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D’un point de vue méthodologique, la recherche s’est déroulée en tenant compte d’une part, du débat historiographique antérieur et d’autre part, en analysant les confrontations et les éléments que nous pourrons retrouver dans la documentation historiographique et littéraire. En ce qui concerne ce dernier point, nous avons jugé nécessaire d'entreprendre une enquête de type lexical, menée sur deux sources de caractère grammatical et antiquaire, c’est-à-dire le De lingua latina de Varon et le De verborum significatione de Festus. Le ciblage des œuvres amène fortement à considérer qu’il est possible de dégager des éléments intéressants et fonctionnels, pour délimiter le sens de certains termes-clés dans l'ère républicaine, essentiels pour une meilleure définition des contraintes juridiques et religieuses connexes à l’organisation et à la gestion du territoire, afin d'identifier une sorte de vocabulaire technique dont nous pourrons tenir compte dans l'examen des attestations concernant des cas types pris dans l'historiographie latine et pour la période républicaine.

Dans cette perspective, nous avons été en mesure de nous concentrer davantage sur le travail de Festus, étant donné l’exposition plus schématique et l’intention de l'auteur de cataloguer des lemmes composés, en tenant compte des définitions antérieures, ce qui s'est avéré être utile pour isoler des termes concernant le champ religieux (relatifs aux pratiques en lien avec la science augurale, les prodiges et les oracles) et plus directement concernant le territoire, relatifs aux Lieux communs [a) Termes génériques ; b) Lieux de Rome ; c) Lieux étrangers] ; aux Lieux de culte [Termes génériques et techniques ; lieux précis] ; aux Cérémonies et aux figures religieuses [a) Sacrifices, purifications ; b) Fêtes, jours ; c) Dieux ; d) Sacerdoces et état des choses et des individus, pratiques et coutumes religieuses ; f) Mort] ; aux Rôles civiques et aux assemblées inhérentes à

31 l’organisation et à la gestion de l’espace [a) Magistratures et personnel de la ville ; b) Assemblées organisatrices : politique et quirites ; c) Différents espaces et différentes répartitions : sociaux, privés ou publics] ; et aussi en relation avec les Lois, la matière juridique et le patrimoine ; et enfin relatifs aux Colonies, Municipes, Villes, Provinces, sans oublier les Peuples et les Statuts.

En ce qui concerne le développement du thème de la thèse par rapport au débat historiographique antérieur, une recherche bibliographique a été mise en œuvre de manière sélectionnée, en articulant le travail sur quatre axes principaux qui ont semblé alors fonctionnels pour traiter le sujet dans son intégralité.

Le premier s’applique aux frontières et aux confins, où nous avons regroupé les sources selon leur intérêt par rapport à la notion de pomerium et par rapport à la notion de confins et de limes. Le second, nous permettra d’étudier en profondeur la question du statut des terres et des personnes, à l’aide de sources se rapportant aux agrimensores, aux terres et aux personnes et à des exemples spécifiques. Le troisième axe, quant à lui, aborde la question de la sacralité territoriale et juridique alors que le quatrième, nous permettra de prendre en considération les questions de caractère historiographique et institutionnel utiles pour rendre compte des bornes chronologiques que nous avons fixées initialement à notre sujet (de Appius Caecus à Claude).

Nous avons entamé une réflexion sur le caractère ample de mon projet et ainsi sur l’exigence de changer le titre de la thèse (initialement La construction du territoire : aspects juridico-religieux d’Appius Caecus à Claude) du fait de la trop forte abstraction du terme construction mais aussi de l’amplitude des bornes chronologiques. Il a donc émergé de ce questionnement la nécessité de recentrer l’organisation de la thèse et aussi le titre autour de la territorialité et de ses structures, de la formation de la communauté, des statuts, des pouvoirs et des normes autant institutionnels, juridiques que sacrés et de se limiter à l’étude de l’époque républicaine.

32 La thèse est donc articulée en trois chapitres. Le premier chapitre examine l’enceinte urbaine et les limites juridico-sacrées de la ville en prenant comme modèle la ville de Rome. Nous analysons les différentes attestations du pomerium dans la lexicographie romaine et dans les récits des origines de la ville mais aussi dans l'historiographie et nous cherchons à vérifier quelle signification fut attribuée à l'enceinte urbaine dans la perception romaine et à son rapport étroit avec la formation de la communauté. Dans un deuxième moment, nous prenons en considération d’autres entités territoriales de l'Urbs, tels le mundus et le templum, en revenant sur les sources précédemment étudiées, afin de déterminer quels liens elles entretenaient avec la construction de la communauté, la fondation de la ville et les auspices.

Etant donné l’abondante bibliographie sur ce sujet, il semble utile de s’arrêter sur ces thématiques, non pour offrir une nouvelle discussion sur le pomerium mais plutôt comme une indispensable introduction à l’étude des statuts territoriaux et juridiques ainsi qu’à la transgression des espaces.

Le second chapitre confronte le rapport entre la communauté et la rupture de l'enceinte. Dans un premier point, nous cherchons à déterminer si l'interdiction de franchir les murailles de la ville dépendait de leur valeur sacrée liée à celle du pomerium. Pour répondre à cette question, nous tenons compte du cas évoqué par la tradition antique pour la phase plus ancienne des origines, c’est-à-dire celui de Rémus proposé comme un exemplum par les sources, dans le but de comprendre le statut attribué aux murs et aux portes par les sources antiquaires et juridiques. En second lieu, nous commençons une analyse systématique des attestations concernant des épisodes de sièges de villes rapportés par l'historiographie antique et concernant la phase expansionniste romaine en Italie et en Méditerranée jusqu'aux guerres civiles, c'est-à-dire du IVème au Ier siècle. Ces épisodes relatés par Tite Live et Appien permettent de vérifier ce qui, selon la tradition littéraire, se passait dans la pratique. Nous nous concentrons ensuite sur l'impact que les prises de villes, selon les sources, pouvaient avoir sur la communauté et sur le sens selon les mêmes sources attribué à des interventions et des actions accomplies par les habitants pour la défense des portes et de la

33 ville. En outre, quelques épisodes qui évoquent des soumissions spontanées, permettent de déterminer le vocabulaire technique utilisé pour communiquer la volonté d'accueillir quelqu'un dans l’espace urbain.

Dans le troisième chapitre, nous considérons le rapport entre l’intérieur et l’extérieur de la ville dans une dialectique du dedans et du dehors de la cité. Nous confrontons la territorialité et les fonctions politico-religieuses en examinant des épisodes attestant des actions accomplies par les citoyens, les magistrats et d’autres catégories de sujets présents dans l’espace urbain, cela dans le but de délimiter le caractère des espaces internes à la ville et de ceux qui lui sont immédiatement proches mais externes. Nous nous penchons en particulier, sur des attestations relatives à la réunion en assemblées du peuple, à l’élection et à la prise de charge des magistrats, au triomphe et aux modalités de définition des critères d’accueil des étrangers.

Ces trois parties du travail sont conçues de manière complémentaire avec pour objectif de faire ressortir la représentation du territoire urbain, à travers l'analyse de l'enceinte et des limites de la ville et de leur rapport avec la communauté. Il s’agit ensuite de déterminer les implications du franchissement des limites et leur rôle dans la définition des pouvoirs et des normes juridico-religieux afin de voir quels droits et quelle signification celles-ci avaient en fonction de l'évolution du statut des personnes.

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Chapitre I :

Enceinte urbaine et limites juridico sacrées de la

ville : le cas de Rome

« Qui ci limiteremmo a osservare che siamo in presenza, ancora una volta, di rappresentazioni, di figure topografiche "di ricordo", di figure topografiche di "memoria" ».

A. Fraschetti, Romolo il fondatore, Roma-Bari, 2002, p. 37. « Il pomerium e il murus di una urbs costituiscono

un problema sacrale (e poi giuridico) quanto mai complicato, che antiquari e annalisti tardo-repubblicani –come avveniva per tante altre realtà- compresero solo in parte, spesso fraintesero o non compressero affatto ».

A. Carandini, Remo e Romolo. Dai rioni dei Quiriti

alla città dei Romani (775/750 – 700/675 a.C.),

Torino, 2006, p. 171.

« la ricerca della ideologia profonda che orienta la ricostruzione annalistica delle origini non sembra fuorviante rispetto alla « autentica storicità ». E. Montanari, Mito e storia nell'annalistica romana

35 Pour appréhender la question de l’enceinte urbaine et des limites juridico-sacrées de l’Urbs, le pomerium est un élément qui revêt une grande importance car il semble se présenter comme une limite sacrée et juridique qui sépare la ville (urbs) de son territoire (ager). Le pomerium est une notion primordiale car il marque une limite auspiciale claire. On en déduit généralement qu’il est aussi le lieu de transition entre des pouvoirs civils internes à la ville et des pouvoirs de commandement militaire, supposés limités à l’extérieur. Nous reviendrons sur ce point. On admet aussi que le pomerium marquait la limite de certains interdits religieux. Cette quasi-unanimité de la littérature moderne bute cependant sur des incertitudes, touchant la nature même du pomerium, son évolution et surtout sa localisation précise69.

Cependant, il s’agira dans notre démarche de revenir aux sources et d’entreprendre une dialectique de confrontation, entre ce concept de pomerium, ses interactions et ses conséquences sur les statuts territoriaux et juridiques. Nous intéressant à l’impact de la transgression des limites territoriales juridiques et

69 La bibliographie sur le pomerium est considérable. Pour ne citer que des travaux encyclopédiques ou abordant la question du pomerium dans le cadre d’une étude plus large sur la religion romaine, on peut citer, parmi d’autres : Daremberg Saglio, p. 543-547, M. Andreussi dans Steinby 1999, p. 96-105, Grandazzi 1991, Liou-Gille 2005, pour la fondation de Rome, Dumézil 1974 et Scheid 1998 pour la religion romaine. Pour les aspects spécifiques que nous développerons dans cette thèse, nous avons organisé les différentes contributions en fonction des thématiques qu’elles offraient à travers une sélection réfléchie. Pour une approche sur « la nature véritable » du pomerium, d’un point de vue étymologique, cf. Antaya 1980 ; Milani 1987 et Simonelli 2001 qui s’interroge aussi sur la valeur sacrale et juridique du pomerium dans une perspective chronologique de l’évolution de cette limite. Du point de vue de sa localisation et de son rapport avec le mur et le sulcus, voir De Sanctis 2007 et sur la localisation du pomerium sous Auguste, cf. Oliver 1932. Pour une perspective fondée sur le droit sacré et sur la science augurale, cf. Magdelain 1977 ; et Magdelain 1990 pour une reconstruction d’un pomerium archaïque détaché de la « légende d’une Roma Quadrata ». Pour une reconstruction basée sur la confrontation entre les répertoires et découvertes archéologiques et les sources antiques, voir Carandini 2006b. Pour des études sur le rapport entre extension du pomerium et extension de l’Empire, cf. Giardina 1995 ; Lyasse 2005 ; Carlà 2015. Pour une analyse sur la connexion entre

pomerium, auspicium, imperium et l’agrandissement du pomerium, voir Sordi 1987. Sur le rapport

entre l’imperium, la potestas et le pomerium, cf. Drogula 2007. Pour une étude critique sur la reconstruction des origines de Rome à travers le modèle des fondations coloniales, voir Sisani 2014. Pour une approche socio-anthropologique permettant d’intégrer le matériel et les recherches précédentes, cf. De Sanctis 2014, 2015 et Castiello 2017 qui montrent la nécessité d’un changement de direction, un changement qui laisse de côté les études archéologiques, fondamentales pour une analyse physique du pomerium, et qui se concentre sur un retour aux sources pour ouvrir d’autres perspectives concernant l’idée de confins.

36 sacrées, il nous faudra au préalable prendre position dans le débat récurrent sur les rôles, communs ou non, du pomerium et des murailles urbaines. C’est en effet un des points de discussion encore ouvert dans les recherches sur le pomerium. En outre, nous examinerons le problème de la double définition du pomerium, limite ou /et espace circonscrit par cette limite. Un retour aux sources s’impose donc en préalable à la discussion de fond sur les effets de la transgression des limites.

Outre le pomerium, les limites / espaces que sont le mundus et le templum, et qui restent très discutés70, semblent eux aussi être dignes d’intérêt car ils représentent des éléments phares pour la délimitation et la nature du territoire. Pour notre propos, le mundus, le templum et le pomerium seront à exploiter dans le sens de la spatialité terrestre religieuse et juridique. Ces trois entités sont en effet connues par des modifications juridico-religieuses entre l’intérieur et l’extérieur. En outre, on rattache au pomerium, outre la nature des auspices, bien documentée, celle de l’imperium des magistrats. Le rite de fondation coloniale est aussi à mettre en rapport avec l’idée de pomerium du fait que les colonies représenteraient souvent Rome en miniature, un sujet d’ailleurs très discuté71.

70 Pour les débats relatifs au mundus et au templum voir Catalano 1978, p. 452-466 ; Magdelain 1990 ; Humm 2004 ; Carandini 2006b ; De Sanctis 2012. Les diverses positions sont relatives à la forme, à l’identification, à la localisation et à l’origine étrusque du mundus, ainsi qu’à l’apparence de la ville. Il s’agit donc de déterminer si le mundus est une fosse de fondation assimilée ou non à la Roma Quadrata sur le Palatin, au centre d’une ville quadrangulaire, ou s’il s’agit d’une cavité souterraine ou fosse circulaire assimilée au mundus Cereris, au sein d’une ville circulaire. Tout semble donc tourner autour de la question d’une ville circulaire ou quadrangulaire, de l’existence de deux mundus différents et de ce qui est appelé Roma Quadrata. Le mundus et le templum seraient liés (Humm 2004, p. 53) du fait que le mundus correspondrait aux trois définitions d’un templum données par Varron. Catalano 1978 (p. 467) souligne l’erreur des plus anciennes doctrines d’associer le templum inauguratum et le locus designatus in aere ; sur les débats concernant l’origine du templum, voir aussi son ample bibliographie p. 468 n°97. Un des problèmes relevés par Catalano 1978 (p. 475) est de savoir si les actes publics pouvaient se dérouler dans n’importe quel templum ou s’ils exigeaient des normes particulières quant à la position géographique et à la nature et donc au statut du templum en question.

71 Cf. Varro, ling. 5, 143 : … ideo coloniae nostrae omnes in litteris antiquis scribuntur urbeis, quod item

conditae ut Roma ; et ideo coloniae et urbes conduntur, quod intra pomerium ponuntur. Les villes seraient

faites à l’image de Rome, le modèle standard de la Ville par excellence, capitale de l’empire, car la fondation des colonies semble obéir aux mêmes règles que la fondation légendaire de Rome, avec aussi le tracé d’un pomerium, cf. Giardina 2000, p. 26-27, fig. 44. Cf. Sisani 2014, p. 378-391. Sur les mécanismes de l’imitatio Romae, voir Bertrand 2010.

37 Nous nous intéresserons donc dans ce premier chapitre à des limites territoriales essentiellement urbaines - même si la constitution d’un templum peut aussi se faire hors d’une ville - afin d’essayer de comprendre le poids de ces espaces dans la définition des pouvoirs et des normes juridico-religieuses. Nous reprendrons la question à sa source, en relevant, dans un premier temps les définitions proposées par les lexicographes antiques, que nous traiterons à part des récits de la fondation de Rome, dans lesquels, comme nous le verrons, le pomerium est traité avec une grande discrétion. Sans entrer dans un débat déjà très (trop) riche sur la nature ontologique du pomerium nous tenterons d’identifier les éléments que la tradition touchant à la religion archaïque peut nous apporter pour l’étude des statuts territoriaux et juridiques ainsi qu’à la transgression des espaces.

C’est en effet, dans le second chapitre que nous étudierons le fonctionnement de ces espaces et limites urbaines, en nous penchant sur les implications du franchissement des limites sacrées de l’Urbs et des principaux espaces consacrés. Il s’agira donc d’appréhender non seulement les différents interdits portant sur ces limites mais aussi de déterminer le lien entre la communauté et l’enceinte, en étudiant tout d’abord l’épisode primordial que constitue le conflit entre Romulus et Rémus72, puis des cas de rupture du rempart, qui nous permettront par ailleurs de relativiser la notion de pomerium.

Étant donné la richesse et la variété des enquêtes dédiées, en particulier, au pomerium, cette recherche entend surtout vérifier, sans négliger le status questionis, si les sources permettent de confirmer le rôle primordial qui lui est souvent attribué dans la littérature historique moderne, tout en approchant aussi finement que possible la spécificité des limites que constituent le pomerium, le templum et, dans

72 Liv., 1, 7, 2-3 ; Plut., Quaest. Rom. 27 ; Flor. Epit. 1, 1, 8. Pour une interprétation de la mort de Rémus comme étant un mythe étiologique, cf. Pais 1926, p. 413 ; Bayet 1971 ; Fraschetti 2002, p. 33. Voir aussi l’interprétation de Carandini 2006a, p. 451 : « …la morte prematura di Remo si configura, almeno in parte, come sacrificio primiziale, propiziatorio per la fondazione della nuova città. ». Carandini démontre aussi le caractère expiateur de ce sacrifice, il servirait à éloigner les impuretés afin d’atteindre la prospérité. Le meurtre de Rémus se rapporte aussi à la

sanctitas des murs et à l’importance des confins : « È questa violazione a costargli la morte in

quanto sanctio per avere attaccato Terminus, il dio che presiedeva ai confini e alle difese, per cui deve essere offerto alle divinità infere », voir aussi vol. II, Appendice.

38 un cas très spécifique, le mundus. L’intérêt d'une telle recherche n'est pas tant de connaître l'origine du pomerium73 (étrusque, romuléenne, latine) - bien que ce se soit un questionnement significatif en soi pour les sources antiques considérées- mais plutôt de chercher à préciser ce qu’il était, ce qu'il représentait et quels étaient les autres espaces et les autres limites qui faisaient partie de cette territorialité romaine.

1. Pomerium et auspices urbains dans la lexicographie

romaine

Il est assez souvent question de pomerium dans les sources antiques, mais il faut reconnaître que rares sont les textes qui donnent des éléments de définition précis. Les auteurs antiques se sont beaucoup plus volontiers attardés à mettre en relation cette notion avec la première fondation de l’Urbs, ou avec son extension au cours de l’histoire de Rome. Ces récits historico-mythologiques nous seront utiles ultérieurement, quand il s’agira de contextualiser cette limite pour en comprendre le fonctionnement.

Ainsi, dans l’intérêt d’appréhender la notion et la définition de pomerium, nous commencerons par analyser trois auteurs dont les compétences antiquaires sont très souvent exploitées : Varron, Festus (Verrius Flaccus) et Aulu Gelle. La confrontation de ces auteurs, qui ont des perspectives très différentes et qui écrivent à des époques différentes permet d’isoler les éléments communs et d’examiner les nuances qu’ils établissent.

73 Sur cette question, voir De Sanctis 2007, nt. 14 p. 505 et Carlà 2015, nt. 13 p. 601. A. Carandini (2006b, p. 176 ; 2010, p. 304) semble soutenir la thèse selon laquelle dans le passage de Varron, il serait fait mention de rites latins et d’un rite étrusque : « La cerimonia di fondazione di Roma appare pertanto una combinazione di riti latini e di un rito etrusco ». Selon son interprétation, la sanctitas des murs et de la limite serait la conséquence du rite étrusque, et ce même rite étrusque compléterait, renforcerait et conclurait la cérémonie de fondation d’une urbs en visant sur la défense sacrale. Il définit ainsi (p. 182) le pomerium comme l’expression d’un rituel latino-italique et non étrusque, en citant deux exemples qui le confirmeraient : les tables de Gubbio et une nouvelle procédure augurale avec effatio qui était célébrée à Rome pour agrandir le pomerium mais aussi pour le déplacer. Simonelli 2001, p. 119, 128, 130-133, 160, quant à elle,

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