CHAPITRE II. STRUCTURES PREUNIFORMES DANS LA CATE-
2. Espace préuniforme complet
Dans ce
paragraphe,
nousdésignons
par(E , (U, R), E’)
un espacepréuniforme.
D E F IN ITION 6. Nous dirons que
l’espace préuniforme (E, (U,R), E’)
estcomplet à gauche
sil’ espace
uniforme( E , * U)
estcomplet.
Remarquons
que, si(Ei, (Ui, Ri), E’i)
est une familled’espaces
préuniformes complets
àgauche,
leproduit (E, (U, R), E’)
estcomplet
àgauche, puisque * LI
estidentique
auproduit
des*Ui (proposition 12 ) ,
et que tout
produit d’espaces
uniformescomplets
estcomplet.
Réciproquement,
si(E , (U, R ) , E’ )
estcomplet,
alors leproduit
des
(Ei , * Ui)
est un espace uniformecomplet,
de sorte que chacun des(Ei,*Ui)
estcomplet,
c’est-à-dire quel’espace (Ei,(Ui, Ri), E’i)
estcomplet
àgauche. Ainsi :
Un
produit d’espaces préuniformes
estcomplet
àgauche
si, etseulement si, chacun des
facteurs
estcomplet
àgauche.
(*) chacun
des paragraphes qui suivent nécessite des hypothèses qui, dans le casgénéral d’une catégorie à involution
inf-demi-réticulée,
entraînent que Hom (r, r)soit un treillis isomorphe au treillis des parties d’un ensemble. C’est la raison pour laquelle nous les plaçons uniquement dans le cadre de la catégorie des
rela-tion s binaires.
2.1. ENSEMBLES R - PETI TS.
DEFINITION 7. Soit V
eb.
Un sous-ensemble A de E est ditR -petit d’ordre
V si( A
XA)
o RC
V .PROPOSITION 13 . Si V
E U
et si A est un sous-ensemble de Equi
estR -petit
d’ordre V, alors A estpetit
d’ordreVo V-1 pour
la structureuni-forme * lu .
On a en effet
(AxA) o R C V,
d’où Par suitece
qui
entraîne A X A C V oV-1,
c’est-à-dire A estpetit
d’ordre V oV-1
dans
*Il .
PROPOSITION 14. Si V
61)
et si A est un sous-ensemble de Equi
estpetit
d’ordre V oV-1,
alors A est R-petit
d’ordre V oV-1
o V .On a en effet A X A C Vo
V-1,
et par suiteComme il vient :
Donc A est
R -petit
d’ordre V oV-1o
V.2.2. R - FILTRES DE CAUCHY.
DEFINITION
8. Soit ( E , (’lJ, R), E’ )
un espacepréuniforme et Y
un filtresur E . Nous dirons
que F
est un R-filtre
deCauchy
relativement àIl si,
pour tout V
elt,
il existe un AE ii qui
estR -petit
d’ordre V.Si
F2o
Rdésigne
le filtreengendré
par les( A
XA )
o Rlorsque
A
parcourt 5, alors 5
est un R -filtre deCauchy
ssi9d C F 2 o
R.PROPOSITION
15. ?
est unfiltre
deCauchy par rapport
à*’lJ
si, etseulement si,
F
est un R-filtre
deCauchy
relativement àU.
a) Supposons que F
soit un filtre deCauchy
pour*U.
Soit VEU
Il existe un W
6 H
telque
W oW-1o
W C V et un A6 ?
tel que :b) Supposons que 3F
soit un R -filtre deCauchy.
Soit X unentou-rage de E pour la structure uniforme
* 11.
Il existe un élément V de11
tel que V oV-1 C
X et un AE ii qui
estR -petit
d’ordre V .D’après
la
proposition 13 , A
estpetit
d’ordreV o V-1,
et a fortiori d’ordre X .2.3. R -
CONVERGENCE
DEFILTRE.
Si ?
est un filtre sur E et si * T et Tdésignent respectivement
les
topologies
sur E et E X E’ déduites de la structure uniforme *11
etde la structure
préuniforme ’h,
nous cherchons une relation entre laconver-gence
de ?
pour * T et cellede j= 2
o Rpour
T .PROPOSITION
16 - Si
est unfiltre
sur Equi converge
vers unpoint
xde E
pour
latopologie * T , alors 5:2
o R convergepour
T vers toutpoint (x, x’) de
E x E’ tel que(x, x’)
E R.Soit en effet M un
voisinage
de( x, x’ )
dans T.Il existe V et W
e h
tels que :Soit alors Z =
V n W , et Q e h
tel queQ o Q-1o Q C Z .
Or, Q o Q-1(x)
est unvoisinage
de x dans * T .Comme ?
con-verge vers x ,
Q o Q-1(x)
est donc un élémentde F.
Il suffit alors de montrer que :
Soit à cet effet ( . Il
existe
tel que a et b
appartiennent
àQ o Q-1(x).
D’où( x, b) E Q o Q-1
et( b , b’ )
E R . Par suiteLes relations
( x, b’ )
E W et( x, x’ )
6R C W entraînent(x’, x )
EW-1o
W,car
( b’ , x ) E W -1
et( x , x’ ) E W .
Soit encoreb’ E W -1 o W (x’).
Mais deplus Q C Z C V
et, commea £ Q o Q-1(x),
il vienta £ V o V-1(x),
c’est-à-dire
PROPOSITION 17.
Soit 5
unfiltre
sur E.Si F2 o R
converge vers unpoint (x, x’)
e E X £’pour la topologie T, alors 5:
converge vers xpour
la
topologie
* T.Soit en effet A un
voisinage
de x dans *T. Il existe un V E11
tel que Vo
V-1(x)
C A.Or V o
V-1(x)
XV-1o V(x’)
est unvoisinage
de(x, x’)
dans T.Par
conséquent
il existe un Y e5:
tel que :Il suffit alors de montrer que Y C V o
V-1(x).
Soit à cet effety E Y, et soit
y’
E E’ tel que( y , y’ )
£ R. Comme( y , y ) E Y X Y , on a
ce
qui
montre que y E V oV -1( x ),
et achève la démonstration.Les
propositions
16 et 17 donnent le théorème suivant :THEOREME,
Soit 5
unf iltre
sur E . Si( x , x’ ) E R , 5:
converge vers xdans * T si, et seulement
si 5:’
o R converge vers( x , x’ ) dans
T.D E F IN ITION 8 . Nous dirons que
l’espace préuniforme (E , (U, R), E’) est complet
à droite sil’espace
’uniforme(E’ , U*, E’)
est un espace uni-formecomplet.
En
appliquant
les définitions et les résultatsdes §2 -3,
àl’espace préuniforme (E’ , (U-1, R-1), E ) ,
on obtient :Si
y
est unfiltre
surE’ , pour
queF’
converge vers x’pour
latopologie T*,
ilfaut
et ilsuffit
queF’2 o R-1
convergevers ( x, x’) pour T , lorsque (x’ , x) E R -1 .
2.4. SYMETRIE D’UN ESPACE PREUNIFORME.
Les
propositions qui
suivent tendent à montrer que, si un espacepréuniforme
estcomplet
d’uncôté,
il l’est aussi de l’autre côté.Rappelons
que, si A est unepartie
deE , R ( A )
est l’ensembledes a’ E E’ tels que
( a, a’ )
E R .Si ?
est un filtre sur E , nous noteronsR(F)
le filtre sur E’engendré
par lesR(A), lorsque A parcourt
P ROP OSITION 18. Si un sous-ensemble A de E est
R -petit
d’ordre V,alors R
(A)
est R-petit
d’ordre V oV-1
o V .Supposons
en effet queet montrons que :
Soit en effet
( x , b’ )
un élément dupremier
membre.Il existe un
(a’, b’) E R(A)
XR(A)
tel que(x, a’)
E R.Comme
( a’ , b’ )
E R( A )
X R(A) ,
il existe( a , b )
E A X A tel que( a , a’ )
et( b , b’ ) appartiennent
à R .Puisque ( b , a )
E AX A ,
la relation( 1 )
donne( b, a’ ) E ( A x A ) o R C V.
Les relationsentraînent
Par suite
(
P R O P O SIT IO N 19 .
Si F
est un R-filtre
deCauchy relativement à ’U,
alorsR
( 5)
est un R -filtre
deCauchy
sur E’relativement
àIl.
Soit en effet V un
entourage
de R. Il existe un W EIl
tel queW o
W -10
W C V .Comme 5:
est un R -filtre deCauchy,
il existe un AE if
tel que
( A x A ) o R C W.
D’ après
laproposition 16 ,
Par suite
R o ( R ( A ) x R ( A )) C V ,
cequi
achève la démonstra-tion.Rappelons
que, si A’ est unepartie
deE’ , R-1( A’ )
est l’ensem-ble des a E E tels que( a, a’ )
E R , pour un a’ E A’ .R
-1(F’ ),
siF’
est un filtre surE’,
est le filtreengendré
par lesR-’(A’) , lorsque
A’ parcourtF’.
Il est clair que, si
F’
est un R -filtre deCauchy
sur E’relati-vement à
1.1,
R-1(F’)
est un R -filtre deCauchy
sur E .PROPOSITION 20.
Si 5:
est unf iltre
sur E tel queR(F)
converge versun
point
a’ de E’pour T*, alors 5:
convergepour
* T vers toutpoint
sa de E tel que
( a , a’ )
E R .Soit en effet A un
voisinage
de a dans E . Il existe un VE 11
tel que V oV-1(a)C A.
Soit alors
W E 11
tel queW o W-1 o W C V. W-l0 W ( a’)
est unvoisinage
de a’ dans E’ . Il existe doncX E F
tel queR (X)
CW-l0 W(a’).
Montrons alors que X C
V o V-1(a).
Soit en effet x E X . Si x’ est unpoint
de E’ tel que
( x , x’ )
E R , on a x’ ER (X),
et par suite x’ EW-1 o W (a’) ,
ce
qui
revient à dire( x, x’ )
E W et( x’ , a’ ) E W’I o
W, d’oùComme
( a’ , a ) E R-1 C V-1,
on obtient( x , a ) E V o V-1,
et par suitex 6 Vo
V-’(a).
Doncce
qui
achève la démonstration.Les
propositions 19
et 20 donnent le théorème suivant :THEOREME. UN ESPACE PREUNIFORME EST COMPLET A GAUCHE SSI IL EST COMPLET A DROITE.
2.5. SEPARE ET COMPLETE D’UN ESPACE PREUNIFORME.
Soit
( E, (U, R), E’ )
un espacepréuniforme.
Nous allonscons-truire un espace
préuniforme complet (Ê, (11, R ), Ê’)
tel queR
soit unebijection
de E vers E’ . Nous montrerons deplus qu’il
existe uneappli-cation i X i’ de E X E’ dans E x
E’ , préuniformément continue,
telleque i X i’
( E
XE’ )
soit partout dense sur E X E’ .PROPOSITION 21 .
Si F
est unfiltre
deCauchy
minimal sur Epour *U,
alors
R ( 5)
est unfiltre
deCauchy
minimal sur E’pour 11
* .On sait que
R(F)
est un filtre deCauchy
pourU* (Cf. §2-4,
proposition 19).
Montrons queR(F)
est minimal pourU*.
Soit en effet
F’
un filtre deCauchy
pour11 *
tel que5’ C R(F).
On a alors
R-1(F’) C R-1(R(F)). Or,
pour toutepartie A
élémentde
on a
A C R-1( R ( A )) ,
cequi
montre queR-1(R(F))CF.
Par suiteR -1( Î’)C Y.
CommeR-1(F’)
est un filtre deCauchy,
etque ?est
minimal,
il vientR-1(F’) = F.
D’oùR ( R-1(F’)) = R(F).
De la relationR(R-1(F’))C yB
on déduitR(F) C F’.
Par suiteR(F)
=F’.
THEOREME.
L’application F -> R (F), définie
sur l’ensemble E desfiltres
deCauchy
minimaux sur Epour
*U,
est unebijection
deE
versl’ensemble
Ê’
desfiltres
deCauchy
minimaux sur E’pour U
* .D’après
laproposition 21,
cetteapplication
est bien définie de Êvers E’.
Supposons
queR(F1) = R(F2).
On a alorsR-1(R(F1)) =
= R-1(R(F2)).
Mais
comme 9.
1
et F2
sontminimaux,
il vient :D’où F1 = F2,
et cequi
achève la démonstration.Désignons
alorspar R
labijection
de E vers E’, définie par :et considérons les espaces uniformes
(E , *U)
et(E’ , U*);
soient(E, *U) et (E’ , U*) respectivement
lesséparés complétés
de(E , *U)
et de
(E’ , U*).
Montrons que la bistructure uniforme
((Ê, *Û), R , (Ê’, U*)) est
préuniformi
sable.Appliquons
alors laproposition 7, §
1- 4 .Comme R est une
bijection,
il est clair que :Pour établir les conditions 3 et 4 de cette
proposition,
démontronsd’abord le lemme suivant :
L E M M E . Si A est une
partie
de E X E telle que A X A C V oV-l,
alorsSoit en effet ( . Il existe ( tel que:
D’où
ce
qui
achève la démonstration du lemme.Vérifions alors la condition 3 de la
proposition 7, §
1- 4 .Soit en effet
V £* Û,
et d émontrons que(R)-1 o V o R
est unélément de
Il*.
Il existe un V£ U
tel que :(
désigne
l’ensemble descouples (X, F)
des filtres deCauchy
minimauxsur E, ayant en commun un en semble A
quai
soitpetit
d’ordre V oV-’.
Montrons alors que où W est
un entourage de R tel que
Soit en effet
(X’, F’)
un élément de . Il existetel que A’ X A’ C
W-1o
W .D’après
le lemmeprécédent (appliqué
àR-1
et. Par
conséquent
ce
qui entraîne
Commeon a
Ceci prouve que
(R)-1o V
o R est un élément de1.1 * .
On montre de même que, si
0’
est un élément defi* ,
alors R oV’ o (R)-1
est un élément de* 11.
Il en résulte que la bistructure uniforme
est
préuniformisable.
Soit alors
(Û, R)
la structurepréuniforme
sur E X E’ définie par laproposition 7, § 1-4. Puisque R
est unebijection de E
versE’,
l’espace préuniforme (Ê, (Û, R), Ê’) répond
à lapremière
conditionposée
au début dusous-paragraphe.
Soit i
l’application
del’espace
uniforme(E, *U)
dansl’espace
uniforme
(Ê, *U) qui,
à x E E, associe le filtre desvoisinages
de xdans
* T ;
soit de même i’l’application qui,
à x’£ E’,
associe le filtredes
voisinages
de x’ dans T * .On sait que i et i’ sont
respectivement
uniformément continues de(E, *U)
dans(E,*U)
et de(E’, U*)
dans(E’, U*).
Montrons que
i x i’ (R) C R.
Autrementdit, si H(x)
etH’(x’) désignent respectivement
les filtres desvoisinages
de x dans * T et dex’ dans T’* alors
Comme la
proposition 19 (appliquée
àentraîne que
R(H(x))
converge vers x’ . Parconséquent
Les deux filtres étant des
filtres de
Cauchy,
il vientLa
proposition 9, §
1-4 montre quel’application
i X i’ del’espace préuniforme ( E, (U, R), E’)
dans(Ê, (Û, R), Ê’) estpréuniformément
continue.
Enfin il est clair que i X
i’(E
XE’) = i(E)
Xi( E’ )
est partout dense surÊ x Ê’
dans* T x T*.
D’où le théorème :
THEOREME. Soit
(E, (U,R), E’)
unespace préuniforme.
Il existe unespace préuniforme (E, ( U, R), E ’ )
tel que les deux structuresuniformes
associées à
u
soientcomplètes et séparées,
et uneapplication
i X i’ deE X E’ dans Ex
Ê’ qui
soitpréuniformément
continue et telle que l’en-semble i Xi’(E
XE’) soit partout
densesur E
X E’.3. Structure préuniforme quasi-compacte.
Nous
désignerons
encore par( E, (11, R), E’)
un espacepréuni-forme.
DEFINITION 8. Nous dirons que
l’espace préuniforme (E, (U, R), E’)
est
quasi-compact à gauche
si(E, *U,E)
est un espace uniformequasi-compact.
Soit
donné,
pour tout i El, un espacepréuniforme (Eil (Ui,R i), E’i)
qui
soitquasi-compact
àgauche,
et soit(E, (U, R), E’)
leproduit
desComme
*U
est leproduit
des*Ui,
latopologie
*T associée à*1(
est leproduit
destopologies * T j
associées à*Ui,
et est doncquasi-compacte
commeproduit
detopologies quasi-compactes.
Inversement si *T estquasi-compacte, chaque
*T i
estquasi-compacte.
AinsiPour que le
produit d’espaces préuniformes
soitquasi-compact
agauche,
ilfaut
et ilsuffit
que chacun desfacteurs
soitquasi-compact
àg au ch e.
TH EOREME.
Soient 5
unfiltre
sur E et( x , x’ )
E R . Pour queF
admettex
pour point
adhérent dans * T, ilfaut
et ilsuffit que 52
o R admette( x, x’ ) pour point
adhérent dans * T X T * .En
effet,
x est unpoint
adhérentà 9: si,
et seulementsi,
il existeun filtre
5’ plus
finque ? qui
converge vers x .Or, d’après
le théorèmedu §2-3,
ceciéquivaut
à dire queF’2o
R converge vers tout( x , x’ ) ,
ce
qui signifie
que(x, x’)
est adhérent aufiltre j= 2 0
R(moins
fin queF’ 2o R ) .
Cequi
achève la démonstration.Soit A une
partie
de E . Du théorèmeprécédent appliqué
au filtreF
debase 1 A 1 ,
il résulteCOROLLAIRE. Soient A une
partie de
E et(x, x’)
E R. Alors x estadhérent à A dans * T si, et seulement si,
(x , x’)
est adh érent à(A
XA )0
R dans * T x T’ * .D E FI N ITION 9. Nous dirons
qu’un
espacepréuniforme (E, (U, R), E’)
est
quasi-compact
à droite sil’espace
uniforme(E’, U*, E’ )
estqua.si-compact.
PROPOSITION 22.
Soit 5:
unfiltre
sur E. Si R(F)
admet unpoint
adhé-rent a’ dans
T*,
toutpoint
a de E tel que(a, a’ )
E R estpoint
adhé-rent de 5: .
En effet cette
proposition
se déduit de laproposition 20, §2-4
parun raisonnement
analogue
auprécédent.
De laproposition 22 ,
il résulteTH E O R E M E . UN ESPACE PREUNIFORA1E EST
QUASI-COMPACT
AGAU-CHE SSI IL EST
QUASI-COMPACT
ADROITE.
CHAPITRE III
EXEMPLES DE STRUCTURE PREUNIFORME
1 .
Espace préuniforme fonctionnel.
Soient E un ensemble et
(F, (D, P ), F’),
un espacepréuniforme.
Soit J(E, F)
l’ensemble de toutes lesapplications
de E versF;
demême J(E, F’ )
est l’ensemble de toutes lesapplications
de E vers F’.Soit enfin
6
un ensemble non vide departies
de Equi
soit stable pour la réunion.Soit P
la relationde J(E, F ) vers J(E, F’ )
définie par :pour tout .
Montrons
que P
est une relation bimultifonctionnellede J(E , F) vers J(E, F’).
Soit en effet u une
application
de E versF.
Pour tout x EE ,
l’ensembleR(u(x))
est unepartie
non vide de F’ .D’après
l’axiome duchoix,
il existe unu’ ( x ) £ R(u(x)).
Il est clair que( u , u’)
E P .Soit de même une
application
u’ de E vers F’ . Pour tout x E E ,si
u(x) £R-1(u’(x)),
lecoupler (u, u’ )
est un élément deP .
Pour A
e6
et pour V£ D,
soitW (A, V )
l’ensemble descouples ( u , u’ )
d’uneapplication u
de E vers F et d’uneapplication
u’ de Evers F’ tels que :
(u(x),u’(x)) £ V
pour tout x E A .Considérons alors l’ensemble des
parties de J(E , F)xJ(E, F’)
défini par :
1) (S) est
une base de filtre sur car2)
Pour toutW(A , V),
ona P C W(A, V ) .
Eneffet, ( u , u’ ) E P
entraîne
c’est-à-dire
3 )
Vérifions enfin l’axiome PU 4 .Soit un
W(’A, V)
donné. Il existe un W£ D
tel queMontrons que
Soit en effet
( u, v’ )
un élément dupremier
membre.Cela revient à dire
qu’il
existetels que
P our tout x E
A ,
on a :Par
conséquent
d’ où( u, v’)
Eru ( A, V J.
Ceci achève la démonstration.
Soit
alors 1)
le filtreengendré
par(B),
il est clair que lecouple
(D, P)
est une structurepréuniforme
surl’ensemble J(E, F) x J(E, F’ ).
-Si
6
est l’ensemble desparties
finies deE,
la structurepréuni-forme
correspondante
est alorsappelée
la structurepréuniforme
de lacon-vergence
simple.
- Si
6 = 1 E },
la structurepréuniforme correspondante
estappelée
la structure
préuniforme
de la convergenceuniforme.
-Si E est muni d’une
topologie
et si onprend
pour5
l’ensemble desparties
compactes de E, la structure uniformecorrespondante
estappelée
structurepréuniforme
de la convergencecompacte.
PROPOSITION 1 . La structure
*(D)
estidentique
à la structureuniforme
sur
j(E, F )2 associée*) à 6
et à la structureuniforme
sur(F, *D, F ) .
*)
C’est-à-dire la structure uniforme de la6-convergence sur J(E,
F), au sens deBourbaki, lorsque F est muni de la structure uniforme
*D.
a)
Soit eneffet 3(un
entourage de ladiagonale de j(F,-,F)
pour lastructure uniforme
*(D).
Il existeun W(A, V ) ,
tel queMontrons que
W(A , V o V-1) C X.
Soit en effet( u, v )
un élément dupremier
membre. Pour tout x EA ,
on a( u ( x ) , v ( x )) £ V o V-1;
il existedonc, d’après
l’axiome duchoix,
unu’(x)
E F’ tel queSi u’ est une extension
quelconque
de u’ àE ,
on a :b)
Soitréciproquement X
un entourage de ladiagonale de J(E , F)
pour la structure uniforme associée à
* 9).
Il existe un VE 9)
tel queMontrons que
Soit en effet
(u, v )
un élément dupremier
membre.Il existe un
u’ £ J(
E,F’ )
tel que :Pour tout x E
A ,
on a doncet par suite . D’où
ce
qui
achève la démonstration.De même
(D)*
estidentique
à la structure uniformesur J(E, F’) 2
associée à
6
et à la structure uniforme( F’, D*, F’) .
Nous allons supposer maintenant
que 6
est un ensemble departies
de E tel que, pour tout x
E E ,
il existe au moinsun A x £ G auquel
ap-partient X.
PROPOSITION
2 . Si (F, (D, P), F’) est P-séparé, alors
est P
-séparé.
D’après
laproposition 5, §1-3,
Ch.’2,
il suffit de montrer que l’intersection de tous les entourages de la relation P estégale
à P . Soità cet effet
(u, u’) £J(E, F) x J(E,F’)
tel que(u, u’) E W(A, V)
pourtout A
E G
et pour tout V£ D.
Soit x£ E;
il existeun Ax 6 S
tel quex
£ A.
x
Pour tout V £
D,
on a donc( u( x), u’(x))
EV.Comme
(F , (D, P), F’)
estP -séparé,
il vient( u (x), u’ (x))
E P, d’où( u, u’) 6P.
PROPOSITION 3 . Si est P
-séparé,
alors(F, (D, P), F’) est P -séparé.
Soit en effet
( a, a’ )
E F X F’ tel que(a , a’) £ V
pour tout V£ D.
Soient
À. a et ka-
lesapplications
de E dans F et dans F’, définiespar
À.a( x) = a
ethat(x) =
a’. Comme(À.a, ha’) E W(A, V)
pour toutA E
6
et pour tout V6 S,
ona (ha, ha’) E P ;
il s’ensuitCeci prouve .:
THEOREME.
L’espace préuniforme (1("E, F), (D, P), J(E, F’)) est
P-séparé
si, et seul ement si,(
F ,(D, P ) , F’)
est P -séparé.
Terminons ce
paragraphe
en remarquant que, si( F , ( 1 , P ) , F’ )
est
complet
àgauche, l’espace préuniforme (J(E , F) , (D, P) , J(E , F’))
est
complet
àgauche.
En effet
d’après
laproposition 1 , * (D)
estidentique
à lastruc-ture uniforme
sur 9( E, F ) 2
associée à la structure uniforme( F, * In, F ) .
Or parhypothèse *D
est une structure uniformecomplète;
on sait alorsque J(E, F )
est un espacecomplet
relativement à*(D).
Réciproquement
si nous supposons que(J(E , F), (D, P), J(E, F’))
est
complet
àgauche, J(E, F )
estcomplet
par rapport à la structure uni-forme associée à6
et à la structure uniforme(F , *D, F),
cequi
montreque
l’espace (F, * D, F)
estcomplet.
Ainsi .
Pour
qu’un espace préuniforme fonctionnel
soitcomplet
àgauche,
il
faut
et ilsuffit
quel’espace préuniforme
desimages
soitcomplet
àgauche,
2 . Espace prémétrique.
DE FINITION. Un
espace prémétrique ( E, d, E’)
est constitué par deux ensembles E etE’,
et uneapplication d
de E X E’ dansl’ensemble
desnombres
positifs
ounuls (*)
vérifiant les axiomes suivants :PM
1) Pour
tout a E E , il existe au moins un â E E’ tel qued(a,â)=0.
PM 2 ) Pour
tout a’E E’ ,
il existe au moins un â’ E E tel qued(â’, a’) = 0.
PM
3)
Pour toutcouple
a et b d’éléments deE ,
et pour toutcouple a’
et b’ d’éléments de E’ , on a :Le nombre
d ( a, a’ )
seraappelé
la distance de a à a’.L’ axiome
PM3)
seraappelé l’inégalité quadrangulaire.
Nous allons voir comment, à
partir
d’un espaceprémétrique (E , d, E’),
nous induisons des écarts sur E et sur E’ .
PROPOSITION
4 . Soit b unpoint
deE, b’1
etb2
deuxpoints
de E’ telsque
d(
b,b’l)
= 0 =d(
b,b’2).
Pour toutpoint
a de E on a :.
D’après l’inégalité quadrangulaire
on a :d’ où On a de même
d’ où . Il en résulte
PROPOSITION 5. En
posant ’
si etd(b , b)
= 0 , alors * d est un écart sur E .Remarquons
d’abord que laproposition
4 montre que le nombre*
d (
a,b )
nedépend
pas dureprésentant b
tel qued ( b, b ) =
0 . Ceci dit on a :Plus
généralement dansl’intervalle [0, oo].
* d est
symétrique,
carOn a de même
d’où
*d ( a , b ) = * d (b , a).
Vér ifions enfinl’inégalité triangulaire.
On a,en utilisant
l’inégalité quadrangulaire :
Ce
qui
achève la démonstration.Nous
appellerons
* d l’écart induitpar
d sur E . On voit de même que, en posantalors d * est un écart sur E’ , que nous
appellerons
l’écart induitpar
dsur E’ .
2.1. STRUCTURE PREUNIFORME ASSOCIEE A UN ESPACE
PREMETRIQUE.
Soit
( E, d, E’ )
un espaceprémétrique.
Posons :et, si e est un nombre strictement
positif,
P RO P OSITION 6.
Si LI
est l’ensemble desparties
de E X E’ contenantun
V 8 ’
lecouple (U, R )
est une structurepréuniforme
sur E x E’ .1)
Il est clair que R est une relation bimultifonctionnelle de Evers E’.
2)
L’ensemble desV£
est évidemment une base de filtre surF X
E’ , donc Il
est un filtre sur E X E’ .3)
Soit un XE U.
Il existe un £ tel queV£CX.
Montrons que :Soit en effet
( a, b’)
un élément dupremier
membre. Cela revient à direqu’il
existe a’ E E’ et b E E tels que :D’après l’inégalité quadrangulaire d(a , b’)
E . Donc(a , b’ ) E V 8 .
P RO P OSITION 7 .
L’espace préuniforme. ( E, (U, R), E’ )
esttoujours
R
-séparé.
Si en effet
( a, a’ )
est un élément de E X E’ tel que( a, a’ )
E V pour toutV E U,
on a( a, a’ ) E V£
pour tout 6positif,
et par suited (
a ,a’) =
0 et( a , a’ )
E R . Cequi
achève la démonstration.On montre que, si
( E , d, E’ )
est un espaceprémétrique,
lesstruc-tures
uniformes associées
aux écarts * d et d* sontrespectivement
iden-tiques à * ‘U et U*.
D E F INITION 1 . Nous dirons
qu’un
espacepréuniforme (E, (U, R), E’)
est
prémétrisable
s’il existe une fonction d telle que( E, d, E’)
soit unespace
prémétrique
et que la structurepréuniforme
associée à d soitiden-tique
à(U, R ) .
D’après
laproposition 7,
si(E , (11, R ), E’ )
estmétrisable,
R estnécessairement un fermé de E X E’ pour la
topologie
T déduite de11,
etpar
exemple U*
est écartisable.Montrons
réciproquement
que cette double condition es; suffisante .Supposons
en effetque p
soit un écart sur E’ tel que la structure uniforme associéeà p
soitidentique à ’U*.
Posons alorsd ( a , b’ )
=p ( a’ , b’ )
sia’ est un
point
de E’ tel que( a, a’ )
£ R, et établissons les lemmes suivants.L E M M E 1 . Le nombre
p(a’, b’ )
nedépend pas
dureprésentant
a’ tel que(a, a’)
6 R.Soient en effet
a’i
eta 2
deuxpoints
de E’ tels que(a , a’1)
et(a, a’2)
E R. On aD’où
(a’2’ a’1) £ R-1 o R.
Cela revient à dire que(a’2 , a’1) appartient
àtout
p -entourage
deE’ ;
parconséquent p ( a’2 , a’1 ) = 0.
Il en résultepour tout b’ £ E’.
L E M M E 2 . L e
triplet ( E , d , E’ )
est unespace prémétri que.
1 )
Soit a’ E E’ . Il existe un a E E tel que( a, a’ )
E R . Et l’on a :d(a, a’)
=p(a’, a’)
= 0.2 ) Soit a E E .
Il existe un a’ E E’ tel que( a , a’ )
E R . On a demême
d(a, a’)
=p(a’, a’)
= 0.3)
Vérifionsl’inégalité quadrangulaire.
Soient a et b E E et a’ etb’ E E’ . Alors
PROPOSITION 8 . La structure
préuni forme
associée à d estidentique
à(U, R).
1 )
Montrons que R est l’ensemble descouples ( a, a’ )
tels qued(a, a’) = 0.
Si
réciproquement d(a, b’ )
= 0, alorsp ( a’ , b’ )
= 0, si a’ est unpoint
de E’ telque (a,a’) E R .
Parconséquent
pour tout V
E 11.
P ar suite( a , b’) appartient
àch aque
élément de11.
Comme par
hypothèse
R est un fermé de E X E pour T, on a donc(a, b’)
ER.2)
Soit V EU.
Il existe un WE 11
tel queW o W-1 o W C V .
CommeW-1o
W est un entourage de E’, il existe un nombrepositif 8
telque
p (
a’ ,b’ )
e entraîne( a’ , b’ )
E W -1 o W .Mpntrons
alors que led-entourage V£
de R est contenu dans V . Soit en effet( a, b’) £ V £.
Pour un a’ E E’ tel que( a, a’)
£ R,on a
p(a’, b’)
S. D’oùPar suite
Ce
qui
montre que V est und-entourage
de R .3 )
Soitréciproquement V 8
und - en tourage
de R . Montrons d’abord queV-1£o
R contient unp
-entourage de E’ .Supposons
en effet quep ( a’, b’ )
8. Si b est unpoint
de E telque
(b, b’)
E R, on a :Par suite D’où
Il existe par
conséquent
un W6 U
tel queMon-trons alors que Soit en effet Il
existe a’ tel que , En
particulier
Comme il existe un b E E tel que
(a’, b )
D’oùEn tenant compte de la relation
( 1 ),
on a doncd ( a, b’)£,
cequi
prouve que( a, b’ ) E V £
et queV£EU,
et achève la démonstration.Il s’ en suit :
THEOREME. POUR
QUE
L’ESPACE PREUNIFORME(E, (11, R), E’)
SOIT
PREMETRISABLE,
IL FAUT ET IL SUFFITQUE
R SOIT UN FERME DE * T XT*,
ETQUE
L’UNE DES DEUX STRUCTURES UNIFORMES*U
ET11*
SOIT ECARTISABLE.Signalons quelques
résultats que nous donnerons sans démons-tration.1 )
Si nousdésignons par BM
l’ensemble des espacesprémétriques ( E , d , E’ ) lorsque
E et E’ parcourent ununivers,
et parBMo
l’ensembledes espaces
( E , 8, E )
munis d’unécart,
lesapplications
suivantes :sont deux rétractions
de BM sur BM.
oSi sont deux espaces
prémétriques
telsSi sont deux espaces