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Partie 2 : Le diabète dans le monde

A. Epidémiologie

2. ENTRED

Les recommandations en place en France pour la prise en charge du diabète de type 2 prennent en compte les résultat de l’étude épidémiologique ENTRED (Échantillon national témoin représentatif des personnes diabétiques) 2007-2010. Cette étude fait suite à l’étude ENTRED 2001-2003. ENTRED 3 lancé en 2019 répond à un besoin d’actualisation des connaissances scientifiques en ce qui concerne le diabète. (99)

Ces études ont été menées sous la direction de l’Institut de Veille Sanitaire en partenariat avec la CNAMTS (Caisse Nationale de l’Assurance Maladie des Travailleurs Salariés), le RSI (Régime Social des Indépendants), l’INPES (Institut National de Prévention et d’Éducation pour la Santé) et la HAS (Haute autorité de Santé). Bien que ces études décrivent aussi bien l’épidémiologie du diabète de type 1 ou de type 2, nous allons nous focaliser sur le diabète de type 2.

L’étude ENTRED 2007-2010 a pour objectif de décrire l’état de santé, le parcours de soins, la qualité des soins, les démarches éducatives, le vécu, les besoins en matière d’information ou d’éducation, la qualité de vie, les caractéristiques socio-économiques et le coût global des personnes diabétiques, mais également d’identifier les attentes, les besoins, les modalités d’information, d’éducation et le niveau de satisfaction des médecins sur la prise en charge de leurs patients diabétiques. La méthodologie utilisée pour la deuxième étude ENTRED est similaire à la première afin d’obtenir des données comparables. Cependant, des améliorations ont été apportées à la deuxième version de l’étude. En effet, dans la première version de l’étude seuls 36 % des patients diabétiques avaient répondu au questionnaire détaillé sur leur pathologie ce qui constitue un biais d’analyse non négligeable. De plus, entre les deux études la prise en charge du diabète est entrée dans le système de remboursement applicables aux patients sous ALD. La deuxième version de l’étude a également inclus les résidents d’outre-mer, ce qui a considérablement modifié les données épidémiologiques obtenues. La limite principale de l’étude ENTRED est qu’elle ne prend en compte que les patients adultes ayant bénéficié d’au moins 3 remboursements par l’assurance maladie d’antidiabétique oral ou d’insuline au cours des 12 mois précédant l’enquête. Elle ne prend donc pas en compte les patients diabétiques suivant les règles hygiéno-diététiques afin d’équilibrer leur diabète ou encore les patients non observants. (15)

Les 8926 adultes diabétiques inclus dans l’étude ont été sélectionné aléatoirement par tirage au sort dans le but de refléter le mieux possible la situation dans à la population générale. C’est à partir de ces patients qu’ont été inclus les médecins traitants correspondants. Sur les 8926 adultes de l’étude 57 % ont répondu de manière téléphonique ou postale. Il ressort de cette étude un profil « type » de patients diabétique de type 2.

Figure 13 : Caractéristiques les plus communes du diabétiques de type 2

En ce qui concerne la prise en charge des diabétiques de type 2, l’étude ENTRED met en lumière une donnée essentielle: 40 % des diabétiques de type 2 ayant répondu au questionnaire n’ont jamais reçus de support écrit pour adapter leur régime alimentaire. Or, la première étape de la prise en charge du diabète de type 2 selon les recommandation de la HAS est une adaptation du régime alimentaire avant même la prise en charge pharmacologique de la pathologie. Au total 45 % des personnes diabétiques de type 2 interrogées ne se sentent pas tout à fait capable d’adapter leur alimentation à leur pathologie.

Par ailleurs 41 % des personnes diabétiques de type 2 interrogées sont en situation d’obésité, seul 46 % des personnes de l’étude se sentent tout à fait capable d’adapter leur activité physique à leur condition de santé suite aux conseils qu’ils ont reçus. Cette donnée couplée aux statistiques en rapport avec le régime alimentaire met en avant le fait que la prise en charge du diabète n’est pas encore optimale pour les personnes atteintes d’obésité.

Cette lacune informationnelle se retrouve également à travers une autre donnée statistique : seul 17 % des personnes diabétiques de type 2 ayant répondu au questionnaire de l’étude déclarent avoir bénéficié d’un complément éducatif à leur pathologie durant les 12 derniers mois. De plus, sur ces 17 % de réponses positives, seul 46 % déclarent que les entretiens réalisés ont tout à fait répondus à leurs attentes. Cette donnée épidémiologique

laisse transparaître un défaut dans la prise en charge individualisée, hors médicamenteuse, des patients. Pour 42 % des personnes interrogées la mise en pratique des recommandations reçues concernant leur diabète est au mieux gênantes mais acceptables, et 8 % n’ont pas reçu de conseils du tout.

Toutefois, il est important de mettre en avant un manque de volonté des patients dans la participation au suivi de leur pathologie. Seul 28 % des personnes diabétiques de type 2 interrogées souhaitent participer à des entretiens individuels approfondis, 11 % souhaitent participer à des séances collectives et 12 % souhaite recevoir un accompagnement téléphonique. Au cours de l’année prise en compte pour l’étude, 26 % des interrogés déclarent avoir changé certaines choses pour leur santé dans leurs habitudes quotidiennes. Pour les 74 % autres 46 % estiment ne pas avoir besoin de changer leurs habitudes.

Aussi, on peut observer grâce à l’étude ENTRED 2007 que la population Française est beaucoup plus à l’aise avec la prise de médicaments qu’avec un accompagnement non médicamenteux. 87 % des personnes diabétiques de type 2 se sentent capables de gérer leur prise de médicaments seules ou avec l’aide de leur entourage et 65 % d’entre elles s’estiment en mesure de réaliser la surveillance de leur diabète.