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données suggèrent que PavA jouerait un rôle indirect dans la virulence par l’intermédiaire de la modulation d’autres facteurs de virulence [314]

2.2.8. Protéines liant la laminine

La protéine Lmb (pour laminin binding), ubiquiste chez les souches d’origine humaine

de S. agalactiae, a d’abord été décrite comme permettant l’adhésion à la laminine [382].

Plus récemment, des travaux ont montré qu’elle permettait également l’invasion des cellules

endothéliales micro-vasculaires du cerveau humain (hBMEC) [399]. Le gène lmb est localisé

sur un transposon et est adjacent au gène scpB codant la peptidase C5a. Cette région

génétique apparait être une zone forte de plasticité génétique où peut s’insérer

fréquemment la séquence d’insertion IS1548 ou l’intron GBSi1 [1, 45]. La présence de l’un ou

l’autre de ces éléments paraît être dépendant du complexe clonal des souches [1]. La

présence d’IS1548 induit l’expression du gène lmb et augmente de manière concordante la

capacité d’adhésion à la laminine mais n’a aucun effet sur l’expression du gène scpB et sur la

capacité d’adhésion à la fibronectine [1].

2.2.9. Protéines liant le fibrinogène

FbsA et FbsB sont deux protéines décrites comme permettant l’adhésion au

fibrinogène [96, 158, 310, 355]. Bien que les deux protéines paraissent avoir la même

fonction, il n’existe pas d’homologie entre les deux gènes codant ces protéines [96]. Une

étude a montré que seulement 21 % des souches testées (n=111) ne possèdent pas le gène

fbsA, 35 % des souches possèdent uniquement ce gène et 50 % possèdent les 2 gènes. Dans

cette étude, fbsB n’est jamais trouvé en absence de fbsA [336]. Les souches qui possèdent

les deux gènes présentent une plus forte capacité d’adhésion au fibrinogène [336]. Les

protéines FbsA et FbsB sont présentes chez toutes les souches de S. agalactiae ST17.

D’autres éléments indiquent également que la présence de l’un ou l’autre des deux gènes

codant ces protéines de surface paraît être dépendante du groupe ST [2, 336].

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FbsA paraît être la protéine majoritaire impliquée dans l’adhésion au fibrinogène.

FbsA permet également d’adhérer aux cellules hBMEC et pulmonaires A549, induit

l’agrégation des plaquettes sanguines humaines majoritairement par l’intermédiaire de

l’adhésion au fibrinogène et joue un rôle dans la résistance à l’opsonophagocytose [158,

310, 354, 398]. Le nombre de répétitions de séquences répétées présentes dans le gène

fbsA, qui sont à l’origine de la liaison au fibrinogène, est hautement variable d’une souche à

une autre et est dépendant de la présence du gène fbsB [336, 355].

Une protéine FbsB d’une souche de S. agalactiae d’origine humaine est capable de

lier aussi bien le fibrinogène humain que le fibrinogène bovin grâce à des régions différentes

[96]. FbsB n’est pas impliquée dans l’adhésion aux cellules épithéliales pulmonaires

humaines mais par contre joue un rôle dans l’invasion de ces mêmes cellules [158]. L’ajout

de la protéine FbsB purifiée inhibe par compétition l’invasion des cellules A549 ce qui

indique que le rôle de FbsB dans l’invasion des cellules est direct. Tandis que FbsA possède

un motif LPxTG permettant l’ancrage dans la paroi bactérienne, FbsB ne possède pas de

motif équivalent et pourrait ainsi être sécrétée dans le milieu ou attachée de manière non

covalente [158].

La sérine protéase CspA de S. agalactiae est une protéase associée à l’enveloppe

cellulaire capable de cliver le fibrinogène de l’hôte et de se fixer au produit de la réaction.

CspA présente des homologies avec la famille de protéines à laquelle appartient la protéase

C5a. CspA participe en plus à la virulence de S. agalactiae chez un modèle rat et à la

résistance à l’opsonophagocytose par des neutrophiles humains in vitro [165, 363].

2.2.10.Protéines liant le plasminogène

Les glycéraldéhydes 3-phosphate deshydrogénases (GADPH) sont des enzymes

cytoplasmiques impliquées dans le métabolisme glycolytique. Malgré l’absence de signal de

sécrétion, elles sont exprimées à la surface de plusieurs bactéries, champignons et

protozoaires. Ces enzymes de ménage peuvent être impliquées dans l’adhésion aux

composants de l’hôte comme la fibronectine et le plasminogène et peuvent ainsi devenir des

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facteurs de virulence [114, 196, 297, 298, 434]. Chez S. agalactiae, une telle protéine a été

mise en évidence à la surface cellulaire [359]. Elle est capable d’interagir avec du

plasminogène, du fibrinogène et de l’actine et participe à la virulence de S. agalactiae chez la

souris [249, 359]. L’adhésion au plasminogène peut activer la plasmine pouvant générer une

activité protéolytique. S. agalactiae pourrait, par cette voie, dégrader la fibronectine de

l’hôte [249]. La GADPH chez S. agalactiae pourrait également être impliquée dans

l’interaction avec des protéines de S. agalactiae telles les 3 sous-unités composant le pilus

(PilA, PilB et PilC) mais également avec d’autres espèces bactériennes comme L. lactis,

S. aureus, S. pyogenes et E. coli [291]. Chez S. agalactiae, la localisation extracellulaire de la

GADPH est stimulée en cas de lyse cellulaire comme à la suite d’une exposition à de la

pénicilline G ou en cas de surexpression d’une autolysine. A l’inverse de la GADPH produite

par L. lactis, la GADPH de S. agalactiae induit l’apoptose de macrophages de souris [291].

Par ailleurs, la phosphoglycérate kinase (PKG) a été trouvée à la surface cellulaire des

souches de S. agalactiae [32, 183]. Cette enzyme est également impliquée dans la voie

glycolytique. La PKG se fixe au plasminogène, à la plasmine, à la fibronectine et à l’actine de

l’hôte et l’expression de la PKG chez des cellules HeLa altère leur cytosquelette [32].

2.2.11.Protéines liant les immunoglobulines

Chez S. agalactiae, la protéine β interagit avec 2 composants du système immunitaire

humain : la fraction C des immunoglobulines A du sérum humain et le facteur H du plasma

qui inhibe l’activation du complément [3, 242]. Cette protéine est trouvée chez toutes les

souches appartenant au sérotype capsulaire Ib, chez une minorité des souches appartenant

aux sérotypes la, II et V et jamais chez celles appartenant au sérotype III. Contrairement à

beaucoup de protéines de surface, la protéine β ne possède pas de longues séquences

répétées mais contient une région riche en proline dans sa partie C-terminale.

Les 9 sérotypes capsulaires de S. agalactiae produisent une protéine exposée à la

surface cellulaire nommée Sip pour Surface Immunogenic Protein [18, 43, 329]. L’analyse de

séquence de Sip ne révèle pas de structures répétées, de motif LPxTG ou de motif de liaison

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aux immunoglobulines A (MLKKIE). La protéine Sip représente une cible de choix pour un

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