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De 2012 à 2016, le nombre de cycles utilisés pour la mise à la reproduction au cours desquels la jument a présenté des signes d’inflammation de l’utérus est de 120 sur 209 (soit 57,4%).

Les signes d’inflammation de l’endomètre, isolés ou associés, étaient les suivants : - Ouverture anormalement longue du col autour de l’ovulation et/ou une infiltration

utérine persistante post-ovulation évoquant un faible degré d’inflammation utérine mis en évidence sur 41 cycles sur les 209 utilisés soit 19,6%.

- Présence de liquide voire de pus (1 cas) dans l’utérus en quantité variable indiquant une inflammation de l’utérus sur 97 cycles sur les 209 utilisés soit 46,4%.

- Echecs répétés de gestations qui pourraient être liés à une endométrite subclinique. Dans ce cas, un lavage utérin à visée diagnostic a été réalisé. Un liquide de lavage trouble voire opaque indiquant une inflammation utérine.

Une inflammation de l’utérus peut correspondre à une réaction physiologique de l’utérus qui ne nécessite pas de traitement antibiotique systématique si l’inflammation est légère. Il a été déterminé les critères suivants :

(1) Endométrite légère (62 cycles sur 209 soit 29,7%) :

- seul le traitement à l’ocytocine a été appliqué sur 58 cycles. - un lavage non répété a été appliqué sur 4 cycles

36 (2) Endométrite modérée à sévère (26 cycles sur 209 soit 12,4%) qui a nécessité une

antibiothérapie associée à des lavages répétés et des injections d’ocytocine.

D’après ces critères de caractérisation de l’endométrite, l’incidence de cette pathologie a été de 42,1% sur la totalité des cycles utilisés. L’endométrite post-IA/saillies pose des problèmes de fertilité. En effet, une inflammation persistante peut induire la mort de l’embryon lors de son arrivée dans la cavité utérine 6 à 7 jours après l’ovulation (Bruyas et al. 2013).

Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces endométrites post-mise à la reproduction :

(1) Une prédisposition de la jument : une capacité de vidange de l’utérus insuffisante entraine une élimination difficile de l’inflammation physiologique induite par la semence. Cette insuffisance de capacité de vidange peut être observée par la présence prolongée de liquide intra-utérins dès la période d’œstrus (Bruyas et al. 2013).

(2) Le contenu de la semence, la proportion de dilueur versus la proportion de plasma séminal : le plasma séminal semble être un régulateur naturel de l’inflammation de l’utérus alors que les protéines d’origine animale de certains dilueurs introduites dans l’utérus peuvent potentiellement accentuer l’inflammation (Bruyas 2005).

(3) Une contamination bactérienne ou fongique ascendante de l’utérus : une voie d’entrée importante ou la présence de bactérie dans la semence favorise cette contamination qui entraine ou augmente l’inflammation.

La plupart des analyses bactériologiques envoyées (manque de données plus précises) sont revenues négatives avec des analyses cytologiques positives. Cela prouve que l’inflammation était active mais que la contamination bactérienne n’était pas majeure.

L’étude de l’influence de la prédisposition des juments sur le développement des endométrites post-IA/saillie est présenté par le Tableau 7. Il s’agit de la répartition des cycles mis à la reproduction par catégorie de traitement d’endométrite utilisé en pré ou en post-IA/saillie.

Tableau 7 : Répartition des cycles en fonction des traitements d’endométrite pré et post IA/saillie utilisés sur la période de 2012 à 2016

Nombre de cycles % sur le nombre cycles mis à

la reproduction

Pas de traitement d'endométrite post IA/saillie

Traitement d'endométrite post IA/saillie

Total général Pas de traitement d'endométrite

pré IA/saillie 121 25 146 82,9 17,1 100 Traitement d'endométrite pré IA/saillie 40 23 63 63,5 36,5 100

Nombre total de cycles mis à la

37 Dans notre étude, l’utilisation d’un traitement d’endométrite en période pré-ovulatoire a été un facteur de risque significatif, augmentant de 2,8 fois les chances de développer une endométrite post IA/saillie nécessitant la mise en place d’un traitement (Odds Ratio = 2,78, Risque Relatif = 2,13, p = 0,002, khi-2).

Par ailleurs, la semence peut être plus ou moins pro-inflammatoire en fonction du mode de reproduction. Le Tableau 8 présente la répartition de cycles traités pour endométrite en post-IA/saillie en fonction du mode de reproduction utilisé.

Tableau 8 : Répartition des cycles en fonction du traitement d’endométrite post IA/saillie et du mode de reproduction utilisé sur la période de 2012 à 2016

Nombre de cycles % sur le nombre cycles mis

à la reproduction Pas de traitement d'endométrite post IA/saillie Traitement d'endométrite post IA/saillie Total général Monte Naturelle 10 2 12 83,3 16,7 IAR 62 20 82 75,6 24,4 IAC 89 24 113 [37] 78,8 21,2 Total général 161 78,0 46 22,0 207

L’incidence d’endométrite post-IA/saillie varie de 16,7 à 24,4% en fonction du mode de reproduction. Elle semble légèrement plus faible en monte naturelle (16,7%) pour laquelle aucun milieu de conservation de la semence n’a été utilisé. Cependant l’incidence des endométrites post-IA n’a été pas significativement différente avec la semence réfrigérée ou congelée (21,2% et 24,4%, p= 0,6, khi-2).

L’incidence des endométrites post-IA/saillie dans notre étude a été en moyenne de 23,0% (48 cycles sur 209). De plus, 8 cycles suivis n’ont pas été mis à la reproduction en raison de la présence de signes d’endométrite. Une étude de terrain menée au Etats-Unis sur plus de 700 cycles ovariens d’une population de juments Pur-Sang a évalué une incidence d’endométrite post-mise à la reproduction, d’environ 15% (Zent et al. 1998). L’incidence plus élevée dans notre étude pourrait être liée à une différence de critères diagnostiques.

A l’échelle de la saison de reproduction, 57 des 117 juments mises à la reproduction ont été traitées pour endométrite, il s’agit de presque la moitié des juments. Parmi ces juments, 31 n’ont eu un qu’un seul cycle traité (sachant que 14 saisons de ces juments ne comprenaient qu’un seul cycle) et 26 juments ont été traitées sur plusieurs cycles à la suite sur la même saison. Enfin, 23 ont reçu au moins un traitement antibiotique pendant la saison, soit un peu moins d’un quart des juments. Des traitements préventifs de réduction d’ouverture de la vulve ont été réalisés sur 16 juments pour diminuer le risque d’entrée de germes engendré lors de ptose vulvaire.

38 Durant notre étude, 42,1% des cycles ont nécessité un traitement d’endométrite pour 48,7% des juments. Un traitement antibiotique a été utilisé chez un quart des juments de notre étude. Les juments prédisposées à une vidange non efficace de l’utérus en période d’œstrus ont plus de risques de développer cette pathologie post-IA/saillie. L’utilisation de semence conservée (réfrigérée ou congelée) pourrait constituer un facteur de risque des endométrites par rapport à la monte naturelle, peu représentée dans notre étude.

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