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Epreuves évaluant la théorie de l'esprit du second ordre

CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE DE L'ETUDE

2) Epreuves évaluant la théorie de l'esprit du second ordre

Pour évaluer le second niveau développemental de la théorie de l’esprit, nous avons proposé aux sujets de notre étude deux petites histoires, intitulées « La pharmacie » et « La classe ».

Ces deux scenarii proposent à l’enfant des situations sociales dans lesquelles il doit dé- terminer ce que pense un personnage, qui ne dispose pas des mêmes informations que lui, à propos d’un second personnage

a. « La pharmacie » (Cf. Annexe 5, page 206)

On propose à l’enfant la situation suivante : un homme passe devant une pharmacie dans la vitrine de laquelle est exposé une photographie de bateau. Aimant les bateaux, il rentre dans cette pharmacie pour regarder la photographie.

101 A l’issue de cette histoire, on demande à l’enfant ce que le pharmacien pense que l’homme est venu faire dans la pharmacie : regarder la photographie du bateau ou acheter des médicaments ?

L’enfant qui n’a pas acquis la théorie de l’esprit du deuxième ordre, échouera cette

épreuve. Il répondra « pour regarder la photographie du bateau ».

L’enfant qui a acquis la théorie de l’esprit du deuxième ordre, lui, réussira cette

épreuve. Il répondra « pour acheter des médicaments ».

b. « La classe » (Cf. Annexe 6, page 207)

On propose à l’enfant la situation suivante : un petit garçon, nommé Stéphane, a été grondé par sa maîtresse car il a fait des bêtises. Mais quand il rentre chez lui, il dit à sa mère qu’il a été sage à l’école. Sa mère lui dit alors qu’elle va lui apporter son goûter. Le petit gar- çon monte donc dans sa chambre pour regarder la télévision. Pendant ce temps, la maîtresse téléphone et met la mère au courant des bêtises de son fils. La mère, en colère, monte alors dans la chambre du petit garçon pour le gronder.

A l’issue de cette histoire, on demande à l’enfant ce que le petit garçon pense que la mère vient faire dans sa chambre : lui apporter son goûter ou le gronder ?

L’enfant qui n’a pas acquis la théorie de l’esprit du deuxième ordre, échouera cette

épreuve. Il répondra « pour le gronder ».

L’enfant qui a acquis la théorie de l’esprit du deuxième ordre, lui, réussira cette

épreuve. Il répondra « pour lui apporter son goûter ».

C/ Diagnostic Analysis of Non Verbal Accuracy 2 (DANVA 2)

1) Objectifs

Le Diagnostic Analysis of Non Verbal Accuracy 2 (DANVA 2) est un test américain, scientifiquement validé, qui a été créé (1994) et mis à jour (1997) par Nowicki et Duke.

102 Il a pour objectif d’évaluer la capacité des individus à identifier les émotions d’adultes et d’enfants à travers la prosodie de leur langage ou les expressions de leur visage.

Dans le cadre de notre étude, nous avons seulement utilisé l’épreuve de reconnais-

sance d’expressions faciales, d’une part parce que les deux épreuves de reconnaissance

d’émotions basées sur la prosodie ont été conçues en langue anglaise, et d’autre part parce que nous n’avions alors pas connaissance de l’épreuve de reconnaissance d’expressions faciales d’adultes.

2) Composition du test

L’épreuve de reconnaissance des expressions faciales d’enfants est constituée d’une série de vingt-quatre photographies représentant quatre émotions de base (joie, colère, tris- tesse, peur), rappelées par quatre boutons en dessous de chaque photographie (Cf. Annexe 7,

page 208).

Cette série a été conçue sur la base de trois critères :

Le critère « sexe » : 12 portraits de filles, 12 portraits de garçons.

Le critère « émotion représentée » : 6 photographies représentant la joie, 6 photographies représentant la peur, 6 photographies représentant la colère et 6 photographies représentant la tristesse.

Le critère « degré d’intensité de l’émotion » : 12 expressions faciales de haute intensité et 12 expressions faciales de faible intensité.

Pour chacun des vingt-quatre items, le sujet doit décider si l’enfant photographié est content, en colère, triste ou apeuré en cliquant sur l’un des quatre boutons.

Dans le cadre de notre étude, nous avons utilisé l’épreuve sous sa forme informatisée (CD-ROM). Or les quatre émotions proposées pour chaque item s’affichent en anglais. Afin de contourner ce biais linguistique, nous avons donc recouvert chacun des quatre boutons rappelant les émotions à l’aide de post-it sur lesquels nous avons traduit les quatre termes (« content », « triste », « en colère », « a peur »). Nous avons également invité les enfants à nous indiquer oralement leur réponse en français avant de cliquer.

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3) Passation

Lorsque l’enfant est confortablement installé face à l’écran de l’ordinateur, l’examinateur lui donne la consigne suivante : « Je vais te montrer des visages d’enfants et je

veux que tu me dises comment ils se sentent. Je veux que tu me dises s’ils sont contents, tristes, en colère ou apeurés ».

Une fois que l’examinateur s’est assuré que l’enfant a bien compris la consigne, il lance la série des vingt-quatre items. L’enfant voit alors apparaître une première photogra- phie. L’examinateur l’invite à déterminer l’émotion exprimée par l’enfant photographié et à cliquer sur le bouton « émotion » correspondant. Et ainsi de suite pour chaque item.

Afin de recréer au plus près les conditions des interactions, au cours desquelles les émotions exprimées par le visage peuvent être très furtives, les photographies apparaissent seulement pendant deux secondes. A l’issue de ce laps de temps, la photographie ne peut en aucun cas être représentée à l’enfant. Celui-ci est alors invité à répondre de mémoire.

Nous avons jugé préférable de préciser cette limite de temps à l’enfant dès le début de l’épreuve afin d’éviter tout effet de surprise déstabilisant.

4) Cotation

Les réponses de l’enfant sont cotées selon le système du tout ou rien : 1 point est attribué aux réponses justes,

aucun point n’est attribué aux autres réponses.

A l’issue du test, l’examinateur peut consulter les réponses et les différents résultats de l’enfant évalué :

le nombre total d’erreurs,

le nombre d’erreurs par type d’émotions,

le nombre d’erreurs par degré d’intensité des émotions.

Si l’épreuve peut être proposée dès l’âge de trois ans et jusqu’à l’âge de cent ans, elle n’a été étalonnée qu’auprès d’une population d’enfants âgés de quatre à seize ans. Cet étalon- nage permet ainsi à l’examinateur de calculer l’écart du sujet à la moyenne pour cette tranche d’âge.

104 L’objectif du DANVA 2 est de proposer des visages qui expriment des émotions re- connaissables par le plus grand nombre. Les items ont donc été sélectionnés seulement lors- que les sujets du groupe pré-test qui choisissaient la même réponse constituaient un pourcen- tage très élevé.

D/ Evaluation des Habiletés Sociales nécessaires aux Relations Interper-

sonnelles (EHSRI) (Cf. Annexe 8, page 209)

1) Objectifs

La grille d’Evaluation des Habiletés Sociales nécessaires aux Relations Interperson- nelles (EHSRI) a été conçue en 2004 par Gattegno et De Fenoyl dans le cadre de leur étude sur les groupes d’entraînement aux habiletés sociales de personnes atteintes du syndrome d’Asperger.

Gattegno et De Fenoyl ont créé cette grille pour pouvoir évaluer les éventuels progrès réalisés par leurs patients Asperger sur le plan des habiletés sociales, suite aux séances de prise en charge de groupe.

L’EHSRI a été conçue de manière purement empirique et n’a fait l’objet d’aucun éta- lonnage. Ce n’est donc pas un outil diagnostique mais plutôt une aide à l’observation clinique qui permet d’objectiver des progrès éventuels.

Dans le cadre de notre étude, nous l’avons utilisé pour recueillir l’avis des parents sur les habiletés sociales des EIP rencontrés.

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