• Aucun résultat trouvé

II. L’analyse de discours

6. Les féminismes et la politique au Maroc

6.1 La diversité des discours féministes : collaboration avec l’État, conflits

Jusqu’ici, nous avons mis l’accent de notre analyse sur les enjeux de l’appui international en matière de genre au Maroc. En revanche, dans les deux derniers chapitres de notre analyse de discours, nous nous concentrerons plutôt sur les enjeux nationaux du genre au Maroc, tout en sachant que l’international et le national s’emboîtent et se font écho. Ce faisant, nous allons considérer l’égalité de genre d’abord comme objectif national dont la réalisation est appuyée par les organisations internationales. Plus spécifiquement, il s’agira de mettre l’accent sur la relation entre les institutions politiques et les associations (féministes) de la société civile au Maroc. Cette mise en perspective est particulièrement intéressante, car lors de la réalisation du Projet genre, plusieurs femmes du mouvement féministe marocain se retrouvaient au sein du ministère du Développement social, dont l’ancienne ministre (entretien 3), l’ancienne chargée du dossier égalité hommes-femmes (entretien 4), ainsi qu’une conseillère technique de la GIZ (entretien 1). Lors de notre enquête de terrain, nous avons rencontré en outre deux féministes aujourd’hui actives dans les associations l’ADFM (entretien 9) et Jossour FFM (entretien 8), ainsi qu’une féministe d’origine péruvienne qui a collaboré en tant que membre de Quartiers du monde avec le Projet genre (entretien 10).58

58 Pour plus d’informations concernant les trajets professionnels et associatifs des partenaires d’entretien, voir le

Dans le présent chapitre, il s’agit d’analyser de plus près les convergences et divergences entre les discours que les féministes interrogées appliquent. Plus haut, nous avons déjà fait ressortir deux discours féministes59, à savoir un discours développementaliste sur la femme pauvre exprimé par une représentante de Jossour FFM (entretien 8), ainsi qu’un discours technique et en même temps politique sur le genre, notamment articulé par une conseillère de la GIZ (entretien 1). Le présent chapitre a pour objectif de dégager d’autres discours plus locaux que ces féministes appliquent, de les contraster entre eux, ainsi qu’avec des discours articulés par des non féministes. Dans ce cadre, nous allons en premier lieu comparer un discours des féministes travaillant en politique sur l’importance d’une stratégie globale en matière de genre avec un discours de la société civile qui donne la priorité aux actions précises de genre. Ensuite, il s’agira d’analyser un discours sur l’urgence de la réalisation de l’objectif de l’égalité de genre qui diffère selon la génération féministe à laquelle l’interviewée appartient. Finalement, nous allons proposer une discussion autour de l’acceptation et le refus de la diversité des référentiels féministes par les répondantes.

Une stratégie globale d’en haut, ou des actions précises de genre d’en bas?

Premièrement, nous pouvons faire ressortir un discours partagé par les trois féministes s’engageant au sein du ministère du Développement social sur la nécessité de la mise en place d’une stratégie globale en matière de genre au niveau de tous les ministères. Une conseillère de la GIZ (entretien 1) considère le soutien de la GIZ dans l’élaboration de la Stratégie nationale pour l’égalité comme aspect le plus important du Projet genre. Lors du Projet genre, il s’agissait d’abord d’un appui institutionnel, et non d’un travail de proximité avec la population. « L’essentiel, c’était l’appui institutionnel. Le reste, c’était secondaire. À un moment donné, il faut agir au niveau macro d’abord et laisser les autres travailler au niveau micro. [Sinon] il n’y a pas de politique, pas de stratégie », note-t-elle. Ici, « les autres » désignent probablement les associations de la société civile qui continuent de mener des

59 Nous définissons le discours féministe en tant que tout discours mené par un interviewé qui s’est déclaré

actions spécifiques de genre, pendant que les institutions politiques s’occupent de l’élaboration stratégique.

De même, l’ancienne ministre (entretien 3) souligne son engagement au niveau de la conception et de l’orientation et non au niveau opérationnel ou de la mise en œuvre. Pourtant, selon elle, « des très jolis plans » ne sont pas suffisants pour qu’une stratégie de genre soit réalisée par les ministères; il faut de plus un portage politique par les ministres, ce qui illustre l’importance que la répondante prête aux individus et à leur niveau d’engagement pour l’égalité de genre. D’après l’ancienne chargée du dossier égalité hommes-femmes au sein du ministère (entretien 4), des actions ou des projets singuliers ne suffissent pas, mais il faut des politiques publiques60 en matière de genre. Les politiques publiques font ici référence à une stratégie globale de genre. Elle note qu’il était prévu de piloter l’Agenda gouvernemental pour l’égalité au plus haut niveau du gouvernement à travers une commission ministérielle, ce qui, d’ailleurs, a été réalisé dans le cadre du PGE. Pour ces féministes, la collaboration avec l’État est cruciale. Dans leur discours, l’égalité de genre peut être atteinte plutôt d’en haut avec le soutien du gouvernement, et non d’en bas à travers une révolution par le peuple.

Pendant que les féministes s’engageant au sein du ministère soulignent l’importance de travailler au niveau macro et conceptuel de la réalisation d’une stratégie globale en matière de genre, d’autres interviewées de la société civile mettent l’accent sur les actions précises de genre adressées directement à la population. De manière générale, une grande partie du travail des associations féministes consiste en un travail de proximité et de sensibilisation. Celui-ci est par exemple mené par Jossour FFM à travers son Centre de la citoyenneté de la femme ou par l’ADFM à travers le Centre pour le leadership féminin (CLEF) et le Centre Nejma pour le conseil, l’information, la formation, et l’assistance juridique. Par rapport aux agendas associatifs locaux, un militant des droits humains de l’EA (entretien 6) note qu’il s’agit d’« une bonne opportunité de l’opérationnalisation de la question de genre » et de son application sur le terrain. Dans le cadre de ce projet, une responsable de la GIZ (entretien 2) a

60 Les politiques publiques désignent « les interventions d’une autorité investie de puissance publique et de

mené des actions dans l’espace public, afin de toucher directement la population locale, au lieu de proposer une réunion dans une salle fermée avec des responsables politiques et associatifs. Selon elle, ces activités de proximité ont donné de meilleurs résultats, plus d’effets et d’impacts. Pendant que les actions de proximité semblent avoir un effet direct et à court terme (p.ex. l’appel d’un parent qui veut scolariser sa fille suite à une action de sensibilisation), l’intégration sexospécifique au niveau stratégique et conceptuel d’un projet a plutôt des effets indirects et à long terme sur l’égalité de genre. Notons par rapport aux agendas associatifs locaux que ceux-ci ont été élaborés à partir de l’Agenda gouvernemental pour l’égalité. Les actions de proximité adressées à la population (niveau micro/ opérationnel) n’auraient pas été possibles sans l’élaboration de cet agenda (niveau macro/ conceptuel). D’un autre côté, ceci pose la question de l’indépendance de la société civile par rapport à l’acteur public dont la vision sert de point d’orientation pour l’élaboration des agendas associatifs.

Un autre interlocuteur de la société civile (entretien 11) propose une réallocation de la totalité des fonds internationaux de l’État vers la société civile, car celle-ci est plus proche de la population que l’État. Selon lui, « il faut arrêter d’investir dans le gouvernement », car « les gouvernements changent avec leurs agendas politiques ». Il ne sert à rien « d’investir dans un gouvernement qui fondamentalement refuse l’approche genre ». Il voudrait donc « mieux investir dans la société civile en attendant [pour] un gouvernement plus ouvert ». Le répondant n’est pas principalement contre la collaboration de la société civile avec l’État, mais ne soutient pas le gouvernement actuel qui est présidé par le PJD, parti islamiste et conservateur. Au lieu de coopérer avec le gouvernement central, il propose de travailler directement avec les gouvernements régionaux61, car ils sont plus proches de la population. Selon lui, la société civile « voit la chose du bottom, c’est-à-dire pour [elle], le genre est quelque chose d’importante », pendant que l’État « voit de la façon up où il y a d’autres priorités ». Pour que l’égalité de genre devienne une priorité de l’État, il faudrait donc qu’elle soit portée par la société. Il note que si un mouvement social émerge, ceci est peut-être plus fort dans des villes

61 La régionalisation au Maroc se fonde sur trois lois organiques relatives aux collectivités territoriales qui ont été

adoptées par le Parlement marocain en 2015, dont la loi numéro 111-14 qui s’intéresse plus spécifiquement aux régions (Pignon et Braconnier 2016).

comme Agadir, Fès, Marrakech ou Oujda qu’à la capitale Rabat, ce qui explique la raison pour laquelle il faudrait travailler directement avec les régions. Par exemple, une agence internationale qui coopère avec un réseau d’associations comme l’Espace associatif établi à Rabat pourrait voir son effort se diluer. En refusant la collaboration avec l’État marocain, l’interlocuteur sous-estime peut-être les modes de résistance et d’appropriation exprimée par des individus favorables à l’égalité de genre au sein des institutions politiques. Ceux-ci veulent faire du genre un enjeu stratégique touchant tous les domaines du développement et faire ainsi de l’égalité de genre un objectif prioritaire des acteurs impliqués.

Dans les paragraphes précédents, nous avons fait ressortir deux discours opposés : l’un mené par des féministes travaillant en politique qui pensent que les changements se font principalement d’en haut et à partir d’une stratégie globale de genre au niveau des ministères; l’autre mené par des représentants de la société civile selon lesquels il faut directement travailler avec la population, car les changements viennent du bas. Ceci pose la question de la compatibilité entre engagement féministe, lié souvent à une position critique envers l’État, et engagement au niveau des institutions politiques. Une conseillère de la GIZ (entretien 1) note par exemple qu’elle a quitté son poste en tant que présidente de l’ADFM au moment où elle a commencé à travailler pour la GIZ, car elle craignait un conflit d’intérêt. Pourtant, elle a continué, au sein de l’AMVEF, son engagement associatif contre la violence à l’égard des femmes, car la GIZ ne travaillait pas sur ce sujet. Cet exemple montre qu’il est possible de concilier le travail de proximité dans une association de la société civile et le travail plus stratégique dans une institution politique. Pour cette interlocutrice, travailler en étroite collaboration avec l’État est une stratégie féministe importante, ce qui s’oppose peut-être à une plus jeune génération de féministes pour laquelle l’État est le responsable de tous les maux (voir à ce sujet Salime 2012). De même, la répondante considère le gender mainstreaming comme stratégie féministe à laquelle « les féministes du tiers-monde ont beaucoup contribué » (voir aussi Prügl 2013 et Walby 2015).

Avancer doucement, ou plus rapidement?

Le discours sur la nécessité de la mise en place d’une stratégie globale en matière de genre exprimée par les trois féministes travaillant en politique est lié à un discours sur la longueur

d’un tel processus. Dans le contexte du gender mainstreaming, nous avons dit plus haut que l’objectif de l’égalité de genre semble parfois être reporté dans un lointain avenir. À ce sujet, nous pouvons faire ressortir un discours sur la lenteur du processus de l’intégration sexospécifique mené, entre autres, par une conseillère de la GIZ (entretien 1). Celle-ci note que les acteurs publics au Maroc et dans le monde entier « ne sont pas encore arrivés » au point de la réflexion à partir de la perspective de genre, car « ce changement de paradigmes prend beaucoup de temps ». Par ailleurs, elle souligne l’importance de l’élaboration théorique d’une stratégie globale au niveau politique avant de procéder à la mise en œuvre d’actions spécifiques de genre. D’après la conseillère, la première phase du Projet genre, qui consistait dans l’accompagnement de ce processus, « a pris beaucoup de temps et d’engagement ». Dans ce discours, la répondante sort du contexte local en soulignant que l’élaboration stratégique et l’adoption d’une perspective de genre au niveau de l’acteur public sont des longs processus partout dans le monde. La réalisation de l’égalité de genre tend ainsi à être normalisée en tant que processus long et bien défini.

Un processus démocratique, impliquant la concertation avec toutes les parties prenantes et l’attente pour leur consentement, est parfois long, surtout lorsqu’il concerne un sujet controversé comme le genre. À ce sujet, une consultante de la GIZ (entretien 2) note que le PGE « a pris beaucoup de temps pour être validé et accepté par le gouvernement ». De même, une féministe de Quartiers du monde (entretien 10) remarque, concernant le PGE : « J’ai connu le premier draft. Et après j’ai su que ce draft était resté dans le tiroir pendant deux ou trois ans et qu’il a été ressorti ». Ceci illustre que l’élaboration stratégique en matière de genre au niveau politique peut être de longue durée, soit parce que le gouvernement donne la priorité à d’autres sujets, soit parce qu’il faut convaincre quelques parties prenantes afin d’assurer un processus démocratique. Dans ce contexte, l’adoption d’une stratégie globale et transversale de genre, ou autrement dit le gender mainstreaming, devient un enjeu politique.

Lors de l’analyse des entretiens, nous avons pu observer que les interlocutrices ne désignent pas toujours la même durée quand ils parlent par exemple d’un projet à long terme en matière de genre. Pour une féministe de l’ADFM (entretien 9), un projet à long terme désigne un projet de deux à trois ans, ce qui est suffisant pour avoir un impact sur l’égalité de genre. Pourtant, pour un représentant d’une association de juges et d’avocats (entretien 11), un projet

à moyen terme désigne un projet de dix ans : « J’ai des amis qui ont travaillé pendant plus de vingt ans sur la question [de genre et] ils travaillent toujours », dit-il. Par rapport à la durée du Projet genre, une conseillère de la GIZ (entretien 1) remarque : « Moi, je trouve dix ans, treize ans, c’est rien. Qu’est-ce que c’est treize ans dans la gouvernance? ». Ces discours impliquent des opinions différentes sur l’urgence de la réalisation de l’objectif de l’égalité de genre. Pendant que pour quelques-uns, il s’agit d’un objectif demandant des décennies de travail stratégique et de la patience, d’autres insistent sur la nécessité des changements plus rapides et immédiats.

Dans ce contexte, nous pouvons faire référence à ce que les auteures Dagenais et Piché (1994) appellent le « sentiment d’urgence » par lequel les théories et pratiques féministes sont entraînées. Ce sentiment est exprimé principalement par une jeune féministe de l’ADFM (entretien 9), pendant que les autres féministes rencontrées lors de l’enquête de terrain s’expriment de manière plus patiente. D’un côté, l’absence du sentiment d’urgence chez la plupart des féministes interrogées peut être attribuée à une certaine prudence de l’ancienne génération de féministes, qui préfère attendre la revendication de certains droits jusqu’à ce que la société soit prête, afin d’éviter la confrontation avec des mouvements opposés. De l’autre côté, le discours développementaliste, conceptuel et stratégique sur le genre, observable chez les féministes s’engageant au ministère, peut parfois s’opposer aux revendications immédiates de quelques représentants de la société civile. Dans les paragraphes suivants, nous allons approfondir cette analyse.

La citation ci-dessous illustre que l’activiste de l’ADFM (entretien 9) est clairement entraînée par le sentiment d’urgence que nous avons abordé dans le paragraphe précédent :

La génération la plus jeune, on ressent que ça n’avance pas. C’est très, très, très, très long. […] Il y a beaucoup de choses à faire, l’avortement n’est pas reconnu, la liberté de disposer de son corps, la participation politique est encore très timide. […] Il y a beaucoup de points qu’il faudrait vraiment améliorer. Et en 2017, on se dit, ce n’est pas possible que la femme puisse vivre dans une situation pareille. Sachant qu’on est en 2017, les choses devraient avancer plus rapidement.

Selon la répondante, l’ancienne génération de féministes a atteint des changements conséquents, mais ces changements restent « très timides ». Par ailleurs, les changements au niveau des lois seraient « très rares » à se traduire dans la pratique. À ce sujet, elle note que

« ça fait plus de treize ans que le nouveau Code de la famille est en place et il y a plusieurs changements qui devraient s’opérer ». À titre d’exemple, elle nomme la nécessité de former les juges en matière de droits des femmes et de limiter leur libre interprétation des lois, possiblement défavorable aux femmes marocaines. Son discours, insistant sur le fait qu’« il reste encore beaucoup de choses à faire » afin d’atteindre l’égalité hommes-femmes, est également articulé par un militant des droits humains de l’EA (entretien 6). Selon les répondantes, il faudrait par exemple lutter contre l’appauvrissement des femmes, améliorer les conditions de travail et ajuster les salaires hommes-femmes, régler les services sexuels et garantir la liberté de disposer de son corps. Dans sa citation, la féministe de l’ADFM (entretien 9) fait de plus référence au discours sur « le retard » du Maroc que nous avons dégagé dans le chapitre 5.2 de la partie II. Selon la répondante, ce n’est pas « normal » que la femme marocaine vit aujourd’hui dans une situation identique; il faudrait donc avancer vers la norme (occidentale?) pour rattraper ce retard.

Les interviewés reprochent notamment à l’acteur public de ne pas avancer assez rapidement en matière de genre. Par exemple, un représentant d’une association de juges et d’avocats (entretien 11) note que le gouvernement marocain affiche son accord pour une stratégie de genre, mais procède aux changements effectifs « à son rythme ». Ce discours sur le rythme trop lent est repris par une responsable politique (entretien 4) selon laquelle l’acteur public n’agit « pas toujours avec la vitesse, avec le rythme » qu’elle désirait. À ce discours entraîné par un sentiment d’urgence s’oppose un autre discours féministe dans lequel les interviewées préfèrent « aller doucement ». Par exemple, en faisant référence à l’état d’avancement de l’égalité de genre en France et au Canada, une féministe de Jossour FFM (entretien 8) note qu’il faut « des années pour y arriver, atteindre ces objectifs. Il faut du temps, on le fait tout doucement, mais sûrement pour arriver ». Le discours conceptuel et stratégique sur le genre mené par les féministes s’engageant au sein du ministère s’oppose également au discours revendicatif et immédiat de la jeune féministe de l’ADFM.

La manière dont les interviewées s’expriment sur la longueur ou l’urgence de la réalisation de l’objectif de l’égalité de genre dépend en partie de la génération de féministes à laquelle elles appartiennent. Généralement, la jeune génération a le sentiment que « les choses n’avancent pas assez vite » (entretien 9), pendant que l’ancienne génération a fait « des pas géants »

(entretien 1). À ce sujet, une conseillère de la GIZ (entretien 1) note qu’elle appartient à une génération « qui est née, élevée dans un Maroc qui considère les femmes comme mineures à vie ». Pendant qu’à l’époque, « tout était à construire », aujourd’hui, « l’égalité n’est plus contestée, l’approche genre n’est plus contestée [et] le pouvoir public n’est plus ignorant comme avant ». Selon elle, les fondements sont posés et « la nouvelle génération a la responsabilité de sauvegarder et d’ouvrir des nouvelles tâches », comme l’héritage, l’avortement, ou encore la liberté individuelle. Elle doit faire le suivi, « ce qui est le plus difficile ». Ici, l’interlocutrice semble argumenter que le genre est sujet d’un débat politique et social au Maroc, mais qu’au sein de ce débat, il existe des sujets tabous qui ne sont pas