Effets sur la vascularisation cérébrale

Les études évoquant les effets d une exposition aiguë des radiofréquences sur la vascularisation cérébrale chez l homme ne sont pas nombreuses. Elles portent principalement sur le flux sanguin cérébral mesuré généralement par tomographie par émission de positrons ou par spectroscopie proche infrarouge.

En 2002, Huber et al. (Huber et al., 2002) ont observé une augmentation significative de 5 à 7 % du flux sanguin cérébral régional dans le cortex préfrontal

dorsolatéral de l hémisphère gauche du cerveau après min d exposition à un

téléphone GSM. La technique utilisée pour mesurer le flux sanguin cérébral était la tomographie par émission de positons TEP de l oxygène en anglais PET ou PET scan pour positron emission tomography). Les mesures ont été réalisées 10 min après l exposition. Les volontaires étaient des hommes adultes sains d âge compris entre et ans et l exposition consistait en un signal de type GSM émis par un téléphone mobile dont le DAS égal à 1 W/kg.

En 2005, ce même groupe a confirmé cet effet avec une exposition aux RF modulées par impulsions pendant 45 min, mais pas avec une émission continue comme

le signal des antennes relais, avec un DAS de W/kg en pic d émission (uber et al.,

2005).

A leur tour, Haarala et al. (Haarala et al., 2003 a) ont trouvé une diminution bilatérale du flux sanguin cérébral régional dans le cortex auditif par PET chez des adultes sains (21-35 ans) suite à une exposition de 45 min par un téléphone GSM à 902 M(z ayant un DAS de , W/kg approximativement. Cette diminution n était pas observée dans la zone d exposition RF maximale. Les mesures par PET ont été effectuées pendant l exposition. De plus, il a été rapporté que des possibles signaux auditifs ont eu lieu pendant l exposition.

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Alors que le premier groupe (Huber et al., 2002, 2005) a trouvé une augmentation après l exposition, le deuxième (Haarala et al., 2003 a) a trouvé une diminution pendant l exposition.

Utilisant toujours la même technique PET, Aalto et al. (Aalto et al., 2006) ont amélioré le protocole de Haarala et al. (Haarala et al., 2003 a) en éliminant les possibles artefacts acoustiques. Les mesures ont été réalisées pendant l exposition au même type

de signal RF que celui utilisé dans l étude précédente, ils ont également observé une

diminution du flux sanguin cérébral régional près de l antenne et une augmentation dans d autres régions variées plus profondes dans le cerveau.

Récemment, Kwon et Hämäläinen (Kwon et Hämäläinen, 2011) ont élaboré une revue dans laquelle ils concluent que les résultats des mesures hémodynamiques de réponse cérébrale sont prometteurs, mais encore peu nombreux et non concluants.

Cependant, même si ces résultats sont non convergents, ils ne sont pas non plus

contradictoires : ils indiquent une diminution du débit pendant l exposition dans le

cortex auditif à proximité des antennes émettrices et une augmentation plus tardive dans d autres régions du cerveau plus éloignées, qui pourrait être une réponse

physiologique à une diminution antérieure dans d autres régions du cerveau.

Etant considéré comme un marqueur de l activité cérébrale, le métabolisme du

glucose a été mesuré par Volkow et al. (Volkow et al., 2011) par PET. Ils ont rapporté une augmentation du métabolisme du glucose cérébral local (cortex orbitofrontal droit et partie inférieure du gyrus temporal supérieur droit après min d exposition à un téléphone portable en mode réception. Ce résultat va dans le sens de ceux de Huber et

al. (Huber et al., 2002). Cependant, l étude ne mentionne pas un contrôle de la

température du téléphone allumé par rapport à celle du téléphone éteint. )l n est alors

pas évident de savoir si l effet est réellement dû à l émission RF ou à une réaction

intracrânienne indirecte due à l échauffement de la partie de la tête par l électronique du

téléphone portable.

Thuróczy et al. (Thuróczy et al., 1999) ont mesuré le flux sanguin cérébral par Rhéo Encéphalographie (REG) d'impédance des ondes pulsées qui reflète le flux sanguin dans les tissus irrigués par les carotides internes. Les mesures ont été réalisées avant, pendant et après l exposition au téléphone portable. Une légère diminution non

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significative a été observée dans l impédance de l onde pulsée du REG pendant l exposition.

En 2009, Mizuno et al. (Mizuno et al., 2009) ont examiné pour la première fois les effets d une exposition de type G Wide band Code Division Multiple Access W-CDMA) sur le flux sanguin cérébral régional par PET. Les résultats obtenus avant, pendant et

après min d exposition ne révèlent aucune différence entre l exposition réelle et

l exposition fictive.

Kwon et al. (Kwon et al., 2012) ont observé une légère augmentation dans la température à l intérieur du canal auditif mais n ont observé aucun effet sur l hémodynamique du cerveau mesurée par PET suite à une exposition à un signal GSM 902,4 MHz.

Une autre technique, la spectroscopie proche infrarouge (en anglais NIRS, pour Near infrared spectroscopy) a été utilisée pour évaluer le débit sanguin cérébral en présence des RF. En comparaison avec la PET, la NIRS fournit une résolution temporelle beaucoup plus élevée avec une grande sensibilité et ne nécessite pas l'utilisation de traceurs radioactifs comme dans la technique PET. Wolf et al. (Wolf et al., 2006) et

Curcio et al. (Curcio et al., ont observé une légère influence sur l oxyhémoglobine

et la désoxyhémoglobine.

Wolf et al. (Wolf et al., 2006) ont observé pendant l'exposition de 20 min à un signal de type GSM 900 MHz une réponse à court terme sur la concentration de l'oxyhémoglobine et de la déoxyhémoglobine, qui correspond à une diminution du volume et du débit sanguin cérébral. Toutefois, ces variations sont moindres que les changements physiologiques normaux.

Curcio et al. (Curcio et al., 2009 montrent une influence de min d exposition à

un signal GSM 900 MHz sur le cortex frontal. Une augmentation linéaire de la concentration en désoxyhémoglobine en fonction du temps à partir de 10 min d exposition a été décrite. Cet effet n a pas cessé lorsque l exposition s est achevée et il a

persisté durant la période de 10 min suivant l exposition.

Toujours par la même technique NIRS, Lindholm et al. (Lindholm et al., 2011) ont récemment réalisé une étude sur des adolescents de 14-15 ans pour évaluer de possibles effets thermiques et des changements potentiels du flux sanguin local dans la tête par l exposition de min à un signal GSM. Contrairement à Wolf et al. et Curcio et

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al., Lindholm et al. n ont pas rapporté de changements significatifs ni dans le débit sanguin cérébral local ni dans la température du conduit auditif.

D après la littérature disponible à ce jour, l exposition aux RF du téléphone portable peut induire ou pas une augmentation ou une diminution du flux sanguin

cérébral régional, selon la technique utilisée, la durée de l exposition et le moment ou la

zone d enregistrement. De telles modifications pourraient refléter ou produire des modifications localisées de l activité neurale. Pour cela, nous avons voulu montrer dans notre première étude si ces modifications seront détéctées ou pas par une technique non invasive et potentiellement non interférente le doppler transcrânien et si la présence ou l absence d un tel effet pourrait être en corrélation avec un effet sur l activité électrique

du cerveau, d où notre deuxième étude.

VII.2 Effets sur la fréquence cardiaque, la variabilité de la fréquence cardiaque et la