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Chapitre 2- Aperçu sur les cultures maraichères

4. Bioécologie

4.3. La dynamique des populations

Pour interpréter les causes des variations d’effectifs d’une population, il est nécessaire de comprendre les processus qui les influencent. Il y a d’abord les processus de recrutement (natalité et immigration), qui augmentent les effectifs, et les processus de disparition (mortalité et émigration), qui les diminuent. Le tout conditionné par la quantité de nourriture disponible (Ramade, 1994; Faurie et al. 1998).

La croissance d’une population est liée à la vitesse de reproduction de l’espèce. En l’absence de facteur limitant la loi de croissance est exponentielle (Orth, 2006 cité par Ronzon, 2006). Une femelle aphide est capable d’engendrer 30 à 70 larves, toutes de sexe femelle. Le stade reproducteur est atteint en quinze jours à peine. Il est facile de calculer que cette seule femelle aura engendré, au bout de 1 mois, un millier de descendants, au bout de 2 mois, un million, au bout de 3 mois, un milliard (Jourdheuil, 1983 cité par Ronzon, 2006) mais cette situation ne s’observe que rarement. Les populations de pucerons sont donc fortement limitées.

De nombreux facteurs influencent sur le taux d’accroissement des populations de puceron et leur survie. Les expériences en laboratoire indiquent que le taux intrinsèque d’accroissement de population du puceron, la vitesse de reproduction et la survie calculée pour chaque femelle, diminuent lorsque l’âge du plant augmente (Van den Berg et al. 1997). Ce taux diminue aussi avec l’augmentation de température (McCornack et al. 2004). Toutefois, les taux d’accroissement de population mesurés au champ étaient jusqu’à quatre fois moindre que ceux mesurés au laboratoire (Onstad et al. 2005), ce qui pourrait être expliqué par la présence de prédateurs ou d’autres facteurs environnementaux.

4.3.1. Facteurs influençant de cette population

Plusieurs facteurs influencent sur la dynamique des populations des pucerons. Ils sont liés ou non à la densité de ce ravageur (Ramade, 1994).

A. Facteurs Abiotiques

Ou facteurs indépendants de la densité, la mortalité dépend exclusivement de l’intensité du Facteur (climat et traitement insecticide).

- Le climat

Les augmentations rapides des populations du puceron sont observées lorsque la température est optimale au champ. Par exemple, L’augmentation des populations du puceron du soya sont observées lorsque la température est optimale au champ (entre 22 et 25°C) et que les précipitations sont faibles (McCornack et al. 2004; Ragsdale et al. 2004). Des précipitations de plus de 55 mm couplé à une température de moins de 20°C peuvent réduire significativement l’accroissement de population du puceron du soya (Wu et al. 2004). La mortalité des pucerons du soya augmente avec l’augmentation de température. Sous des conditions optimales de température en champ, les densités de population de puceron du soya peuvent doubler en seulement 6,8 jours (Ragsdale et al. 2007). Les précipitations violentes perturbent les vols tandis que la vitesse et la direction du vent conditionnent les aptitudes à des déplacements plus ou moins lointains (Hullé et al. 1999).

- Le traitement insecticide

Le traitement insecticide peut être efficace pour réduire l’accroissement de population du puceron. Cependant, cette opération peut ne pas être réellement efficace pour la maîtrise des populations : cas de spécialités appliquées dans de mauvaises conditions (forte chaleur par exemple) ou cas de phénomènes avérés de résistance aux aphicides (Hullé et al. 1999).

B. Facteurs Biotiques

Les facteurs biotique sont des facteurs dépendants de la densité, ils exercent une action directement liée aux densités des populations atteintes (quantité de nourriture disponible pour chaque individu, risques de propagation d’une épidémie, prédations, parasitisme, compétition…). Ces interactions qui se déroulent entre des individus d’une même espèce ou d’espèces différentes sont appelés « facteurs biotiques ».

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L’Effet de la densité de population

Au cours de l’été, l’augmentation de la densité de la population induit une diminution de la taille des individus et l’apparition de pucerons plus pâles (Ragsdale et al. 2004). Il a été démontré qu’une diminution de la taille des individus réduisait la fécondité des femelles ainsi que le taux de croissance des populations. Il semble aussi que les feuilles plus matures constituent un hôte de qualité inférieure, ce qui induit un changement de coloration des pucerons et une réduction de la fécondité des femelles (Ragsdale et al. 2004).

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L’Effet de la qualité nutritionnelle des plants

La croissance de la plante induit la production de composés secondaires à l’intérieur du phloème, qui ont un impact sur la dynamique de population du puceron. Ainsi, on observe une diminution du taux avec l’âge des plants (Van den Berg et al. 1997; Rhainds et al. 2007a).

De nombreuses études ont démontré un effet de la qualité nutritionnelle des plantes-hôtes sur les pucerons. Par exemple, la déficience en potassium, important dans la synthèse des protéines telles que l’asparagine, induise une concentration plus élevée d’acides aminés possiblement bénéfiques aux pucerons dans les tissus (Myers et al. 2005 ; Myers et Gratton, 2006; Walter et Difonzo, 2007).

- L’Effet des auxiliaires

Les auxiliaires sont les organismes vivants utiles à l’agriculture par leurs actions régulatrices des ravageurs (Ferron (a), 2002 cités par Ronzon, 2006), ce sont leurs ennemis naturels. Dans un écosystème, les relations existent entre tous les êtres vivants : ils sont interdépendants. Ces relations sont notamment de type alimentaire. Elles sont appelées chaînes alimentaires ou réseaux trophiques (Faurie et al. 1998).

Selon Ronzon (2006), Les auxiliaires sont un des maillons de cette chaîne alimentaire. Leur influence sur la dynamique de population des pucerons est réalisée par :

- Les prédateurs : les larves de Diptères et Neuroptères, les larves et les adultes de Coléoptères et les oiseaux se nourrissent des pucerons.

- Les parasitoïdes : de nombreuses familles d’Hyménoptères entomophages se développent aux dépens des pucerons.

- Les micro-organismes : des bactéries, des virus et surtout des champignons entomophages agents de mycoses sont souvent responsables de forts taux de mortalité.

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