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1.4 Les données

1.4.1 Données du brag-bar

La présente thèse se concentre sur le parler du village de cɐták (加达村 jiādá cūn) du dialecte de Brag-bar du rgyalrong situ.

Les données ont été collectées pendant mes séjours de terrain à ’Bar- khams depuis 2015 à 2019 (cf. Tab. 1.8). De plus, nous restons également en contact avec les informateurs via le téléphone et le WeChat pour la révé- rification des données. Nous employons deux langues de travail, le sichuanais et le brag-bar.

Tab. 1.8 : Terrains effectués Année Langues étudiées Durée

2015 brag-bar 25 jours

2016 brag-bar 26 jours

2017 brag-bar, kyom-kyo (situ) 81 jours

2018 brag-bar 57 jours

2019 brag-bar 43 jours

Total 232 jours

Le tableau 1.9 propose un bilan sur le type et les heures des données enregistrées.

Tab. 1.9 : Vue d’ensemble des données recueilles Type de données

Conversations 2h 7min 38s

Histoires 5h 48min 35s

Histoires traduites des textes chinois 10h 25min 12s

Récit de sa vie quotidienne de Dpalldan 59min 21s

Description des photos 25min 2s

Dialogues fabriquées 3h 42s

Textes procéduraux 1h 22min 12s

Enquêtes ethnolinguistiques 4h 59min 58s

Divers (Élicitation du lexique, formulation des phrases, etc.)

19h 16min 18s

Total 48h 24min 58s

Les données sont recueillies auprès des informateurs suivants :

• Tshering Dpalldan (tshɐraŋ-pardɐ̂n, ཚེ་རིང་དཔལ་ལྡན, 泽 让 八 尔 登 zéràng bā’ěrdēng). Il est né en 1958 (62 ans), à 二队 du village de Jiādá. Il était auparavant fonctionnaire du Bureau de l’Agriculture et de l’Éle- vage de ’Barkhams9. Il habite à la ville de ’Barkhams, et est bilingue

brag-bar et chinois. Dpalldan est notre principal informateur. Il a par- tagé de nombreux textes, incluant les textes procéduraux, les histoires locales et concernant sa propre vie. Il a une passion pour la chasse dans la montagne. Les données élicitées sont principalement propo- sées par lui. Il a également servi de traducteur entre nous et d’autres informateurs.

• Bsodnams Lhamo (sanam-ɬámo, བསོད་ནམས་ལྷ་མོ,三郎哈姆 sānláng hāmǔ). C’est la mère de Dpalldan. Elle est née en 1932 (88 ans), et ne parle quasiment pas chinois. Elle a raconté des histoires traditionnelles, et a donné les explications sur les termes de parenté et sur le vocabulaire botanique qui sont dans la base de données.

• Bsodnams Mgonpo (sanam-gə́npo, བསོད་ནམས་མགོན་པོ, 三 郎 恩 波 sānláng ēnbō). C’est le cousin paternel de Bsodnams Lhamo, ainsi que l’oncle de Dpalldan. Il est né en 1942 (78 ans) et habite à一队 du village de Jiādá. Il est le fils de Phuntshog, le deniercɐtak-ˈta-ro(chef de Jiādá). En plus du brag-bar, sa langue maternelle, il a aussi un bon niveau de tibétain oral et écrit, et un niveau élémentaire en chinois. Il nous a données des explications sur les termes de parenté, et a enregistré les noms des divinités de montagne et les textes sur les rituels du nouvel an.

• Tshedbang Padmgon (tshewâŋ pangôn,ཚེ་དབང་པད་མགོན). Il est né en 1942 (78 ans) et habite à二队du village de Jiādá. Il ne parle quasiment pas chinois. Il connaît très bien les montagnes, les plantes, les animaux et les histoires des fantômes. Il a raconté plusieurs histoires sur divers sujets dans la base de données.

• Bzangpo (zaŋpó,བཟང་པོ,让波ràngbō). Il a la soixantaine, et est résidant de一队du village de Jiādá. C’est un excellent chanteur et conteur d’his- toires traditionnelles. Il a raconté plusieurs histoires traditionnelles et nous a enseigné des chansons champêtres.

• Dpa’stobs (pastóp, དཔའ་སྟོབས, 巴 士 多 bāshìduō). Il a environ 45 ans, et est le beau-frère de Dpalldan. Dpa’stobs vient du village Niánkè, et maintenant habite à 二队 de Jiādá. Bien que sa langue maternelle soit le parler de Niánkè, une variété du khroskyabs, il maîtrise bien le brag-bar. Il a aussi une bonne connaissance sur le tibétain. Il a raconté plusieurs histoires traditionnelles.

• Tshering Sgrolma (tshɐraŋ-zgormâ, ཚེ་རིང་སྒྲོལ་མ, 泽让俄玛 zéràng érmǎ). Elle est la sœur de Dpalldan. Elle est de 二队 du village de Jiādá, et a 57 ans. Elle est agricultrice. Elle a donné des explications sur les termes botaniques.

• Tshering Skyabs (tshɐraŋ-scâp,ཚེ་རིང་སྐྱབས,泽让甲zéràng jiǎ). Il a 63 ans. Il est le cousin de Dpalldan. Il est résident de一队du village de Jiādá. Il était conducteur, et bilingue brag-bar chinois. Il a raconté une des histoires traditionnelles enregistrée dans la base de donnée

1.4.1.1 Histoires traditionnelles collectées

Nous avons enregistré quelques histoires traditionnelles du brag-bar : • « Le chat et le tigre » : L’histoire d’un chat qui a trompé le tigre par

son intelligence (cf. §A)

• « Stongsem Mnyasca (stoŋsə̂m mɲascâ)», qui très connue en brag-bar. Nous en avons enregistré deux versions, la première racontée par Tshe- ring Skyabs en 2016, et la deuxième par Bzangpo en 2019. Cette his- toire est un peu similaire à « Thränsäl » dans Robin and Tshering

(2005).

Un roi arrogant a entendu dire que Stongsem Mnyasca était très doué pour tromper les gens, pensant que Stongsem Mnyasca ne pouvait pas le tromper. Le roi a forcé Stongsem Mnyasca à lui mentir une fois, le menaçant de le tuer s’il ne lui mentait pas. Stongsem Mnyasca répondit que ses tromperies venaient d’un livre, et qu’il devait rentrer chez lui pour récupérer ce livre. Alors Stongsem mnyasca quitta le palais du roi et arriva sur une autre montagne, et il cria au roi, menaçant de voler la conque que le roi portait dans les quinze jours. Cependant, dans la nuit du seizième jour, lorsque les gardes étaient épuisés et se sont endormis, Stongsen mnyasca pénétra dans le palais et vola la conque. • « La grenouille naine (khaɕpa-ncancâ)».

Il y avait une famille pauvre, où la mère et l’enfant vivaient ensemble. Le fils, vêtu d’une laide peau de grenouille, cachait sa beauté et ses talents. Les fêtes du village approchait, et la mère avait honte parce que le fils était laid, le fils persuada sa mère de ne pas s’inquiéter, car les gens dans ce monde, certains sont laids, certains sont beaux, certains sont forts et certains sont faibles. Après que sa mère soit partie, il enleva la peau de grenouille et prit un raccourci pour atteindre le sommet de la montagne. Après l’arrivée de la mère, elle vit un beau garçon conduisant la danse. Finalement, la mère découvrit le secret du fils et brûla sa peau de grenouille. Le fils demanda à sa mère d’aller prier le dieu de la montagne, qu’il ne devrait avoir ni une différence entre les vallées et les crêtes, ni une différence entre les pauvres et les riches. Contrairement à toute attention, la mère a dit le contraire, donc on a les vallées et les crêtes, les pauvres et les riches d’aujourd’hui. • « Stongskor sgrollam » (toŋskôr dʐɐliɛ̂).

Il y a longtemps, les animaux pouvaient comprendre la langue des hu- mains. Il y avait une famille, le père vivait avec son fils et ses trois belles-filles, qui étaient trois sœurs. Comme la mère du fils était dé- cédée, le père voulut arracher les femmes de son fils. Il conclut un accord avec le mulet de montagne pour tuer le fils ensemble pendant

la chasse. Le lendemain, le fils fut frappé par le mulet de montagne et tomba dans la falaise. Le père rentra seul à la maison, mais fut refoulé par les trois belles-filles. Les trois sœurs partirent à la recherche de Stongskor, et finalement un corbeau leur a dit qu’il avait vu un jeune homme au bas de la falaise. La plus jeune Semshoma atteignit avec succès le bas de la falaise et sauva son mari. Le médecin guérit Stong- skor, avec les trois sœurs, ils s’installèrent dans une grande prairie et menèrent une vie heureuse. Le vieux père au mauvais cœur mourut tout seul.

D’autres histoires locales concernent le récit des fantômes. En plus des histoires les plus célèbres de la région sur le démon à un pied et le yéti (Sun and Shidanluo 2019, textes transcrits du japhug disponibles sur la collection de Pangloss10), les histoires de fantômes populaires en brag-bar concernent

principalement deux cas :

• tə-rmî ma-kə-kɕɐ̂r (personne neg-ptcp :s/a-apparaître) est une dé- mone, aussi appelée sərmó11 par les locuteurs, qui possède le corps

d’être humain ou d’un animal en le transformant en un être démo- niaque.

• Le jivu (jivû), qui, selon les descriptions, est un être surnaturel, dont la forme dépend des gens qu’ils voient. Selon les descriptions dans les histoires recueillies, certaines personnes ont vu le jivu comme un chat noir, ou comme une ombre noire, d’autres l’ont vu comme une vessie de porc ronde qui est vaguement visible. Certains locuteurs pensent que le jivu a peur des humains, tout comme les humains ont peur de lui.

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