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Le diuron est un herbicide de la famille des urées substituées et est absorbé par les

racines des adventices. Dans le monde agricole, il est principalement utilisé sur les vignes et

les vergers. Par ailleurs, il est épandu au printemps, le plus souvent sous forme de poudre

mouillable (Dubois,1985).

La problématique du diuron est similaire à celle de l’oxadiazon à ceci près que la

quantité de produit introduite sur le bassin par des usages non agricoles est à peu près

identique à celle imputable aux usages agricoles et les quantités totales utilisées beaucoup

plus importantes.

En zone non agricole, le diuron est épandu dans le but de désherber les voies de

com-munication, mais également pour l’entretien des zones aéroportuaires, etc. Les particuliers

l’utilise également dans de fortes proportions. Ainsi environ 75 % du diuron épandu est

d’origine non agricole).

III.5.1 Description des scénarios simulés

Comme précédemment, trois simulations ont été réalisées :

1. la première simule une contribution de deux sources : agricole et non agricole ;

2. la seconde ne tient compte que des apports non agricoles, le produit étant épandu

sur les seules zones urbaines ;

3. la troisième tient compte uniquement des apports provenant des usages agricoles du

produit.

Ces simulations ont pour but de connaître, pour des quantités très différentes de

celles de l’oxadiazon, la proportion de produit imputable respectivement à l’un ou l’autre

des usages agricole et non agricole.

Paramètre Valeur

Solubilité (S) 42 mg·l1 (Wauchope et al.,1992)

Temps de demi-vie du produit(T1

2)

(milieu aéré) 90 jours (Wauchope et al.,1992)

Temps de demi-vie du produit(T1

2)

(milieu non aéré (zone saturée)) 3 ans (SOGREAH-LHF,1997)

Coefficient d’adsorption relatif en carbone

organique du produit(Koc) 42 ml·g1 (Wauchope et al.,1992)

Coefficient d’adsorption du produit

sur le sol (Kd) 1,05 ml·g1

Tab.III.4 – Paramètres chimiques du diuron

La quantité de diuron épandue est d’environ 290 kg sur les zones agricoles du

bassin et de230 kg sur les zones non agricoles. Ces quantités sont jugées réalistes par les

gestionnaires.

Les zones d’épandage du diuron sont les mêmes que celles de l’oxadiazon (cf. §III.4.2,

p.88 et, en particulier, la figureIII.5 (p.89)).

La période de simulation intervient après 7 ans d’initialisation et s’étend du1eravril

1996 au 15 mai 1997.

III.5.3 Simulation de l’ensemble des apports (agricole et non agricole)

III.5.3.1 État du bassin à la fin de l’initialisation

Comme le montre la figureIII.11 (p.111) et comme dans le cas de l’oxadiazon, à la

fin de la phase d’initialisation, le diuron est presque entièrement lessivé de la surface du

bassin. Seules 6 mailles présentent des concentrations supérieures à 0,1 mg·m2.

III.5.3.2 La surface du bassin

La figureIII.11représente la distribution spatiale des quantités de diuron présentes

à la surface du bassin pour quelques dates qui suivent le début de la période de simulation

(les 15 et 30 avril et les 15 et 30 mai).

Au cours du mois d’avril, mois pendant lequel l’épandage est supposé quotidien, le

produit est significativement présent sur le bassin. Le 15 avril, cependant, le nombre de

mailles dont la concentration dépasse 0,1 mg·m2 est perceptiblement plus élevé que le

30 avril. Cette différence est une conséquence des conditions météorologiques : en effet,

le 30 mars, contrairement au 15 mars, il a plu environ 24 mm de pluie sur le bassin les

deux jours précédents. Ainsi, dès la période d’épandage, une partie du produit est exportée

selon les pluies qui surviennent. Cette exportation se poursuit après la fin de la période

d’épandage, jusqu’à épuisement du produit. Cette situation est presque atteinte à la fin du

mois de mai : les quantités de produit à la surface du bassin sont alors quasiment identiques

à celles connues avant le début de la simulation.

III.5.3.3 Évolution de la concentration dans la Leysse

La figure III.12 (p. 112) présente la concentration en diuron dans la Leysse à la

station du pont du Tremblay au cours de la période de suivi.

L’évolution de la concentration s’explique, pour le diuron comme pour l’oxadiazon

(cf. § III.4.3.3, p. 92), principalement par une exportation prédominante du produit par

les eaux de ruissellement.

En effet, le diuron est rapidement exporté de ses zones d’épandage et conduit à des

concentrations élevées (supérieures au taux admissible). L’étalement des apports pendant

un mois réduit cependant la concentration maximale par rapport à celle obtenue pour un

épandage concentré sur une journée. En effet, dans ce cas, une simulation parallèle dans

laquelle seules les dates d’épandage sont modifiées (le produit est épandu le 1ermai) montre

que la concentration maximale atteint des valeurs comprises entre 40 et45 µg·l1, alors

que, pour la présente simulation, la valeur maximale dépasse à peine2 µg·l1.

Par ailleurs, les concentrations diminuent rapidement après la fin des épandages.

Cette durée est plus courte que dans le cas d’un épandage sur une journée, ce qui est

imputable aux plus faibles quantités de produit épandu chaque jour et à leurs

exporta-tions régulières vers les cours d’eau. L’étalement des épandages dans le temps explique les

concentrations moindres et leur diminution rapide après le dernier d’entre eux.

Les quantités épandues dans l’une et l’autre zone sont équivalentes. Cependant, la

figure III.13, p. 113 indique qu’au début de la simulation le diuron d’origine agricole est

responsable d’une grande part de la concentration dans la Leysse au pont du Tremblay.

Comme précédemment, cette situation naît du fait que les zones non agricoles sont

plus étendues, ce qui, à part environ égales de quantités de produit épandues sur les deux

zones, entraîne une concentration surfacique moins élevée sur les zones non agricoles que

sur les zones agricoles. Aussi, comme pour l’oxadiazon, le diuron est exporté plus fortement

au début de la simulation en-dehors des zones agricoles, tandis que les zones non agricoles

fournissent des quantités moins élevées, mais plus longuement.

III.5.5 Conclusion

Cette simulation montre que les modes de transfert du diuron au sein du bassin ne

sont pas différents de l’oxadiazon. Elle confirme ainsi un mode d’exportation qui repose

essentiellement sur un entraînement par ruissellement des produits épandus sur le bassin.

L’originalité de cette simulation, qui consiste en des épandages étalés dans le temps,

a permis de montrer que les concentrations de produit dans la Leysse sont alors amoindries.

Cependant, la concentration de fond, que connaît la Leysse longtemps après les périodes

d’épandage, reste identique à celle qui serait obtenue lorsque le produit est épandu en une

seule journée.