SYNTHÈSE
GRENELLE DES MOBILITÉS EN LORRAINE
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POURQUOI CET ENGAGEMENT ? Constats et ambitions partagés
L'usage de la voiture a évolué avec l'apparition de l'autopartage et du covoiturage. Ces pratiques permettent d’accroître le nombre de personnes par véhicules. Outre le système de covoiturage longue distance déjà très implanté en France grâce aux plateformes communautaires, le covoiturage courte distance émerge, en particulier pour les déplacements domicile-travail et notamment sous l’impulsion des collectivités.
Toutefois, le covoiturage du quotidien peine à se développer en Lorraine, notamment, du fait de :
■ la carence d’aires de stationnement dédiées et judicieusement localisées (surtout dans le nord de la Lorraine) ;
■ la difficulté à rencontrer des covoitureurs réguliers et de confiance ;
■ la faiblesse des incitations financières ;
■ la nécessité d’avoir un tiers de confiance ;
■ l’absence d’intégration de l’offre dans un bouquet de mobilités
alternatives ;
■ la difficulté et la lenteur des changements de comportements.
L’autopartage a connu, ces dernières années, une croissance très forte et dispose d’un potentiel de développement important, mais concerne encore peu d’usagers, essentiellement localisés dans les grandes agglomérations.
Le covoiturage quant à lui semble mieux convenir aux trajets occasionnels sur de relatives longues distances qu’à des trajets de proximité pour la mobilité de tous les jours.
Plusieurs idées font consensus. Parmi elles, il s'avère que la pratique du covoiturage devrait se trouver facilitée en expérimentant l’adaptation d’infrastructures routières et autoroutières par la mise en place de voies réservées et d’aires de stationnement. Il semble aussi indispensable
d'engager la structuration d’un réseau d’acteurs pour favoriser réellement le développement du partage de l'automobile.
« L'usager veut du pratique et du pas cher. »
A. BARDOT-NORMAND, Référente de chantier
« Des évolutions de parts modales ont pu être constatées. L'effort doit être poursuivi et c'est un travail de longue haleine que de faire évoluer les comportements. » D. JAY,
Référent de chantier
Audrey
BARDOT-NORMAND 1ère Vice-Présidente déléguée à l’agriculture et à l’environnement Conseil départemental Meurthe-et-Moselle
Ce chantier a pour référents : Didier JAY Vice-Président NB.TECH
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LES PROPOSITIONS D’ACTIONS
7.1 EXPÉRIMENTER UNE VOIE RÉSERVÉE AU COVOITURAGE
SUR LE RÉSEAU AUTOROUTIER
L’objectif des voies réservées est de réduire la pollution et de décongestionner les accès aux zones urbaines denses. Cette solution peut aussi être envisagée dans le cadre du trafic transfrontalier. Elle pourrait
fluidifier le trafic et représenter un incitatif fort grâce au gain de temps engendré. Il semble incontournable de tester ce dispositif lorsque la nouvelle infrastructure de l'A31bis se réalisera. Ce dispositif nécessite une concertation avec les autorités luxembourgeoises pour prolonger cette bande sur le sol grand-ducal. Une telle expérimentation peut également être envisagée là où l’A31 est déjà à 3 voies.
→ En lien avec la proposition 8.3
7.2 DÉVELOPPER L’USAGE DU COVOITURAGE EN AMÉLIORANT SON INTÉGRATION
AU BOUQUET D’OFFRE
La construction d'un réseau local d'animateur pourrait à la fois mettre en relation les collectivités, se faire le relai des expériences les plus efficaces et assurer la sensibilisation et l’accompagnement aux changements d’habitudes. L’amélioration de la visibilité de tous les acteurs et leurs fonctions, favorisera la pérennité des mobilités partagées.
→ En lien avec les propositions 4.2 et 5.2
La définition d'une stratégie lorraine de développement du covoiturage, pour une offre fonctionnelle : la difficulté principale réside aujourd’hui dans la méconnaissance de l’offre, son hétérogénéité et la
diversité des modalités d’accès et des initiatives. La définition d’une stratégie à l’échelle lorraine permettra d’homogénéiser et développer une offre de services compréhensible et interopérable qui couvre l’ensemble des territoires et besoins. Incitative, cette stratégie pourra concerner l’offre (stationnement, plateformes de mise en relation, tiers de confiance, etc.) et les conditions d’accès (tarification, subventions et incitations financières, etc.). La diffusion ne doit pas se limiter au digital, sous peine d’exclure une part considérable de la population.
→ En lien avec la proposition 4.1
7.3
MIEUX ACCOMPAGNER LES EMPLOYEURS POUR INFLUER SUR LES USAGES PROFESSIONNELS
Pour soutenir le développement de pratiques de mobilité meilleures pour l’environnement et la santé (vélo, covoiturage, télétravail, etc.), il est impératif d’accompagner les entreprises et les collectivités afin de les aider à élaborer leur Plan de mobilité employeur (PDM-E) et former leurs référents mobilité.
Les entreprises et les collectivités sont en effet d’importants viviers d’usagers, relais d’une action de massification des mobilités partagées et/ou décarbonées. Au sein de ces structures dont les collaborateurs se connaissent, il est en ainsi plus aisé d’établir les liens de confiance nécessaires à l’établissement d’un réseau de covoitureurs. Généraliser un dialogue entre les AOM et les employeurs facilitera la construction, par ces derniers, d’une stratégie de mobilité, ainsi que le portage et le suivi de leurs projets.
Afin de contribuer à la réduction des coûts liés aux mobilités (financiers comme écologiques) pour tous (entreprises, collectivités, particuliers-usagers), il convient par ailleurs de mutualiser dès que possible les flottes de véhicules. En effet, nombre d’employeurs disposent de flottes de véhicules « en propre
» dont l’usage n’est pas optimisé en journée, et, encore moins le week-end. Pour optimiser leur temps de non-utilisation, il pourrait être envisagé de faciliter l’usage de ces flottes en interentreprises, ou en autopartage le soir et les week-ends, notamment par les collaborateurs (voire au-delà) pour des motifs non professionnels. Cela pourrait répondre à des besoins, notamment en milieu peu denses.
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POUR ALLER PLUS LOIN
La voiture partagée est sans nul doute à la croisée des chemins traitant de lisibilité des offres de mobilité et de mobilité solidaire. De nombreuses expériences, lorraines ou non, peuvent être autant de sources d’inspiration pour le futur.