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1. F ACTEURS DE RISQUES PSYCHOSOCIAUX

1.1. Environnement familial

La stabilité de la cellule familiale, ainsi que la qualité de l’accompagnement et de

l’acceptation parentale de la pathologie du jeune diabétique, sont identifiées dans la

littérature comme autant de facteurs prédictifs d’observance au traitement et donc de

stabilité du diabète (20, 21, 22).

1.1.1. Structure familiale

La littérature décrit une corrélation forte entre structure familiale et équilibre glycémique.

Ainsi, Cameron et al. (2008) retrouvent une association significative entre une HbA1c faible,

et donc un meilleur contrôle glycémique et des parents de jeunes diabétiques vivant en

couple (HbA1c = 8,1 ± 1,3 % contre 8,4 ± 1,5 % ; p < 0,001) (23).

Ces résultats sont confirmés par l’étude transversale multicentrique de Redondo et al.

(2014), qui relève, parmi les caractéristiques initiales associées à une HbA1c inférieure à un

an de la découverte du diabète, la vie avec les deux parents (24).

Les travaux de Jaser et al. (2014) insistent également sur l’impact du statut marital dans

l’implication des parents, puisque la composition familiale, avec notamment une séparation

conjugale et le célibat de la mère, est significativement associée (p = 0,005) à un

désengagement dans les soins de l’adolescent diabétique (25).

L’observance des parents et du jeune patient diabétique au cours des deux premières

années de la maladie est également de moins bonne qualité lorsque l’enfant vit avec un

parent célibataire (26).

Ce statut monoparental est également associé à un recours six fois plus important, dans les

9 mois suivant le diagnostic de diabète, à une hospitalisation dans un service d’urgences,

quand s’y surajoutent des antécédents de troubles du comportement (27).

Le statut marital des parents est donc un bon facteur pronostique de l’équilibre glycémique

(28).

1.1.2. Acceptation familiale du diabète

L’étude multicentrique internationale Hvidoere (Hoey H., 2009) a cherché à identifier les

différents facteurs psychosociaux associés à un contrôle métabolique de qualité, en se

basant sur le score OMS-5 de qualité de vie. Sans surprise, les enfants et adolescents dont

les parents ont un bon niveau de « bien-être », sont ceux dont le taux d’HbA1c est

significativement meilleur et présentent eux-mêmes un impact moindre du diabète sur leur

bien-être quotidien. Le soutien et l’équilibre personnel des parents ressort donc comme un

facteur pronostique positif dans l’équilibre de la maladie (29).

A l’inverse, une acceptation parentale difficile du diabète et des tensions régulières entre

parents et adolescents, altèrent la gestion de la maladie.

Main et al. (2014) pointe ainsi que l’acceptation familiale de la pathologie conduit à une

meilleure gestion du diabète chez le jeune patient, tandis que des conflits récurrents avec la

mère est significativement associée à une élévation de l’HbA1c (30).

1.1.3. Accompagnement familial du diabète

L’implication des parents dans les soins du jeune diabétique relève de l’aphorisme du « Ni

trop près, ni trop loin ».

Dans l’étude longitudinale de King et al. (2014), la participation parentale a une influence

significativement positive sur l’adhésion, les auto-soins et l’auto-efficacité des adolescents.

Cette étude est d’ailleurs la première à montrer que cette participation des parents dans la

gestion du diabète décroît de façon linéaire au cours de l’adolescence, ce qui peut laisser

présager une détérioration de l’adhésion du jeune (31).

À l’inverse, pour Cameron et al. (2008), la sur-participation des parents dans les soins chez

les adolescents diabétiques est significativement corrélée à un plus faible contrôle

métabolique, tout comme le désaccord parents-adolescent sur la responsabilité des soins du

32

Ce conflit entre parents et enfant/adolescent s’enracine souvent autour du contrôle

métabolique.

Hilliard et al. (2013) décrit une association inverse entre conflits et surveillance glycémique

parentale (le suivi parental permettant d’atténuer les conflits liés à un mauvais autocontrôle

métabolique) : ainsi les tensions sont significativement associés à une HbA1c plus élevée

(32).

Cependant, l’étude qualitative descriptive de Leonard et al. (2005) montre que les

adolescents avec un moins bon contrôle diabétique ont tendance à en vouloir à leurs

parents lorsqu’ils leur rappellent la gestion de leur diabète, ceci générant des dissensions.

Le conflit parental spécifique lié au diabète est rapporté comme un indicateur de la difficulté

des adolescents à suivre leur protocole du diabète, avec une mauvaise observance et donc

un contrôle métabolique plus faible (33). Il est un facteur prédictif d’une moins bonne

qualité de vie liée à la santé (34).

La relation de confiance de l’adolescent vis-à-vis de ses parents et sa capacité à échanger et

à se confier à eux quant à son suivi métabolique, sont également des facteurs importants.

Osborn et al. (2013) décrivent ainsi qu’un moindre niveau de « secret » du jeune diabétique

face à ses parents est associé à une meilleure observance, ainsi qu’à une meilleure capacité

d’ajustement et de compréhension de la part des adultes (35).

Enfin, les divergences parentales concernant la prise en charge du diabète sont

significativement associées à un contrôle glycémique plus faible (36), surtout quand le père

est moins impliqué que la mère dans le suivi, tout comme l’apparition d’un sentiment

d’impuissance chez les parents vis-à-vis de la pathologie (37).

De la même façon, différentes études (Chae et al., 2016 ; Levin et al., 2013) se basant sur

l’échelle CHAOS, outil mesurant la confusion (ou « chaos » environnemental), retrouve une

association significative entre élévation du score à l’échelle et mauvais contrôle glycémique.

Il est à noter que les pères d’enfant diabétique ont un score significativement plus élevé

Une partie de la littérature souligne l’influence de l’implication paternelle dans l’équilibre de

la maladie.

Nous citerons les travaux de King et al. (2012), pour qui une mauvaise implication paternelle

est significativement associée à un moins bon équilibre métabolique et à un recours aux

urgences bien plus fréquent (RR = 6,4)(40) ainsi que l’étude de Berg et al. (2008) qui observe

un lien positif entre la surveillance paternelle et le taux d’HbA1c (41).

Le défaut d’implication paternel est décrit comme un facteur prédictif négatif du contrôle

glycémique.

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