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4. Portrait de la ressource faunique, du territoire et du potentiel de mise en valeur

4.2 Faune

4.2.1 Faune aquatique

4.2.1.3 Autres espèces

D’autres espèces de poissons fréquentent nos eaux. Dans le but de simplifier l’analyse, nous avons séparé ces espèces en deux groupes : celles qui fréquentent surtout les lacs et celles qui fréquentent avant tout le fleuve Saint-Laurent.

4.2.1.3.1 Espèces présentes dans les lacs et les rivières

Après l’omble de fontaine, le touladi est l’espèce la plus recherchée en lac. Au cours des 50 dernières années on a noté sa présence dans 32 plans d’eau. On considère aujourd’hui que le touladi est encore présent dans 24 plans d’eau, dont 15 font l’objet d’une pêche sportive (carte 15). Les seuls lacs où l’espèce est endémique sont situés dans la plaine du moyen Saint-Laurent et la partie sud de la dépression de La Tuque avec une seule exception, le lac des Neiges, qui se trouve dans le massif du lac Jacques-Cartier. Toutes les autres populations des réserves fauniques de Portneuf et des Laurentides ont été introduites par ensemencement.

Il faut malheureusement admettre que, en territoire libre, l’espèce est en fort mauvais état. Les plans d’eau de la région n’ont pas la taille suffisante pour espérer devenir des lacs à fort potentiel. Associée à une qualité médiocre des plans d’eau, la pêche intensive a eu raison de plusieurs populations. Malgré plusieurs efforts de restauration, il ne semble pas que cette espèce tolérera un jour une pêche bien importante.

Même dans les territoires fauniques, la pêche est marginale et parfois maintenue par des efforts pour stimuler sa reproduction. Il s’agit d’une espèce intéressante, qui peut amener une diversité dans l’offre de pêche, mais qui ne deviendra jamais un élément stratégique de développement.

L’omble chevalier est une espèce que l’on trouve dans quelques plans d’eau de la région. Trop souvent, cette espèce est confondue avec l’omble de fontaine. Même la réglementation ne distingue pas les deux espèces, fixant la limite de prise pour l’ensemble des ombles.

D’autres espèces habitent nos lacs et nos rivières. Citons le maskinongé, introduit dans la réserve Portneuf et dans les lacs Sergent et Saint-Augustin; le grand brochet, naturellement présent aux embouchures de certaines rivières et introduit illicitement en amont de Saint-Urbain et dans le lac Saint-Charles; le doré jaune, présent au printemps dans les embouchures des rivières de Portneuf et dans de rares lacs; la perchaude, présente dans la partie sud-ouest de la région; et la barbotte brune, que l’on trouve principalement dans le bassin de la Saint-Charles et de la Portneuf, mais dans une moins large mesure dans le bassin de la Batiscan sans oublier le lac Saint-Joseph du bassin de la Jacques-Cartier. Il y a enfin l’achigan à petite bouche, espèce probablement introduite, que l’on trouve dans quelques lacs et rivières de la région de Portneuf et de Québec (lacs Saint-Joseph, Sergent, Beauport, Saint-Charles et base de plein air de Sainte-Foy). C’est une espèce à la limite de son aire de distribution et qui ne sort pas de la plaine du moyen Saint-Laurent.

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Carte 15. Lacs à touladi

LÉGENDE

Échelle: 1: 1 250 000

20 0 20 40 60 Kilomètres

Statut Plan de développement régional associé

aux ressources fauniques de la Capitale-Nationale

4.2.1.3.2 Espèces présentes dans le fleuve Saint-Laurent

Parmi les espèces récoltées presque uniquement par la pêche commerciale, on trouve l’esturgeon jaune, l’esturgeon noir et l’anguille d’Amérique. Ces trois espèces partagent une caractéristique peu enviable : l’état de leurs populations est préoccupante. Des mesures restrictives ont déjà été prises pour alléger le problème de l’esturgeon jaune. La situation de l’esturgeon noir est encore mal connue, mais les études en cours devraient apporter un certain nombre de réponses à nos questions. Déjà, on sait qu’il faut faire preuve de prudence pour ne pas surexploiter certaines cohortes. Pour ce qui est de l’anguille, la baisse importante des civelles en montaison dans les Grands Lacs, la perte de poids des anguilles adultes et les captures de plus en plus réduites ne sont certes pas des indices de populations en excellente santé.

L’éperlan arc-en-ciel est pêché commercialement entre Baie-Saint-Paul et Tadoussac, mais il fait aussi l’objet d’une pêche sportive encore intéressante. Si, dans le premier cas, on parle de captures annuelles totalisant de 10 à 25 tonnes, dans le cas de la pêche sportive, on estime qu’avec près de 5 000 jours-pêcheurs, on récolte environ 10 tonnes d’éperlans chaque année.

Autrefois, on pêchait l’éperlan de façon intensive sur les quais de Québec et de Portneuf en automne et en hiver, mais depuis le creusage de la voie maritime, l’éperlan ne fréquente plus ces régions à ces périodes de l’année.

D’autres espèces moins connues habitent aussi nos eaux, et ce, en bonne quantité. La capelan est un bon exemple où, sur les plages de Charlevoix, il vient frayer le printemps. On peut alors le capturer facilement au carrelet. Le doré noir est en progression depuis la disparition du bar rayé. Il s’agit là d’une espèce fort intéressante qui, dans d’autres régions, serait considérée comme un atout indéniable. Le doré jaune, pour sa part, est l’espèce la plus pêchée en amont de Québec.

4.2.1.3.3 Potentiel de mise en valeur

· De toutes les espèces autres que l’omble de fontaine que l’on trouve dans les lacs de la région, seul l’achigan à petite bouche présente un quelconque potentiel de mise en valeur. Il s’agit d’une espèce très combative et dont la qualité des populations peut intéresser les pêcheurs sportifs.

· La fraye du capelan est un événement spectaculaire dans des endroits très accessibles, comme Saint-Irénée. Il y aurait lieu de mettre en valeur ce phénomène pour la clientèle touristique et ainsi favoriser le tourisme printanier.

· Le fleuve Saint-Laurent renferme une foule de poissons d’intérêt sportif, mais il s’agit encore d’un secret trop bien gardé. Comme pour la pêche à l’omble de fontaine en rivière, les sites potentiels pour accéder au fleuve ou y pêcher sont peu ou mal connus. En plus de cette méconnaissance des sites de pêche, le problème de l’accès au fleuve est criant dans la région. Il faut donc rendre l’information disponible et développer une activité de pêche sportive sur le fleuve.

· Il est important de diffuser le fait que le fleuve Saint-Laurent en aval du pont Pierre-Laporte est le seul endroit dans la région où il est possible de pêcher sans permis les espèces autres que le saumon.

· Il est certain que le fleuve est un milieu difficile, soumis aux marées, aux courants et, à l’occasion, à de fortes vagues. Un secteur par contre qui est riche et bien abrité est le bras nord du Saint-Laurent qui longe l’Île d’Orléans. C’est un secteur qu’on devrait privilégier si l’on veut développer la pêche sportive sur le fleuve Saint-Laurent.

· Comme tout le monde n’est pas intéressé à s’équiper de tout un attirail pour aller à la pêche sur le fleuve, il faut encourager les initiatives de guides de pêche, lesquels peuvent fournir l’équipement et la connaissance du milieu pour quiconque désire pratiquer la pêche dans un milieu. S’ils ne fournissent pas d’hébergement, ces guides ne sont pas considérés comme pourvoyeurs, mais ils peuvent néanmoins constituer un élément important dans l’offre de service. Un tel produit commence à être disponible, mais de façon encore trop limitée.

· Un endroit qui mérite aussi d’être développé au plan touristique est le secteur de Duchesnay. Le potentiel pour la pêche est restreint, mais sa proximité de la ville peut lui assurer une vocation de pêche de type plus urbain avec des programmes d’ensemencement. Même la pêche d’hiver pourrait y être pratiquée. Avec l’hôtel de glace qui verra bientôt le jour à cet endroit, on pourrait facilement y offrir une activité de pêche d’hiver fort attrayante.

· Il faut encourager les organismes qui prônent la mise en valeur du Saint-Laurent. Le Por de pêche de l’Île d’Orléans et l’Aquarium du Québec font actuellement la promotion du fleuve et de ses espèces présentes, mais leurs interventions peuvent être accrues.