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Estimation du risque de cancer chez les personnes infectées par le VIH en

CHAPITRE 2. MATERIEL ET METHODES

3. M ETHODES STATISTIQUES

3.1. Estimation du risque de cancer chez les personnes infectées par le VIH en

Cette section expose les différents estimateurs calculés pour évaluer le risque de cancer dans la population infectée par le VIH. Dans une première partie, le calcul du nombre de personnes-années (PA) sera expliqué avant de présenter le calcul des taux d’incidence standardisés par la méthode de standardisation directe. Enfin, la dernière partie portera sur deux approches distinctes visant à comparer le risque de cancer chez les personnes infectées par le VIH au risque en population générale.

3.1.1. Calcul du nombre de personnes-années

Pour chaque période calendaire étudiée, les patients ont été inclus dans l'analyse s'ils avaient eu au moins une visite au cours de cette période. Pour chaque patient, la date d’origine est :

-la date de début de la période étudiée si la date d’inclusion du patient est antérieure à la date de début de la période ou

-la date d’inclusion si l’inclusion a eu lieu dans la période étudiée.

Pour chaque patient, le nombre de PA dans la période était donc égal au délai entre la date d’origine et

-soit la date de diagnostic du cancer si le diagnostic du cancer a eu lieu dans la période

-soit la date de décès si le décès a eu lieu dans la période sans qu’un cancer soit survenu avant le décès

-soit six mois après la date de la dernière visite si cette date a eu lieu dans la période sans qu’un cancer soit survenu avant la dernière visite

-soit la date de fin de la période si aucun cancer n’est survenu ou si la date de diagnostic du cancer est postérieure à la date de fin de la période.

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3.1.2. Taux d’incidence standardisé

Dans une période donnée, le taux d’incidence brut est calculé en divisant le nombre de nouveaux cas de cancer par le nombre total de PA. L’augmentation de l’âge médian des personnes infectées par le VIH suivies dans la FHDH de 33 ans en 1992-1996 à 41 ans en 2005-2009 (Tableau 12) reflète une évolution de la structure d’âge des patients au cours des périodes. De plus, les structures d’âge et de sexe de la population infectée par le VIH et la population générale sont différentes (Figure 3). Ainsi, afin de s’affranchir de l’évolution au cours du temps de la structure d’âge et de sexe au sein de la population infectée par le VIH et de la différence de la structure d’âge et de sexe entre la population infectée par le VIH et la population générale, des taux d’incidence standardisés (TIs) sur l’âge et le sexe ont été calculés avec la méthode de standardisation directe fondée sur la structure d’âge et de sexe de la population infectée par le VIH suivie dans FHDH entre 1997 et 2009 (Bouyer et al. 2009).

Le taux d’incidence brut par classe d’âge et sexe s’écrit par :

Où Mi est le nombre de nouveaux cas de cancer et PAi le nombre de PA par classe d’âge et sexe.

Le taux d’incidence standardisé s’écrit par :

Où wi est la proportion de PA par classe d’âge et sexe parmi le nombre total de PA de la population infectée par le VIH suivie entre 1997 et 2009 (population référence).

La variance du taux d’incidence standardisé est donné par :

L’intervalle de confiance : i k i i s

w TI

TI

1

   

2 1 2 var i i k i s PA M i TI

w

i i i PA M TI

 

s s TI TI 1,96 var

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L’évolution des taux d’incidence standardisés au cours des périodes a été testée en utilisant des modèles de régression linéaire.

Figure 3 : Distributions d’âge de la population infectée par le VIH suivie dans la FHDH et la

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3.1.3. Comparaison des risques entre la population infectée par le VIH et la population générale

Pour comparer le risque de cancer chez les personnes infectées par le VIH à celui de la population générale, deux estimateurs ont été calculés : l’excès de taux d’incidence standardisés et le ratio d’incidence standardisé.

3.1.3.1. Excès de taux d’incidence standardisés

L'excès de TIs a été estimé de façon additive pour approcher l’excès de risque en soustrayant le TIs dans la population générale de celle des personnes infectées par le VIH. L’excès de risque observé entre la population infectée par le VIH et la population générale reflète à la fois le risque sous-jacent de cancer dans la population générale et l’excès de risque de cancer associé à l’infection par le VIH.

L’excès de risque est calculé par :

3.1.3.2. Ratio d’incidence standardisé (SIR)

La méthode de standardisation indirecte a permis d’estimer les SIRs. Ces SIRs approximent les RRs et comparent de façon multiplicative le nombre de cas observés de cancers chez les personnes infectées par le VIH au nombre de cas attendus si le risque dans la population infectée par le VIH est égal à celui dans la population générale. La population générale qui est ici la population de référence fournit des taux d’incidence par classe d’âge et sexe. Ainsi, pour chaque classe d’âge et de sexe, le nombre de cas attendus est égal au produit du nombre de PA de la population infectée par le VIH par le taux d’incidence spécifique de la population générale dans la strate correspondante. Et donc, le nombre de cas attendus total est égal à la somme des produits obtenus pour toutes les classes.

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(

) ( )

M : nombre de cas observés,

E : nombre de cas attendus (noté E pour Expected),

PAi : le nombre de PA spécifique par classe d’âge et sexe de la population d’étude, TIi (Ref) : les taux d’incidence spécifiques par classe d’âge et sexe de la population générale prise comme population de référence

k : le nombre de classes d’âge et sexe de la population d’étude.

Des modèles de Poisson ont été utilisés pour tester l’évolution temporelle des SIRs.

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