• Aucun résultat trouvé

E. Les Ureilites

IV.2. Comparaison entre les différents produits planétaires et astéroïdales

IV.2.6. Les dunites

Les dunites planétaires et astéroïdales ressemblent beaucoup aux dunites terrestres. Ce sont des roches ultrabasiques très riches en olivine (> 90 %). Lesdunites astéroïdales de 4Vesta sont légèrement plus magnésiennes (Fo93) que leurs équivalents

terrestres (Fo89). Les dunites martiennes (chassignites) se composent d’olivine riche en fer

(Fo68) et sont donc les plus ferrifères.Jusqu’à présent, aucune dunite lunaire n’a été décrite.

Ceci pourrait s’expliquer par la non extraction de ce type de roches de La Lune. Il y aurait logiquement des couches dunitiques considérables en profondeur à cause de la décantation des minéraux mafiques et de la formation d’anorthosites, mais ces dunites ne sont pas ‘échantillonnables’ lors des impacts en raison de leur trop grande profondeur de mise en place.

Mars 1 Terre 2 SiO2 TiO2 Al2O3 Fe2O3 FeO MnO MgO CaO Na2O K2O P2O5 37 0.13 0.86 21.79 - 0.4 37.1 0.84 0.17 0.05 0.1 38.34 0.03 0.30 13.44 - 0.16 47.30 0.22 0.10 0.01 0.01 Total % 97.6 99.90

Tab.13 : Comparaison des compositions en éléments majeurs de dunites planétaires.

1 : dunite martienne : chassignite NAW 2737 (in Beck, 2006) 2 : dunite terrestre de Kabanga-Musongati (in Duchesne et al., 2004).

La Fig.53 illustre les différentes lithologies que l’on peut rencontrer dans les différents corps planétaires et astéroïdaux. La Terre présente une série complète qui débute par des dunites et passe à des lherzolites, des pyroxénites, des norites-gabbros, des anorthosites et enfin des épanchements basaltiques. A l’inverse de la Terre, les autres corps sont amputés de l’une ou plus de ces lithologies. L’absence de l’une de ces lithologies est liée soit aux processus magmatiques spécifiques à chaque corps, soit dans le fait que ce type de roche n’ait pas été extrait lors d’impact ou que les fragments n’aient pas encore croisé la trajectoire de notre planète Terre au cours de leur voyage dans l’espace.

Fig.53 : Succession stratigraphique des unités pétrographiques des différents corps planétaires et astéroïdaux.

IV.3. Conclusion :

Les achondrites ressemblent le plus aux roches terrestres (basaltes, gabbros, pyroxénites, dunites…). Elles se subdivisent en trois groupes : Les achondrites astéroïdales, qui proviennent probablement d’un astéroïde ; les achondrites planétaires qui proviennent de la Lune et les achondrites planétaires qui proviennent probablement de Mars.

Deux types principaux de roches magmatiques sont présents sur la Lune : des basaltes assez semblables aux basaltes terrestres et des anorthosites. La planète Mars est représentée essentiellement par des basaltes, des pyroxénites, des péridotites et des dunites. L’astéroïde 4Vesta comprend des basaltes, des gabbros, des pyroxénites et des dunites.

Comparée à la Terre, la Lune est pauvre en éléments sidérophiles et volatils. Les basaltes lunaires ont des teneurs élevées en titane. Les enrichissements en fer dans les roches lunaires sont dus essentiellement à des degrés d’oxydation plus élevé lors de la formation de la planète. Le degré d’oxydation était faible au cours de la formation des basaltes lunaires (absence de Fe3+).

La planète Mars était, lors de sa formation, probablement plus oxydée que la Terre, ayant pour résultat plus de FeO dans son manteau. Les basaltes martiens sont

caractérisés par des teneurs élevées en FeO et légèrement faibles en alcalins comparés aux basaltes terrestres. La présence de teneurs considérables en Fe3+ suggère des fugacités d’oxygène élevées. Par contre dans l’eucrite 4Vesta, les conditions étaient réductrices au cours de la différenciation de l’astéroïde et la fugacité d’oxygène était faible au cours de la formation des eucrites. La volatilisation des alcalins était importante à des degrés croissants depuis la Terre, Mars, la Lune et l’astéroïde 4Vesta et cela suivant la dimension du corps de plus en plus petit (force de gravité diminuant).

La présence des anorthosites sur Mars et sur l’astéroïde 4Vesta n’est pas confirmée et cela est dû soit à la non extraction ou au non croisement de ces roches avec la trajectoire terrestre, soit par l’absence totale de ces roches sur ces corps suite à l’absence de conditions favorables pour la formation de magmas anorthositiques à partir de magmas basaltiques par décantation et extraction de minéraux mafiques. Par ailleurs, l’absence de pyroxénites et de dunites lunaires pourrait s’expliquer uniquement par la non extraction de ce type de roches du corps parent, car il y aurait logiquement des couches dunitiques, péridotitiques et même pyroxénitiques après la formation de la gigantesque couche anorthositique qui forme la croûte superficielle de la Lune.

Les granites, roches plutoniques très évoluées, sont abondants seulement dans la croûte continentale terrestre mais pas dans d'autres corps planétaires ou astéroïdales.

Chapitre V

Etude pétrologique et géochimique des météorites découvertes dans la

région des Eglab-Chegga.

V.1. Introduction :

Dans la région des Eglab-Chegga, plusieurs météorites ont été découvertes couvrant une large palette de faciès depuis des achondrites basaltiques jusqu’à des chondrites. Dans ce chapitre, nous présentons une étude pétrologique et géochimique de ces roches extra-terrestres.

Les analyses de minéraux ont été effectuées à la microsonde électronique de type CAMECA (15 kV, 20 nA, diamètre 1mm) à l’Université Blaise Pascal de Clermont- Ferrand (France).

Les éléments majeurs sur roches totales ont été dosés à l’Université de Montpellier-2 (France). Les charges de poudre ont été chauffées 5 minutes à 1580°C sur un fil de platine puis trempées dans l’eau. Les perles obtenues sont trempées dans de la résine pour en faire des plots. Elles sont ensuite analysées à la microsonde électronique.

Le dosage des éléments en traces sur roches totales a été également effectué à l’Université de Montpellier-2 (France) par ICP-MS « Quadrupole » VG-PQ2 suivant la procédure décrite par Ionov et al. (1992) et Godard et al. (2000).

Les analyses isotopiques de l’oxygène pour les eucrites polymictes, la diogénite et la chondrite carbonée CV3, ont été réalisées par K. Kyser au Department of Geological Sciences and Geological Engineering (Queen’s University, Ontario, Canada). Les analyses isotopiques de l’oxygène pour l’eucrite monomicte ont été réalisées par R. Greenwood au Laboratoire de Planetary and Space Sciences Research Institute, Open University (Royaume Uni). Les valeurs de delta sont représentées en 17O et 18O par rapport au standard Vienna Standard Mean Ocean Water (V-SMOW).

La caractérisation du quartz et de la trydimite ont été établie par J. Bascou auprès de l’Université de Toulouse à l’aide du Raman.

Documents relatifs