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Livre Auteurs Dosage

Précis de Pédiatrie

P. Sizonenko et C. Griscelli (1996)

10 à 15 mg/kg/dose q 4 à 6h

max : 60 mg/kg/24h (per os ou per rectal confondus) Essentials of

15mg/kg/dose q 4 heures

max : 650 mg / dose chez le grand enfant (en oral ou en rectal)

Drug doses Frank Shann (1998)

Oral : 20 mg/kg à la première dose puis 15 mg/kg/dose q 4 h max 4 g/j

Rectal : 40 mg/kg à la première dose puis 30 mg/kg/dose q 6 h max 5g Pharmacologie Michel Schorderet

(1998)

10 à 15 mg/kg à la première dose puis 7 à 12 mg/kg q 4 h si suppression des doses nocturnes : 10 à 15 mg/kg Complete drug

reference

Martindale (1999) Oral :

<3 mois :10 mg/kg/dose, si jaunisse diminuer à 5mg/kg 3 mois à 1 an :120 à 250 mg

- D.Stamm en 1993 (57) propose une dose de charge de 25mg/kg relayée par des prises de 12.5mg/kg toutes les 6 heures. Ce qui fait une dose de 62,5 mg/kg le premier jour puis 50 mg/kg les jours suivants.

- Laureen A. Drwalt-Klein (1992) (50) recommande 10 mg/kg/dose aux 4 heures ou 20 mg/kg/dose aux 6 heures.

Nous constatons que le dosage de paracétamol recommandé varie selon les auteurs.

En effet, le paracétamol n’est pas toujours dosé selon le poids de l’enfant, ce qui rend la posologie peu précise, surtout en pédiatrie.

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La dose maximale admise est rarement mentionnée.

De plus, certains auteurs dosent différemment le paracétamol selon sa voie d’administration.

Concernant ce dernier point de notre étude (en Suisse Romande), nous n’avons trouvé que 7 pédiatres, 5 infirmières et 2 généralistes faisant cette distinction. Il est vrai que plusieurs études (50, 58, 59) ont démontré que le paracétamol par voie orale a un meilleur taux d’absorption que par voie rectale ; ceci correspond partiellement à une grande variabilité d’absorption par voie rectale. C’est pourquoi P.M. Learry, en 1997, recommandait d’administrer, autant que possible, le paracétamol par voie orale.

Si on se réfère au «Précis de Pédiatrie » qui recommande un dosage de 60 mg/kg/j,

ce qui est le plus significatif dans notre étude est que, hormis les généralistes, la population de Suisse Romande interrogée surdose nettement le paracétamol. Ceci est probablement lié, d’une part aux publications peu précises sur le sujet et d’autre part à la réputation du paracétamol : il est en effet considéré comme un fébrifuge ayant peu d’effets secondaires, administré à des doses non toxiques et par conséquent, son utilisation est quelque peu banalisée.

Peut-on vraiment banaliser l’administration du paracétamol ?

Heubi en 1998 (60-61) rapporte 47 cas d’enfants entre 5 semaines et 10 ans ayant eu une hépatotoxicité grave due au paracétamol. 88% d’entre eux avaient reçu du paracétamol pendant 1 à 5 jours, 15% avaient reçu un dosage entre 50 et 75 mg/kg/j, et 72% avaient reçu des doses d’adultes. Parmi ces 47 cas, 73% avaient des concentrations sériques de

paracétamol dans l’intervalle dit toxique et 54% de ces patients sont décédés.

L’administration de doses multiples de paracétamol juste au-dessus de 60mg/kg/j peut donc mener à une nécrose centrolobulaire hépatique, et dans certains cas, au décès.

Il faut également relever que, les cas de surdosages répétés de paracétamol surviennent souvent chez des enfants malades, fébriles et qui se nourrissent mal.

Or, Walker, en 1983 et Pessayre, en 1979, avaient montré que le jeûne ou la consommation d’alcool diminuent la glucuronisation du paracétamol et la concentration du glutathion (tous deux faisant partie de la voie de détoxication du paracétamol, cf introduction), ils peuvent donc rendre le paracétamol toxique, même aux dosages recommandés.

En outre, le paracétamol a la caractéristique de s’accumuler après des doses «thérapeutiques » répétées (62), ce qui augmente encore le risque de toxicité.

Bien que les cas relevés par Heubi soient peu nombreux, ils ne sont probablement que la pointe de l’iceberg. Ce sujet est en effet peu connu et le paracétamol reste aux yeux de la population un médicament peu toxique, puisqu’on l’obtient sans ordonnance médicale.

Ce-ci est d’autant plus inquiétant qu’entre 1998 à 2001, le Tox-Zentrum de Zhurich a enregistré 821 cas d’intoxication au paracétamol chez l’enfant. De ces 821 cas , 242 ont été bien documenté. 91 étaient des mono intoxications à causalité assurée ou probable.69 de ces enfants sont restés asymptomatiques, 19 ont eu des symptômes légers , 2 étaient de gravité moyenne et un cas était grave après 30 grammes de paracétamol ingéré.

Pour que ce fébrifuge reste sans danger, les recommandations quant à son dosage doivent être standardisées et beaucoup plus précises, notamment quant à la dose maximale par 24 heures.

Ces recommandations devraient aussi prendre en compte l’état clinique de l’enfant, comme par exemple : l’état de nutrition, la susceptibilité hépatique(63,64,65), etc..

Par conséquent, il est essentiel de bien renseigner les parents ainsi que les professionnels de la santé quant aux risques potentiels liés à la consommation de paracétamol.

4. B5) INDICATIONS AU TRAITEMENT DE LA FIEVRE :

Quelle que soit la population interrogée, les réponses les plus fréquentes sont : - éviter les convulsions fébriles.

- améliorer l’état général de l’enfant.

Par contre, beaucoup de parents ont de la peine à définir l’inquiétude que génère la fièvre de leur enfant : certains évoquent la «peur que la température de leur enfant monte à des valeurs trop élevées », et d’autres disent traiter la fièvre pour baisser la température corporelle de leur enfant, ce qui est le but thérapeutique logique du fébrifuge. Le tout est de savoir s’il existe un danger de ne pas traiter la fièvre ou au contraire si la fièvre peut être bénéfique.

Cette crainte est motivée par des idées erronées que l’on peut retrouver dans le tableau n°14 où certains parents pensent que la température de leur enfant peut monter jusqu’à 50°C ! Mentionnons que 2.3% des généralistes et 1.3% des pédiatres avouent traiter la fièvre de leur petit patient en raison de l'angoisse qu’elle suscite chez leurs parents (peut-être sont-ils plus nombreux).

Or, on peut constater que :

- il est maintenant clairement démontré que l’utilisation de fébrifuge de manière préventive ne diminue pas le risque de convulsion fébrile (46, 47, 66, 67).

- par contre, tout le monde s’accorde à admettre que la fièvre peut causer un inconfort et, de ce fait, que le traitement de l’enfant fébrile en situation d’inconfort est concevable(9, 12, 17, 43…).

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4.B6) LES BENEFICES DE LA FIEVRE :