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Etat des lieux des connaissances sur les rhopalocères en Auvergne

Le département de l’Allier se distingue des trois autres départements de la région par une topographie peu élevée, par la présence de milieux alluviaux d’importance européenne (Allier et Loire) et de grandes forêts de feuillus de plaine (Tronçais, Marcenat, Colettes…). C’est le département auvergnat qui a le plus faible nombre d’espèces et c’est aussi celui qui en a vu disparaître le plus grand nombre depuis 1900. L’Allier a la caractéristique de partager avec la Loire une sous-espèce de Lycaena helle endémique aux monts de la Madeleine à savoir la ssp.

magdalenae.

Dans le genre Maculinea, seul Maculinea arion est actuellement présent dans l’Allier. La très faible étendue montagnarde de ce département limite la possibilité de présence de la Gentiane pneumonanthe et de ce fait de Maculinea alcon alcon. Nous avons relevé trois anciennes données (1879, 1907 et 1962) de cette espèce sur les monts de la Madeleine en limite avec le département de la Loire.

Département du Cantal (15)

Le Cantal est un département de moyenne montagne dont la partie centrale est occupée par les monts du Cantal qui couvrent près de 2 000 km2. Le réseau hydrique est très dense et présente de nombreux étangs et lacs tourbières. Une autre particularité est la présence de coteaux xéro-thermophiles à l’extrême sud-ouest du département (bassin de Maurs) qui constituent le prolongement des causses du Lot. Le peuplement des rhopalocères se caractérise par la présence d’Erebia sudetica liorana (sous-espèce endémique des monts du Cantal) et d’un cortège d’espèces qui atteignent leur limite d’aire de répartition aux environs de Maurs (Brenthis hecate, Zygaena rhadamanthus).

Pour le genre Maculinea, le Cantal abrite les trois taxons dont les deux écotypes de M. alcon.

Département de la Haute-Loire (43)

Il s’agit d’un département où les milieux de moyenne montagne sont majoritaires avec des zones humides d’importance telles les zones humides du Dévès, du Lignon ou encore les tourbières du massif du Mézenc.

Les gorges du Haut-Allier et les gorges de la Loire sont également des entités écologiques majeures de ce département. Le département accueille Erebia ottomana tardenota dont les seules stations françaises se situent du massif du Mézenc à la Margeride en passant par les monts du Vivarais (Haute-Loire, Ardèche et Lozère).

Concernant le genre Maculinea, la Haute-Loire abrite les deux écotypes de M. alcon et M. arion.

Département du Puy-de-Dôme (63)

On trouve dans ce département des milieux très diversifiés allant des milieux alluviaux et forestiers de plaine aux milieux de moyenne montagne et prairies d’altitude. Le puy de Sancy culminant à 1886 m est le plus haut sommet de la région et du Massif central.

C’est là que l’on trouve le plus important cortège d’espèces orophiles dont Erebia cassoides arvernica, une sous-espèce endémique et étroitement localisé aux monts Dore. Les monts du Forez accueillent également une sous-espèce endémique ssp. lecerfi de Coenonympha gardetta.

Concernant le genre Maculinea, le Puy-de-Dôme abrite les deux écotypes de M. alcon et M. arion.

Figure 1 : Grandes régions naturelles d’Auvergne Issues du diagnostic régional biodiversité de 2009 – Conseil Régional Auvergne – DREAL Auvergne

Conservatoire d’espaces naturels d’Auvergne – Société d’histoire naturelle Alcide d’Orbigny – DREAL Auvergne 9

I.2. Etat des connaissances en Auvergne

En Auvergne, seul le département du Puy-de-Dôme Entomologique d’Auvergne a centralisé un grand nombre d’observations qui s’est traduit par la mise en place d’une base de données régionale des rhopalocères et zygènes. Celle-ci est actuellement constituée de près de 66 000 données.

Par ailleurs, d’autres bases de données recueillent de manière plus dispersée des observations sur les d’Auvergne regroupe la grande majorité des données disponibles en région sur les rhopalocères. Ce sont les données issues de cette base qui sont utilisées pour donner une « estimation » de l’ampleur de la pression d’observation régionale.

65 676 données concernant les rhopalocères et zygènes sont disponibles (fin 2012) dans la base de l’Association entomologique d’Auvergne (AEA) sur l’ensemble de la région. Ce chiffre est significatif mais cache une disparité très importante entre les départements. 50 196 données concernent le Puy-de-Dôme, 7 458 données concernent le Cantal, 6 344 données concernent la Haute-Loire et 1 677 données concernent l’Allier. La pression d’observation est remarquable pour le Puy-de-Dôme, qui à notre connaissance, est le troisième département le mieux connu de France (après la Savoie et les Alpes-de-Haute-Provence). On constate une pression d’observation encore faible et relativement similaire entre la Haute-Loire et le Cantal. L’Allier reste le Margeride, l’Aubrac et les Monts de la Madeleine. Ces massifs accueillent une entomofaune orophile spécifique qui comprend plusieurs taxons extrêmement localisés et souvent isolés géographiquement.

Les grandes vallées et gorges comme celles de l’Allier, de la Sioule, de l’Alagnon, de la Rhue ou encore des Couzes ont été également bien prospectées. Ce sont en général de grandes entités avec une forte intégrité des milieux.

Nous avons également un bon niveau de connaissance sur les coteaux thermophiles des Limagnes et dans une moindre mesure du bassin de Maurs. Un cortège d’espèces méridionales, souvent rares et situées en limite d’aire de répartition, s’observe sur ces coteaux.

Les zones forestières de plaine sont quant à elles prospectées de façon disparate avec des zones mieux connues telles que la forêt de Randan ou de la Comté pour le Puy-de-Dôme ou encore celle de Marcenat dans l’Allier.

Il faut noter qu’en dehors des zones naturelles évoquées ci-dessus (carte région page 8), des zones entières sont encore peu voire pas prospectées. Parmi celles-ci et bien qu’ayant un potentiel très important on trouve par exemple les gorges du Cher, de la Dordogne et de la Loire. Nous pouvons également citer le grand sud-ouest du département du Cantal, l’est du département de la Haute-Loire ou encore la Sologne bourbonnaise sur lesquelles les rhopalocères (à quelques exceptions près) n’ont que très peu été recherchés.

Un réel effort de connaissance et de prospection semble aujourd’hui nécessaire pour améliorer l’état des connaissances de l’Allier, du Cantal et de la Haute-Loire et pouvoir proposer des mesures concrètes adaptées à la protection de ce groupe d’insectes.

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I.4. Statuts et réglementations concernant les lépidoptères

Au niveau national et supra-national

Les documents cadrant les statuts de protection des espèces :

• Annexes II et III de la Convention de Berne (convention du 19/09/79 relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe - JORF du 28/08/1990 et du 20/08/1996).

• Annexes II et IV de la Directive «Habitats, Faune, Flore» (directive n°92/43/CEE concernant la conservation des habitats naturels ainsi que de la faune et de la flore sauvages - JOCE du 22/07/1992 et JOCE du 06/05/2007).

Liste Rouge mondiale : http://cms.iucn.org

Liste Rouge Européenne (EU27), 2010 : Van Swaay, C., Cuttelod, A., Collins, S., Maes, D., López Munguira, M., Šašić, M., Settele, J., Verovnik, R., Verstrael, T., Warren, M., Wiemers, M. and Wynhof, I.. 2010.

European Red List of Buterflies. Luxembourg : Publications Office of the European Union.

• Liste Rouge des papillons de France métropolitaine, 2012 : Muséum national d’Histoire naturelle & Comité Français de l’UICN.

Le document cadrant l’état de conservation des espèces au niveau français (uniquement espèces d’intérêt communautaire) est :

• Rapport synthétique des résultats de la France sur superficie au domaine biogéographique continental.

Ainsi, ce sont les états de conservation définis pour ce domaine qui sont reportés dans le Tableau 2.

En région Auvergne

Il n’existe pas de liste régionale d’espèces protégées pour les papillons en Auvergne.

Les documents cadrant les statuts des espèces des papillons en région Auvergne sont :

• la liste rouge régionale des rhopalocères et zygènes et la liste des espèces déterminantes pour la constitution des ZNIEFF (Zones Naturelles d’Intérêt Faunistique et Floristique), 4 février 2004.

La liste des espèces déterminantes est constituée de 36 espèces dont 30 d’entre elles possèdent un statut de menace en Auvergne. Une nouvelle liste régionale selon les critères de l’IUCN est en cours de rédaction (SHANO, AEA, DREAL). Elle sera disponible fin 2013.

• le Diagnostic de la biodiversité en Auvergne, 2009 : Conseil Régional Auvergne, DREAL Auvergne. Il définit une liste de 10 espèces prioritaires en termes d’actions de préservation ou de suivis en Auvergne.

Cette liste tient compte de la menace/rareté des espèces, de leur caractère représentatif ou bio-indicateur d’un milieu, mais aussi de la responsabilité de l’Auvergne dans leur préservation en France. Une espèce en régression très marquée dans le nord de la France et pouvant servir d’indicateur d’érosion de la biodiversité a également été choisie.

• la liste des rhopalocères retenus pour la Trame Verte et Bleue en Auvergne, 2012 : Office pour les insectes et leur environnement, Muséum national d’Histoire naturelle. 10 espèces sont concernées au regard de leur capacité d’être à priori de bons indicateurs au niveau du fonctionnement des corridors écologiques.

• la liste des espèces retenues pour la SCAP en Auvergne, 21 juin 2011 : Muséum national d’Histoire naturelle, CSRPN Auvergne. 12 espèces (dont deux nocturnes) ont été sélectionnées par le MNHN auquel s’ajoutent quatre espèces supplémentaires proposées par le CSRPN Auvergne.

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II. Espèces du Plan Régional d’Actions