• Aucun résultat trouvé

Les fractures sociales, fiscales, et territoriales s'étalent dans la rue où elles prolongent, avec violence, le « dégagisme » déjà observé dans les urnes. Par-delà la révolte des classes moyennes périurbaines et rurales, c'est bien la peur du déclassement qui mobilise nos concitoyens. Ceux-ci entrevoient la perspective d'un

Déclarations des groupes

glissement de la pauvreté du quotidien vers l'extrême pauvreté, objet de nos travaux qui seront précisément prolongés dans cette direction. Il y a donc, au moins dans les esprits, un continuum de la désespérance qui se manifeste des gilets jaunes jusqu'aux sans domiciles fixes.

Pour autant, la solidarité n'est heureusement pas absente de l'équation. Elle s'exprime bien sûr dans l'action des associations, des travailleurs et travailleuses sociaux que l'avis salue à plusieurs reprises. Elle s'exprime également dans l'attention et la sensibilité des citoyens. Le sort des SDF a ainsi fait l'objet de plusieurs pétitions réunissant près d'un million de signatures cumulées. A l'urgence matérielle s'ajoute ainsi une urgence morale et collective.

L'avis apporte à cet égard des réponses qui s'attachent aux trois problématiques du logement, du traitement de l'urgence et de l'accompagnement. Nous retenons particulièrement la préconisation n°7 qui insiste sur la mise en sécurité des femmes en urgence et au moyen d'hébergements dédiés.

Mais le sujet primordial est bien celui du logement, qu'il soit d'urgence, temporaire ou pérenne. Cette question rejoint une préoccupation tout à fait actuelle, à savoir la rationalisation de la dépense publique et l'optimisation des coûts. De ce point de vue, on sait bien que l'hébergement des personnes sans domicile en hôtels, à hauteur de plus de 42.000 nuitées par an, n'est pas tenable. Une place en hôtel coûte 6200 euros par an à la collectivité, ce qui est inqualifiable à l'heure où le territoire souffre d'une autre plaie, celle de la vacance voire de l'abandon des locaux. Il y a 228.000 logements durablement vacants en zone tendue, et plus de 3 millions de m2 de bureaux vides, rien qu'en Ile-de-France. C'est pourquoi, si nous approuvons l'idée d'une mobilisation des bâtiments publics vacants, nous estimons qu'on peut aller plus loin encore et mobiliser pareillement des locaux originellement privés, mais désaffectés en raison, par exemple, de leur inclusion dans de grands travaux ou dans une opération de renouvellement urbain. C'est toute la problématique des usages sociaux transitoires de ces « tiers-lieux », ainsi qu'on les appelle.

Le groupe environnement et nature approuve le texte, en espérant que la poursuite des travaux sur le traitement de la grande pauvreté nous permette d'aller plus loin.

Mutualité

L’ampleur des pétitions et des mobilisations citoyennes qui dénoncent et alertent sur la situation des personnes sans domicile fixe, aujourd’hui, en France, sont révélateurs d’une urgence d’agir.

Ils disent, au côté des associations et des travailleurs sociaux qui interviennent au quotidien, que cette situation est inacceptable. Les chiffres dont nous disposons sont loin de refléter la réalité nous disent les acteurs de terrain, et l’évolution du profil des personnes sans domicile est alarmante : davantage de femmes, de familles, et donc d’enfants, de très jeunes, de personnes nées à l’étranger, de travailleurs et travailleuses pauvres …

AVISDECLARATIONS/SCRUTINANNEXES Face à cette urgence sociale qui reflète le malaise de notre société et le refus de

l’indifférence, le CESE se devait d’apporter des réponses.

Naturellement attaché aux questions de santé, le groupe de la mutualité souligne combien le logement en constitue un déterminant majeur : le fait d’être sans abris est révélateur à la fois des difficultés du système de soins à répondre à leurs besoins, mais aussi de l’importance d’avoir un logement pour être en bonne santé : être dans la rue constitue en effet un facteur de mortalité prématurée.

Les personnes vivant dans la rue, et l’avis l’a souligné, cumulent des difficultés à la fois dans l’accès et dans la continuité des soins. Or, elles présentent des pathologies mentales et une exposition aux addictions supérieures, des affections dentaires, respiratoires, infectieuses, dermatologiques, traumatiques également accrues, enfin elles sont plus exposées aux maladies chroniques comme le diabète, l’hypertension artérielle, ou encore l’infection au VIH, … parce que les conditions de vie dans la rue aggravent les conditions de santé. De plus en plus nombreuses et plus souvent victimes de violences que les hommes, la situation des femmes dans la rue est particulièrement préoccupante.

La rue abime, et le temps de la réparation est souvent long.

C’est pourquoi le groupe de la mutualité insiste sur l’importance d’un accompagnement adapté aux besoins des personnes. Là encore, l’ensemble des actrices et acteurs de terrain, travailleurs sociaux et bénévoles, ont souligné l’importance de l’accompagnement : accompagnement dans les démarches administratives, dans l’accès au logement, dans l’accès aux soins ou dans l’insertion professionnelle.

L’objectif fixé dans l’avis, « zéro personne sans accompagnement », doit donc s’accompagner d’un droit à l’accompagnement, droit qui en intervenant au plus tôt pourra éviter des périodes de vie trop longues dans la rue.

Cet accompagnement a également comme objectif de renforcer les liens sociaux, de faciliter la participation à la vie sociale des personnes vivant à la rue, et de leur redonner les moyens d’exercer leur citoyenneté.

Le groupe de la mutualité soutient qu’il est possible de tendre vers l’éradication de cette situation indigne. L’avis nous y invite en proposant une mobilisation de chacune et chacun d’entre nous, travailleurs sociaux, acteurs de la solidarité active, citoyens sans oublier l’État qui, comme cela est rappelé, « doit être le garant de l’égalité des droits et de leur effectivité ».

Le groupe de la mutualité a voté l’avis.

Déclarations des groupes

Organisations étudiantes et mouvements

Documents relatifs