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Ce soir-là à Bethléem Et soudain, ce soir-là,

tandis que naissait l'enfant,

il y eut un grand tumulte dans Bethléem.

On crut voir passer les veilleurs de la nuit, mais c'était les anges du paradis,

descendus là pour rendre gloire.

On crut entendre le tonnerre, mais c'était l'éclat de leurs chants, chants si beaux et si grands

206 Ceux qui ne perçoivent qu’une seule nature, la nature humaine coupée de la nature divine.

207 Les chemins vers Dieu, Lettres chrétiennes N°11, p.108-109.

208 Jésus, préfiguré par le personnage d’Isaac.

209 Ce qui est corporel et mortel en nous.

210 Les cœurs des baptisés qui forment ensemble « l’Église intérieure ».

211 Chants pour la Nativité, de St Ephrem le syriaque, L’ahrmattan, 1996, chant VIII, p.69

que ceux qui avaient perdu la parole, la retrouvèrent.

Et les muets chantèrent pour louer le Fils ainsi né.

Refrain

Bénit soit l'enfant, par qui Eve et Adam, sont proclamés éternels.

Alors les bergers vinrent et portèrent les biens de leurs troupeaux :

du lait doux, de la viande fine et cela, accompagné de la louange.

Ils offrirent la viande à Joseph, à Marie le lait, au Fils la louange.

Ils présentèrent l'agneau de lait à l'Agneau de Pâques,

le nouveau-né au Nouveau-Né, un sacrifice au Sacrifié, l'agneau du temps à l'Agneau de vérité

Quel beau spectacle que celui-là : L'agneau offert à l'Agneau ! L'Agneau bêla quand il s'approcha du Premier-Né.

Il loua l'Agneau venu libérer

la brebis et le taureau des sacrifices.

Il loua l'Agneau de Pâques venu porter, du fils, la Pâque.

Les bergers s'approchèrent, et, devant lui, se prosternèrent.

Avec leurs bâtons, ils le saluèrent, demandant la paix et prophétisant : Salut et Paix, ô chef des bergers ! Le bâton de Moïse rend hommage, ô roi de tous le berger !

A toi va la louange de Moïse, dont les agneaux, dans le désert, furent des loups.

Et les béliers, des serpents.

Et les brebis, des fauves.

Moïse dont le troupeau au désert s'enragea et l'attaqua.

Les bergers te rendent gloire, car c'est toi qui, dans la bergerie, pacifie les loups et les brebis.

Voici que tu es l'Enfant-né,

plus jeune et plus vieux que Noé qui, dans l‘arche, a tout pacifié.

VII. ANNEXES EUCHARISTIQUES

A. ORIGENE

212

(III°s)

1. Le « festin de la Parole »213

Isaac leur fit, dit l’Écriture, un grand festin, et ils mangèrent et ils burent 214 (Gn 26, 26 et ss). Car il est bien certain que le ministre de la Parole se doit aux savants et aux ignorants (Rm 1,14). Et parce que c’est à des savants qu’il offre le festin, l'Écriture dit qu'il leur fait non pas un petit, mais « un grand festin ».

2. Manger le Christ en mâchant les Écritures

Quant à vous, si vous n'êtes plus de « petits enfants » qui ont encore besoin de « lait » (Hé 5,12), si vous apportez un esprit vigoureux, si, par des études poussées, vous vous êtes au préalable rendus capables de mieux comprendre la parole de Dieu, c'est pour vous aussi qu'il y a un grand festin. On ne vous préparera pas les légumes des faibles (Rm 14,2), on ne vous nourrira pas avec le lait des petits enfants, mais le ministre de la parole vous servira un grand festin. il vous parlera de la Sagesse que l'on prêche parmi les parfaits, il vous prêchera la sagesse de Dieu, mystérieuse et cachée (1 Cor 2,6), qui n'est connue d'aucun des princes de ce siècle. il vous révélera le Christ sous l'aspect de Celui en qui sont cachés tous les trésors de la Sagesse (Col 2,3).

Il vous fait donc « un grand festin », et lui-même mange avec vous, à moins que votre état ne l'oblige à vous dire : « Je n'ai pas pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels, comme à de petits enfants dans le Christ. » (1 Cor 3,1)

3. Les « malades » ne peuvent manger

C'est aux Corinthiens qu'il dit cela, et il ajoute : Puisqu'il y a parmi vous de la jalousie et des discordes, n'êtes-vous pas charnels et ne marchez-vous pas selon l'homme ? (1 Cor 3,3). Paul ne leur fit pas un grand festin, à tel point qu'étant chez eux et dans le besoin, il ne fut à charge à personne (2 Cor 11,9) et ne mangea gratuitement le pain de personne, mais il gagna lui-même sa vie et celle de tous ses compagnons en travaillant nuit et jour de ses mains.

Ils étaient donc tellement loin de mériter un grand festin, les Corinthiens, que le prédicateur de la parole de Dieu ne put même pas faire chez eux le plus petit repas. Mais au contraire, pour ceux qui savent écouter parfaitement, pour ceux qui apportent à écouter la parole de Dieu un esprit éveillé et vigoureux, il y a « un grand festin ». Isaac mange avec eux et, loin de se contenter de manger, il se lève et leur promet avec serment la paix à venir.

Demandons donc, nous aussi, d'approcher de la Parole de Dieu avec les dispositions d'esprit et la foi voulues pour être dignes de faire un grand festin. Car la Sagesse a égorgé ses victimes, elle a mêlé son vin dans le cratère et elle a envoyé ses serviteurs (Pro 9, 2-3) pour amener à son festin tous ceux qu'ils

212 ORIGENE. « Les Écritures, un océan de mystères ». Foi vivante, N°399, Tome I, La Genèse, p.221-223.

213 Le Concile Vatican II rappelle qu’à la messe, nous mangeons à deux tables, celle de la Parole, puis celle du sacrement. En fait, les deux repas sont deux aspects du même repas eucharistique. La liturgie de la Parole nous nourrit l’esprit et nous indique la volonté de Dieu; la liturgie proprement sacramentelle, nous fait communier au Corps du Christ, de tout notre être charnel, au Christ. Cette seconde table trouve son sens dans la première. Ce passage d’Origène nous rappelle cette vérité traditionnelle.

214 Abimelek et ses gens - des païens habitants dans le même désert qu’Isaac, viennent trouver le patriarche comme ils étaient venus voir Abraham.

trouveraient.

4. La célébration eucharistique est prête

Et maintenant que nous entrons au festin de la Sagesse, il ne nous reste plus qu'à ne pas y emporter avec nous les vêtements de la folie. N'y venons pas revêtus de la robe d'infidélité, ni ternis par les taches des péchés; mais, dans la pureté et la simplicité du cœur, embrassons la parole et mettons-nous au service de la divine Sagesse qui est le Christ Jésus notre Seigneur, à qui appartiennent la gloire et la puissance dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

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