t) =m. La famille (B0, . . . , BN1, tBN) v´erifie alors l’assertion. Comme de plus on a P tBN N[−1 n=0 Bn ! ≤P(tBN) + NX−1 n=0 P(Bn)<∞, l’ensembleA=tBNSNn=01 convient.

Application. En particulier, comme, quel que soit le choix de λ, l’ensemble Ω∗

λ est une forme optimale, et comme la fonctionnelleJ est `a valeurs n´egatives, on a

Eλ(Ωλ)≤ Eλ(A) =J(A) +P(A) +λ

|A| −m

≤P(A) =M1<∞.

Quand maintenant le domaineDest born´e, on peut pr´eciser les diff´erentes estima-tions (on d´esigne paru la fonction d’´etat associ´ee `a la forme Ω) :

Lemme 3.4. On supposeDborn´e. Alors il existe une constanteM2=M2(D, f, m)>0 telle que, pour toutλ >0, et pour toute forme optimale λ du probl`eme (Pλ), on a :

max ( −J(Ωλ), P(Ωλ), λ |Ωλ| −m , Z Ω∗ λ |∇u|2 ) ≤M2.

D´emonstration. Le premier r´esultat d´ecoule de la monotonie deJ. On a en effet Ωλ D, et donc −J(Ωλ)≤ −J(D)<∞. L’estimation surR |∇u|2 d´ecoule de l’´egalit´e J(Ωλ) = 1 2 Z |∇u|2 Z f u=−1 2 Z |∇u|2. De tout ceci l’on d´eduit que

P(Ωλ) +λ

|Ωλ| −m

≤M1−J(D), et le choixM2 =M1−J(D) convient.

36 CHAPITRE 3. R ´ESULTATS D’EQUIVALENCE

Corollaire 3.5. En particulier, les mesures des formes optimales des probl`emes (Pλ) tendent vers m quand λtend vers ∞. Plus pr´ecis´ement,

lim

λ→∞ sup|λ| −m : Ω

λ forme optimale du probl`eme (Pλ) = 0.

Remarque. Pour la suite, on fixeλ1 >0 suffisamment grand tel que, pour tout λ≥λ1 et pour toute forme optimale Ωλ du probl`eme (Pλ), on ait

|Ωλ| ≥ m2 et |D\Ωλ| ≥ |D| −2 m.

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