Cet état des lieux tient compte sur les cinq dernières années tant de la situation des étudiants que celle des personnels.
1. Les étudiants en situation de Handicap à l’uB entre 2015 et 2020.
Le nombre d’étudiants en situation de handicap est en constante augmentation (Figure 1). Cette progression peut être reliée à la mise en application de la loi n° 2005-102 du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ainsi qu’à l’attractivité de notre établissement.
Figure 1 : Nombre d'étudiants en situation de handicap à l’université de Bourgogne
Depuis ces cinq dernières années universitaires, le nombre d’étudiants en situation de handicap bénéficiant d’un accompagnement pédagogique et/ou matériel, connait une importante progression. Cette augmentation impose déjà à l’université d’améliorer tant en quantité qu’en qualité ses moyens d’accueil et d’accompagnement des étudiants en situation de handicap ; le schéma directeur entend traduire cette nécessité.
L’augmentation du nombre d’étudiants en situation de handicap a mécaniquement emporté sur les cinq dernières années une augmentation des accompagnements pédagogiques et/ou matériels, préconisés par les médecins et infirmièr(e)s du Service de Santé Universitaire (SSU), désignés par la Commission des droits et de l'autonomie des personnes handicapées (CDAPH). La figure 2 présente les différents types d’accompagnements pédagogiques et le nombre d’étudiants qui en ont en bénéficiés entre 2015 et 2020. Les différents accompagnements sont détaillés dans le chapitre III.1.
Figure 2 : Nombre des accompagnements préconisés de 2015-2016 à 2019-2020
Selon la nomenclature ministérielle, la nature des troubles des étudiants accueillis pour l’année 2019-2020 se répartit comme détaillé sur la figure 3.
Vicéraux et Cancers 3%
Psychique 7%
Autisme 4%
Moteur 12%
Language 39%
Auditif et Surdité 3%
Visuel et Cécité 4%
*
Diabète, immunitaire,epilepsie…
28%
Figure 3 : Répartition des étudiants accueillis (année 2019-2020) selon la nature des troubles
*Les autres troubles sont entre autres liés à diverses maladies comme le diabète, la maladie de Cohn, l’épilepsie, les maladies systémiques, les migraineux, les troubles immunitaires, etc.
Au total, sur 856 étudiants déclarés en situation de handicap en 2019-2020, seuls 2,5% ont des troubles temporaires liés à un accident ou à une maladie. 12% d’entre eux ont un handicap moteur, ce qui représente 98 étudiants de la promotion universitaire 2019-2020. 88% des étudiants en situation de handicap ont des troubles qui ne sont pas visibles.
Une augmentation des troubles psychiques des apprentissages (« Dys ») et de la sphère autistique est aussi relevée. Ainsi, ce sont près de 40 qui sont atteints d’autisme. De manière immédiate, l’université de Bourgogne s’est, dès 2018, engagée dans la charte Campus Aspie Friendly (voir infra, chapitre III.2). On note enfin que sur cette même période des 5 dernières années que le nombre d’étudiants souffrant de troubles du langage a triplé. Ils représentent désormais, avec plus de 300 étudiants, la principale situation de handicap au sein de l’université de Bourgogne.
Les étudiants en situation de handicap se répartissent selon les domaines de formation suivants :
Figure 4 : Répartition des étudiants accueillis selon le domaine de formation
IUT (Institut Universitaire de Technologies), SHS (Sciences Humaines et Sociales), SVTE (Sciences de la Vie, de la Terre et de l’environnement), ST (Sciences et Techniques), DEG (Droit, Economie et Gestion)
A la rentrée 2019, les étudiants en situation de handicap étaient présents à 28% dans la filière des Sciences Humaines et Sociale (SHS), à 21% dans les filières de l’institut Universitaire de Technologies (IUT) et à 17% dans les filières de Droit, Economie et Gestion (DEG) comme le montre la figure 4.
Figure 5 : Répartition des étudiants en situation de handicap par cursus année 2019-2020
L (Licences), LP (Licences Professionnalisantes), M (Masters 1et 2) PACES (Première année commune aux études de santé), DUT (Diplôme Universitaire de Technologies)
On note également que 81% de ces étudiants se trouvent en cursus de Licence (L), Licence Professionnalisante (LP), PACES (Première année commune aux études de santé), DUT (Diplôme Universitaire de Technologies), que 18% sont en Master (M) et qu’1% seulement d’entre eux arrive en doctorat. Le faible pourcentage de doctorants est sans doute un problème qui dépasse la seule situation du handicap. Cependant, un accent particulier doit être mis sur ce point pour encourager et accompagner les étudiants en situation de handicap dans la poursuite de travaux de thèse, ce qui leur permettrait de postuler à des postes d’enseignant chercheur. C’est pourquoi les thématiques abordées dans ce schéma directeur s’axent principalement sur les dispositifs d’accueil, d’accompagnement et d’insertion professionnelle des étudiants en situation de handicap. La formation des encadrants et une réflexion commune avec des étudiants ayant des troubles divers semble primordiale pour améliorer ces dispositifs.
2. Les personnels en situation de Handicap à l’uB entre 2012 et 2020.
Le taux d’emploi direct concernant les personnels a plus que doublé entre 2012 et 2019
Tableau 1 : Répartition des personnels uB, des agents Bénéficiaires de l’Obligation d’Emploi (BOE) et du taux d’emploi corrélé.
au 1er janvier de l’année
Assiette Nombre d’agents rémunérés
Nombre
Bénéficiaires de l’Obligation d’Emploi (BOE)
Taux d’emploi direct
2012 2869 30 0.93 %
2013 2862 41 1.16 %
2014 2862 46 1.61 %
2015 2861 55 1.92 %
2016 2875 58 2.02 %
2017 2864 66 2.3 %
2018 2864 73 2.55 %
2019 2758 77 2.79 %
Le recensement au 1er janvier 2020 se fera en mai 2021.
En janvier 2016, 58 agents soit 2,02 % personnes ont été recensés BOE à l’université de Bourgogne.
Précisément, au 1er janvier 2016, il y 48 personnels BIATSS et 10 personnels enseignants. Au 1er janvier 2019 nous recensions 77 personnes soit 2,79%, 66 personnels BIATSS et 11 enseignants-chercheurs.
On constate essentiellement une augmentation des personnels BIATSS.
Une étude chiffrée devra être réalisée sur les personnels en situation de handicap : les postes occupés, les catégories, les mutations, le recrutement, les déclarations de RQTH en cours d’année et enfin sur les personnels travaillants pour les ESAT afin d’avoir une vision complète sur la situation de handicaps à l’université de Bourgogne.
Au regard de cette situation, deux voies doivent être empruntées en même temps.
Il faut favoriser le recrutement des bénéficiaires de l’obligation d’emploi du côté de l’ensemble du personnel.
Il faut créer les conditions humaines, matérielles, professionnelles et autres qui puissent faire tomber les barrières à une démarche de reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé. On constate en effet que des besoins peuvent être exprimés auprès de la correspondante handicap, sans donner lieu à une démarche de reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé. Le jugement, même bienveillant peut être mal perçu dans ce contexte. D’où la nécessité, s’il était besoin de le rappeler, d’une politique et d’une culture d’inclusion qui doit aider à un changement de regards (regard des autres, regard sur les autres et regard sur soi-même).
Ces points seront développés dans le chapitre IV.2.a.