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II. LES RESULTATS

2. Les actions mises en place par Euromatic pour développer le recrutement

2.2 Etendre l’apprentissage

En 2017, Euromatic avait recours à des apprentis principalement pour les postes « diplômés », par exemple chargé de mission des opérations, assistant en informatique, en comptabilité ou bien en QSE (Qualité, Sécurité et Environnement).

Pour la rentrée 2018-2019, il a été décidé de renforcer et de démocratiser le recours à l’apprentissage pour former et recruter les jeunes talents. C’est ainsi que 17 alternants ont été intégrés dans l’entreprise dont 7 apprentis conducteurs de transport routier. « L’intérêt de

travailler avec des apprentis est que nous avons l’occasion de les former à nos méthodes et de les embaucher à l’issue de leur formation. »30

Cette intégration n’a pu se faire qu’après avoir développé des partenariats avec les principales écoles de formation du secteur du transport : l’AFTRAL et PROMOTRANS.

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Dans un premier temps, nous avons contacté ces 2 centres pour les rencontrer. L’objectif de cet échange était de mieux connaître les formations proposées et de leur présenter l’entreprise et les besoins recherchés.

Dans un second temps, ces écoles ont organisé des jobdatings, sur l’été, avec leurs futurs étudiants. Cinq sessions ont été organisées sur l’ensemble des écoles pour le métier de conducteur.

Le service RH participait à ces jobdatings et recevaient en entretien l’ensemble des candidats présents.

A l’issue de ces journées, le service RH faisait parvenir les candidatures intéressantes aux managers pour un second entretien. La décision de validation définitive du candidat revenait aux managers.

Afin de garantir une bonne intégration de ces apprentis dans l’entreprise, deux journées d’intégration ont été organisées afin que chacun puisse y assister en fonction de son rythme d’alternance.

Lors de ces journées, les membres du CODIR, selon leur disponibilité, venaient se présenter aux alternants et expliquaient leur fonction. Une présentation détaillée de l’entreprise leur était ensuite faite : son activité, ses avantages, leurs droits, leurs devoirs.

Un ancien alternant était convié afin d’expliquer son parcours : comment il avait vécu son alternance, pourquoi avait-il fait le choix de rester dans l’entreprise, quelles étaient ses missions actuelles.

Une visite de l’entrepôt de Compans a également eu lieu. Tous les alternants ne travaillant pas sur le même site, ont été impressionnés de découvrir l’immensité de l’entrepôt, ainsi que les différents métiers exercés.

A la fin de la journée, les tuteurs étaient conviés à partager un moment convivial avec l’ensemble des alternants.

Cette journée a été très bien vécue par les alternants. Ils ont été flattés de voir que des membres du CODIR leur accordaient de l’importance et prenaient le temps de venir les voir. Pour le service RH, c’était également l’occasion de revoir ces jeunes collaborateurs et de s’assurer que tout se passait bien pour eux et de lever si besoin différents points de blocage.

Pour aller plus loin et valoriser au mieux l’importance de l’apprentissage et du rôle du tuteur tout au long de l’année, une charte du tuteur a été développée.

Cette charte a pour objectif de rappeler au tuteur quelles sont ses missions à l’égard de l’apprenti et notamment lui rappeler que par définition un apprenti n’est pas un collaborateur déjà formé : il faut l’accompagner, le suivre.

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Quel bilan peut-on faire des 7 apprentis conducteurs PL :

Certains d’entre eux se sont plaints en cours d’année des longues journées : ils ne savaient pas à quelle heure ils finissaient, ils ne pouvaient rien prévoir dans leur vie personnelle. Pour compenser leur longue journée, on les obligeait à prendre une journée de repos dans la semaine, alors qu’ils n’avaient pas forcement souhaité être en repos.

Leurs managers leur ont rappelé que la règlementation du transport oblige à ne pas dépasser un certain nombre d’heures par semaine. Au-delà de ce nombre d’heures, les conducteurs sont obligatoirement en repos pour être en conformité avec la loi.

Ces mêmes apprentis arrivaient régulièrement en retard ou étaient absents sans justificatif. A leur arrivée le matin, ils attendaient qu’on leur donne des missions, ils n’étaient pas proactifs. Même après plusieurs mois dans l’entreprise, ils n’avaient toujours pas d’autonomie sur leur poste.

Les absences injustifiées se sont amplifiées une fois que les jeunes ont passé leur permis. A l’issue de la période apprentissage, un seul apprenti a été gardé en CDI. Malgré le fait qu’il ait raté son permis, l’entreprise l’a embauché en conducteur VL. C’est une personne sérieuse et motivée qui a pleinement la confiance de son manager.

Un apprenti a souhaité poursuivre ses études dans le Transport pour passer un BTS Transport.

Les 5 autres n’ont pas été gardés en raison de leur manque de sérieux, leurs absences et leur manque de motivation.

Les circonstances ont fait qu’il n’y a pas eu d’entretien de sortie de ces apprentis, mais deux d’entre eux étaient très intéressés par le secteur du BTP, plus rémunérateur et moins physique. On peut supposer que ces personnes n’avaient réalisé leur apprentissage dans cette entreprise que dans le but d’obtenir leur permis et qu’ils ne souhaitaient pas rester à terme dans l’entreprise.

Pour les trois autres, malheureusement, nous n’en savons pas plus. Ils ont réussi leur permis, mais souhaitent-ils pour autant continuer dans ce métier ?