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Données à collecter et méthode employée

Par mon stage, la structure Pays des vallons de Vilaine se demande si un atelier de transformation collectif est envisageable par les producteurs en circuits courts du Pays des vallons de Vilaine. Ma question de recherche quant à elle se concentre sur les facteurs intervenant dans la formation ou la non formation d’un collectif d’agriculteurs en vue de la création d’un atelier de transformation collectif. Pour répondre à cette question, il faut recueillir les données suivantes :

- Comment les produits commercialisés via des circuits courts par les producteurs du PVV sont-ils actuellement transformés ?

o pourquoi les producteurs ont choisi de transformer leurs produits c'est-à-dire à quoi sert la transformation ?

o Connaître la manière dont la transformation des produits est actuellement effectuée (mode, localisation, transport, fréquence, coûts de transformation) Ceci revient à connaître leur situation de référence, celle à laquelle ils comparent un éventuel projet d’ATC.

- Les producteurs en CC du PVV ont-ils besoin d’un ATC ? de quel type d’atelier ? o Qui est intéressé, qui ne l’est pas ;

o Motivations et freins avancés par les producteurs ;

o Quel type d’atelier ? les productions agricoles concernées ; activités de l’atelier et les produits effectués ; les volumes et fréquences d’utilisation ; les membres de l’atelier (nombre, statut) ; la distance à la ferme ; la présence ou non de salariés ; l’organisation souhaitée ; le mode de financement souhaité

Ceci revient à établir si les producteurs sont intéressés ou pas, par quoi, et connaitre et comprendre les arguments mobilisés pour ou contre un ATC.

- Les producteurs en CC du PVV sont-ils prêts à s’investir dans la création d’un tel outil ?

31 o Connaître l’expérience des producteurs des projets collectifs (réseaux,

associations, travail en groupe) ;

o Savoir s’ils mutualisent déjà du matériel de transformation avec d’autres producteurs ;

o Estimer leur motivation pour un ATC, c'est-à-dire analyser les motivations avancées :

Lors d’une rencontre individuelle : elle permet au producteur d’exprimer pleinement ses motivations (pourquoi se lancer dans un ATC ?), ses doutes, et de comprendre comment ce projet s’intègre dans la stratégie globale de l’exploitation, donc de cerner la stratégie personnelle de la personne, car un projet d’ATC doit être l’équilibre de la stratégie individuelle et collective.

Lors d’une réunion collective car un ATC est un projet collectif, et donc cette question nécessite une réponse collective, un consensus.

De plus, cette réunion me permet de voir :

• Qui est motivé, par la présence ou non des producteurs à la réunion, par la participation lors de la réunion (prise de parole)

• Les motivations avancées lors de la réunion (sont-elles les mêmes que lors des entretiens individuels ?)

• Assiste-t-on à la constitution d’un groupe, à l’émergence de leaders ?

La question de la capacité des producteurs à créer et porter un ATC se pose ensuite, on peut y répondre à l’aide d’une étude de faisabilité d’un ATC. Cette étude de faisabilité faisait partie des objectifs du stage, mais aux vues des résultats des entretiens, du temps imparti et de la disponibilité de données proches chez des organismes partenaires ayant eux-mêmes effectués des études de faisabilité, le comité de pilotage a finalement décidé de ne pas étudier la faisabilité.

On peut résumer l’étude en la compréhension de la pratique de la transformation et des raisons qui pourraient mener les producteurs à opter pour un atelier de transformation collectif ou non, de manière individuelle et collective. J’ai décidé de faire cela sous forme d’entretiens compréhensifs semi directifs pour les données à recueillir de manière individuelle. De plus, le nombre potentiel de personnes à rencontrer, autour de 50, est compatible avec la durée de la mission. J’ai donc opté pour ce type d’entretiens, qui consiste en une série de thèmes à aborder sous forme de questions ouvertes, ordonnés du général au particulier, de l’objectif au subjectif, avec une posture de «neutralité bienveillante ». Ces entretiens semi directifs visent à répondre également aux autres objectifs de la mission, ce qui n’est pas incompatible avec ma question de recherche car lier tous ces domaines lors d’un même entretien permet d’avoir une approche

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holistique de l’exploitation, une approche « système », qui permet de comprendre le raisonnement du producteur qui fait ses choix en considérant ces multiples aspects de concert.

Le guide d’entretien (guide d’entretien en annexe 26 et grille d’entretien en annexe 27) est en 4 parties :

- présentation de l’exploitation ;

- la vente en circuits courts (transformation, vente) ;

- vente à la restauration collective ;

- projet d’ATC.

Les entretiens durent en moyenne 1h30. La partie concernant un ATC est amorcée ainsi : « Avez-vous envisagé de vous regrouper avec d’autres personnes pour mutualiser/mettre en commun du matériel de transformation ? ». Cette formulation est volontairement très vague pour ne pas influencer la réponse, notamment la forme de cette mutualisation de matériel (atelier fixe, mobile, localisation), les participants (agriculteurs, artisans-agriculteurs) etc., et est suivie un peu plus tard d’une question plus ouverte : «Quelle forme cela prendrait-il ? » leur permettant d’exposer leur vision de cette mutualisation de la transformation.

Concernant la partie collective, j’ai organisé une réunion lors de laquelle j’ai invité les producteurs en circuits courts du territoire afin de discuter de cette question d’atelier de transformation collectif. J’y ai présenté les résultats des entretiens à ce sujet, puis nous avons échangé sur le sujet. Les caractéristiques de cette réunion ayant été grandement définies par les résultats des entretiens, je ne présenterai la méthodologie employée que dans la dernière partie.