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La distribution des statuts administratifs des villes indiennes en 2001

Dans le document Le système urbain indien au 20e siècle (Page 82-85)

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La carte 5 nous présente la distribution des statuts administratifs des villes indiennes en 2001. La première constatation que nous pouvons faire est la forte régionalisation de certains de ces statuts nous permettant quasiment de redessiner les frontières des différents Etats et territoires indiens selon les frontières actuelles. Il nous est possible de déterminer l’existence de huit grands groupes :

- Les agglomérations urbaines sont localisés principalement dans trois types d’endroits : le long des littoraux ou dans leur arrière-pays direct ; dans la vallée du Gange (Uttar Pradesh principalement) ; au centre du pays (leur localisation correspondent à l’Etat du Madhya Pradesh).

- Le pays tamoul se compose principalement de Municipality ainsi que de Towns Panchayats.

- Directement au-dessus, nous avons l’Etat du Karnataka qui se compose en majorité de Town Municipal Council, de Municipal Council et de Towns Panchayats.

- Ce sont dans les Etats du Maharashtra et du Punjab que vont être principalement localisés les Municipal Council qui vont compléter s’accaparer la quasi-totalité des statuts administratifs des villes de ces deux Etats.

- Il est également très marquant de voir à quel point les frontières de l’Uttar Pradesh ressortent à travers cette géographie des statuts administratifs des villes. En effet, nous allons avoir dans cet Etat un quasi-monopole de deux statuts administratifs, à l’exception de la présence de quelques grandes agglomérations urbaines : les Municipal Boards et les Nagar Panchayat.

- Le Rajasthan se compose principalement de Municipality avec la présence d’un nombre assez important d’agglomérations urbaines.

- A l’Est de l’Uttar Pardesh, nous allons retrouver l’Etat de Bihar qui apparaît très clairement lui aussi ici. En effet, c’est un Etat qui paraît être composé en grande partie de Nagar Panchayat et de Municipality.

- Enfin la dernière situation que nous pouvons directement apprécier est celle de l’Etat d’Orissa. Bien que relativement moins visible que les autres cas de figures, nous voyons bien tout de même que l’Etat d’Orissa est un Etat relativement peu urbanisé et est principalement constitué de Notified Area Committee avec la présence de quelques Municipality et de quelques agglomérations urbaines notamment à proximité des littoraux.

Il est également nécessaire de mettre en évidence la situation de l’extrême Nord-est du pays qui ne présente pas de réels phénomènes spatiaux dans la distribution des statuts administratifs indiens

La présence de tels phénomènes spatiaux mettent alors en évidence un phénomène que nous avions approché précédemment lorsque nous avons tenté de décrire les différents statuts administratifs qu’une ville peut avoir : nous voyons bien que nous avons au final trois grandes

83 catégories de statuts administratifs en Inde : les conseils municipaux, les agglomérations urbaines et les Panchayats. Dès lors, il apparaît que l’existence de tous les différents statuts correspondant à la mise en place d’une municipalité ou d’un conseil municipal à l’échelle de l’Inde relève de décisions régionales plus que nationales. En effet, la constitution indienne indique la création obligatoire de certains statuts administratifs relatifs à la différenciation de municipalités et de conseils municipaux, d’agglomération urbaine et de quelques statuts pour les Panchayats. La constitution indienne indique également que la mise en place de ces statuts administratifs se fera par les gouvernements locaux, autrement dit par les différents gouvernements des Etats et territoires de l’Union Indienne. Nous obtenons donc cette carte administrative de l’Inde où la plupart des frontières des Etats et territoires de l’Union sont visibles. Nous pouvons alors nous questionner sur le bien fondé de ces différents statuts. Car s’il apparaît que nous pouvons trouver, en Inde, des situations très différentes d’une région à une autre, il apparaît également que la création régionale de statuts spécifiques par Etat puisse faire l’objet d’une harmonisation à l’échelle nationale des différents statuts administratifs en trois grandes catégories : municipalités ou conseil municipal ; agglomération urbaine et Panchayat.

Cette observation nous permet alors de rejoindre l’analyse de Sébastien Oliveau en 2005 qui s’intéressa à l’étude des statuts administratifs au Tamil Nadu selon trois types de statuts : Municipality, Urban Agglomeration et Town Panchayat. Il montra entre autres que ces différents statuts administratifs traduisaient une aire d’influence géographique qui leur était propre. Ainsi les agglomérations urbaines vont avoir l’aire d’influence la plus étendue suivi des municipalités et enfin des towns panchayats qui représentent les unités urbaines ayant la plus petite aire d’influence. En partant de ces éléments de réflexions et du fait que nous venons de montrer qu’il était possible de regrouper les statuts administratifs indiens en trois grandes catégories, est-il possible de retrouver des signes de macrocéphalie régionale ou de primatie à travers cette étude des statuts administratifs ? En ne se basant que sur la répartition des statuts administratifs des villes indiennes il n’est pas possible de mettre en évidence la présence de situation de macrocéphalie régionale. Par contre il nous est possible ici de mettre en évidence l’existence de possibles situations de primatie. La carte 6 nous présente la répartition des statuts administratifs indiens en 2001, regroupés selon 6 grands groupes : Municipality, Urban Agglomeration, Panchayat, Capital City, Notified Area et Census Town. Si nous nous concentrons sur les trois grands foyers de peuplement urbains que nous avons mis en évidence précédemment, nous voyons bien que nous pouvons mettre en évidence les trois situations de primatie étudiées précédemment. En effet, dans la région de Mumbai, nous voyons bien que nous n’avons qu’une seule grande agglomération urbaine présente : Mumbai. Tout autour de Mumbai nous allons ensuite trouver une quantité assez importante de municipalités qui va décroître assez rapidement à une distance d’environ 100 à 150km de la ville avec la présence de quelques agglomérations urbaines. Cela montre bien ici que Mumbai va avoir une gigantesque aire d’influence car lorsque nous comparons son aire d’influence à celle des agglomérations urbaines voisines, nous ne retrouvons la même intensité du

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