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Partie I : Vers un Environnement d’Integration

I. B. Des environnements d'intégration

Comme nous venons de le voir, les environnements spécifiques négligent l’aspect fondamental de l’ouverture. La deuxième typologie d’environnements est, quant à elle, résolument orientée vers l’intégration de capacités externes. La différence majeure avec ceux décrits précédemment, correspond au fait que les outils n’y sont pas prédéfinis mais qu’il existe des moyens techniques permettant de les intégrer. 

L’idée principale de ces environnements est l’unification, par l’utilisation de services réalisés par d’autres outils. Ainsi, ils produisent une valeur ajoutée faisant que « le tout est plus que la somme des parties ».

La conséquence pratique, pour un tel environnement, est donc qu’il doit s’établir sur une architecture de communication, permettant d’envisager l’intégration d’outils de manière modulaire et donc évolutive (cf.

Figure 8). Cette caractéristique d’intégration

d’outils nous semble être la clé des environnements de conception qui intégrerons les contraintes liées à la complexité de la conception.

Figure 8 : L’environnement d’intégration est ouvert aux outils du concepteur et lui permet de définir son processus Il n’existe pas à proprement parler d’environnement d’intégration spécifiques à la conception, cependant, nous allons décrire ce qu’ils peut être, en considérant divers exemples d’environnement d’intégration.

Ils peuvent être caractérisés par leur niveau d’ouverture et d’évolutivité. Nous pouvons ainsi définir les environnements spécifiques, intégrant des outils spécifiques dans le cadre d’un processus de conception prédéfini. Par opposition, nous pouvons définir les environnements génériques comme offrant au concepteur de grandes possibilités d’intégration et de mises en œuvre de processus.

Un environnement d’intégration est unificateur, il permet d’exploiter des capacités existantes, et permet de s’adapter.

Environnement d’Intégration Optimisation Bibliothèque

de modèles Simulation

numérique Base de cas de conception

Environnement d’Intégration Optimisation Bibliothèque

de modèles Simulation

numérique Base de cas de conception

Partie I : Vers un environnement d’Intégration

I.B.1.  Les environnement spécifiques

Les environnements spécifiques sont réalisés pour répondre à un besoin bien identifié. Les outils qu’ils permettent d’intégrer correspondent alors à des catégories prédéfinies.

I.B.1.i  Les environnements de supervision logiciel

Citons le cas d’environnements à base de connaissance, qui font coexister différents outils de calculs afin de proposer une aide à la mise en œuvre d’un processus de résolution

[SAS 94][THO 95]. A partir d’une description du problème à résoudre, l’environnement met en œuvre le processus de résolution le mieux adapté, par l’exécution séquentielle des différents outils intégrés (cf. Figure 9).

Figure 9 : Environnement de supervision de programmes, ayant spécifié la connaissance de pilotage des programmes

Dans [SAS 94], la connaissance qui définit le processus est catégorisée selon trois axes : ¬  Stockage de la connaissance statique (conditions initiales, paramètres, valeurs, relations, etc.)

et dynamique (les buts à suivre, les requêtes de données, les suggestions, etc.) avec l’information d’évolution de cette connaissance.

¬  Architecture de la connaissance : connaissance sur le produit (structure physique), connaissance opérationnelle (relationnelle, comportementale et procédurale) des outils de calcul. ¬  Control de la connaissance : permet de raisonner sur le processus de résolution en

fonction des spécifications initiales, du but final, et du type de problème. Ainsi, les actions les plus appropriées sont proposées et conduisent à un enchaînement donné des outils de calcul.

I.B.1.ii  Les environnements d’optimisation paramétrique

Citons également le cas d’environnements permettant d’intégrer des logiciels de simulation à un algorithme d’optimisation, offrant ainsi la possibilité de dimensionner les dispositifs simulés (cf. Figure 10). Un certain nombre d’environnements de cette catégorie existent sur le marché5.

Figure 10 : Environnement d’optimisation paramétrique, ayant spécifié ce qu’est un outil de simulation afin de l’intégrer

       

5 LMS International, Optimus : http://www.lmsintl.com/ Synaps, Pointer : http://www.synaps-inc.com/

Engineous Software Inc, iSight : http://www.engineous.com/ Un environnement d’intégration

spécifique, est destiné à un but bien identifié.

Environnement de supervision de programmes programme 1 programme i programme N … … LOGI QUE DE SUPE RVIS ION

Environnement d’optimisation paramétrique

simulation 1 simulation i simulation N … … OPTI MIS ATIO N

I.B.2.  Les environnement génériques

D’autres environnements peuvent être qualifiés de génériques, au sens où, contrairement à ceux définis précédemment, ils n’offrent généralement pas un service spécifique. Ils offrent plutôt une structure de communication dans laquelle les outils pourront dialoguer, permettant une utilisation mutuelle de leurs services.

Citons l’environnement MatLab®6 permettant d’intégrer des codes de calcul programmés en Java ou en C, et de développer des boites à outils « ToolBoxes ». Ces codes viennent compléter les fonctionnalités déjà présentes dans le noyau de MatLab® telles que la programmation d’algorithmes ou les fonctionnalités de post-processing, qui permettent de traiter un grand nombre de problèmes scientifiques. Pourtant, cet environnement ne

répond pas à un objectif de gestion dynamique des besoins du concepteur. En effet, ne spécifiant pas une catégorie d’outil spécifique à intégrer, un investissement important en programmation est nécessaire (cf. Figure 11).

Figure 11 : L’environnement générique ne spécifie pas d’outils particuliers à intégrer, imposant un travail d’autant plus important d’intégration.

I.B.3.  Conclusion : le choix de l’ouverture

Les environnements d’intégration, qu’ils soient dédiés à une tâche ou offrant des services plus génériques, autorisent par leur ouverture une plus grande souplesse que les environnements monolithiques. Afin de faire face aux contraintes surgissant durant une activité de conception, un environnement de conception doit s’appuyer sur cette ouverture qu’autorise l’intégration.

Les environnements spécifiques que nous avons décrits ne suffisent pas au support de tout un processus de conception, ne permettant d’intégrer qu’un type prédéfini d’outils.

Les environnements génériques ne spécifiant pas de règles particulières d’intégration, il est nécessaire de réaliser des programmations spécifiques à chaque cas. Ces environnements, demandant un coût d’intégration non négligeable pour chaque nouvelle application, ne permettent pas de gérer la dynamique et l’imprévisibilité du processus de conception.

       

Partie I : Vers un environnement d’Intégration