• Aucun résultat trouvé

Etude paramétrique de l’espace ‘Logement’

Expérimentation des performances thermiques et énergé- tiques sur une cellule Test en Algérie

8.4. Description du logement en Algérie

8.4.1. Etude paramétrique de l’espace ‘Logement’

La première caractéristique du logement en Algérie est le social. Du point de vue technique, la typologie de l’habitat actuelle tourne autour d’un système construc-tif basé sur la préfabrication, le poteau – poutre et les matériaux tels que le bé-ton, le parpaing et la brique creuse. Tous ces éléments ont toujours contribués à produire un logement typifié et dont la hauteur en moyenne du bâtiment atteint les quatre niveaux. Selon les programmes de développement de l’état Algérien, une grande partie du parc immobilier est de type social. Les configurations spa-tiales du logement sont composées généralement de trois ou quatre chambres, un séjour, une salle de bain, un WC, une cuisine, un hall ou un couloir avec un sé-choir et une véranda. Rappelons que, devant le vide de la réglementation tech-nique, et du fait de la crise de logements, on a observé au cours des deux décen-nies 1980 -2000 et jusqu'à à l’heure actuelle, la construction massive et irréflé-chie de modèles industriels et typifiés de bâtiments à forte consommation éner-gétique et insuffisamment maitrisés par les pays en voie de développement. Cette transplantation de ce type de bâtiment conçus pour d’autres latitudes dans nos régions, aux caractéristiques climatiques spécifiques (Hauts Plateaux – Sa-hara), s’est heuré à un phénomène de rejet très fort. Le modèle de construction est pratiquement identique à travers tout le territoire national. Ainsi la répartition de ce même type de logements occupés selon le recensement général de la popu-lation et de l’habitat de 1998, est présentée sous la forme suivante (Figure 56) : Nous écartons dans cette étude le type traditionnel qui utilise un autre type de matériaux.

Page | 166

Type de Construction Nombre en Algérie %

Immeuble d’habitation 657491 16.11 Maison Individuelle 2299629 56.34 Maison traditionnelle 860164 21.07 Autres Ordinaires 28332 0.69 Constructions Précaires 222412 5.45 Non Déclarée 13720 0.34

Figure 56: Logements Occupés selon le type de Construction - (R.G.P.H. 1998)

Le secteur d’habitat résidentiel représente donc plus de 25% de la consomma-tion naconsomma-tionale algérienne en énergie. Ce chiffre a tendance à augmenter du fait du développement urbain et de l’augmentation de la consommation énergétique, car la répartition des logements selon le type de construction est de 34.29% pour le logement à caractère collectif (ONS, Office national des statistiques – recen-sement 1998), ce qui représente plus du tiers du parc immobilier de la wilaya de Constantine.

D’autre part, l’augmentation du niveau d’exploitation fait que les personnes chauffent en hiver et se refroidissent en été par des systèmes convecteur, climati-seur, poêle à mazout et au gaz naturel. Hors, le réseau électrique dans certaines zones urbaines n’a pas été dimensionné pour ces appels de puissances, ce qui le fragilise. Il est, par conséquent, indispensable de réduire la consommation de l’énergie à travers l’amélioration de l’efficacité énergétique notamment dans le secteur du bâtiment. (Le logement social et la ville, 1999).

Notre travail consiste, à partir de l'analyse des propriétés des matériaux de construction utilisés au Nord de l’Algérie, à évaluer les consommations énergé-tiques potentielles qu'il faudrait pour atteindre actuellement un niveau de confort convenable en période froide et en période chaude. Le travail réalisé constitue, dès à présent la première phase et permet de poser les bases d’anticipation sur l’augmentation des revendications sociétales en matière de confort, accompa-gnant le développement économique du pays et donc l’augmentation du niveau

Page | 167 de vie. Pratiquement, tous les logements ne semblent pas répondre aux exigences du confort thermique et d’économie d’énergie. Cela s'explique par l'absence d’une réglementation spécifique d’une part, par le manque de savoir-faire et une méconnaissance du sujet par les maîtres d'ouvrage. L'amélioration des tech-niques, au niveau des matériaux de construction et d'isolation, permet aujour-d'hui de réaliser des bâtiments qui rassemblent à la fois les qualités esthétiques et thermiques, tout en offrant un cadre de vie plus confortable et en étant consom-mateur de très peu d’énergie. De ce fait, cette recherche sera portée sur un loge-ment conventionnel (Social) de type F3 (Figure 59) et dont la superficie est d’environ 75 m2 en moyenne. D’une manière générale, les murs extérieurs (Figure 57) sont en brique creuse double peau espacé d'une lame d'air (05 cm), les murs intérieurs sont constitués de simples cloisons de 10 cm d’épaisseur en briques creuses, ces types de parois représentent les cas les plus fréquents en Al-gérie ; alors que le plafond et le plancher sont en corps creux de 20 cm d'épais-seur. La hauteur sous plafond est de 2.53 m. Le logement est orienté Est-Ouest et sans vis-à-vis, ce qui permet un captage solaire. (S.M.K El Hassar, 1995).

Page | 168 Enduit plâtre, λ = 035 W/m. °C - Brique creuses, λ = 0.56 W/m. °C - Hourdis en béton courant pour le plancher, λ = 0.23 W/m. °C.

L’appartement à étudier limité par une cage d’escalier est d’une organisation architecturale typique des habitations neuves, réalisées dans le cadre de la poli-tique du logement social en Algérie. Cet appartement, qui (Figure 58) appartient à un bloc de cinq niveaux, est implanté à Ain El bey à Constantine. L’appartement étudié est situé au troisième étage du bâtiment. Ce système cons-tructif a été très utilisé dans le cadre de grands programmes de réalisation de bâ-timents pour sa rapidité d’exécution et sa stabilité. Quasiment abandonné dans les années 1990 au profit de systèmes constructifs de type filaire (portiques auto stable), il revient en force dans les nouveaux programmes de construction. Ce système constructif pourrait même être généralisé, et ce, suite aux premières re-commandations émises après le terrible séisme du 21 mai 2003 qui a frappé principalement les wilayas d’Alger et Boumerdès. La tendance actuelle est d’associer à ce type de structure un remplissage en maçonnerie creuse. La struc-ture des bâtiments généralement était en béton armé : voiles de 15 cm associés à des dalles de 16 cm d’épaisseur. Les façades sont constituées de panneaux pré-fabriqués en béton armé de 23 cm d’épaisseur, sans isolation thermique. La va-leur du coefficient global de transmission surfacique de ces panneaux avoisine 3.5 W/m2. °C. Cette valeur est très éloignée de la valeur de référence qui est égale à 1.2 W/m2°C (Ministère de l’habitat et de l’urbanisme, CNERIB, 1997)

Les caractéristiques thermiques des matériaux utilisés sont présentées dans (l’Annexe des Tableaux 10-17) ; il faut noter que ces caractéristiques sont tirées de la littérature (C.A. Roulet ; 1987) et (Règles Th-K77, règles de calcul 1977). Une bibliothèque des matériaux est implantée dans SimulArch proposant tout les matériaux nécessaires pour la construction en Algérie) ;

Page | 169 Figure 58: Façade Est de l’immeuble étudié.

8.4.2. Les ponts thermiques

On estime que la part des ponts thermiques, dans les déperditions par les parois, peut représenter une part importante si aucune précaution n’est prise. Les déper-ditions linéiques pour qualifier les déperdéper-ditions par les ponts thermiques, en réfé-rence aux liaisons du type dalle de plancher/mur extérieur, sont prises en compte avec une certaine limite suivant le mode constructif et le mode d’isolation de bâ-timent. Pour l’instant, l’exigence réglementaire n’est pas encore très forte, les valeurs que nous retenons dans notre étude sont les valeurs de la (Figure 15). La menuiserie est au nu intérieure avec un k en W/hm2°. La présence d’un poteau de 30x30 cm est à l’angle du logement en question, avec un k linéique et nous retenons aussi le k linéique d’un plancher intermédiaire à hourdis également (Annexe Tableaux 29). Le nul (la valeur de k=0) signifie que la présence de l’isolation dans les murs extérieurs ou au niveau du plancher est inexistante. Gé-néralement, dans le mode constructif que présente l’Algérie dans sa politique de logement, l’isolant est quasiment absent de la structure du bâtiment. Selon la ré-glementation Algérienne, ce cas n’est pas pris en considération.

Page | 170 Figure 59 Configuration de l'appartement étudié