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Estimation du coût de mise en place de pré-localisateurs

I.2 Politique de réduction des fuites, description des étapes

I.2.5 Estimation du coût de mise en place de pré-localisateurs

Le coût de mise en place des pré-localisateurs dépend de la politique de recherche de fuites qui est suivie. Dans le cadre de l’étude de [Martin, 2010], 4 politiques ont été testées, d’abord en radio-relève avec : campagne curative, campagne préventive, fixe curative et fixe préventive, puis en télé-relève en fixe. Soit nf le nombre de fuites recensées à l’année (n-1). L’estimation des coûts se fait en considérant une durée de vie des pré-localisateurs de D=5 ans. Avant l’installation des pré-localisateurs, une remise à niveau des tiges de manœuvre est parfois nécessaire, le coût de cette modification est d’environ 350 €. Le coût du pré- localisateur Cl comprend : le coût de fourniture Cf , le coût d’entretien Cm, qui peut être exprimé en p % du coût de fournitureet le coût de pose Cp qui comprend le coût de main d’œuvre et le coût d’utilisation de matériel et de transport (camionnette, fourgon). Ainsi le coût total du pré-localisateur sur 5 ans est :

Cl = Cf + Cm + Cp

Dans le cadre de l’étude, 80 pré-localisateurs devraient être installés. Le coût de fourniture est estimé à 400 €. Les pré-localisateurs peuvent être loués ou mis à disposition, avec un coût estimé à environ 120 € pour 80 pré-localisateurs et une durée moyenne de 2 jours, soit 0,75 € par jour et par enregistreur. Le coût d’entretien est estimé à : p% * Cf = 400 * 0.2 = 80 €. Le coût de pose pour 80 pré-localisateurs est estimé à 1 250 €, ce coût comprend le coût de la main d’œuvre (1 jour de travail pour 2 personnes), d’étude pour choisir l’endroit où les installer, et le coût de transport. Le coût moyen de pose est d’environ 16 € par pré- localisateur. Dans le cas où les pré-localisateurs sont déplacés, le coût de déplacement comprend : la pose et la dépose du pré-localisateur. Ce coût comprend la main d’œuvre (10 heures pour une personne pour 80 enregistreurs), divers frais et le coût de transport. Le coût de pose et de dépose pour 80 enregistreurs est de 520 € soit 6,5 € par pré-localisateur. Le coût de radio-relève comprend le coût de la main d’œuvre et le coût du matériel utilisé, ainsi que le coût du véhicule, d’après l’étude menée le coût est estimé à 80 € par heure ou bien 1,8 € par km environ.

Plusieurs variantes ont été testées en ce qui concerne l’utilisation des pré-localisateurs. Ils peuvent être utilisés en campagne, c’est-à-dire déplacés de façon périodique ou bien en fixe. Deux variantes pour le déplacement ont été testées :

1. En campagne curative : d’abord en curatif, les pré-localisateurs seront déplacés en fonction du

nombre de fuites de l’année qui précède. Ainsi, sur les 5 années de l’analyse, ils seront déplacés (5 x nf) fois en moyenne. L’estimation du coût de cette politique sur 5 ans comprend :

Le coût Cr_tot de remise à niveau des tiges de manœuvre nt, environ Cr = 350 € par tige

Le coût de mise à disposition ou de location des pré-localisateurs nloc, Cloc = 0,75 € par jour de location Tloc

Le coût de pose et de dépose, Cp_dep = 6,5 € par pré-localisateur.

Le nombre de déplacement, nd qui en curatif correspond au nombre moyen de fuites futures, 5 x nf

Le coût de radio-relève donné par heure ou par km, Crel_tot = Crel x L ou Crel_tot = Crel x T. Où T le temps nécessaire pour réaliser la radio-relève.

Le coût total de la politique est donné par :

CTot-pol = Cr x nt + Cloc x nloc x Tloc + Cp_dep x nloc x 5 x nf + Crel x T x 5 x nf

2. En campagne préventive : dans ce cas, la politique se base sur un déplacement des pré-

localisateurs de façon périodique. La fréquence de déplacement varie entre 1 par an à 1 fois par semaine. Dans ce cas, le coût dépendra du nombre de déplacements nd effectués sur 5 ans, qui est obtenu par le produit de la période de temps et le nombre de déplacement annuel : nd_an x 5. Le coût total de la politique va différer de la politique précédente à cause du nombre de déplacements à réaliser qui ne sera plus dépendant du nombre de fuites constatées, le coût comprend :

CemOA

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d'Irstea

Décembre 2010 – p. 82/92

CTot-pol=Cr x nt + Clocx nloc x Tloc + Cp_dep x nloc x nd_ap x 5 +Crel x T x nd_ap x 5

3. En fixe préventif ou curatif : dans ce cas, la politique suppose à l’achat de pré-localisateurs, le

coût de fourniture Cf évalué à 400 € et le coût d’entretien évalué à 20 % du coût d’achat soit 80 € sur 5 ans pour chaque pré localisateurs. Le coût de pose Cp est estimé à 1 250 € pour 80 pré- localisateurs soit environ 16 € par pré-localisateurs. L’utilisation des pré-localisateurs en curatif suppose que le nombre de radio-relèves dépendra du nombre de fuites prévues soit nf x 5 dans ce cas le coût de la politique sur 5 ans est de :

CTot-pol = Cr x nt + (Cf + Cm) x nloc + Cp + Crel x T x nf x 5

En préventif, le nombre de télé-relèves par an est à définir, nrel dans ce cas, le coût est donné par : CTot-pol = Cr x nt + (Cf + Cm)x nloc + Cp + Crel x T x nrel x 5

I.3 Conclusion

Les résultats obtenus suite à l’étude menée sur le périmètre de la Moder ne peuvent être généralisés, cependant ils permettent de donner une estimation intéressante de certains ratios économiques nécessaires à l’évaluation économique d’une politique de recherche de fuites. En ce qui concerne l’étude, le coût estimé sur 5 ans est de 66 400 € environ. Afin de justifier cette dépense, nous proposons de calculer un coût marginal minimum de l’eau au-delà duquel il est pertinent de mettre en place une politique de recherche de fuites. La politique de recherche de fuites devient viable d’un point de vue économique quand le coût des pertes devient plus important que le coût de la politique de lutte contre les fuites. Le coût marginal minimum, qu’on notera Cmar est obtenu en divisant le coût de la politique de recherche de fuites par le volume perdu sur la période d’analyse (5 ans). Ce coût pour l’étude réalisée est de l’ordre de 0,052 €/m3. Ceci veut dire qu’il sera opportun de mettre en place une politique de recherche de fuites à partir du moment où le coût marginal de l’eau sera égal ou supérieur à 0,052 €/m3. Ce qui oblige les gestionnaires du service de l’eau à évaluer avec précision leur coût marginal de l’eau, qui dans le cas du périmètre de la Moder n’est pas connu. D’autres ratios peuvent être calculés, afin d’aider le gestionnaire à prendre une décision. Nous pouvons citer : le coût de la politique de recherche de fuites par km de réseau (dans notre cas 1 035 €), l’augmentation du coût par abonné par an (1,54 € dans notre cas) et l’augmentation du coût par m3 vendu, soit 0,013 € dans notre cas. Ces ratios peuvent être utilisés pour justifier des décisions en matière de lutte contre les fuites par la mise en place ou non d’une politique à long terme. Cependant, ces ratios ne prennent en compte que le critère économique et ne considère pas les critères en rapport avec la préservation de la

ressource ou d’autres aspects d’ordre environnemental, sociétal, etc. CemOA

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d'Irstea

II Anticipation des investissements en raison de dysfonctionnement. Cas des réseaux AEP : présence de fuites

La problématique abordée dans ce qui suit s’intéresse à l’anticipation d’investissements de production dont la réalisation prévue est avancée en raison de survenue de dysfonctionnements réduisant ainsi la durée d’exploitation initialement prévue ou une baisse de capacité par rapport aux prévisions initiales, ce qui rend nécessaire la réalisation d’une extension des installations existantes ou leur remplacement par des installations de capacité supérieure.

Un coût supplémentaire sera donc supporté entre la date de réalisation du nouveau investissement t et la date prévue initialement t*.

Il s’agit d’estimer l’impact de dysfonctionnements sur un investissement productif et l’incidence que ça peut avoir sur sa capacité à répondre à une demande donnée à long terme, avec une évolution de l’environnement : augmentation des consommateurs, augmentation du prix de l’énergie par exemple. Pour ce type de problématique, on admet trois situations potentielles :

1. Une anticipation des investissements pour cause de sous capacité ; 2. Une augmentation de capacité pour le nouvel investissement ;

3. Un retardement de l’investissement prévu en raison d’amélioration des installations en place.

Dans ce travail, nous focalisons notre attention sur les systèmes d’alimentation en eau potable. Le système est composé d’un ensemble d’actifs qui correspond à un investissement productif avec une capacité nominale. Ces actifs sont mis en place pour répondre aux besoins des abonnés sur une durée de temps correspondante à la durée de vie des installations. Souvent les capacités de production sont surdimensionnées pour palier l’augmentation future des consommations, augmentation qui peut être liée à la pression démographique ou à la réalisation de nouvelles zones d’habitations ou d’activités économiques. En ce qui concerne les réseaux d’eau potable, la présence de fuites et de pertes commerciales créent un gradient entre les volumes produits et les volumes consommés. Ce gradient peut perturber la desserte en eau des abonnés en cas d’augmentation de la demande dans le temps. Même si souvent les capacités de production sont surestimées, la présence de fuites et de pertes commerciales importantes peuvent provoquer un déséquilibre entre les volumes distribués et la demande croissante, ce qui induit une anticipation d’investissement prévu ou l’extension des installations existantes, ou bien une augmentation de capacité de l’investissement prévu, ou une modification du système existant pour garantir une desserte normale des abonnés. Nous étudions dans ce qui suit la relation entre le niveau des fuites d’un réseau d’eau potable avec la durée d’anticipation et le surcoût lié à l’anticipation d’un investissement futur.

L’hypothèse sous jacente est que l’augmentation des fuites et de la consommation requiert la réalisation d’un nouvel investissement de production de capacité supérieure ou une extension des installations existantes, ou l’achat de l’eau à travers la réalisation de conduites intercommunales par exemple (dans ce cas le coût de l’eau acheté n’est plus considéré comme un coût marginal mais un coût direct).

Cette partie vise à apporter une estimation du coût des fuites qui traduit les impacts induits à moyen et long terme sur la capacité des installations de production d’eau et la nécessite d’anticiper des investissements en raison de la présence de fuites.

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