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5. RECOMMANDATIONS

5.2 Structuration des recommandations

5.2.15 Espèces envahissantes

La Bourgogne accueille plusieurs espèces végétales envahissantes, dont la renouée du Japon (Fallopia japonica Houtt.), l’ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia L.) et le raisin d’Amérique (Phytolacca americana L.). Face à ces espèces problématiques, certaines communes ont déjà engagé la lutte tandis que d’autres sont dans l’attente de techniques efficaces. Pour une gestion durable des espaces verts en Bourgogne, il est nécessaire de diffuser des pratiques de lutte contre :

 La renouée du Japon ;

 L’ambroisie à feuilles d’armoise ;  Le raisin d’Amérique.

Les paragraphes ci-dessous présentent les plantes envahissantes observées en étude de cas, ainsi que des moyens de lutte utilisables contre elles. Afin d’enrichir les recommandations, des sources supplémentaires ont été utilisées. Pour chaque plante, les différents moyens de lutte peuvent se combiner, mais ces pratiques devront s’étaler sur plusieurs années afin d’être efficaces.

La renouée du Japon (Fallopia japonica Houtt.) est une espèce de plante originaire d’Asie et naturalisée en Europe. C’est une plante reconnue envahissante en France, où elle ne fructifie pas et se reproduit uniquement par voie végétative. Au cours de son développement, elle crée un rhizome qui passe sous de nombreux obstacles tels que les murs et les fondations. (FREDON Alsace, s.d)

Il a été observé que les interventions mécaniques grossières pour lutter contre la renouée du Japon ont tendance à la disséminer. En effet, un bout de tige coupé ou broyé grossièrement peut être à l’origine d’un nouvel individu. Celui-ci se développe ensuite à proximité du foyer originel ou en crée un autre ailleurs. Si une intervention est décidée, il est nécessaire de broyer très finement le végétal et une partie de la couche supérieure du sol. Il est également possible de rabattre au pied la plante le plus régulièrement possible afin d’affaiblir le rhizome, même si la plante semble redoubler de vigueur après les premières coupes. En complément, des couvre-sols ou des arbres peuvent être plantés afin de tirer parti de la concurrence de ces végétaux sur le long terme et limiter l’accès à la lumière de la renouée du Japon. Le bâchage de la renouée du Japon après une coupe a été expérimenté, mais les résultats ne sont pas systématiquement concluants. Le rhizome et les tiges peuvent se maintenir plusieurs années et traverser la bâche abimée. De plus, l’enfouissement du problème n’est pas une solution sur le long terme. L’ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia L.) est une espèce annuelle originaire d’Amérique du Nord et introduite en France depuis le XIXe siècle. Elle pousse le long des voies de communication, dans les lotissements, les espaces verts et les terrains en friche. La plante libère de grandes quantités de pollen lors de sa floraison en septembre et a une influence sur la santé humaine, en provoquant des rhinites par exemple. (DRASS Rhône-Alpes, Région Rhône-Alpes, Communauté urbaine de Lyon, s. d.)

Des moyens de lutte existent contre l’ambroisie. Il est d’abord possible d’arracher la plante dès son apparition et jusqu’à la floraison pour une efficacité maximale, c’est-à-dire d’avril à juillet. Il est tout de même recommandé de porter des gants compte tenu du potentiel allergène de la plante. Cependant, l’arrachage manuel est réalisable uniquement sur des petites surfaces ou des espaces peu touchés par la plante. Pour les plus grandes surfaces, il est possible de recourir à la fauche, au broyage ou à la tonte. La période d’intervention reste la même, en revanche ces techniques n’éliminent pas la totalité de la plante qui peut repousser avec vigueur, il est donc nécessaire de faire plusieurs passages. En complément de la lutte mécanique, des moyens de prévention peuvent être mis en place. Bâcher ou pailler le sol annuellement limitera la germination ou la croissance des graines. L’installation de plantes couvre-sol

ou d’arbres permettra d’occuper la surface et de concurrencer l’ambroisie pour l’accès à la lumière sur le long terme. (DRASS Rhône-Alpes et al., s. d.)

Le raisin d’Amérique (Phytolacca americana L.) est une grande plante vivace herbacée originaire d’Amérique du Nord et introduite en France au XIXe siècle. Elle pousse notamment sur les bords de routes ou de voies ferrées, dans les friches et les sites industriels. Les milieux colonisés voient leur paysage et leur biodiversité homogénéisée, de plus la plante est toxique chez de nombreux animaux, dont l’homme. Cette toxicité est d’autant plus problématique que les fruits sont beaux, violets et en forme de grappe comme le raisin. Consommés par des enfants, ils provoquent des diarrhées et douleurs abdominales. (Vuillemenot et Mischler, 2012)

La plante développe une racine profonde qu’il devient rapidement difficile à extraire. C’est à partir de cette racine que se développe la partie aérienne, qui meurt en hiver. Face au raisin d’Amérique, il est possible d’engager une lutte physique. D’abord, par l’arrachage à la pioche de toute la racine ou bien sa section sous la base de la tige. La coupe ou la fauche de la partie aérienne est possible pour épuiser la racine ou ralentir son développement. Enfin, à la fructification en juillet-août, il est possible de ramasser les grappes de fruits et de les incinérer pour limiter la dispersion de la plante.