• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE 1. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE

I- 2-2 Durabilité naturelle du bois

La durabilité naturelle du bois est définie comme étant la résistance intrinsèque du bois aux attaques des organismes destructeurs sans aucun traitement chimique ou physique préalable (Dulbecco et Luro, 2001). Elle est extrêmement variable et dépend de la nature de l’essence, de son potentiel génétique et, dans une moindre mesure, du site de croissance de l’arbre. Plusieurs facteurs ont une influence sur la susceptibilité de l’essence à être dégradée par les organismes biologiques, à savoir : la présence de molécules pouvant être utilisées comme nutriment (amidon et protéines de l’aubier), l’anatomie du bois (taille et nature des ponctuations), la dureté du bois, l’ultrastructure et la perméabilité de la paroi cellulaire,

l’absorption liée à la structure du bois (perméabilité de l’aubier supérieure à celle du duramen) et la présence d’extraits toxiques au niveau du duramen (Dirol et Déglise, 2001).

I-2-2-2 Classes de durabilité et d’emploi

La durabilité du bois conditionne en grande partie la pérennité ou la durée de service des ouvrages, même si leur conception ou leur mise en œuvre peut souvent réduire le risque d’apparition et de développement des agents de dégradation. La durabilité du bois peut être naturelle (l’essence possède une résistance intrinsèque aux attaques biologiques) ou conférée (obtenue par des traitements et procédés techniques, eux-mêmes fonction de l’emploi prévu) nécessitant de tenir compte d'exigences environnementales mais aussi de réglementations en vigueur (Dirol et Déglise, 2001).

En France, les orientations à donner à l’activité de normalisation dans le domaine de la durabilité sont discutées au sein de la Commission Française de Normalisation, à la première réunion de l’année au moment de l’élaboration de son programme annuel.

Sur le plan européen, la France préside et gère le Comité Technique CEN/TC 38 "Durabilité du bois et des produits à base de bois". Ce comité est divisé en 8 groupes de travail qui sont :

 CEN/TC 38/WG 21 - Durabilité, Classification,

 CEN/TC 38/WG 22 - Performance, critères et spécifications des produits et des procédés curatifs,

 CEN/TC 38/WG 23 - Méthodes d'essais champignons,  CEN/TC 38/WG 24 - Méthodes d'essais insectes,

 CEN/TC 38/WG 25 - Paramètres extérieurs et pré-conditionnement,  CEN/TC 38/WG 26 - Paramètres physico-chimiques,

 CEN/TC 38/WG 27 - Aspects environnementaux,  CEN/TC 38/WG 28 - Détermination des performances.

Le Canada gère un sous-comité SC1 "Durabilité du bois" rattaché au comité technique ISO/TC 165 – "Structures en bois".

 

Dans ce qui suit nous allons passer en revue uniquement les principales normes Européennes et Françaises qui sont en relation avec la durabilité des bois (FCBA, 2014). Une liste des normes liées à la durabilité naturelle du bois massif et à la préservation du bois est donnée en

l’Institut Marocain de Normalisation (IMANOR) au Comité Européen de Normalisation (CEN), ces normes ont été reprises des mêmes normes européennes.

I-2-2-2-1 Classes de durabilité

Elles sont définies par la norme NF EN 350-1 qui est un guide des principes d''essai et de classification de la durabilité naturelle du bois massif et des matériaux dérivés. La norme EN 350-2, quant à elle, définit cinq niveaux ou classes de durabilité naturelle contre les champignons, deux contre les insectes à larves xylophages et trois contre les termites (Tableau I-8).

Tableau I-8. Classes de durabilité naturelle définies par la norme EN 350-2

Agents de dégradation Classes de durabilité naturelle Description Champignons lignivores 1 Très durable 2 Durable 3 Moyennement durable 4 Faiblement durable 5 Non durable Coléoptères D Durable S Sensible Termites D Durable M Moyennement Sensible S Sensible

I-2-2-2-2 Classes de risque et d’emploi

Elles sont définies par la norme NF EN 335 pour le bois massif et dérivés. Cinq classes de risque, en fonction de l’exposition du bois à l’humidité et aux intempéries, sont données dans le tableau I-9.

Tableau I-9. Classes de risque d’emploi du bois selon la NF EN 335

Classe Conditions d’exposition

Classe 1 Bois placés en intérieur sec, à l’abri des intempéries. Exemples : parquets, meubles, etc. Classe 2 Bois placés en intérieur mais pouvant être soumis à un risque d’humidité ponctuelle.

Exemples : charpentes, éléments de toiture, plates chaudes.

Classe 3

Classe d’emploi 3.1 :

Situations dans lesquelles le bois ou le matériau à base de bois est au-dessus du sol et est exposé aux intempéries (en particulier à la pluie). Les produits en bois et à base de bois ne resteront pas humides pendant de longues périodes.

Classe d’emploi 3.2 :

Situations dans lesquelles le bois ou le matériau à base de bois est au-dessus du sol et est exposé aux intempéries (en particulier à la pluie). Les produits en bois et à base de bois resteront humides pendant de longues périodes. L’eau peut s’accumuler.

Classe 4 Bois placés en extérieur et soumis à une humidité permanente. Exemples : clôtures, poteaux, passerelles extérieures.

I-2-2-3 Correspondance entre classes de durabilité et classes de risque ou d’emploi Elle est définie par la norme NF EN 460 pour le bois massif et dérivés et spécifie les exigences de durabilité du bois pour son utilisation selon les classes de risque auquel il sera exposé (Tableau I-10).

Tableau I-10. Classes de durabilité d’essences de bois appropriées pour l’emploi dans les classes de risques vis-à-vis des champignons lignivores selon la NF EN 460

Classes de risque Classes de durabilité 1 2 3 4 5 1 0 0 0 0 0 2 0 0 0 (0) (0) 3 0 0 (0) (0)-(x) (0)-(x) 4 0 (0) (x) x x 5 0 (x) (x) x x

0 : Durabilité naturelle suffisante

(0) : Durabilité naturelle suffisante mais traitement nécessaire pour certains emplois

(0)-(x) : Durabilité naturelle peut être suffisante mais en fonction de l’essence de bois, sa perméabilité et son emploi final, un traitement de préservation peut s’avérer nécessaire

(x) : Le traitement de préservation est normalement recommandé, mais certains emplois, la durabilité naturelle peut être suffisante

X : traitement de préservation nécessaire

I-2-2-4 Classification des bois selon leur durabilité

La durabilité naturelle des différentes essences de bois, ainsi que l’imprégnabilité de celles devant être traitées, sont très variables. La classe d’emploi du bois varie donc suivant son exposition. Un classement de durabilités naturelles (sans traitement) est donné ci-après pour des essences de feuillues et résineuses (Tableau I-11).

Tableau I-11. Durabilité naturelle permettant d’utiliser le bois sans traitement dans les classes de risques. Essences feuillues et résineuses tempérées

Classe Classe 1 (a) Classe 2 (a) Classe 3 (b) Classe 4 (c) Essences feuillues Bouleau - - - - Charme - - - - Erable - - - - Eucalyptus globulus - - - - Frêne - - - - Hêtre - - - - Peuplier - - - - Tilleul + - - -

Chêne rouge d’Amérique + + - -

Orme + + - -

Classe Classe 1 (a) Classe 2 (a) Classe 3 (b) Classe 4 (c) Essences résineuses Epicéa - - - - Hemlock - - - - Sapin - - - -

Pin noir d’Autriche et laricio + + - -

Pin weymouth + + + -

Cèdre + + + -

Douglas (Pin d’Oregan) + + + -

Mélèze + + + -

Pin maritime + + + -

Pin sylvestre + + + -

Pitchpine + + + -

Western red cedar + + + -

(a) Sans limitation de durée de service Source : FCBA, 2014 (b) Pour des durées de service de l’ordre de 25 ans indépendamment de déformations

à maîtriser séparément

(c) Le comportement et la durée de service dépendent de nombreux facteurs liés au sol, climat, exposition, section de pièces, etc.

+ Durable ; - Non durable

Documents relatifs