• Aucun résultat trouvé

2. Les Agents Artificiels

3.3. Les six aspects

3.3.4. Environnement

Le terme environnement (Weyns et al., 2005) est utilisé pour se référer à:

- L’entité logique des SMA, dans laquelle les agents et autres objets / ressources sont intégrés.

- L’infrastructure matérielle sur laquelle le SMA fonctionne.

Les fonctionnalités de l'environnement sont souvent traitées implicitement ou d’une manière ad-hoc parce que les chercheurs en SMA ne traitent pas l'environnement comme une entité de première classe. Cette dernière (Weyns et al., 2005) est définie comme suit:

« Un bloc de programme, une partie indépendante de logiciel qui fournit [...] une abstraction ou un mécanisme caché d'information afin qu’une mise en œuvre d’un module peut être changé sans exiger le changement d'autres modules. » Ainsi en général, l'environnement dans les SMA n’est pas considéré comme une entité indépendante avec des responsabilités claires.

Point de vue de Russell et Norvig

Russell et Norvig présentent la relation entre l’agent intelligent et son environnement (Weyns et al., 2005):

« Un agent est ce qui peut être compris comme percevant son environnement à travers des senseurs et comme agissant sur cet environnement par l’intermédiaire des effecteurs. »

Ils proposent de classer les environnements en :

– Accessible vs. Inaccessible : un environnement accessible est un environnement dans lequel l’agent peut obtenir une information complète sur l’état de cet environnement. – Déterministe vs. Non déterministe: un environnement déterministe est un environnement dans lequel les actions ont effet. Il n’y a pas une certitude sur l’état qui résultera de l’action en cours.

– Statique vs. Dynamique: un environnement dynamique est un environnement qui peut être changé (c'est-à-dire, aucun autre processus n’agit sur lui) lorsque un agent est en train de s’exécuter.

– Discret vs. Continu: un environnement est discret s’il a un nombre fini de perceptions et d’actions possible.

Les classes les plus complexes d'environnement sont celles qui sont inaccessibles, non déterministes, dynamiques et continues.

Point de vue de J. Ferber

Un environnement, selon J. Ferber (Weyns et al., 2005), peut être représenté comme un environnement centralisé ou comme un environnement distribué (un ensemble de cellules assemblées dans un réseau).

Dans le premier cas, tous les agents ont accès à la même structure. Tandis que dans le deuxième cas, chaque cellule agit comme un environnement centralisé en miniature, tout en présentant les différences suivantes:

(1) L'état d'une cellule dépend des cellules voisines.

(2) Les agents ont la capacité de percevoir les autres cellules.

(3) La gestion de la liaison de l’agent avec les cellules en cas de mouvement d’une cellule à l’autre.

(4) La gestion de la propagation des signaux sur le réseau des cellules. Il suggère que :

- les environnements peuvent être représentés par des modèles "généralisés" ou "spécialisés". Dans un modèle généralisé, les agents peuvent effectuer tout type d'actions (les actions possibles), alors que dans un modèle spécialisé, ils ne peuvent effectuer que des actions bien définies.

- les SMA peuvent être purement communicatifs (les agents ne peuvent communiquer que par le transfert de messages), purement situé (ils ne peuvent agir que dans l'environnement) ou une combinaison des deux.

Le concept central du modèle de l'environnement de Ferber est le modèle des actions. Il différencie entre les influences et les réactions aux influences. Les influences sont des actions effectuées par les agents afin de modifier l'environnement. Les réactions sont produites par l'environnement en combinant les influences de tous les agents.

Point de vue de J. Odell et ses collègues Selon J. Odell et ses collègues (Weyns et al., 2005),

« Un environnement offre les conditions dans lesquelles une entité (agent ou objet) existe. »

Les auteurs considèrent l'environnement physique et l'environnement de communication. L'environnement physique se concentre sur l'existence physique des agents et des objets, par conséquent, un ensemble de lois, de règles, de contraintes et de stratégies sont fournis (exemple de loi fournie: deux agents ne sont pas autorisés à occuper le même lieu en même temps) .

L'environnement de communication se concentre sur l'échange d'informations, les fonctions et les structures utilisées (tel que les rôles, les groupes et les protocoles d'interaction entre eux).

Ils définissent aussi l’environnement social d’un agent comme :

« Un environnement de communication dans lequel les agents interagissent de manière coordonnée. »

Cet environnement se compose de groupes, de rôles et de membres. Les agents sont les membres qui jouent des rôles dans les groupes sociaux.

Un groupe est une unité sociale qui peut être vide (il n’y a aucun agent participant) ou un ensemble d'agents (contenant un seul agent participant ou plusieurs agents). Les groupes ont une identité unique dans le système. Un rôle est une représentation abstraite de la fonction d'un agent ou une identification au sein d'un groupe.

Point de vue de Jennings, Sycara et Wooldridge

Wooldridge, Sycara et Jennings proposent la définition suivante d’un agent (Jennings et al., 1998) :

« Un système informatique, situé dans un environnement, et qui agit d’une façon autonome et flexible pour atteindre les objectifs pour lesquels il a été conçu. » La plupart des approches se concentrent sur les agents cognitifs, et traitent l'environnement d'une manière abstraite en accordant peu d'attention à celui-ci. En conséquence, celles-ci se concentrent sur l'analyse et le processus de conception de l’agent au sein du système. Les préoccupations liées à l'environnement sont traitées au niveau des frameworks, middleware, et d'autres constructions d’implémentation (Klein & Holger, 2006).

La recherche dans le domaine des agents réactifs insiste sur la situation des agents et accorde de l’importance à l'environnement et à la manière dont ceux-ci le perçoivent et l’affectent (Klein & Holger, 2006).

Environnements des agents mobiles

Dans les paragraphes ci-dessus, les chercheurs insistent sur le fait que les agents sont statiques alors que d’autres peuvent être mobiles. Ces derniers se déplacent d’une façon autonome à travers un réseau. Par conséquent, leurs environnements doivent prendre en compte la contrainte de mobilité.

3.3.5. Intégration des entités non agent

Les entités non agent sont des objets qui peuvent être utilisés par les agents. Elles peuvent appartenir à l'environnement.

3.3.6. La gestion de ressources

On propose que les ressources soient toutes les structures de données et les espaces mémoire qui peuvent être utilisés par les agents. Dans le cas où ces ressources appartiennent à l’environnement, celui-ci est responsable du contrôle et de la gestion de leur accès, sinon ce rôle incombe à l'agent lui-même.

Dans le cas des ressources partagées, il est nécessaire de coordonner les activités d'accès à celles-ci. Ceci peut être fait par l'environnement ou par les agents en utilisant l'interaction afin de résoudre les différents conflits.

3.4. Discussion

3.4.1. Les tables d’analyse

Le premier tableau représente l’analyse des langages de programmation ; tandis que le deuxième représente l’analyse des framework