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Sa direction est ougartienne (N130°), il représente manifestement un trait majeur de la géologie du Kahal Tabelbala. Son épaisseur est importante, elle atteint plus de 250 mètres d’épaisseur et il s’étale en longueur sur plusieurs dizaines kilomètres.

Un échantillonnage systématique fait apparaître des variations de faciès liées à la puissance, mais, il ne révèle pas d’évolution longitudinale.

Dans ses sections les plus épaisses, il ressort des variations texturales importantes du cœur grenu verdâtre aux bordures fines sombres, avec un passage progressif d’un faciès à un autre.

L’étude microscopique confirme une texture grenue doléritique à gros grains plurimillimétriques au cœur et à grains fins inframillimétriques en bordure de ces filons.

Au cœur de ce dyke, la pétrographie est relativement homogène, avec une texture intergranulaire. La paragenèse primaire, typique de tholéiites continentales, est essentiellement constituée de plagioclase, de clinopyroxène et d’oxydes ferro-titanés (Photos 13 et 14).

Le plagioclase, comme dans toutes les roches doléritiques, correspond à l’une des phases les plus abondantes. Il se présente en grandes tablettes automorphes à subautomorphes, à macle polysynthétique et parfois Carlsbad. Les cristaux sont souvent séricitisés ou damouritisés. Les compositions chimiques donnent des compositions de labrador au cœur et jusqu’à oligoclase vers la périphérie des cristaux.

Le clinopyroxène bien développé, forme des grands cristaux se disposant entre les lattes de plagioclases. Le plus souvent maclés h1 et de composition augitique à pigeonitique,

117 ces cristaux présentent une zonation avec un cœur incolore et une bordure colorée plus riche en calcium (Photo 13).Cette augite peut être chloritisée à ses bordures.

Les opaques sont nombreux dans la roche sous forme de sections plus ou moins carrées et de baguettes. Ils comportent souvent des inclusions de plagioclase et ont une composition d’ilménite.

Le quartz, rare, se développe soit d’une manière interstitielle, soit en association granophyrique lorsqu’il y a syn-cristallisation avec le feldspath potassique.

L’altération tardi-magmatique se traduit par l’apparition de séricites, damourite, de chlorite et pas mal de carbonate.

L’agencement des différentes phases minérales permet de proposer la cristallisation précoce du plagioclase, puis du clinopyroxène. Les oxydes ferro-titanés arrivent tardivement en remplissant les vides ou se plaquant sur les deux premières phases, suivis par la syn- cristallisation du quartz avec le feldspath potassique.

Dans les facies intermédiaires et de bordure, le grain devient plus fin, les phénomènes d’altération sont moins importants. L’étude microscopique révèle une texture très fine avec une paragenèse minérale qui rejoint celle du cœur du dyke ; toutefois, le clinopyroxène paraît plus abondant (Photo 16). La texture intersertale à subophitique avec une paragenèse minérale toujours dominée par le plagioclase, le clinopyroxène et les opaques.

Le plagioclase se présente en tablettes automorphes à subautomorphes, à macle polysynthétique et parfois Carlsbad. Les cristaux sont souvent séricitisés ou

118 damouritisés. Dans ces faciès intermédiaires et de bordure, le palgioclase est plus calcique avec des compositions atteignant An71 et An68 (bytownite-labrador).

Le clinopyroxène bien développé, de couleur brunâtre, forme des tablettes ou prismes se disposant entre les lattes de plagioclases. Il est souvent maclé h1 et présente une composition augitique.

Les opaques sont nombreux et occupent les interstices (Photo 15). Ils ont une composition d’ilménite.

La chlorite est un minéral secondaire assez présent.

6. Conclusion

L’étude pétrographique des roches basiques dans l’axe Kahal Tabelbala Damrane a permis de mettre en évidence de faciès dans le dyke axial. Les autres dykes et sills sont sous forme de dolérites, qui se caractérisent par des textures fines ophitiques à intersertales, en relation avec la faible puissance de leur gisement. Ces dolérites sont subdivisées en deux faciès grâce à leur association minéralogique :

Des dolérites à olivines à tendance porphyriques, constituées principalement de clinopyroxènes, des plagioclases et des phénocristaux d’olivines, dont certaines sont transformées en iddingsite et chlorite.

Des dolérites à clinopyroènes, certaines évoquent des textures doléritiques classique, d’autres sont grenues. Leur minéralogie primaire est assez constante, elle comprend des plagioclases, des augites et des opaques.

Photos 15 et 16 : Faciès intermédiaire et de bordure du dyke axial. Lame KT10 et KT12. LN et LPA. 100x.

119 Le dyke axial est caractérisé par une association de 4 faciès déposés symétriquement par rapport à l’axe de dyke. En général ce sont des dolérites à clinopyroxènes, présentant une évolution texturale progressive.

Au niveau du Damrane, les dolérites sont omniprésentes, de direction ougartienne et ksiksou. Ce sont des dolérites à pyroxènes. Les basaltes sont de deux types, à olivine et à pyroxènes.

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VI-1- Introduction

La caractérisation pétrologique de ce magmatisme basique passe obligatoirement par une étude minéralogique détaillée qui a pour but de déterminer la composition chimique des principales phases minérales (olivine, pyroxène, plagioclase, amphibole, oxydes ferro-titanés) de ces différents termes pétrographiques et de préciser les variations de compositions de chaque phase minérale.

Par ailleurs, nous tenterons d’approcher les conditions thermodynamiques de leur cristallisation (P, T, PH20, fO2…)

Les analyses ont été réalisées à la microsonde électronique CAMECA SX 100 de l’Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand. Les conditions analytiques ont été fixées à 15 nA, 15 kV de tension d’accélération et 10s de temps de comptage. La microsonde est calibrée sur des standards silicatés. La précision des données est inférieure à 1% sur les teneurs en poids d’oxydes pour les éléments majeurs.

Une quinzaine d’échantillons ont été sélectionnés sur la base de leur homogénéité et leur représentativité sur les aires d'affleurement des deux domaines géologiques étudiés, la région de Damrane et celle de Kahal Tabelbala.

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