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6.4 Pr´es´election

6.4.2 S´election des jets

Les jets qu’on utilise dans cette analyse sont reconstruits `a partir des d´epˆots d’´energie dans les calorim`etres ´electromagn´etique et hadroniques `a l’aide d’un algorithme de cˆone de 0.4 utilisant les amas topologiques. Une description plus d´etaill´ee de la reconstrution des jets a ´et´e pr´esent´ee au cha-pitre 2.

La premi`ere ´etape de s´election des jets consiste `a s´electionner les candidats jets avec pT > 25 GeV et |η| < 5.

Vu que l’algorithme de reconstruction des jets est ind´ependant de celui des ´electrons, il peut arriver qu’un mˆeme objet physique soit reconstruit `a la fois en tant qu’´electron et en tant que jet. Pour ´eviter toute confusion, on enl`eve des candidats jets tout ceux qui sont `a une distance ∆R < 0.4 d’un ´electron isol´e ayant pass´e les crit`eres de pr´es´election cit´es pr´ec´edemment, et tels que le rapport de l’impulsion transverse du candidat jet `a celle de l’´electron soit sup´erieure `a 0.7.

(a) (b)

Fig. 6.7 – Efficacit´e de la s´election des ´electrons (noir) et des muons (rouge) en fonction de l’impulsion transverse (a) et de la pseudorapidit´e (b).

6.4.2.1 Etiquetage des jets b

Afin d’identifier parmi les jets s´electionn´es ceux qui sont des jets de saveur b, on utilise l’algorithme d’´etiquetage IP3D+SV1 qui exploite le fait que les hadrons contenant un quark b ont une dur´ee de vie suffisamment grande pour ˆetre mesurable. Cette m´ethode est bas´ee d’une part sur la pr´esence dans un jet b d’un vertex secondaire qu’on arrive `a reconstruire et exploiter les pro-pri´et´es (SV1), et d’autre part sur la pr´esence dans le jet b de traces de grand param`etre d’impact (IP3D). Une description assez d´etaill´ee des m´ethodes d’´etiquetage des jets b a ´et´e pr´esent´ee au chapitre 3.

Le param`etre de sortie de l’algorithme d’´etiquetage des jets b est un poids w sur lequel on applique une coupure pour d´ecider si un jet est de saveur b. Cette coupure sera optimis´ee dans la suite pour obtenir une significance statistique maximale.

A ce stade de l’analyse, on suppose que les m´ethodes d’´etiquetage des jets b ont ´et´e comprises et maˆıtris´ees. Toutefois, les syst´ematiques li´ees `a la mau-vaise estimation des performances de l´etiquetage des jets b seront ´etudi´ees dans la section 6.8.

6.4.2.2 Correction de l’´energie des jets

Mˆeme apr`es la calibration effectu´ee au niveau de la reconstruction des jets (cf. chapitre 2), plusieurs effets font que l’´energie des jets est syst´ematiquement sous-estim´ee compar´ee `a l’´energie des quarks avant hadronisation. En g´en´eral, et surtout pour les jets de basses ´energies, une partie des particules issues du jet d´eposent leur ´energie en dehors du cˆone du jet. A cela s’ajoute l’exis-tance dans les jets de saveur lourde, de muons et de neutrinos, issus de la d´esint´egration semi-leptonique des hadrons beaux et charm´es, qui d´eposent tr`es peu ou pas d’´energie dans les calorim`etres.

Cette sous-estimation de l’´energie des jets peut devenir tr`es importante `a basses ´energies (typiquement de l’ordre de 40% pour un jet de pT = 20 GeV/c), ´etant donn´e que les particules issues du jet sont de moins en moins collim´ees et ´echappent plus facilement au cˆone du jet. Il faut donc corriger l’´energie des jets pour tenir compte de ces effets.

La figure 6.8 montre pour les jets b et les jets l´egers, le rapport entre l’´energie du parton avant radiation au niveau de la v´erit´e Monte Carlo et l’´energie du jet reconstruit qui lui est associ´e en fonction de l’impulsion transverse du jet. Pour d´ecrire ce rapport, un ajustement est effectu´e avec une fonction exponentielle de la forme :

f (pT) = a0+ ea1+a2pT (6.3) Cet ajustement est utilis´e pour corriger l’´energie des jets. La figure 6.9 montre la r´esolution en impulsion transverse des jets b et des jets l´egers avant et apr`es calibration. La r´esolution est calcul´ee en effectuant la diff´erence entre l’impulsion transverse du jet et celle du parton avant radiation qui lui est associ´e normalis´e par rapport `a l’´energie du parton :

R´esolution = p

jet

T − pquarkT

pquarkT (6.4)

6.4.2.3 Performance de la s´election des jets

L’efficacit´e de reconstruction des jets dans les ´ev´enements de signal est, pour un boson de Higgs de masse mH+ = 250 GeV/c2, de (91.9 ± 0.1)% pour les jets b et de (91.0 ± 0.1)% pour les jets l´egers. Cette efficacit´e pr´esente une certaine d´ependance de la cin´ematique du jet qu’on peut voir dans la figure 6.10.

L’efficacit´e d’´etiquetage des jets b est ajustable et d´epend de la coupure qu’on choisit d’appliquer sur le poids w des jets. On peut donc en principe choisir

Fig. 6.8 – Facteur de correction de l’´echelle d’´energie des jets en fonction de l’impulsion transverse des jets pour les jets l´egers (rouge) et les jets b (noir). L’ajustement est effectu´e avec une fonction exponentielle de la forme : f (pT) = a0+ ea1+a2pT

l’efficacit´e `a laquelle on aimerait travailler. Toutefois, le prix `a payer pour choisir une efficacit´e ´elev´ee est un faible pouvoir de rejet des jets l´egers et surtout des jets c. Un faible rejet des jets l´egers se traduit par une acceptance ´elev´ee pour le bruit t¯t + jets. En effet, la pr´esence plutˆot fr´equente de jets c qui peuvent accompagner la paire t¯t ou encore provenir de la d´esint´egration du boson W , rend la tˆache de rejeter ce bruit encore plus difficile. La figure 6.11 montre la distribution du poids des jets l´egers, des jets c et des jet b et la figure 6.12 montre le rejet des jets l´egers et des jets c en fonction de l’efficacit´e d’´etiquetage des jets b.

La coupure sur le poids d’´etiquetage des jets b est choisie de fa¸con `a optimiser la significance statistique du signal (c.f. section 6.6). La valeur optimale de la coupure sur le poids d’´etiquetage des jets b est de l’ordre de w = 6. Avec cette valeur, nous obtenons une efficacit´e d’´etiquetage des jets b de (63.5 ± 0.2)% et un rejet de (6.0 ± 0.2) pour les jets c et de (71 ± 3) pour les jets l´egers. Les performances de l’´etiquetage des jets b pr´esentent une d´ependance en

Fig. 6.9 – R´esolution en impulsion transverse des jets l´egers (rouge) et des jets b (noir) avant (traits pleins) et apr`es (traits pointill´es) la correction de leur ´energie.

(a) (b)

Fig. 6.10 – Efficacit´e de reconstruction des jets l´egers (rouge) et des jets b (noir) en fonction de l’impulsion transverse (a) et de la pseudorapidit´e (b) du jet.

Fig. 6.11 – Distribution du poids fourni par l’algorithme d’´etiquetage des jets b IP3D+SV1, pour les jets b (noir), c (vert) et l´egers (rouge).

fonction de la cin´ematique du jet. La figure 6.13 montre l’efficacit´e d’´etiquetage des jets b en fonction de l’impulsion transverse et de la pseudorapidit´e du jet. Cette d´ependance en fonction de la cin´ematique du jet a ´et´e expliqu´ee en d´etail au chapitre 3. Rappelons qu’`a basses impulsions transverses et `a grandes pseudo-rapidit´es, les effets dus aux diffusions multiples et aux inter-actions nucl´eaires des particules charg´ees avec la mati`ere du d´etecteur sont responsables d’une d´egradation des performances d’´etiquetage des jets b. Tan-dis qu’`a hautes impulsions transverses, les effets de collin´earit´e des traces aug-mentent les ambigu¨ıt´es lors de la reconstruction des traces. A cela s’ajoute les d´esint´egrations tardives des hadrons B qui ont lieu apr`es la premi`ere couche de d´etection contribuant ainsi `a la baisse des performances de l’´etiquetage des jets b.

Fig. 6.12 – Rejet des jets c (vert) et l´egers (rouge) en fonction de l’efficacit´e des jets b. Les diff´erents points sur la courbe sont obenus pour diff´erentes coupures sur le poids IP3D+SV1. Les points bleus sont ceux obtenus pour la coupure que nous avons choisie pour l’analyse : w > 6.