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R ECOMMANDATIONS ET ATTENTES

Dans le document L AUTOPARTAGE ENTRE PARTICULIERS (Page 97-101)

5. ANALYSE DETAILLEE D’UNE SELECTION D’EXPERIENCES

5.14. R ECOMMANDATIONS ET ATTENTES

Conditions pour faire de l'autopartage

Etre clairs sur l'organisation et le "contrat"

Confiance et respect mutuels Avoir des besoins modérés et compatibles de la voiture Ne pas surinvestir l'objet voiture Autres réponses (toutes citées une seule fois)

43 Le véhicule partagé était peu présentable et donnait une mauvaise image auprès de ses clients.

L’autopartage entre particuliers

Etude réalisée par ADETEC pour l’ADEME et le MEEDDM dans le cadre du PREDIT Octobre 2009

97 Les recommandations des autopartageurs constituent un excellent vade-mecum de l’autopartage.

Les points les plus importants sont :

Règles de fonctionnement et de partage des frais définies dès le départ et acceptées de tous. Ces règles peuvent être orales, mais la plupart des autopartageurs recommandent de les écrire, même quand ils fonctionnent eux-mêmes uniquement sur de l’oral. Faire un point à intervalles réguliers permet d’adapter ces règles aux besoins et aux contraintes rencontrées.

Confiance et respect mutuels. Pour certains, cela implique de bien se connaître au départ.

Pour d’autres, l’autopartage peut s’envisager avec des personnes moins proches.

Besoins modérés et compatibles de la voiture. Cela nécessite en particulier de ne pas avoir besoin tous les jours de la voiture partagée pour aller travailler. Les besoins de chacun doivent être examinés au départ, en particulier pour les activités régulières (ne pas avoir 2 activités nécessitant la voiture en même temps) et pour les week-ends (fréquence).

Vision utilitariste de la voiture : pas de sacralisation de la voiture, ce qui n’empêche pas d’être respectueux de celle-ci et des autopartageurs.

5.14.2. Conseils aux personnes intéressées

Certains autopartageurs ont ajouté des conseils ou des encouragements aux personnes intéressées par l’autopartage :

« On garde une grande liberté et un grand confort » (propriétaire)

« Allez-y sans vous poser de question » (utilisatrice)

« Essayez, c’est très simple » (propriétaire)

« Un autre usage de la voiture est possible et on n’est pas plus malheureux pour autant » (propriétaire)

« Ce que j’apprécie beaucoup, c’est qu’on est dans de ‘’l’organisé informel’’ [NDLR : modalités financières et de fonctionnement bien définies, mais uniquement oralement] » (utilisateur)

« Ce n’est pas compliqué, ça fait économiser beaucoup d’argent et ça évite toutes les contraintes pour une famille [NDLR : grâce à l’autopartage, la famille utilisatrice a évité d’acheter une 2e voiture] » (propriétaire)

« Inspirez-vous de l’expérience d’un autre groupe d’autopartage » (Gilles D., Viry-Châtillon, dont le groupe s’est inspiré de l’expérience du groupe de Laurent C., à Lille)

« En plus, il y a du bonheur là-dedans [NDLR : richesse et renforcement des relations humaines] » (utilisateur)

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5.14.3. Vaut-il mieux être propriétaire ou utilisateur ?

Statut actuel

Propriétaire Copropriétaire Utilisateur Total

Propriétaire 6 2 7

La moitié des autopartageurs (6 propriétaires, 2 copropriétaires et 7 utilisateurs) souhaite conserver leur statut actuel.

Voici quelques citations expliquant ces choix. Pour interpréter certaines réponses, il faut garder en mémoire que les propriétaires sont souvent les plus gros utilisateurs de la voiture partagée, et de loin.

• Propriétaires préférant le rester :

- « J’aime bien maîtriser les choses, donc je préfère être propriétaire. Ca me rassure aussi. » - « En tant que propriétaire, on a toujours la voiture sous la main, en cas d’urgence, c’est

rassurant. Cet avantage compense le temps (faible) passé à gérer l’autopartage. » - « Si j’utilisais la voiture d’un autre, je serais plus prudent. Là, je suis plus décontracté. » - « J’aurais peut-être plus de crainte d’emprunter une voiture, de m’adapter à sa conduite. » - « En tant que propriétaire, je maîtrise le risque [NDLR : en cas d’accident] et l’usage du

véhicule. Je préfère aussi que ce soit le ménage qui a les plus gros revenus qui achète la voiture. »

- « Je préfère être dans mon rôle, car il n’y a pas la contrainte de demander. Mais je pourrais aussi être emprunteuse. Dans ce cas, il faudrait contractualiser les choses. »

• Utilisateurs préférant le rester :

- « Utilisatrice, c’est très confortable. J’ai l’impression que c’est tout bénéfice pour nous. Mais j’en ai parlé [au propriétaire du véhicule], il m’a dit qu’il y gagnait aussi. »

- « Vu mon faible usage actuel, je préfère être utilisateur. |Le propriétaire] a plus besoin de la voiture, il est en couple. »

- « Pour l’instant, le statut d’utilisateur me convient bien. Mais, si les deux autopartages auxquels je participe s’arrêtaient, j’ai pensé à acheter une voiture et à la partager.»

- « Notre position d’utilisateurs est très confortable. »

- « Je préfère être utilisatrice pour éviter la gestion matérielle et administrative d’une voiture. Si je ne faisais pas d’autopartage, je n’aurais pas de voiture. ».

Le tiers des autopartageurs (5 propriétaires, 2 copropriétaires et 1 utilisateur) n’a pas de préférence.

L’une souligne que « chaque rôle a ses avantages et ses inconvénients ». A noter que la seule personne ayant été successivement propriétaire puis utilisatrice (Anne M., à l’Isle d’Abeau, 38) fait partie de cette catégorie.

Seulement 4 autopartageurs préféreraient un autre statut. 1 propriétaire préférerait la copropriété, 2 propriétaires préféreraient être utilisateurs et 1 utilisateur préférerait être propriétaire. Le statut actuel leur convient toutefois et la préférence n’est jamais très marquée :

- « Propriétaire ou utilisatrice, ça m’est égal. Je partirais plutôt dans une logique de copropriété, pour que tout le monde soit sur un pied d’égalité, notamment sur le plan financier. »

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99 - « Je préférerais être utilisateur pour ne pas à avoir à gérer l’entretien et l’administratif. Quand

ma voiture ne marchera plus, j’essaierai de partager la voiture d’un autre. » - « Je préférerais être utilisatrice pour ne pas avoir le problème du malus. »

- « Je préférerais être propriétaire pour ne pas avoir l’appréhension des dommages que je pourrais causer à la voiture de mes amis (même si je sais qu’ils n’y sont pas plus attachés que moi). Si c’était ma voiture, ça ne me gênerait pas s’ils l’abîmaient un peu. »

5.14.4. Comment les pouvoirs publics pourraient-ils favoriser l’autopartage ?

Comment les pouvoirs publics peuvent-ils favoriser l'autopartage ?

10 Mettre en relation les personnes intéressées par

l'autopartage

Continuer de développer les modes alternatifs de déplacement

Utiliser les véhicules de service en autopartage Ne sait pas Néant

Facteur principal Facteur secondaire

• La mise en place de contrats d’assurance adaptés à l’autopartage entre particuliers constitue, de très loin, la première demande. Les attentes portent en premier lieu sur le malus mais aussi sur la possibilité de faire figurer plusieurs noms sur le contrat.

• La demande porte ensuite sur la mise en place d’outils et d’informations pratiques : - modèle de contrat ou de charte d’autopartage,

- informations sur le coût de la voiture et sur les modalités de partage des frais, - informations sur les assurances,

- guide pratique sur l’autopartage avec statut associatif.

Le présent rapport apporte une première réponse à plusieurs de ces questions, notamment dans le chapitre 7.

• Vient ensuite la communication sur les thèmes : « L’autopartage entre particuliers, ça existe » et

« L’autopartage entre particuliers, c’est possible ! », afin de sortir cette pratique de la confidentialité et d’inciter les personnes potentiellement intéressées à s’y lancer.

L’autopartage entre particuliers

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• Les facilités pour les autopartageurs (en premier lieu le propriétaire du véhicule) sont surtout citées en facteur secondaire. Les voici, par ordre décroissant de citations :

- facilités de stationnement : places réservées ou prioritaires, abonnement résidentiel moins cher (4 citations, dont 1 en facteur principal),

- carte grise : possibilité d’utiliser une photocopie ou de mettre plusieurs noms, notamment pour simplifier la copropriété d’un véhicule (3 citations, dont 1 en facteur principal),

- aides financières pour le propriétaire : crédit d’impôt, défiscalisation à l’achat, réduction sur le péage urbain, l’assurance ou le stationnement (3 citations),

- facilités pour faire un double des clés : avec les modèles récents, il est de plus en plus difficile et onéreux de dupliquer les clés (2 citations),

- parkings à vélos près des autopartages qui fonctionnent, pour que les utilisateurs puissent laisser leur vélo en sécurité (1 citation),

- passage prioritaire aux péages autoroutiers (1 citation).

• Les collectivités locales et les entreprises peuvent contribuer au développement de l’autopartage en mettant en relation des personnes intéressées par l’autopartage (comme pour le covoiturage).

• Une autopartageuse mentionne la mise à disposition des véhicules de service pour les trajets domicile-travail. Le salarié rembourserait à l’employeur le coût des kilomètres effectués et le véhicule ne constituerait donc pas un avantage en nature.

• Enfin, un autopartageur lyonnais a mentionné un moyen indirect de développer l’autopartage : continuer à développer les modes alternatifs à l’automobile, afin de limiter le besoin de recourir à celle-ci.

De manière générale, nos entretiens ont fait ressortir de fortes attentes des autopartageurs en terme d’information. Nous avons pu apporter un certain nombre d’informations au cours de ces entretiens ou par l’envoi de documents complémentaires, sur des sujets divers tels que le coût de la voiture, le partage des frais, l’assurance, l’intérêt de la forme associative, la motorisation des familles avec enfants…

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