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2.4.1 Processus semi-markovien et semi-markovien compl´et´e (CSMP)

Lorsque nous parlons de processus de renouvellement compl´et´es, nous supposonsque la loi initiale du processus de renouvellement markovien(Y, T)est de la formeN0y,upour un certain(y, u) ∈ F ×R+ tel que F¯y(u) 6= 0, ou est un m´elange de telles lois. Par cons´equent la loi deAtest d´efinie pour toutt∈R+.

Proposition 2.21. Le processus(Zt, At)t≥0est un processus de Markov homog`ene en temps. D´emonstration : Notons Kt = σ((Zs, As),0 ≤ s ≤ t)la tribu engendr´ee par les v.a. (Zs, As),0 ≤s ≤t. Il suffit de montrer que pour tous r´eels positifssettet toute fonction mesurable positiveϕd´efinie surF×R+:

E(ϕ(Zt+s, At+s)/Kt) =E(ϕ(Zt+s, At+s)/ Zt, At). CommeKt⊂ Ft, on a :

E(ϕ(Zt+s, At+s)/Kt) =E(E(ϕ(Zt+s, At+s)/Ft)/Kt).

Or(Zt+s, At+s) est ”le(Zs, As)du processus regard´e `a partir de l’instantt”. Le th´eor`eme 2.17 entraine donc que :

E(ϕ(Zt+s, At+s)/Ft) =ψ(Zt, At, s) avecψ(z, u, s) =E(ϕ(Zs, As)/ Z0 =z, A0 =u), d’o`u le r´esultat.

Il est ´equivalent de se donner le processus de renouvellement markovien(Yn, Tn)n≥1 ou de se donner le processus semi-markovien compl´et´e(Zt, At)t≥0car :

Yn=ZTn, T1 = inf{t >0 :At= 0}, Tn+1 = inf{t > Tn:At= 0} (2.13) avec la conventioninf{∅}= +∞.

D´efinition 2.22. Le processus(Zt)t≥0est le processus semi-markovien associ´e au processus de renouvellement markovien(Y, T). Il est dit de noyauN.

Le processus(Zt, At)t≥0est le processus semi-markovien compl´et´e (CSMP pour Comple-ted Semi-Markov Process) associ´e au processus de renouvellement markovien(Y, T). Inver-sement le processus(Y, T)est le processus de renouvellement markovien associ´e au CSMP (Zt)t≥0.

Le CSMP(Zt, At)t≥0 est dit `a valeurs dansF si les Ztsont `a valeurs dans F. Il est dit sans d´elai si le processus de renouvellement markovien associ´e l’est, c’est-`a-dire siA0 = 0 p.s..

Le noyau du CSMP est le noyau du processus de renouvellement markovien qui lui est associ´e.

Exemple 2.23. SoitV une variable al´eatoire `a valeurs dansF =R. Notonsµx+V la loi de x+V et soitνune loi de probabilit´e surR+v´erifiantν({0}) = 0. PrenonsN(y, dz, dv) = µy+V(dz)ν(dv).Soit(Yn, Tn)n≥0un processus de renouvellement markovien sans d´elai de noyauN tel que Y0 = 0et(Zt, At)t≥0 le CSMP associ´e. Alors(Tn)n≥1 est un processus

de renouvellement de loi inter-arriv´eesν et(Zt)t≥0 est le processus de r´ecompense associ´e, c’est-`a-direZt = PNti=1Vi, lesVi ´etant des variables al´eatoires ind´ependantes de loiµ. Si V = 1 c’est `a dire µx+V = δx+1, le processus(Zt)t≥0 est le processus de comptage du processus de renouvellement markovien.

Remarque 2.24. Nous avonsFt = σ((Zs, As), s ≤ t). En effet, (2.13) montre que les Tn

sont des temps d’arrˆet relativement `a la filtration(σ((Zs, As), s≤t))t≥0, par suite :{Tn

t, Yn ∈ A} = {Tn ≤ t, ZTn ∈ A} ∈ σ((Zs, As), s ≤ t)doncFt ⊂ σ((Zs, As), s ≤ t). D’autre part, si la loi initiale du processus de renouvellement estN0y,u, on a pourB ∈ F :

{Zt∈B, At≤a}={t < T1, Y0 ∈B, u+t≤a} [

n≥1

{Nt=n, Yn∈B, t−Tn≤a} ∈ Ft

d’apr`es le lemme2.12page 27 doncσ((Zs, As), s≤t)⊂ Ft.

Nous avonsPy( · ) = P( · / Z0 = y, A0 = 0). Comme il n’y aura plus de risque de confusion,nous notons

Py,u(·) =P(· / Z0 =y, A0 =u), Ey,u(·) =E(· / Z0=y, A0 =u), (2.14) et nous avonsPy =Py,0, Ey =Ey,0.

Donc, sousPy,u,(Yn, Tn)n≥1est un processus de renouvellement markovien de noyauN et de loi initialeN0y,ud´efinie page28. En particulier :

Py,u(T1 ≥v) = Py(T1u+v) Py(T1 > u) , Py,u(T1> v) = Py(T1 > u+v) Py(T1> u) . (2.15) Posons : R=X n≥0 Nn=I+X n≥1 Nn.

Lemme 2.25. Pour toute fonction mesurable positiveϕd´efinie surF ×R+, on a pour tout y∈F : Ey(ϕ(Zt, At)) =ϕ(y, t) ¯Fy(t) + Z R+ 1{v≤t}Ez(ϕ(Zt−v, At−v)N(y, dz, dv), (2.16) Ey(ϕ(Zt, At)) = (R∗g)(y, t) avecg(z, v) =ϕ(z, v) ¯Fz(v), (2.17) et pour tout(y, u)∈F ×R+:

E(ϕ(Zt, At)/ Z0=y, A0=u) =ϕ(y, u+t)F¯y¯(u+t) Fy(u) + Z R+ 1{v≤t}Ez(ϕ(Zt−v, At−v))N0y,u(dz, dv). (2.18)

D´emonstration succinte : Nous avons

Ey(ϕ(Zt, At)) = Ey ϕ(Zt, At) 1{t<T1}

+Ey ϕ(Zt, At) 1{T1≤t}

= ϕ(y, t) ¯Fy(t) +Ey ϕ(Zt, At) 1{T1≤t}

. Or le lemme2.14page 28 donne :

Ey ϕ(Zt, At) 1{T1≤t}=X n≥1 Ey ϕ(Yn, t−Tn) 1{Nt=n} = X n≥1 Ey ϕ(Yn, t−Tn) 1{Tn≤t}F¯Yn(t−Tn) .

En appliquant le corollaire2.8page 25 et en ´ecrivantN∗n=N ∗N∗(n−1)on obtient (2.16). La formule (2.18) se d´emontre de mˆeme.

Enfin : Ey(ϕ(Zt, At)) = Ey 1{t<T1}ϕ(y, t) +X n≥1 Ey 1{Tn≤t<Tn+1}ϕ(Yn, t−Tn) = ϕ(y, t) ¯Fy(t) +X n≥1 Ey 1{Tn≤t}ϕ(Yn, t−Tn) ¯FYn(t−Tn) = (R∗g)(y, t).

D´etails de la d´emonstration page172.

Remarque 2.26. Posons f(z, v) = Ez(ϕ(Zv, Av)), g(z, v) = ϕ(z, v) ¯Fz(v). L’´equation (2.16) s’´ecritf =g+N∗f, c’est une ´equation de renouvellement markovien. Nous donnons des r´esultats sur ces ´equations dans le paragraphe2.5page 36.

Soit

G={(z, v)∈F×R+: ¯Fz(v)6= 0} (2.19) Posons :

t(z) = sup{v∈R+: ¯Fz(v)6= 0} ∈R¯+. La fonctionF¯z ´etant continue `a droite, nous avons :

G={(z, v)∈F×R+:v < t(z)}.

Le lemme suivant est bien clair intuitivement car `a un instant de sautAtest remis `a0. Lemme 2.27. Nous avonsP(∀t∈R+(Zt, At)∈G) = 1.

D´emonstration page171.

La proposition suivante est une cons´equence imm´ediate de la premi`ere partie du lemme 2.25page 33.

Proposition 2.28. Soit (Zt)t≥0 un processus semi-markovien `a valeurs dans F de noyau semi-markovienN. Alors pour toute fonctionhmesurable positive d´efinie surF on a :

∀y∈F, Ey(h(Zt)) =h(y) ¯Fy(t) +

Z

R+

2.4.2 Autres processus classiques associ´es au processus de renouvellement mar-kovien

Rappelons que nous avons d´efiniZ˜tetWtpar : ˜

Zt=Yn+1, Wt=Tn+1−t sur{Nt=n}.

Th´eor`eme 2.29. Les processus (Zt, At,Z¯t, Wt)t≥0 et ( ¯Zt, Wt)t≥0 sont des processus de Markov homog`ene en temps et :

E(f(Zt, At,Z˜t, Wt)/ Z0 =y, A0 =u,Z˜0=z, W0=v)

= f(y, u+t, z, v−t) 1{t<v}+Ez(f(Zt−v, At−v,Z˜t−v, Wt−v)) 1{v≤t} (2.21) pour tout(y, u)∈F×R+et(z, v)∈(F×R+)∪ {(∆,+∞)}et toute fonctionf mesurable positive d´efinie surF ×R+×((F ×R+)∪ {(∆,+∞)}).

D´emonstration page174.

La premi`ere partie du th´eor`eme 2.29 suppose implicitement que la loi de(Y1, T1)est de la formeN0y,uou un m´elange de telles lois puisqu’il suppose queZtetAtsont d´efinis pour tout t. Par contreZ¯tetWtsont d´efinis quelle que soit la loi de(Y1, T1). et le caract`ere markovien du processus( ¯Zt, Wt)t≥0est vrai quelle que soit la loi initiale.

2.4.3 Processus markovien de sauts

La notion de processus semi-markovien g´en´eralise celle de processus markovien de sauts sur un espace fini ou d´enombrable. En effet, soit(It)t≥0 un processus markovien de sauts `a valeurs dans un espace fini ou d´enombrableF, de matrice g´en´eratriceA, notonspla matrice de transition de la chaine immerg´ee et posons pouri∈F,q(i) =|A(i, i)|. La construction d’un processus markovien de sauts et la proposition 2.11 page 26 entrainent que (It)t≥0

est un processus semi-markovien de noyau semi-markovien N donn´e par N(i, j, dv) = p(i, j)q(i)e−q(i)vdvet de loi initialeµ0donn´ee parµ0(i, dv) =P

i∈EP(I0 =i)N(i, j, dv) pour touti∈F.

La proposition suivante, qui est une application imm´ediate de la proposition3.3 page 44 que nous verrons dans le chapitre suivant, permet de consid´erer des processus markoviens de sauts `a valeurs dans un espace non n´ecessairement fini ou d´enombrable. Rappelons que nous supposons quelimn→+∞Tn= +∞, le processus est dit r´egulier.

Proposition 2.30. On suppose que le noyauN est de la forme

N(y, dz, dv) =Q(y, dz)q(y)e−q(y)vdv (2.22) o`uqest une fonction positive d´efinie surF. Alors

∀(y, u)∈F ×R+, N0y,u(·) =N(y, ·) et(Zt)t≥0 est un processus de Markov.

Proposition 2.31. Soit(Zt)t≥0le processus markovien de sauts associ´e au noyauN donn´e par (2.22).

Soit(Pt)t≥0son semi-groupe de transition d´efini par :

∀y∈F, (Ptf)(y) =Ey(f(Zt)) pour toute fonction mesurablef positive ou born´ee.

Alors pour toute fonction mesurablef positive ou born´ee d´efinie surF, on a :

∀y∈F, eq(y)t(Ptf)(y) =f(y) +

t Z 0 Z F (Psf)(z)Q(y, dz) q(y)eq(y)sds. (2.23)

Par suite pour toute fonction f mesurable born´ee et tout y ∈ F, t → (Ptf)(y) est d´erivable.

SoitMb(F)l’ensemble des fonctions mesurables born´ees d´efinies surF `a valeurs r´eelles etLl’op´erateur deMb(F)dansMb(F)donn´e par :

∀y ∈F, (Lf)(y) =

Z

F

(f(z)−f(y)q(y)Q(y, dz).

Nous avons :

∀f ∈ Mb(F), d

dtPtf =LPtf. (2.24) L’´equation (2.24) est l’´equation arri`ere de Chapman-Kolmogorov.

D´emonstration : On d´eduit des ´equations (2.16) page 33 que pour toute fonctionf mesu-rable born´ee et touty∈F :

(Ptf)(y) =f(y)e−q(y)t+

Z

F×[0,t]

(Pt−uf)(z)Q(y, dz)q(y)e−q(y)udu,

ce qui montre d’une part que sif est born´ee, alorst→(Ptf)(y)est continue et d’autre part donne (2.23) en faisant le changement de variabless=t−u.

L’applications → (Psf)(z) ´etant continue, le th´eor`eme de convergence domin´ee de Le-besgue entraine que la fonctions→ R

F(Psf)(z)Q(y, dz)est continue et l’´equation (2.23) donne :

q(y)eq(y)t(Pff)(y) +eq(y)t d

dt(Ptf)(y) =

Z

F

(Ptf)(z)Q(y, dz)q(y)eq(y)t,

d’o`u (2.24).

2.5 Processus semi-r´eg´en´eratifs et ´equations de renouvellement

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