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VI. A UTRES PROBIOTIQUES

VI.2. Les levures probiotiques

7. T EST IN VIVO

7.1. Essai de croissance ou performance zootechnique pendant la phase de démarrage

Cette partie de l’essai avait comme but de déterminer si l’administration des souches, ou des mélanges de souches, peut favoriser les performances zootechniques des poulets sains. Les lactobacilles ont été administrés dans deux périodes décrites comme étant cruciales pour l’éventuelle installation des probiotiques dans le microbiote du poulet; ce sont : (i) les premiers jours de vie, pour cette raison l’apport des Lactobacillus a été fait les jours 1 et 2. L’échantillon a été pris le 10eme jour, pour savoir si les souches sont implantées et par conséquence, si elles ont des

effets sur le poids des poulets. (ii) l’apport de souches après le changement de régime, c’est-à-dire, les 10, 11, 12, 13emes jours. La mesure du poids et la consommation alimentaire au 14eme jour a permis de rechercher un bénéfice suite à l’administration des différents traitements probiotiques. Les résultats obtenus jusqu’au 14eme jour sont donnés dans le Tableau 33. L’indice de consommation ou FCR est défini comme étant la quantité d’aliments ingérée en kg par kg de gain de poids chez les poulets en termes de gain moyen quotidien de poids vif et d’ingéré alimentaire quotidien. Cette mesure présente un intérêt économique majeur car 70% du coût total de la production est dû uniquement au coût des aliments pour animaux. Il a été recherché une amélioration du FCR, car il augmentera sensiblement la marge bénéficiaire dans les élevages (Sarangi et al., 2016).

Tableau 33. Effets sur le poids vif des poulets, la consommation alimentaire et la FCR (Feed Conversion Ratio) après

supplémentation des Lactobacillus.

Poids moyen par oiseau (g) Consommation alimentaire

moyenne par oiseau (g) FCR

J10 J14 J0-J10 J10-J14 J0-J10 J10-J14

Témoin (sans ajouts) 320,4 ± 12,8 B 547,4 ±22,2 AB 311,50 ±9,9 AB 280,21 ±10,3 1,117 ±0,02 AB 1,236 ±0,04 AB

Lb. reuteri ICVB 416 317,9 ± 10,7B 544,8 ± 24,8 AB 305,50 ±12,3 AB 275,63 ±12,3 1,123 ±0,02 AB 1,217 ±0,05 B Lb. salivarius ICVB 421 329,8 ±8,4 AB 564,6 ±17,9A 314,17 ±10,1 AB 285,42 ±9,0 1,127 ±0,01 AB 1,217 ±0,04 B Lb. salivarius ICVB 430 326,9 ±17,4 AB 555,4 ±22,9 AB 316,33 ±14,7 A 282,08 ±12,6 1,130 ± 0,02 A 1,234 ±0,04 AB ICVB 416 + ICVB 421 320,2 ± 9,2 AB 543,4 ± 20,1 AB 303,17 ±9,4 B 273,75 ±7,8 1,109 ±0,03 AB 1,229 ± 0,02 AB ICVB 416 + ICVB 430 334,1 ±15,06 A 566,5 ±20,0 A 314,67 ±9,1 AB 284,38 ± 9,8 1,098 ± 0,03 B 1,223 ±0,04 AB ICVB 416 + ICVB 421 + ICVB 430 320,9 ±12,3 AB 536,7±16,0B 304,79 ±8,4 AB 274,58 ±8,7 1,125 ±0,04 AB 1,274 ±0,05 A

J0-J10 : du 1er au 10ème jour ; J10-J14 : du 10ème au 14ème jour. Les lettres en index montrent de différences significatives. Les groupes qui possèdent la

même lettre ne sont pas diffèrent significativement. Témoin sans ajouts : Groupe témoin non supplémenté en lactobacilles. Lb. reuteri ICVB 416 : supplémenté en lactobacille ; Lb. salivarius ICVB 421 : supplémenté en lactobacille ; Lb. salivarius ICVB 430 : supplémenté en lactobacille ; ICVB

416 + ICVB 421 : supplémenté en mélange de Lb. reuteri ICVB416 et Lb. salivarius ICVB 421 ; ICVB 416 + ICVB 430 : supplémenté en mélange

de Lb. reuteri ICVB416 et Lb. salivarius ICVB 430 ; ICVB 416 + ICVB 421+ ICVB 430 : supplémenté en mélange de Lb. reuteri ICVB416, Lb. salivarius ICVB 421 et Lb. salivarius ICVB 430.

L’administration des Lactobacillus seuls ou en mélange dans les deux premiers jours de vie n’influence ni le poids ni la consommation d’aliments des poulets (il n’y a pas de différences significatives entre les groupes). En ce qui concerne les mesures faites au jour 10 dans tous les traitements sauf quand les animaux ont été traité avec Lb . reuteri ICVB416 et Lb. salivarius ICVB430, qui ont présenté un poids significativement supérieur que celui du témoin. Ceci diffère des études de Blajman et al. (2017) qui montrent des différences significatives entre le groupe témoin et le groupe nourrit avec une souche probiotique, Lb. salivarius DSPV 001P. Cependant dans l’étude de Blajman et al. (2017), le probiotique est administré quotidiennement dans l'aliment alors que lors de notre expérience, l’apport des probiotiques potentiels est réalisé d’une manière discontinue. Ehrmann et al. (2002) ont quant à eux établi que Lb. salivarius TMW1.992, une souche à potentiel probiotique, est capable de survivre et de persister dans le tractus gastro-intestinal des volailles (Ehrmann et al., 2002).

Les mêmes résultats (pas de gain de poids, ni d’augmentation de la consommation alimentaire) sont également retrouvés dans la 2éme période de tests sur les oiseaux (jours 10 à 14). Selon Oakley et al. (2014) les effets des probiotiques sont plus visibles quand ceux-ci sont administrés dans les premiers jours de vie (où le microbiote initial est en cours de développement). Les auteurs estiment que l’efficacité des probiotiques peut apparaitre aussi après un changement de régime ou une perturbation dus au stress ou à la consommation d’antibiotique par exemple. Cependant, Peng et al. (2016) montrent qu’une souche de Lb. plantarum, désignée B1, présente les meilleurs effets quand elle est administrée pendant toute la période de l’essai ou en fin d’essai (du jour 22 au 42). D’autres études quant à elles semblent indiquer l’absence d’effets significatifs sur les performances des animaux lorsqu’ils sont traités avec des probiotiques, comme le montre Nakphaichit et al. (2011) pour la souche Lb. reuteri KUB-AC5 ou Ashayerizadeh et al. (2011) avec le probiotique Primalac (Lb. casei, Lb. acidophilus, Bifidobacterium thermophilum et Ent. faecium) Ces écarts sont en partie dus à la souche de Lactobacillus choisie, la posologie, la méthode de préparation et l'état des animaux (Brisbin et al., 2011).

Par ailleurs il a été démontré que l’effet d’un probiotique est lié aux nombres de germes qui arrivent vivants dans l’intestin (Minelli et Benini, 2008; Ouwehand, 2017). L’effet de la concentration de probiotique a été décrit par Mountzouris et al. (2010) qui soulignent l'importance de la quantité de probiotiques administrée pour maximiser leur efficacité. Les souches probiotiques

ont d’autre part besoin d’une administration constante pour montrer des effets surtout quand l’environnement, ou l'écosystème, où ils sont implantés est développé et complexe (Grazul et al.,

2016).

Les différences observées pour l’impact des probiotiques sur la prise de poids peuvent être également liées à la composition des microbiotes chez les volailles lors des essais indépendants, même lorsque les conditions sont soigneusement contrôlées et strictement identiques d'un essai à l'autre (Kers et al., 2018). Les microbiotes sont façonnés par des facteurs biologiques intrinsèques chez les hôtes (facteurs maternelles, races), mais également par des facteurs environnementaux comme la localisation, la litière, la température, l’hygiène (Brooks et al., 2015; Kers et al., 2018;

Laukens et al., 2015).

Des effets favorisant la colonisation précoce des bactéries bénéfiques ont été trouvés après une administration in ovo, la base de cette technique est d'inoculer les probiotiques dans le liquide amniotique de l'œuf pour qu'ils soient le premier aliment de l'animal (Ferket, 2006). L’administration in ovo peut se traduire en la potentialisation du développement et le maintien d'une bonne santé intestinale (Roto et al., 2016). L’administration de ces bactéries au moment précis peut favoriser l’implantation du probiotique dans le microbiote du poussin.

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