3.3 Validation expérimentale de l'emploi du modèle
3.3.2 Etude de la matrice inertance du châssis
Γ(ω1)
Γ(ω
2)
...
Γ(ω
p)
| {z }
ΓT OTx=−ω
2
y(ω1)
y(ω
2)
...
y(ω
p)
| {z }
e(3.12)
Ainsi, par une méthode de moindres carrés, on obtient les coecients de raideur et amortissement,
constants sur la plage de fréquences considérées :
x=−ω
2Γ
T OTt
Γ
T OT−1
Γ
T OTt
e (3.13)
L'exposant
tdésigne la transposée d'une matrice.
Les graphes de raideurs ne peuvent être obtenus qu'après calcul à l'aide de la formule ci-dessus et,
à ce titre, seront présentés dans la partie dédiée aux analyses et calculs. Plus précisément, il s'agira du
paragraphe 3.3.4.3, gure 3.34 pour les courbes.
3.3 Validation expérimentale de l'emploi du modèle
3.3.1 Architecture de calcul
Nous avons construit une architecture de calcul qui résume les grandes étapes de la validation de
l'emploi du modèle dans un contexte technologique.
L'acquisition des mesures est eectuée à l'aide du logiciel Testlab, version 8A. Les données sont
ensuite exportées vers le logiciel Matlab où elles sont converties au format .mat. Un programme
permet alors de ranger ces données dans des matrices et vecteurs pour eectuer des calculs qui seront
précisés ultérieurement. L'achage des résultats a également lieu dans le logiciel Matlab.
3.3.2 Etude de la matrice inertance du châssis
3.3.2.1 Etude fréquentielle des composantes
L'étude est conduite dans le but de remplacer par des zéros toutes les composantes de la matrice
inertance Y
Cdu châssis jugées trop petites. On pense ainsi diminuer le risque de voir s'amplier des
erreurs de mesure contenues dans Y
Clors de son inversion.
Cette méthode permet de garder un contrôle sur la matrice (c'est-à-dire que l'on sait quels
coe-cients sont supprimés), ce qui n'est pas nécessairement le cas lorsqu'une régularisation mathématique
est eectuée.
3.3 Validation expérimentale de l'emploi du modèle 45
MESURES ET ACQUISITION SOUS TESTLAB
EXPORT DE DONNEES AU FORMAT .unv
CONVERSION DE DONNEES AU FORMAT .mat
CONSTRUCTION DES MATRICES ET VECTEURS
CALCULS
AFFICHAGE DES RESULTATS
T E S T L A B 8 A M A T L A B R 2 0 0 7 b •Calibration •Changement de repère •Méthodes indirectes de détermination des efforts
•Passage des efforts mesurés sur le marbre aux efforts mesurés sur le véhicule
•Sur le marbre •En libre-libre •Sur le véhicule , B B Y T , , B M B f γ γ M Y , B B Y T , , B M B f γ γ
Figure 3.23 architecture de calcul générale.
Pour comprendre l'importance relative des termes entre eux, une approche visuelle est choisie. Pour
une fréquence, les modules des termes de la matrice sont visualisés. La gure 3.24 présente l'approche
en question pour les fréquences 14Hz et 50Hz.
0.02 0.04 0.06 0.08 0.2 0.4 0.6 0.8 1 1.2 BD X BD Y … HG X HG Y HG Z BD X BD Y … HG X HG Y HG Z BD X BD Y … HG X HG Y HG Z Excitation Réponse
Figure 3.24 visualisation des modules (en m/s
2/N) des composantes de la
46 3 Validation de l'emploi du modèle dans un contexte industriel : intégration d'ungroupe moto ventilateur sur un véhicule
Interprétation physique
En observant le bloc supérieur gauche des images (a) et (b) de la 3.24, il apparaît que les points BD
et BG interagissent. Par ailleurs, à 14Hz, il y a interaction entre les points hauts (HD et HG) et les
points bas. En eet, sur l'image (a), une excitation en HG Z génère un déplacement un BD Z. En
revanche, à 50Hz, sur l'image (b) de la même gure, le mouvement des points bas est découplé de
celui des points hauts. Pour cette fréquence, on pourrait presque substituer à la matrice complète une
matrice diagonale par blocs 6x6.
L'observation des deux images laisse apparaître que les inertances ponctuelles BD X et BG X sont
les plus importantes. Les autres composantes de ces lignes peuvent être mises à zéro.
En mettant à zéro les autres composantes des lignes 1 et 4, les mêmes composantes de l'eort
résultant de l'inversion de Y
Cne changeront pas, que la matrice soit pleine ou bien diagonale. En
eet, si y
iiest le seul élément non nul de la ligne i de la matrice Y
C, alors 1/y
iiest le seul élément
non nul de la ligne ide la matrice Y
C−1
.
Les images suggèrent d'autres formes de la matriceY
Cque la matrice pleine, en vue d'une inversion
pour prédire les eorts : une matrice par blocs 6x6, diagonale.
3.3.2.2 Etude de la symétrie
En théorie, les mesures d'inertance doivent vérier la propriété de réciprocité : les inertances
mesurées comme étant la réponse au point A sur l'eort au point B ou la réponse au point B sur
l'eort au point A sont identiques.
La réciprocité des mesures d'inertance se traduit par la symétrie des matrices Y
Cet Y
M. Il est
donc important de voir si ces matrices possèdent ici cette propriété. Dans le paragraphe qui suit, la
matrice Y
Cest étudiée ; la matriceY
Mle sera plus loin.
Cas d'une fréquence
La réciprocité peut être étudiée à une fréquence donnée. Par exemple, l'analyse des niveaux des termes
de Y
Caux fréquences 14Hz et 50Hz (gure 3.24) révèle que les transferts locaux au point BG entre
les directions X et Z ne sont pas rigoureusement réciproques, même si des tendances de réciprocité
existent bien. En fait un regard macroscopique des images de la gure 3.24 montre une forte tendance
de réciprocité. Une analyse sur une plage de fréquences permet d'aller plus loin dans l'analyse.
3.3 Validation expérimentale de l'emploi du modèle 47
Cas d'une plage de fréquences
Les inertances de transfert local portant sur les points BG et HG sont représentées sur la gure 3.25.
Les résultats montrent que pour ces deux points, les inertances de transfert local sont réciproques entre
les directionsXetY (γ
X/f
Y) et entre les directionsY etZ (γ
Y/f
Z) mais pas entre les directionsX et
Z (γ
X/f
Z). Les inertances du typeγ
Z/f
Xsont très supérieures, en amplitude, aux inertances du type
γ
X/f
Z. Des résultats similaires sont obtenus pour les points BD et HD. Cela peut s'expliquer par l'eet
de la hauteur de l'entretoise. En eet, quand on applique une force sur l'entretoise dans la directionX,
comme la liaison entre l'entretoise et le véhicule n'est pas seulement une raideur en translation suivant
X mais également une raideur de torsion dans la direction Y, une rotation s'ajoute à la translation.
Les niveaux mesurés dans la direction Z sont supérieurs aux niveaux des accélérations qui seraient
mesurées dans le cas d'une translation pure. En revanche, quand on excite dans la direction Z, la
liaison entre l'entretoise et le véhicule peut être modélisée en première approche par une simple raideur
en translation : l'accélération mesurée dans la direction X résulte bien d'une seule force d'excitation
en Z.
10 20 30 40 50 -80 -60 -40 -20 0 20 10 20 30 40 50 -200 0 200 10 20 30 40 50 -80 -60 -40 -20 0 20 10 20 30 40 50 -200 0 200 Amplitude (dB)(b)
Fréquence (Hz) Amplitude (dB) P h as e (d eg) P h as e (d eg)(a)
Fréquence (Hz)Figure 3.25 inertance de transfert local de la carrosserie aux points BG (a) et
HG (b). trait plein rouge : γ
x/f
z; pointillés rouges : γ
z/f
x; trait
plein bleu : γ
x/f
y; pointillés bleus γ
y/f
x; trait plein vert γ
y/f
z,
pointillés verts γ
z/f
y.
Au vu de ces résultats et d'une étude approfondie des autres termes de la matriceY
C, il apparaît
que les problèmes de non-réciprocité sont importants dès lors qu'entre en jeu dans l'inertance
considé-rée une excitation ou une réponse dans la directionX (en particulier aux points BD et BG).
Symétrisation de Y
C48 3 Validation de l'emploi du modèle dans un contexte industriel : intégration d'ungroupe moto ventilateur sur un véhicule
méthodes pour forcer la symétrie de la matrice sont envisagées. La première, dite méthode de la
moyenne, consiste à calculer la moyenne arithmétique entre la matrice Y
Cet sa transposée, pour
chaque fréquence. La deuxième, dite méthode supérieure, consiste à ne garder que les composantes
rangées dans le triangle supérieur droit de la matrice et à les mettre à la place des composantes situées
dans le triangle inférieur gauche. De la même façon, la troisième méthode, dite méthode inférieure,
consiste à ne garder que les composantes situées dans le triangle inférieur gauche et à les mettre à la
place des composantes situées dans le triangle supérieur droit. Enn dans la quatrième méthode, dite
méthode de symétrisation des inertances de transfert local, seules les mesures de transfert local entre
les directionsX et Z sont modiées : on utilise à la place des mesures γ
Z/f
Xles mesuresγ
X/f
Zan
de s'aranchir de l'éventuelle excitation en moment et des probables conséquences dues aux rotations
(voir paragraphe précédent).
La comparaison des résultats obtenus à partir de ces diérentes symétrisations sera eectuée plus
loin.
Dans le document
Qualification de la prédiction du comportement vibratoire d'un sous-système sur véhicule
(Page 60-64)