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EPIDEMIOLOGIE DES TRYPANOSOMOSES AFRICAINES

Entre 50 et 60 sensilles LCl sont présentes dans le tiers proximal du labre : ce sont des mécano-récepteurs sensibles au passage du sang lors de l'ingestion

G. palpalis et pallidipes possèdent deux molécules trypanocides:

4. EPIDEMIOLOGIE DES TRYPANOSOMOSES AFRICAINES

- transmission mécanique : importante chez les animaux ; râre chez l'homme ? par tabanides, stomoxes, glossines, moustiques, hippobosques et autres ?.

- transmission cyclique par les glossines.: la plus classique et importante en Afrique .

4.1. Chez l 'homme

4.1.1. T. b.gambiense

- cycle classique : homme - glossines - homme, tant en zone endémique qu'en zone épidémique . . l'homme est probablement le principal réservoir au stade précoce de la maladie (qui peut durer

plusieurs années). Les trypanosomes sont présents dans le sang de l'homme qui ne se sent encore pas malade, donc activité normale avec des trypanosomes disponibles pour l a glossine .

. transmission :

- en zone de savane : surtout en fin de saison sèche et chaude : points d'eau (pêche, culture, "rouissage" du manioc, baignade ... ) : l'homme fait fuir les animaux et se fait piquer à leur place ;

- en forêt : zone de contact beaucoup plus vaste et en toutes saisons, mais surtout zones anthropisées : maladies des plantations, des points d'eau, des lisières, des galeries ; caféières > cacaoyères (type de végétation, durée de travail).

- cycles probables : des parasites ayant le même zymodème et le même nucléodème que T. b. gambiense ont été isolés chez des animaux domestiques (porcs, bovins, ovins, chiens) et chez des antilopes (cob de Buffon, bubale, guib, céphalophe), or les formes sanguicoles peuvent persister plusieurs mois chez ces animaux. Un

Actuellement, il n'est pas possible d'identifier la source exacte de l'infestation humaine à partir d'animaux, ni l'importance épidémiologique de ce "réservoir" animal. Il pourrait y avoir 3 cycles s'inter-connectant à des degrés divers selon les écosystèmes considérés:

- homme - glossine - animaux sauvages (savanes, forêts)

- homme - glossine - animaux domestiques (gîtes péridomestiques)

- homme - glossine - homme (classique)

Lors d'épidémies récentes, on a constaté un grand nombre de types biochimiques différents de trypanosomes. Les "flambées épidémiques" des foyers historiques de maladie du sommeil correspondent peut-être à l'émergence de formes différentes du parasite importées de l'extérieur ou de transformations génétiques du parasite local.

4.1.2. T.b. rhodesiense : anthropozoonose

- Cycle endémique : animaux sauvages - glossines - homme

+ contamination de l'homme par des glossines savanicoles (G.morsitans, G.pallidipes, G.swynnertoni) qui se nourrissent surtout sur les animaux sauvages (guib, girafe bubale, hippopotame,.redunca, cob defassa, phacochère, hyène, lion). Le guib est probablement un hôte épidémiologiquement important car il vit à proximité de l'homme : intermédiaire entre le cycle "sauvage" et le cycle "domestique".

+ caractères de la trypanosomose endémique à T.b. rhodesiense : sporadique dans le temps,

distribution discontinue (locale) dans l'espace.Elle frappe les homme adultes, surtout ceux qui entrent en contact avec la faune (forestiers, gardes, chasseurs, collecteurs de miel, touristes ... ). L'évolution aigue empêche l'homme d'être un réservoir important.

- Cycle épidémique :

(homme - glossines - homme

(animaux domestiques - glossines - homme

+ contamination de l'homme par des glossines ripicoles (G. fuscipes) ou/et des glossines savanicoles (G. morsitans) à partir d'animaux domestiques (porçins, bovins, ovins, caprins, chiens), source active et permanente de parasite infectieux pour l'homme. Chez le chien, T.b.

rhodesiense est très virulent provoquant sa disparition ; mais il est peu piqué par G.f. fu.scipes , d'où son faible rôle de réservoir.

+ caractères de la maladie : "flambées". Hommes, femmes et enfants sont touchés ; évolution

aigüe.

+ introduction de nouveaux parasites dans les régions d'épidémie ou transformation génétique du parasite qui circulait autrefois ? Rôle des modifications de la distribution des glossines : d'un côté installation de Gf fuscipes à proximité des villages dans les bosquets de Lantan a

camara (gîtes péridomestiques ); d'un autre côté, la raréfaction de la faune sauvage incite G.

morsitans à piquer davantage l'homme.

+ points de contamination :

- endémie -> pas de lieux bien définis.

- épidémie -> rives du lac Victoria (pêcheurs) en Ouganda, plantations, villages.4

Mais il demeure de nombreuses inconnues pour mieux comprendre l'apparition ou la réactivation de "foyers".

- la durée de la parasitémie chez l'homme

- les taux d'infestation et leurs fluctuations chez la glossine

- les modalités de maturation des trypanosomes chez la glossine

- les étapes du cycle ou des cycles, etc ...

Enigme : taux d'infection très bas chez les glossines dans des foyers actifs de trypanosomose.

Il ne faut pas oublier que les glossines constituent un vecteur mais aussi un réservoir des trypanosomes :

4

- elles ont une assez grande longueur de vie,

- les parasites se multiplient dans l'intestin et dans les glandes salivaires,

- elles demeurent infectantes toute leur vie lorsque la maturation des trypanosomes est acquise.

Endémie = le nombre de cas reste uniformément faible pendant une longue période Epidémie = augmentation brutale du nombre de cas dans les limites d'un foyer

4.2. Chez les animaux

- bétail - glossine - bétail

- faune - glossine - faune ; faune - glossine - bétail.

L'épizootiologie de la trypanosomose est fortement compliquée par le fait que la maladie implique régulièrement le bétail mais aussi la faune de mammifères sauvages qui constitue un réservoir immense, varié et incontrôlable des 3 principaux trypanosomes (T. vivax, T. congolense, T. brucei) .

4.2.1. Le réservoir " faune sauvage " a eu une importance considérable dans le passé lorsque la faune était luxuriante. Sa raréfaction lors de la vaste épizootie de peste bovine en Afrique orientale et australe en 1895 - % a montré son rôle important puisque les trypanosomoses animales ont considérablement régressé, voire disparu à ce moment. Avant la découverte de méthodes appropriées de lutte, la suppression des réservoirs sauvages de trypanosomes animaux a été appliquée avec succès en Rhodésie ( 19 19-23) et en Ouganda ( 1940) en particulier vis à vis des 4 hôtes nourriciers principaux de G. pallidipes et de G.m. morsitans (phacochères, céphalophes, guibs,

koudous).

Actuellement, la faune est en régression dramatique presque partout en Afrique, ce qui occasionne dans certaines situations une réorientation des préférences trophiques des glossines vers le bétail et vers l'homme, seuls hôtes disponibles. Ceci peut provoquer alors de fortes modifications des densités et de la distribution des glossines, parfois un accroissement important de leur densité au point de rendre l'élevage impossible dans certaines zones.

Les parcs et réserves de faune sont des zones sensibles dans les campagnes de lutte car : - d'une part, il y a nécessité absolue de protéger un précieux patrimoine animal (grands

mammifères en particulier) ;

- d'autre part, ces zones abritent et entretiennent de fortes populations de glossines et de trypanosomes, sources de réinf estations permanentes.

Des sondages faits dans le parc national de la Comoé en Côte d'Ivoire montrent que sur 82 animaux prélevés (3 éléphants, 53 buffles, 12 hippotragues, 9 bubales, 19 waterbucks, 61 cobs de Buffon, 6 phacochères), 20 % sont positifs par examen direct des frottis de sang, 50 % par ELISA et 80 % par mise en culture du sang sur milieu KIVI (Komoin et al., 1994).

4.2.2. Le bétail trypanotolérant (bovins, ovins, caprins, porçins, etc)

La trypanotolérance est le caractère de certaines races à survivre, se développer et produire dans un milieu infesté de glossines ou "état de prémunition dynamique de certaines espèces ou races animales pouvant être infectées par des trypanosomes pathogènes sans en souffrir" (S.M. Touré, 1977).

Il dépend de caractères apparemment liés mais dont le contrôle génétique serait indépendant : - aptitude à contrôler la parasitérnie,

- aptitude à contrôler l'anémie,

- aptitude à s'adapter au milieu (util isation des aliments, thermorésistance, faculté de conserver l'eau).

Cette trypanotolérance peut être affectée notamment par les infections antérieures ou intercurrentes, les agressions (alimentation, travail, état physiologique -> sevrage, parturition, lactation), l'intensité du "risque tryp��osomien" et la virulence des souches de trypanosomes. lÔ millions de bovins sont trypanotolérants sur les 188 millions, soit environ 5%. Ce sont des taurins de race Ndama, Baoulés, Muturu, Lagunes, etc ... D'autres animaux domestiques sont également "trypanotolérants" : moutons Djallonké, chèvre naine du Sénégal, poney Kirdi, etc ...

Ces animaux se comportent sur le plan épizootiologique comme la faune sauvage, pouvant constituer des réservoirs de trypanosomes.

Par contre, les zébus et la plupart des ovins, caprins et équins sahéliens sont sensibles à la trypanosomose et en meurent (animaux trypanosensibles) . .

4.2.3. Plusieurs espèces de trypanosomes peuvent coexister sur le même animal sans qu'on sache quelles sont les interactions entre eux chez l'hôte et chez le vecteur. (T.

vivax, T. congolense, T. brucei, T. theileri ... etc ... ).

4.2.4. Grande variation dans la virulence des espèces de trypanosomes

T. vivax est considéré comme le trypanosome le plus répandu et le plus pathogène en Afrique

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