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II-VI [51] ainsi que des BQ III-V [53, 56–58]), ont une r´esolution temporelle trop mauvaise (≈ 250 ps) pour nos besoins. Des APD ont ´egalement pu servir `a faire de la corr´elation sur des BQ II-VI, mais uniquement en r´egime impulsionnel [59]. Dans ce dernier cas, ce n’est en effet pas le temps de vie qui impose une limite sup´erieure `a la r´esolution temporelle, mais la fr´equence de r´ep´etition du laser. Comme il s’agit dans notre cas de r´ealiser des exp´eriences de corr´elation en continu, les PM, ayant chacun une r´esolution temporelle inf´erieure `a 50 ps, sont mieux adapt´es `a nos besoins. La r´esolution totale du dispositif (140 ps) est plus grande, essentiellement `a cause de la pr´esence de deux PM, mais aussi de la dispersion des r´eseaux des monochromateurs. La r´esolution a ´et´e d´etermin´ee par l’acquisition d’un spectre d’auto-corr´elation d’un laser impulsionnel (TiSa) d´elivrant des impulsions de 200 fs avec un taux de r´ep´etition de 80 MHz (figure 2.5). Dans cette configuration impulsionnelle, notre dispositif a ´egalement servi `a r´ealiser des exp´eriences de corr´elation. Le lecteur int´eress´e `a ces exp´eriences est renvoy´e `a la th`ese de C. Couteau. Notons `a la fin que notre dispositif, avec laser impulsionnel, permet ´egalement de mesurer le temps de vie d’une BQ unique. Pour ce faire, les signaux STOP sont d´eclench´es par les impulsions laser, tandis ce que les photons ´emis par la BQ ´etudi´ee d´eclenchent les signaux START7. En d’autres mots, le temps de vie est directement obtenu `a partir d’un histogramme de corr´elation crois´ee laser – luminescence. Comme nous allons voir dans le paragraphe 5.3, ceci nous a permis de faire une mesure ind´ependante du temps de vie de la mˆeme BQ ´etudi´ee aussi en corr´elation. Afin d’am´eliorer la r´esolution temporelle, le signal START d´eclench´e par le laser a ´et´e d´etect´e par une photodiode. Comme son temps de r´eponse est de quelques ps seulement, la r´esolution temporelle est essentiellement celle d’un PM individuel.

2.3 R´esolution spatiale

La r´esolution spatiale de la microscopie optique, et plus g´en´eralement de tout dispositif optique `a champ lointain, est limit´ee par la nature diffractive de la lumi`ere : `a cause de la diffraction, un point objet est reproduit par le syst`eme optique par une tache d’une certaine largeur situ´ee dans le plan image, et non pas par un point image id´eal. Une approximation qui est souvent faite pour exprimer analytiquement le clich´e de diffraction associ´e `a un point objet est le clich´e d’Airy qui sera abord´e au d´ebut de ce paragraphe. Ensuite, nous allons ´etudier quelles composantes de nos dispositifs exp´erimentaux pr´esent´es auparavant risquent de d´egrader la r´esolution spatiale par rapport au cas simple du clich´e d’Airy.

Clich´e d’Airy Consid´erons `a pr´esent la diffraction de la lumi`ere `a travers une ouverture circulaire, puisque c’est le cas qui apparaˆıt le plus souvent dans un dispositif optique ( [60] paragraphe 10.2.5). Dans le cas de notre µ-PL, c’est l’objectif de microscope qui joue le rˆole de l’ouverture. L’onde lumineuse est monochromatique et se propage selon z (figure 2.6). En supposant un flux lumineux constant sur toute la surface dS dans le plan de l’ouverture, nous pouvons exprimer la contribution dE au champ ´electrique en P (X, Y, Z) venant de dS par :

dE = E

rei(ωt−kr)dS (2.2)

7L’envers serait certainement plus intuitif, mais l’avantage de cette m´ethode est que pour chaque START, il y aura `a coup sˆur un STOP, les impulsions laser ´etant tous d´etect´es. De toute mani`ere, la courbe de d´eclin n’est que renvers´ee dans le temps.

32 Chapitre 2. Spectroscopie optique `a haute r´esolution spatiale

Fig. 2.6 –

G´eom´etrie pour le calcul de la diffraction derri`ere une ouverture ronde.

Pour des ouvertures de taille raisonnable, la distance r entre dS et P ne sera pas tr`es diff´erente de R = OP , avec l’origine O prise au centre de l’ouverture. Avec l’approximation classique r = R au d´enominateur de l’expression (2.2) et un d´eveloppement au premier ordre de r autour de R dans le terme de phase, le champ ´electrique E total en P devient, s’il on tient compte de la sym´etrie de l’ouverture

E = Eei(ωt−kR) R Z Z Ouverture eikXx+Y yR dS = Eei(ωt−kR) R Z a 0 J0(k̺q R )̺d̺ , (2.3)

o`u J0 est la fonction de Bessel (du premier genre) d’ordre z´ero. Avec les propri´et´es g´en´erales des fonctions Bessel on trouve :

E = Eei(ωt−kR) R 2πa 2J1(kaqR ) kaq R (2.4) On obtient alors l’intensit´e I = 12EE observable sur l’´ecran σ :

I = I0 2J1( kaq R ) kaq R !2 (2.5) Cette formule d´efinit le clich´e appel´e ((d’Airy)), repr´esent´e dans la figure 2.7. 84% de la lumi`ere arrive sur la partie centrale du clich´e, que nous appelons ((disque)) d’Airy et qui est entour´ee par les premiers passages `a z´ero se situant `a kaR|q| = 3.83. Dans notre cas, les diam`etres du disque d’Airy et de l’ouverture sont suffisamment petits pour que nous puissions remplacer R par f dans les relations (2.4) et (2.5) et ensuite tan α par sin α. En introduisant les unit´es optiques ( [61] paragraphe 8.8.1)

v = kqa f =

2πn

λ q tan α ≈ 2πnλ q sin α =

λ qNA , (2.6)

o`u NA = n sin α est l’ouverture num´erique (pour numerical aperture), nous obtenons I = I0(2J1(v)

v )2 `a partir de l’´equation (2.5).

Pour d´efinir la r´esolution, on peut utiliser le crit`ere de Rayleigh : si l’on consid`ere l’image associ´ee `a deux points objet, il faut au moins que le maximum central de l’un des clich´es

2.3. R´esolution spatiale 33 -15 -10 -5 0 5 10 15 0,0 0,2 0,4 0,6 0,8 1,0 3.83 26 % q

Position latérale (µm) pour λ=458 nm et NA=0.4

ν I/I0 In te n si ( u .a .)

Position latérale (unités optiques)

-2 -1 0 1 2

Fig.2.7 –

Clich´e d’Airy et d´efinition du crit`ere de Rayleigh. La courbe en pointill´es est la somme des deux clich´es d’Airy.

d’Airy se trouve sur le premier passage par z´ero de l’autre pour que l’on puisse parler de points r´esolus (figure 2.7). On en d´eduit la d´efinition la plus connue de la r´esolution :

λ qminNA = 3.83 =⇒ qmin= 0.61 λ

NA (2.7)

Une m´ethode pour d´eterminer exp´erimentalement la r´esolution est d’enregistrer le disque d’Airy et d’en d´eduire les dimensions [62]. Or la position exacte du premier passage par z´ero est souvent difficile `a d´eterminer avec pr´ecision (par exemple en raison du bruit), tandis que la largeur `a mi-hauteur (FWHM pour full width at half maximum) est une grandeur qui peut facilement ˆetre obtenue par un ajustement appropri´e. Ainsi, on pr´ef`ere souvent utiliser le crit`ere de Sparrow, selon lequel deux points sont consid´er´es comme r´esolus si le maximum du premier disque d’Airy se trouve `a la mi-hauteur (I0/2) du maximum du second disque. On en d´eduit la d´efinition math´ematique :

λ qminNA = 1.62 =⇒ qmin= 0.26 λ

NA (2.8)

Notons `a la fin de ce paragraphe que l’on peut ´egalement trouver dans la litt´erature les formules

q = 1.22 λ

NA et q = 0.51

λ

NA . (2.9)

Il ne s’agit bien entendu pas de la r´esolution proprement dite, mais plutˆot du diam`etre du disque d’Airy dans le premier cas et de la FWHM dans le deuxi`eme, d’o`u les pr´efacteurs doubl´es par rapport aux d´efinitions (2.7) et (2.8).

Grandes ouvertures num´eriques Comme d´ej`a soulign´e auparavant, les consid´erations du dernier paragraphe ne repr´esentent une bonne approximation que dans le cas d’ouvertures (num´eriques) petites, par exemple NA < 0.1. Or, dans le cas d’un microscope, cette condi-tion n’est pas vraiment satisfaite. L’objectif de microscope ´etant un ´el´ement principal dans notre dispositif exp´erimental, nous voulons, dans ce paragraphe, aborder une th´eorie qui n’est pas seulement limit´ee aux petites ouvertures num´eriques. Celle-ci a en plus l’avantage de traiter les champs ´electriques et magn´etiques comme des champs de vecteurs, d’o`u la possibilit´e d’en tirer la densit´e d’´energie, `a laquelle nous allons nous int´eresser, mais aussi une quantit´e d’informations suppl´ementaires telles que la polarisation ou la direction du vecteur de Poyting. Il s’agit de la th´eorie-vecteurs introduite par Wolf en 1959 [63]. Si

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cette th´eorie est plus exacte que les calculs que nous venons de voir dans le dernier pa-ragraphe, elle fait aussi quelques approximations qui d´efinissent son domaine de validit´e. Ainsi, la distance ouverture – image de mˆeme que la dimension lat´erale de l’ouverture sont suppos´ees grandes devant la longueur d’onde. Ces approximations sont faites lors-qu’on introduit des conditions limites dans le plan de l’ouverture pour exprimer les champs ´electrique ~E = Re ~e eiωt et magn´etique ~H en un point (x, y, z) suffisamment loin derri`ere l’ouverture. Finalement, on trouve pour ~e

~e(x, y, z) = −ik Z Z ~a(sx, sy) sz e ik(Φ(sx,sy)+sxx+syy+szz)dsxdsy (2.10) avec

~a le ((strength factor8)) [63] du rayon Φ la fonction d’aberration de l’onde ~s un vecteur unit´e.

De l’int´egral (2.10) apparaˆıt l’interpr´etation physique de cette th´eorie : au lieu d’exprimer le champ ´electrique comme superposition d’ondes sph´eriques comme c’est le cas dans le principe de Huygens, on utilise dans l’expression (2.10) plutˆot une superposition d’ondes planes.

Il est int´eressant de noter que dans le cas limite de petits angles α, la th´eorie-vecteurs nous fournit le mˆeme r´esultat que nous avons d´ej`a vu dans le paragraphe pr´ec´edent, `a savoir le clich´e d’Airy.

La th´eorie-vecteurs a ´et´e appliqu´ee `a un syst`eme aplan´etique (c.-`a-d. stigmatique et ob´eissant `a la loi des sinus) [64] ; dans ce cas, Φ devient 0 dans la relation (2.10). Si l’on consid`ere, pour une onde incidente polaris´ee lin´eairement (cas d’une excitation par un laser Ar+), la densit´e d’´energie dans le plan focal du syst`eme, on montre que seule la densit´e d’´energie totale < w > moyenn´ee dans le temps est sym´etrique par rapport `a l’intersection axe optique – plan focal P0 (figure 2.6). Les moyennes temporelles des densit´es d’´energie ´electrique < we > et magn´etique < wh >, quant `a elles, d´ependent de l’angle d’azimut φ. Puisque le signal d´etect´e est proportionnel `a < we >, nous verrons donc en toute rigueur un disque d’Airy asym´etrique par rapport `a P0. Seul pour une onde incidente non polaris´ee, < we> et < wh > deviennent elles aussi ind´ependantes de l’azimut, remplissant la condition 12 < w >=< we>=< wh >, ce qui aboutit `a un disque d’Airy sym´etrique.

La th´eorie-vecteurs nous donne encore un autre r´esultat important : repr´esent´e en unit´es optiques, le disque d’Airy devient de plus en plus large lorsque le demi-angle d’ouverture α augmente. En posant l’indice de r´efraction n constant, on peut donc dire que la r´esolution, compar´ee au r´esultat que l’on attend selon la relation (2.7), se d´et´eriore de plus en plus si NA est augment´ee, justement parce que les approximations faites auparavant deviennent de moins en moins bonnes. Avec notre objectif de microscope et son ouverture num´erique ´egale `a 0.4, nous pouvons donc nous attendre `a un pr´efacteur l´eg`erement plus ´elev´e que 0.61 dans l’expression (2.7)9.

Profil gaussien En traitant le clich´e d’Airy, nous avons fait l’hypoth`ese d’une illumina-tion homog`ene de toute l’ouverture. Dans notre cas, o`u l’objectif de microscope est illu-min´e par un faisceau laser, nous avons par contre `a faire `a un profil gaussien exprim´e par

8quelque chose comme l’amplitude du champ ´electrique dans le plan de l’ouverture

9Nous ne pouvons pas donner des valeurs exactes pour le pr´efacteur car elles n’ont pas ´et´e publi´ees dans la r´ef´erence [64].