l’enfant. Une détresse émotionnelle peut également être observée chez les enfants lors
d’hypoglycémie. Les enseignants se sentent concernés et essayent d’y remédier le plus
adéquatement possible. Cependant, lors d’urgence, ils se disent dépassés et insistent sur
la présence d’une infirmière scolaire.
Marjorie Lauper et Coralie Grivel 46
Dans le modèle de développement de la sensibilité interculturelle de Bennett (1986), il
est nécessaire que la personne soit volontaire pour partager sa différence avec les autres
dans le but d’être équitable entre tous. Cela pour instaurer un climat de confiance et de
sécurité et ainsi permettre aux enfants l’acceptation de la différence et de favoriser
l’intégration de l’enfant malade au sein de son groupe scolaire sans être jugé.
5.2.3 Les adultes et l’enfant diabétique
Dans l’étude de Boden et al. (2012), les principales préoccupations des enseignants sont
les injections d’insuline, les glycémies et la capacité qu’ont les enfants à gérer leur
maladie. Ils sont également inquiets de la responsabilité et les soins que demande la
maladie. Ils expliquent ces craintes par l’inexpérience et les malentendus sur les
connaissances de la maladie. Le niveau de stress est augmenté par la présence d’un
enfant diabétique dans leur classe notamment en fonction du comportement à adopter
envers ce dernier. Selon Jacquez et al. (2008), certains parents affirment être préoccupés
par la gestion de la maladie ainsi que par la surveillance de leur enfant à l’école étant
donné que la plupart des écoles n’ont pas d’infirmière scolaire et qu’aucun plan de soins
n’existe. De ce fait, les parents pensent que les écoles sont incapables de répondre aux
besoins de soins de leur enfant. Clay et al. (2008) constatent que de nombreux parents
sont inquiets pour leur enfant et cette inquiétude a des répercussions sur l’enfant qui
lui-même se sent stressé et plusieurs problèmes peuvent donc survenir. Les principales
difficultés rencontrées par les enfants sont les remarques des camarades, le transport du
médicament et son stockage, l’absence d’une infirmière scolaire et le manque de
communication entre les différents intervenants et l’enfant.
Comme dit dans l’étude de Malerbi et al. (2012), les parents expriment une
modification du fonctionnement familial en lien avec le diabète de leur enfant. Les
repas, la gestion de la maladie, la routine quotidienne sont des situations de stress qui
perturbent les habitudes familiales. Le diabète a des répercussions sur l’enfant mais
également sur le couple parental. Pour certains couples, les conflits ont diminué dès
l’annonce du diagnostic et pour d’autres, ils n’ont fait qu’augmenter. Les mères
éprouvent un sentiment d’anxiété plus élevé que les pères. D’après l’étude de Spezia
Faulkner et Chang (2007), une meilleure communication et un appui émotif positif au
sein de la famille démontrent un niveau plus élevé de participation des enfants à leurs
Marjorie Lauper et Coralie Grivel 47
soins et ressentent également moins d’inquiétudes et une qualité de vie plus élevée.
Dans l’étude d’A.Frey et al. (2006), les résultats démontrent que les mères avec des
ressources d’adaptation et cognitive adéquates ont une gestion plus adaptée du diabète
que les mères ayant un niveau cognitif moindre. Les mères subissant moins de stress et
ayant des ressources d’adaptation plus élevées démontrent une meilleure gestion du
diabète et leur enfant un meilleur contrôle de la glycémie.
Selon Sœur Callista Roy (1986), la famille est un facteur pouvant influencer
l’adaptation de l’enfant. Elle transmet ses valeurs et ses croyances à l’enfant et elle
influence le comportement de ce dernier. Les parents d’un enfant diabétique doivent
faire face à de nombreuses perturbations dans leur vie familiale et doivent faire preuve
d’une grande capacité d’adaptation. De plus, l’enfant doit apprendre à adapter sa vie
quotidienne au diabète. Les parents qui ressentent des inquiétudes et des craintes
vis-à-vis de l’école, de la gestion de la maladie dans ce milieu et de la qualité des soins
peuvent les transmettre à leur enfant, involontairement. Cela peut provoquer des
difficultés d’adaptation chez l’enfant. Il peut avoir peur d’aller à l’école, se sentir tiraillé
entre ce que pensent ses parents et ce qu’il se passe réellement à l’école (conflit de
loyauté). L’infirmière doit pouvoir redonner confiance à l’enfant et il doit se sentir
intégré dans la prise en charge de son diabète (Bennett, 1986). En effet, l’enfant doit
être au centre des soins tout en incluant ses parents dans la prise des décisions.
5.2.4 Le travail de l’infirmière scolaire
Dans les études de Keehner et al. (2005), le travail de l’infirmière scolaire est mis en
évidence. Elle travaille en étroite collaboration avec les enseignants notamment dans les
classes où les enfants sont plus jeunes étant donné qu’ils ont besoin de plus de soins
techniques. Les principales complications de la maladie sont observées dans les écoles
primaires et sont généralement dues à des refus de la part de l’enfant, à des
dysfonctionnements de matériels et aussi à de mauvaises informations concernant la
maladie, les traitements et les complications. Certaines infirmières manquent de
confiance en elles pour réaliser leur travail auprès des enfants diabétiques et un manque
d’expérience peut se faire ressentir. Les infirmières expérimentées sont plus capables de
réaliser des plans de soins adéquats et offrent un meilleur soutien aux enfants
diabétiques. Elles soulèvent la problématique du personnel non-qualifié pour la
Marjorie Lauper et Coralie Grivel 48