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Rappelons-nous que parmi nos critères de sélection pour notre échantillon, les élèves devaient d’abord être âgés de 10 à 13 ans (3e cycle du primaire) et être de sexe masculin. De plus, les élèves devaient être considérés « à risque » de décrochage basé sur le fait qu’ils se trouvent en difficulté d’apprentissage ou de comportement (démotivation). En

effet, comme nous l’avons expliqué dans la problématique, des difficultés scolaires (d’apprentissage ou de comportement) présentes dès le primaire sont des facteurs de risque du décrochage au secondaire. Donc, le choix des élèves de l’échantillon a surtout été réalisé d’un commun accord entre l’orthopédagogue et les enseignants de l’école de recherche pour qui le critère de sélection « à risque de décrochage » nous a conduit à notre échantillon de onze garçons à risque et âgés de 10 à 13 ans.

Nos premières données obtenues sont des données extraites des dossiers scolaires des élèves de l’échantillon. Celles-ci comptent les résultats scolaires de chaque élève ainsi que des informations sur leurs « difficultés ». Le premier constat qui nous est apparu est que les dossiers scolaires sont très différents les uns des autres : certains dossiers d’élèves ont des plans d’intervention adaptés (PIA)5 et des bilans synthèses, tandis que pour d’autres, on ne trouve que des notes écrites à la main ou des observations pour un suivi potentiel. La raison est que le dossier scolaire varie en fonction du besoin particulier de chaque élève. Par exemple, un garçon qui reçoit les services de l’orthopédagogue peut avoir plusieurs choses dans son dossier : des résultats académiques, des observations de l’enseignant, des rapports de spécialistes ainsi que des communications signées des parents qui confirment la mise en place d’un service, etc. Un autre élève peut avoir à son dossier qu’une seule preuve de demande de service, mais sans rien d’autre; la raison pouvant être, soit la nouveauté du besoin, ou encore un refus de la part des parents. D’autres élèves, sans difficulté d’apprentissage marquée, peuvent avoir, pour leur part, que quelques notes et observations témoignant d’un manque de motivation généralisé ou spécifiquement à l’endroit des mathématiques. Comme notre recherche est une étude de cas avec plusieurs cas à examiner, chaque élève devra donc d’abord être décrit par rapport à lui-même. Ensuite, nous verrons s’il est possible de faire des liens entre les cas. En effet, comme chaque élève est différent, il est impossible d’obtenir exactement les mêmes données chez tous les élèves, mis à part les résultats scolaires. Si cela correspond à la réalité que chaque élève est unique et requiert des besoins spécifiques et adaptés à lui, il n’en demeure pas moins que cela commande d’être particulièrement prudent dans l’analyse et les tendances que nous observerons. Ce premier constat doit donc être pris en compte dans la discussion sur l’influence du jeu éducatif numérique sur la dynamique motivationnelle de garçons à risque de décrochage.

Ceci étant dit, les données du dossier scolaire des élèves du premier groupe de 5e année (5A), contient les dossiers de quatre élèves en difficulté d’apprentissage en mathématiques, mais dont seulement deux des élèves ont des plans d’intervention adaptés

5Le plan d’intervention adapté, ou PIA, est la démarche que toutes les écoles du Québec doivent utiliser pour planifier,

réaliser et évaluer les interventions adaptées aux besoins et aux capacités des élèves handicapés et aux élèves à risque. C’est la Loi sur l’instruction publique (article 96.14) qui oblige les écoles à utiliser les plans d’intervention adaptés. CSDM, (2005). http://www2.csdm.qc.ca/sassc/ReferentielEHDAA/Docs/DepliantPIA.pdf

(PIA) avec un code institutionnalisé (Justin et Christopher, noms fictifs) et un élève a quelques traces dans son dossier (Dominic, nom fictif). L’autre élève a dans son dossier des lettres de recommandation en orthopédagogie et en psychoéducation dont les parents ont refusé la mise en place des services (Dany, nom fictif). Dans le deuxième groupe de 5e année, nous avons un élève (Antoine nom fictif) avec un trouble d’apprentissage (code 10), deux autres avec un trouble de comportement (code 12) : Fred et Bertrand (nom fictif). Il y a aussi un élève dont le dossier ne contient que des observations sur ses fluctuations motivationnelles (Marc nom fictif) et un autre élève, nouvellement arrivé, dont le dossier scolaire est incomplet (Simon nom fictif). Le dernier sous-groupe formé d’élèves de 6e année compte un élève (Henri nom fictif) qui reçoit des services en orthopédagogie depuis quelques années (code 10). L’autre élève est également « observé » pour des problèmes comportementaux, mais son dossier ne possède que des notes écrites sur son comportement (André nom fictif). Le tableau qui suit résume les types de difficultés des élèves.

Tableau 10. Aperçu des types de difficulté de notre échantillon de garçons à risque (n = 11)

5e année A 5e année B 6e année

Difficulté Apprentissage

Justin*, Dominic Antoine* Henri*

Difficulté

d’apprentissage et de Comportement

Dany, Christopher* Bertrand*, Fred*, Simon

Difficulté Comportement

Marc André

*Signifie que cet élève a un « code » de difficulté institutionnalisée à la Commission Scolaire de Montréal. Un code 10 signifie un problème d’apprentissage, code 12 un trouble de comportement, code 11 signifie une déficience intellectuelle légère, etc. (CSDM, 2009).

Au niveau des résultats scolaires, trois élèves n’affichent pas de difficulté d’apprentissage en mathématiques, soit deux élèves de cinquième année (Marc, Simon) et un élève de sixième année (André), car leurs résultats oscillent entre 65% et 80%. Deux élèves de cinquième sont en échec en mathématiques (Antoine et Fred) : leurs notes tournent autour de 45% à 55%. Les six autres élèves affichent des résultats limitrophes situés entre 50% et 65%. Deux élèves âgés de 12 et 13 ans sont déjà des doubleurs et se dirigent vers un programme de cheminement particulier au secondaire (Bertrand et Christopher). Deux élèves ont de très fortes chances de doubler l’année en cours (Fred et Antoine). L’annexe (1) présente un résumé des dossiers scolaires des élèves de notre échantillon. La prochaine section présente les résultats de nos observations lors des séances de jeu. La section de l’analyse des résultats pourra amorcer une discussion sur les dossiers scolaires.