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Données sur le cadre biologique de la zone d’influence directe

4.4 D ONNEES DE BASE SUR LE CADRE PHYSIQUE , BIOLOGIQUE DE LA ZONE D ’ INFLUENCE DIRECTE

4.4.2 Données sur le cadre biologique de la zone d’influence directe

4.4.2.1 Flore

F LORE EN AVAL ( PERIMETRE IRRIGUE ) DU SITE DE B AMORY VOGO

La flore sur le site est marquée par des herbes sauvages et des arbres. L’activité de riz est en pause faute d’eau pour irriguer les cultures.

Planche 4-1 : Vue de la flore sur le périmètre irrigué

Source : BRLI-CI, janvier 2020

F LORE AUTOUR DU SITE

Cette flore est marquée par du néré, du karité, de l’anacarde, des palmiers, des vergers de mangue, du coton, du maïs, pour ne citer que cela et des plantes médicinales. Il n’existe pas de Forêts classées à proximité du site. Les populations utilisent les arbres autour du site comme bois de chauffe, une activité qu’elles font clandestinement.

E SSENCES RARES

La visite du site du projet a permis de constater que la zone du projet est en majorité constituée de cultures maraîchères et de jachères. Les essences rares présentes dans la zone du projet sont le Vitellaria paradoxa, Khaya senegalensis, Isoberlinia doka, Anogeissus leiocarpus.

Abondant mais vulnérables sur la liste UICN).

4.4.2.2 Faune

Sur la base d’information recueillies auprès des riverains et sur le terrain, l’on peut trouver sur et autour du site des tisserands, des pigeons, des agoutis, des biches, des rats, des perdrix, lapins, des gazelles, des pintades, etc. C’est aussi un passage de transhumance des bœufs et des moutons. On y rencontre aussi par moment des espèces protégées comme l’éléphant.

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de Bamory vogo

L A LOCALITE DE B AMORY VOGO : S ITUATION DEMOGRAPHIQUE ET GEOGRAPHIQUE

Bamoryvogo est un village situé dans le département de Ferké. La tradition orale situe sa création à des décennies avant la colonisation de la Côte d’Ivoire. Les naissances et les migrations enregistrées au fil des ans constituent les facteurs explicatifs de la situation démographique et de la structuration du village. Actuellement le village est structuré autour de 5 grandes familles notamment Siluédala, Yéodala, Diakitédala, traorédala, Ouattaradala et coulibalydala et une zone d’habitation des peuls. Il partage ses frontières avec Kloyalivogo, Brahimavogo, Seydouvogo, Sirikivogo et Nawolovogo.

O RGANISATION SOCIOCULTURELLE ET POLITIQUE DE B AMORY VOGO

L’organisation socioculturelle est structurée autour de l’institution du Poro qui tend à instituer des rapports d’égalité entre les membres masculins d’une même classe d’âge. Le cycle d’initiation dure 21 ans avec trois phases de 7 ans chacune. La pratique du poro conduit à la formation de deux unités sociales notamment les élèves (Tiolobèlè) et intégrés. Les élèves assurent les travaux agricoles, enterrements des morts et autres. Les initiés ou les intégrés assurent les fonctions politiques de la société. De ce fait, ils participent au processus de prise de décision.

Les pratiques successorales s’effectuent tantôt de père en fils tantôt par voie utérine notamment de l’oncle au neveu dans la lignée maternelle. Aussi, malgré l’absence d’église et de mosquée dans le village, on y retrouve des musulmans et des chrétiens.

La gestion des affaires politiques est assurée par le chef du village issu de la lignée des Silué.

Quant au chef de terre issu de la lignée des Ouattara, il dispose des droits d’administration foncière et de culte. Les jeunes, les femmes et les responsables des communautés étrangères font partie du conseil de gestion du village. Leurs avis comptent moins dans le processus de prise de décisions de la gestion du village. Ils participent surtout à l’application des décisions retenues par le chef et ses notables.

A CTIVITES SOCIOECONOMIQUES DE B AMORY VOGO

Les principaux produits agricoles se composent des cultures de rentes, vivrières et maraichères.

Les cultures de rentes regroupent le coton, l’anacarde et le manguier. Les produits vivriers rassemblent le riz irrigué, le riz bas-fond, le manioc, la patate et le maïs, le mil, le sorgho.

Concernant le maraicher, les populations cultivent la tomate, l’aubergine, l’oignon, l’arachide, le piment, le chou, le gombo et la salade. Le riz est la culture la plus pratiquée. En effet, elle n’en cultive pas. L’engrais bio, l’urée et le NP4 servent d’intrants à la production agricole. La main d’œuvre agricole est familiale (épouse et enfants). Parfois, les exploitants ont recours à des associations de jeunes hommes et de femmes pour des prestations journalières dans leurs champs. Les exploitants se servent de la daba, de la machette, de la houe, du couteau pour cultiver et récolter les produits agricoles. L’égrainage du maïs et du riz se fait à l’aide d’une batteuse dont les coûts locatifs varient selon la culture. L’égrainage du sac de riz s’élève à 1500 F CFA et celui du sac du maïs revient à 750 F CFA. Ces cultures contribuent à la sécurité alimentaire et financière des populations locales. L’activité pastorale se structure autour de l’élevage des bœufs, moutons, cabris, bœufs, poulets et pintades. Concernant le bovin, les peuls Maliens et Burkinabés sont plus actifs que les autochtones sénoufos. Les autochtones sénoufo disposent de quelques bœufs associés qu’ils associent aux moutons, cabris, poulets et pintades.

Ces derniers confient leurs bœufs à des bouviers généralement des peuls. Le bétail est gardé dans des enclos sommaires. Les bœufs des éleveurs sénoufo servent majoritairement à des fins

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des peuls servent à la commercialisation.

Les produits de pêche sont entre autres les silures, les carpes, les mâchoirons. Les autochtones pêchent à l’aide des filets, des lignes, des nasses et de la pirogue. Elle se pratique dans le barrage pastoral existant, le cours d’eau nommé natognin et etc. Le délégué piscicole de la direction régionale du ministère des ressources animales et halieutiques tente d’enrichir le barrage pastoral en poissons depuis un an environ.

Planche 4-2 : Vue d’activités économiques sur le site

Vue d’une machine de battage de maïs Vue des pesticides utilisés la production agricole

Source : BRLI-CI, janvier 2020

I NFRASTRUCTURES SOCIALES DE BASE ET EQUIPEMENTS COLLECTIFS

La population locale dispose d’une hydraulique villageoise fonctionnelle. Le barrage pastoral sert également source d’approvisionnement en eau pour des activités domestiques. Aussi, on retrouve une mosquée dans le village.

Au niveau des infrastructures sanitaires, le village de Bamoryvogo ne dispose pas de centre de santé. Concernant les principales affections rencontrées évoquées par les populations sont le Paludisme, la diarrhée, la fièvre typhoïde et les infections respiratoires aiguës.

Dans l’ensemble, les sujets malades font de l’automédication et des traitements traditionnels. Les cas urgents sont transportés dans les centres de santé des localités environnantes, notamment Ferkessédougou.

G ESTION DES RESSOURCES FONCIERES DU SITE

L’accès à la terre s’effectue via la donation, l’héritage et les prêts sous conditions. Les donations de terre sont accordées à un individu qui en fait la demande. Les bénéficiaires des donations peuvent disposer de la terre comme bien foncier propre transmissible de plein droit à ses héritiers. Il peut également céder la terre à un tiers à condition d’informer le chef du village et le chef de terre. Actuellement, dans cette localité à filiation matrilinéaire, l’héritage se transmet de l’oncle au neveu utérin et de père en fils. Les prêts fonciers s’effectuent contre un versement non exigé d’une petite quantité de la récolte au cédant. Les jeunes, en majorité les cadets sociaux et les femmes sont les potentiels bénéficiaires de droit de surveillance de prêts fonciers sans conditions.

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■ Conflits agriculteurs / éleveurs et ses instances de résolutions

Sur les lieux des activités agricoles et plus particulièrement sur le site du projet, on rencontre fréquemment des conflits qui opposent les éleveurs aux agriculteurs. Ces conflits surviennent autour de la destruction des cultures. Les dégâts sont commis soit par le bétail des éleveurs peuls soit par celui des sénoufo du même village. Dans ce cas de figure, c’est l’agriculteur saisit le chef du village. Ce dernier convoque les deux parties en conflit, met en place un comité d’enquête composé d’un représentant des éleveurs, un représentant des agriculteurs, de la chefferie pour constater les faits. Une fois le constat est fait, le chef se base sur le rapport des constats pour rendre son jugement. Dans la plupart des cas, l’éleveur est sanctionné par une réparation des dommages. Le montant dépendant l’importance des dégâts causés et des relations sociales qui lient les deux parties. Aussi, tensions subsistent entre les agriculteurs autour des limites entre les parcelles. Ces conflits arrivent chez le chef du village.