VI.4 Perspectives . . . 161
L'heure est venue de faire le bilan de ces trois années de travail, au cours desquelles
j'ai étudié, grâce aux données du satellite Spitzer, les galaxies infrarouges. Cette étude a comporté trois facettes : la distribution spatiale des galaxies infrarouges, leur contribution
au fond dius infrarouge et la détermination de leur distribution spectrale d'énergie. Nous rappelons dans ce chapitre les principaux résultats quenous avonsobtenus.
VI.1 Corrélation spatiale des galaxies infrarouges
La distribution spatiale des galaxies peut être mesurée grâce à deux outils : le spectre
de puissance angulaire et la fonction de corrélation à deux points. Le premier de ces outils
permet l'analyse des anisotropies du fond dius infrarouge, c'est-à-dire des galaxies qui ne
sontpas détectées. Lesecond outil permet de mesurer ladistribution spatiale desgalaxieset
sous certaines hypothèses de remonter àla masse du halo de matière noire qui les contient.
Les travaux de Lagache et al. (2007), auxquels j'ai participé, montrent pour la première
fois, la détection de la signature de la corrélation des galaxies dans le spectre de puissance
des anisotropies du CIB à160
µ
m. Ce signal de corrélation est très fort et correspond à une valeur du biais de 2.4, ce qui est presque trois fois supérieur au biais mesuré dans l'Universcorrélationangulaire àdeux points. Cetteméthode présente l'avantage d'êtretrès rapide. La
comparaison,àlafoissurdessimulationsmaisaussisurdesvraiesdonnées,de cetteméthode
à d'autres estimateurs a permis de valider notre méthode. Certains points, en particulier
l'inuence du masque, méritent malgré tout d'être approfondis.
Nous avons aussi montré l'inuence que pouvait avoir les eets de corrélation entre les
sources lorsque l'on fait du stacking. Nous expliquons comment ces eets peuvent être
cor-rigés.
VI.2 Le fond dius infrarouge
Apartird'uncatalogue deplusde 50000sources sélectionnées à3.6
µ
m(S3.6 > 2 µ
Jy)et réparties sur une surface totale de 0.74 deg2
, nous avons étudié la contribution des sources
3.6
µ
mau fond dius infrarouge à 3.6, 24, 70 et 160µ
m.Nous avons montré que les galaxies qui avaient une couleur
S24/S3.6
supérieure à∼
6 contribuaient pour environ les 2/3 du fond infrarouge à 24µ
m alors qu'elles ne contribuent quepour∼ 20%
aufondà3.6µ
m.Cecimontrequelesgalaxiesquidominentlefond à24µ
m présentent une forte activité de formation stellaire contrairement aux galaxies qui dominentle fond 3.6
µ
m pour lesquelles l'activité de formation stellaire est plus modérée et plutôt semblable à celle des galaxies spirales locales de type M51.A l'aide de la technique de stacking, nous avons mesuré la contribution des galaxies plus
brillantes que 2
µ
Jy à 3.6µ
m au fond infrarouge à 24, 70 et 160µ
m : ces contributions sontrespectivement de2.08 ± 0.17
nW/m2
/sr ,6.6 ± 0.8
nW/m2
/sret15.8 ±
nW/m2
/sr .Cesvaleurs sontdes limites inférieures du fond. Ces valeurssont supérieures de 4, 7 et 29% aux
contributions des sources détectées à 24
µ
m (S24 > 60 µ
Jy), qui sont elles-même en bon accord avec les résultats de Dole et al. (2006). Au cours de cette étude, nous avons dûcorriger les résultats du stacking des eets de corrélation et nous avons montré que ceux-ci
étaient trèsimportantslorsque lecataloguedessourcesstackéesest limitéparlacomplétude.
VI.3 Les distributions spectrales d'énergie
Le dernier volet de notre étude porte sur la distribution spectrale d'énergie des galaxies
infrarouges. Nousavonsen particulier étudiéles corrélations entreles luminosités
monochro-matiques infrarouges et la luminosité totale infrarouge pour un échantillon de plus de 2000
sources couvrant une large gamme de luminosité (
109L < L
IR< 1013L
) et de redshift (0 < z . 2
) et conrmé que l'infrarouge moyen était un bon traceur de la luminosité totaleestimer la luminosité totale infrarouge àpartir d'une seule luminosité :
L8
etL24
permettent d'estimerL
IRavec une précision de 37% et 54%. Notre échantillon ne nous a pas permis de
détecter unequelconque évolution en redshiftjusqu'à
z ∼ 1
,maisonne peut pasexclure une faible évolution qui aurait été masquée par des eets de sélection. Enn nous avons montréque les observations infrarouges et sub-millimétriques étaient complémentaires pour l'étude
des galaxies infrarouges, l'infrarouge étant plus sensible aux galaxies à
z . 2
et le domaine sub-millimétrique plus adapté à la détection des sourcesàz & 2
.Enn,nousavonsétudiédefaçondétailléeunpetitéchantillon de17galaxiessélectionnées
à 70
µ
m. Nous disposons pour toutes ces galaxies d'une couverture spectrale exceptionnelle (spectroscopie IRS et MIPS-SED, photométrie IRAC et MIPS). Nous avons mesuré leslar-geurs de bande PAH sur les spectres IRS, déterminé la température des gros grains à partir
des données dans l'infrarouge lointain. Nous avons montréque lasource principale d'énergie
decesgalaxiesétaitlaformationstellaire.Nousavonségalementmisen évidenceunepossible
variation des rapports
L6.2/L11.3
etL11.3/L17
avec laluminosité infrarougeL
IR .VI.4 Perspectives
Les applications et perspectives de ces travaux sont nombreuses.
Laméthodequenousavonsmiseaupointpourmesurerlafonctionde corrélationangulaire
nécessite encore d'être approfondie mais elle s'avère d'ores et déjà prometteuse. Elle pourra
permettre de mesurer les propriétés de corrélation spatiale pour des larges échantillons de
galaxies et ainsi de mieux comprendre quel rôle joue l'environnement dans la formation des
galaxies.
Le satellite Herschel qui sera lancé en 2009 permettra de mieux sonder la région
sub-millimétrique des distributions spectrales d'énergie qui est actuellement la moins bien
con-trainte. Cesobservations, combinées aux observationsactuelles de Spitzer, permettrontsans
doute de mieux contraindre les SEDs des galaxies infrarouges et donc de mieux comprendre
leur physique.
Les grands relevés qui seront eectués par Herschel mais aussi par Planck entre 75 et
850
µ
mpermettrontégalement,enutilisantlamêmeméthodedestackingquecellesquenous avonsutilisée,demieux mesurerlavaleurdufond diusinfrarougeàceslongueursd'onde.Lanature des sources qui dominent le fond infrarouge dans le domaine sub-millimétrique
(500-850
µ
m) est actuellement la moins bien contrainte et les observations de Planck et même d'ALMA et APEX seront très utiles. Combiner ces observations à d'autres grands relevésséparer lacontribution des diérentes tranches de redshift, il est nécessaire d'avoir un
cata-loguecompletdessourcesproches quel'onsouhaitesoustraireetégalementdebienconnaître
leur distributions spectrales d'énergie. Le satellite WISEqui réalisera un relevé de tout le ciel
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A.1 PapierI . . . 165