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3.1.1 L’instabilité comme environnement

Étant donné la situation financière ou les activités déviantes ou criminelles de leurs parents, la moitié des femmes interrogées ont eu à vivre des coupures et des déménagements répétitifs au cours de leur enfance, créant, dès un jeune âge, un environnement précaire et instable, dont témoignent notamment Sophie, Laurence et Caroline

À l’âge de trois ans, mon père m’a kidnappée de chez ma mère. J’ai pas revu ma mère avant l’âge de neuf ans. Mais de trois à neuf, j’ai resté, mon père a fait quatre ans de prison, donc j’ai resté dans une famille, on m’a changée de place, mais c’était pas géré par la DPJ, c’était comme des amis de mon père. Faque t’sais déjà là, j’ai jamais eu de lieu stable avant l’âge de 20 ans. J’ai toujours été garochée, toute mon enfance. Sophie

On déménageait vraiment souvent, comme une fois par année même plus que ça. On déménageait toujours, faque moi je changeais toujours d’école. Laurence

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C’est à part des déménagements avec mes parents, toutes les écoles, moi la stabilité je connaissais pas ça. Caroline

L’ensemble des femmes a arrêté l’école avant la fin du secondaire, certaines par désintérêt et l’adoption de comportements déviants, comme le présente Kim :

J’ai lâché en secondaire 4, j’avais 15 ans, parce que ma mère fallait qu’a signe un papier parce que j’avais 15 ans justement. Dans ce temps-là, je faisais pas mal de speed avec mes amis, faque je commençais déjà à plus aller à l’école, faque j’ai lâché. Kim

Pour leur part, Sophie et Laurence, se sont vues dans l’obligation de mettre fin à leur scolarité afin de répondre aux besoins de leurs parents :

Mon père était sorti d’en dedans, il m’a envoyée danser, non, je me suis occupée d’une agence, il m’a fait lâcher l’école, je me suis occupée de l’agence de danseuse que mon père avait ouvert, pendant un an, de 13 à 14 ans. Pis à un moment donné, il a manqué de filles, j’étais comme obligée d’aller danser. Sophie

À 14 ans ma mère m’avait sortie de l’école parce qu’elle disait qu’elle avait besoin d’aide à la maison. Laurence

Dès l’enfance, quatre femmes témoignent d’un vécu d’expériences de victimisations multiples prenant différentes formes. En effet, pour elles, leur famille était une source de négligence, de violence conjugale, de consommation de drogue, de violences physiques comme d’agressions sexuelles. Andréanne, Sophie et Laurence racontent :

Ma mère aussi se faisait violentée par mon père dans le fond : c’était des cris, des poussades, c’est elle qui endurait toute son alcoolisme. Nous autres aussi, mais un moment donné, c’est comme moi qui est devenue la femme de la maison, à douze ans. Pour le calmer, c’est moi qui devait faire qui aille dans son lit pour qu’il arrête de crier après ma mère, c’est moi qui a fallu qui s’en occupe, t’sais, c’était comme, j’ai eu le rôle d’adulte un peu trop jeune pis ma mère m’a pas défendue dans ça. Andréanne

Mon père c’était quelqu’un d’extrêmement violent là. Moi, j’allais à l’école en coton ouaté. J’avais des coups de strap partout sur le corps là, c’était typique. Mais c’était la façon d’élever les enfants là, y a pas rien que moi qui se faisait battre de même là. Dans le temps, plusieurs jeunes, on mangeait la strap là. Sophie

Moi, je me souviens je me levais la nuit mettons pour aller aux toilettes, mes parents sontaient debout pis, quand moi je me levais le matin, sontaient couchés. Alors pendant longtemps dans ma vie, mes parents dormaient le jour pis la nuit sontaient debout. Laurence

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3.1.2 L’éloignement et la séparation du milieu familial

Pour deux des femmes interrogées, des victimisations vécues et un domicile parental synonyme de détresse les ont amenées à s’initier aux fugues :

J’ai même couchée sur une track de chemin de fer, toute seule, nowhere, juste parce que ça me tentait pas de rentrer chez nous. C’est grave, pour un enfant de douze ans. Andréanne

Quand je me suis occupée de l’agence de danseuses, j’ai fugué quelques fois de chez nous là, t’sais je savais que ça avait pas de bon sens, mon père m’enlevait mon argent, t’sais y me battait. Dans le fond, c’était pour prendre des vacances de mon père, j’me poussais pis j’me ramassais dans rue parce qu’à 13-14 ans, y a personne qui va te louer un appartement là, pis quand t’as de l’argent, t’as toujours des abuseurs financiers alentour de toi. Sophie

L’ensemble des participantes avait quitté le domicile familial ou ne s’y trouvait pas de manière formelle avant l’atteinte de la majorité comme le mentionne Kim :

Ben j’habitais chez mes parents, mais je dormais jamais chez eux, je dormais chez des amis, ouais, chez un de mes amis, des amis de gars pas mal, d’un bord pis de l’autre. Kim.

Pour quatre des femmes rencontrées, c’est sous forme d’une conséquence directe du mode de vie problématique à l’enfance et de la dénonciation des victimisations que le départ du domicile familial s’est effectué. Ainsi, Laurence s’est émancipée de ses parents en les mettant face à la réalité, comme elle l’explique ici :

Ça allait pas très bien, mes parents dans le fond avaient un gros problème de toxicomanie pis moi j’étais tannée de vivre là-dedans, faque j’ai dit à mes parents : « ben moi je vais quitter, t’sais vous, moi je respecte votre choix, vous voulez vous droguer, droguez-vous, mais moi c’est ça », mon père a dit : « tu peux pas quitter, t’as juste 15 ans ». Moi, ben c’est pas fin, ben j’ai dit : « moi, si tu veux pas j’appelle la DPJ, tu vas me laisser partir, sinon je vais faire une plainte ». Il m’a dit : « tu peux partir ». Laurence

Les trois autres femmes ont, quant à elles, été prises en charge par le système public, et ont été confiées à des familles d’accueil ou des centres, comme l’illustrent les propos d’Andréanne et Caroline :

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Quand j’ai dit à ma mère que j’étais tannée, ils se sont séparés pis j’ai été en famille d’accueil. Andréanne

Je suis tombée en famille d’accueil à cause de la violence des parents là. Caroline Deux des femmes, Andréanne et Sophie ont vécu cette séparation avec amertume et ressentiment, autant par rapport à leur famille qu’envers le système lui-même. Elles témoignent du sentiment d’abandon, mais également de l’impression d’être celles vivant la punition pour leur victimisation :

Je sais pas, c’était pas ma place les centres d’accueil. T’sais, c’est moi qui est victime un peu pis c’est moi qui se fait enfermée, c’est moi qui se fait abandonnée, j’avais plus de ressources. J’aurais aimé ça que ma mère me garde avec elle, mais c’est pas ça qui s’est passé. Andréanne

Là, j’ai réagi : « Vous êtes en train de me dire que moi j’suis retirée de ma famille qui est problématique, mais lui y reste dehors pis c’est moi qui paye la facture ». Sophie

3.1.3 L’expérience du milieu institutionnel

Pour celles placées, le passage par les centres jeunesse, en foyers de groupe et familles d’accueil en est un complexe et mitigé. Dans un premier temps, l’institutionnel n’a pas était gage de pied-à-terre, les transferts de familles, d’unités ou de foyers reproduisant l’instabilité vécue auparavant, comme l’illustrent les récits de Caroline et de Sophie :

Tsé quand t’es en famille d’accueil pis qui te transfère de famille d’accueil pour x raison, t’es dans l’auto, t’as les bagages en arrière, j’peux pas nommer la sensation que tu vis là. Pis t’es enfant, faque t’es dans le char pis tu fais bon, tombes dans une autre vie. Caroline

Je suis restée un an et demi à l’accueil, mais quand ils m’ont séparée, j’ai encore de la peine, je comprenais pas. […] Tu nous dis que c’est trente jours, on te fait confiance. T’sais un, vous nous dites que vous êtes les adultes, qu’on peut, qu’on peut tisser un lien de confiance, pis ça se bâtit avec un certain temps. Vous me dites trente jours, quatre-vingt-dix jours, après on en entend plus parler parce que, dans le fond, vous le savez pas. Faque un jour y a une fille qui sort, pis au lieu de mettre une fille qui arrive, une fille qui est pas adaptée à rien, vous me séparez des éducateurs, du psychologue avec qui je fais un travail pis un cheminement, mon retour à l’école, toutes les profs changent…Tout ça, moi j’t’obligée de vivre vingt- cinq changements, douze nouvelles filles, parce qu’une fille s’en va. C’est quoi cette histoire-là. Que moi je sois constamment en réadaptation de mon milieu de vie, vous essayez de me stabiliser, mais vous faites des gestes qui sont complètement… Sophie

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Par ailleurs, si cette prise en charge se voulait une forme de protection, elle a également été source de nouvelles victimisations pour Caroline :

La première famille d’accueil, j’ai été abusée par la dame donc. […] Pis je gardais des enfants, le père m’a fait des avances, pis là j’ai arrêté de garder là. Parce que t’sais, des fois, tu dis, t’sais : « y me colle, y me fait des attouchements, y a hâte que le petit dorme ». Quand tu vas dire à ton chum : « moi je garde plus, j’ai trop peur », ça veut pas dire qui vont te croire. Caroline

Ces changements semblent avoir été d’autant plus difficiles à vivre que, malgré les difficultés et les déceptions, certaines démontrent, à un moment donné de leur passage, un lien fort et un sentiment d’appartenance avec le lieu et les gens qui s’y trouvaient, notamment les intervenants :

J’avais créé des liens de confiance, j’avais gagné mes sorties, pis là j’étais obligée de recommencer à phase zéro parce qu’y a une fille qui est partie, qui a eu dix-huit ans, moi, moi c’est mon tour, mon numéro à matin, change de chambre, change de… j’ai capoté. Sophie

C’est drôle, mais, dans ma jeunesse, comme je disais, t’sais à partir de dix-huit ans, tu me disais, c’est quelles tes plus belles années de ta vie, j’te répondais au centre jeunesse. Parce que, je sais pas, j’ai senti un lien d’appartenance, y avait des éducateurs qui me faisait confiance, qui croyait en moi. C’était mon nid, je voulais plus sortir de là, j’avais peur de l’extérieur, j’étais vraiment bien. Caroline.

Néanmoins, les trois femmes prises en charge par la DPJ se sont montrées sur la défensive et difficiles d’approche, que ce soit à leur arrivée, à la suite d’un déplacement d’unités ou de familles d’accueil, d’une séparation, ou tout au long de leur passage en institution. Cette réalité est exprimée clairement par Andréanne :

Au centre d’accueil, comment tu veux je fasse confiance, je les connais pas, j’me suis déjà fait scraper la vie par des parents, faque imagines des adultes que je connais pas non plus, faque j’ai pas été portée, personne m’a posé de questions non plus, pourquoi tu fugues, personne, t’sais, faque j’ai juste encaissé pis encaissé, c’est tout. Andréanne

L’absence de confiance et de considération ressentie, la solitude, la colère et le ressentiment par rapport au fonctionnement de l’institution et le sentiment d’abandon qu’il engendrait conduisent Sophie et Andréanne à fuguer à de nombreuses reprises :

J’ai fugué tout le temps, je fuguais vraiment souvent, souvent, souvent. Même de mes 17 à mes 18, j’ai été un an en fugue intense. Andréanne

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Dans les deux cas, ces fugues sont l’occasion d’une introduction ou un retour aux activités déviantes et criminelles les plaçant dans un mode de vie à risque où les vulnérabilités sont amplifiées :

J’ai été d’un hôtel à l’autre, ma première vie d’itinérance, je dansais avec mon sac à dos, de quatorze à aller jusqu’à dix-sept ans, la fin de mes dix-sept ans, quand je suis tombée enceinte. Sophie

Pour vrai, j’ai été bien entretenue à cause des autres. À un moment donné, j’ai commencé à me tenir avec des vendeurs de drogues pis ça été eux autres qui payaient ma chambre d’hôtel. À un moment donné, j’ai vendu de la drogue. Andréanne

Si les conditions de vie étaient difficiles, les deux femmes mettent néanmoins davantage l’accent sur leur sentiment de protection et d’inclusion à un groupe, des besoins qui n’avaient pas su être comblés au sein de leur famille ou des services :

Rendue là, c’est plein d’amis, c’est plein de monde, ils te voient toute jeune, pis y veulent pas que t’ailles de mal faque y t’acceptent dans la gang. […] J’étais pas abusée dans ce temps-là, c’était du monde qui faisaient attention à moi, c’était une famille que j’avais pas. Andréanne

Là (à la sortie des centres jeunesse), j’suis retombée dans mon milieu, ce que je connaissais, c’était les gars de bicycle, […] j’avais un lien d’appartenance, j’étais la plus jeune. Sophie

3.1.4 L’initiation à la consommation de substances psychoactives

Pour au moins trois des femmes interrogées, leur contact avec la consommation de substances psychoactives s’est fait tôt dans leur parcours de vie, que ce soit par la consommation abusive de leurs proches, ou le mode de vie dans lequel elles étaient insérées comme le présente Sophie :

Moi, j’ai été élevée dans bars, j’suis un enfant d’hôtel, moi, à huit ans, je savais ce que ça goûtait un bloody ceasar, un bloody mary, un coco-cognac, j’avais goûté à toutes les sortes d’alcool. Sophie

À l’adolescence, au moins quatre des femmes rencontrées avaient connu leur première consommation de drogues :

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Commencé à l’école en secondaire 1, premier contact avec la drogue ça été là. Je faisais de l’acide, du buvard, pis j’ai fait de la colle, on sniffait de la colle nous autres. Sophie

Bien que, dans leurs témoignages, leur premier contact personnel semble teinté d’une curiosité et d’une recherche de plaisir, il a été aussi nommé, par certaines, qu’elle a été induite par des évènements difficiles qu’elles ont vécus et qu’elles s’en servent comme d’un outil pour se distancer de leur détresse :

Le soir, avec mes amis de l’école, j’ai commencé à boire pis à fumer pis ça, c’est sûr que ça pas aidé dans le fond, que je fume pis toute. Dans le fond, c’était plus l’impact de mon viol. Caroline

Quand j’étais en fugue, ça commencé par des petits joints, de la mescaline, par du buvard, c’est tranquillement, c’est pour le fun t’sais, mais à un moment donné c’est pas pour le fun, c’est juste pour combler ta vie de merde. Andréanne

Sophie a, par ailleurs, connu sa première entrée en thérapie avant l’atteinte de sa majorité J’ai été agressive quelque fois, là j’ai arrêté de danser, j’étais rendue les hommes, pfff. J’en avais vu dans ma vie passer. J’étais rendue très agressive, les gars de bicycle voulaient même plus que je rentre dans leurs bars, y ont dit : « non, tu bois plus pis tu rentres plus dans les bars ». C’est là que j’ai commencé ma première thérapie, pour arrêter de consommer, faque j’avais seize ans, j’étais à boute. Sophie Au-delà de la consommation comme tentative d’oubli de leur situation, deux participantes ont mentionné avoir entretenu des idées suicidaires et être passées à l’acte au cours de leur adolescence :

J’en ai pas parlé, t’sais, j’ai fait quatre grosses tentatives de suicide, j’ai été sauvée (claquement de mains). Calisse, t’aurais pas pu arriver cinq minutes avant, j’aurais réussi. En plus, là j’vais être obligée de dealer avec le fait que j’suis même pas capable de me suicider, tellement j’suis poche dans vie. Ça c’est dans mon adolescence de fuckée, la dernière j’avais 24 ans. Sophie

T’as pas de maison, t’as pas de personne, t’as pas de lieu d’appartenance, t’as pas de personnes de ressource, t’as comme, après on te transfère encore dans une famille d’accueil, après dans un foyer de groupe, des centres d’accueil, c’est sûr qu’à un moment donné, j’ai fait des tentatives de suicide là aussi. Caroline

42 3.2 Les répercussions de l’enfance à l’âge adulte

Les individus se développent et se forment à travers les expériences vécues; les femmes elles-mêmes soulèvent des répercussions directes de leur enfance à l’âge adulte. En effet, le mode de vie qu’elles ont subi a eu des effets sur divers aspects de leur existence qui les amènent à modifier leurs comportements ou les interroger. Dans le cas de Laurence, ce sera le fait d’être témoin et participante malgré elle de la consommation abusive de substances psychoactives de ses parents qui affectera son quotidien pendant des années, comme elle l’exprime dans cet énoncé :

Eux autres, c’était pas du pot, c’était de la cocaïne, surtout de la freebase. T’sais moi, j’ai été des années y avait pas de cuillères chez moi. Moi, je faisais la vaisselle t’sais, pis je me souviens que j’en ai lavé beaucoup pis c’était pas très beau. Ça m’a vraiment marquée, faque moi j’mangeais ma crème glacée avec une fourchette. Laurence

Les expériences passées négatives auprès des personnes qui devaient lui offrir un milieu de vie sain ont découragé Caroline d’aller chercher le soutien de services lorsque nécessaire :

T’sais, dans ce temps-là, j’aurais pu aller prendre de l’aide pis aller justement au centre d’hébergement, mais moi avec toutes les familles d’accueil fuckées pis toute, je voulais pas. Je me suis comme brimée à cause de ça. Caroline

Sophie a développé des craintes à propos de ce qu’elle pourrait transmettre à ses enfants et l’idée de répéter les erreurs de ses parents. Dans un premier temps, elle se sent dépourvue de connaissances saines à communiquer à sa fille concernant la sexualité étant donné la réalité qui fut la sienne :

La mienne (sa vie) est déjà fuckée parce qu’on m’a montré des affaires toutes croches, trop vite, pendant longtemps, faque je connais rien de ce qui est vraiment normal. Ma normalité à moi est difformée par rapport aux déviances sexuelles de mon père. Sophie

Par ailleurs, elle est prête à faire de sacrifices afin d’éloigner ses inquiétudes et d’instaurer un environnement stable pour sa famille :

Moi, j’ai tellement changé d’école souvent pis à 46 ans aujourd’hui, j’ai un impact encore de ça qui fait que je veux pas changer, j’suis prête à voyager mes enfants d’un village à l’autre pour pas faire vivre un changement d’école, complètement illogique, démesurée comme réaction. C’est ma peur que je transfère sur eux. Sophie

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Une conséquence partagée par plus d’une participante se réfère à leur façon d’instaurer et de vivre leurs rapports aux autres. Bien que la présence d’une réalité ou l’autre ne soit mutuellement exclusive, certaines soulignent des difficultés dans l’engagement et le maintien de relations en général, tandis que d’autres présentent leur incapacité à vivre sans partenaire :

Avec tout ce que j’ai vécu, j’étais vraiment une dépendante affective chronique, ben dans la fond j’avais jamais dormi dans un lit toute seule de ma vie, y avait un conjoint toujours, jamais passé un Noël tout seul, jamais passé ma fête toute seule. Laurence

T’sais les relations, t’sais aujourd’hui j’en ai des relations, je m’entends bien avec

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